Au début du XVIII e siècle,
la ville de Bourges se voit de plus en plus reléguée
au second plan, par une main-mise de l'Etat sur la commune. Les
maires, par exemples furent nommés par le roi. Les mandats
des maires se trouvèrent renouvelés selon leur
dévouement vis à vis du pouvoir central.
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- Quelques repères
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- En 1700, les Bourbons dirigent la France,
Louis XIV est au pouvoir depuis 1643, et il ne va le quitter
qu'en 1715.
- Louis XV est roi de 1715 à 1774, et son petit fils, le Louis XVI roi en 1774
sera guillotiné en 1793.
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- En 1789, c'est la révolution et
ensuite le Consulat et le Premier Empire de Napoléon.
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- A Bourges, deux noms sont à retenir,
Denys Dodart ( 1728 - 1767) est intendant du Berry pendant
40 ans, et Dupré de Saint Maur lui aussi intendant.pendant
moins longtemps (1767 - 1776).
- La ville compte 14 800 habitants.
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- Une météo terrible
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- Le siècle commence mal, en particulier
sur le plan climatique. En 1707, le clocher de l'Eglise Saint
Pierre est renversé par un terrible ouragan et deux ans
plus tard, le 6 janvier 1709, qui est le premier jour de l'hiver
glacial qui sera la cause d'une effroyable disette sur l'ensemble
du Berry. L'hiver est terrible et les arbres devront être
abattus pour cause de gelée.
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- Plus tard, en 1754, le 18 février,
à 19 heures, un terrible ouragan vient à bout de
la pointe du pignon de la Sainte Chapelle de Bourges. Et c'est
le roi Louis XV qui ordonna sa démolition, pour "cause
de péril imminent", ceci à la demande de l'archevêque
cardinal François de La Rochefoucauld.
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- En restant dans "la petite histoire
locale", on note en 1714 une mutinerie à Bourges
lors du recouvrement de l'impôt, en particulier de la taille.
Les archers qui sont venus devront rebrousser chemin face à
la détermination des habitants. Et puis le 17 février
1715, ce sont de violents incidents qui éclatent.....
à la cathédrale Saint Etienne. Les Chanoines,n
l'Intendant général et le lieutenant du roi s'opposent
à l'occasion d'un "Te Deum", pour une question
de préséance.
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- La révocation de l'Edit de Nantes
en 1685 a des répercutions fâcheuses sur la vie
des berruyers. Ainsi, la lutte contre les protestants se fit
avec une grande rigueur, aussi bien par l'intendant que par l'archevêque.
- Ainsi, en 1699, M de Séraucourt
fit enlever plusieurs enfants protestants afin de les faire instruire
dans la religion catholique.
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- Le siècle à Bourges
de Denys Dodart
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- Denys Dodart a totalement disparu de la
mémoire des berrichons alors qu'il fut intendant de la
province pendant 40 ans. Il était, comme son père,
médecin. Ce papa était tout de même le premier
médecin du roi Louis XV, et il avait la fonction de surintendant
des Eaux Minérales de France ! Le fils, quant à
lui, organisa des cours d'accouchement à Bourges. C'est
aussi lui qui prit la décison de supprimer la Saint Chapelle
qui avait été endommagée.
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- Il va créer dans une région
qui souffrait beaucoup et qui était délaissée
par Paris (et Versailles) une société d'agriculture,
et favoriser la culture du lin et du murier. Il préconisa
aussi les prairies artificielles. Ainsi, il fit venir de la région
d'Avignon 2000 pieds de mûriers blancs afin de les planter
aux abords de l'Hôpital général (quartier
Taillegrain actuel).
- Enfin il fut le fondateur d'une manufacture
d'étoffes légères, que l'on appela "les
Indiennes". Pour développer ces industries il avait
fondé le prix "des meilleures fileuses".
- Il tenta de réveiller Bourges mais
la ville était plongée dans une douce léthargie.
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- C'est aussi pendant son séjour
que se déroula l'épisode des parlementaires exilés
à Bourges.
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- Bourges, un lieu d'exil
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- En 1749, sur l'ordre de Louis XV, et à
la demande de Mme de Pompadour, le comte de Maurepas qui était
secrétaire d'"Etat à la Maison du roi depuis
1718 est envoyé en exil à Bourges.
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- Plus tard, le 8 mai 1753, le roi exile
28 conseillers au Parlement de Paris , qui avaient pris part
à la célèbre controverse suscitée
par la bulle papale "Unigenitus" sur la juridiction
ecclésiastique, la séparation du spirituel et du
temporel, et le droit de remontrance du Parlement. Et l'exil.....
c'est Bourges !
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- Ils étaient vêtus de sombre,
avaient peinés à se loger, et s'ennuyaient beaucoup.Versailles
les avait surnommés " les enragés de Bourges".
Ils donnaient quelques dîners, se retrouvaient entre eux,
assistaient aux offices.
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- Bourges avait tout de même un avantage,
assez relatif, c'était une ville proche de Paris, on ne
mettait que 5 jours pour faire le trajet en carrosse. Mais la
vie y était assez terne. L'Université déclinait
depuis un certain temps, la noblesse était pauvre et guindée.
Seule animation, un régiment "le Royal Piemont apportait
un peu de fantaisie.
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- C'est la naissance du duc de Berry, le
futur Louis XVI qui fut l'occasion d'une clémence royale
et les parlementaires reprirent le chemin de la capitale. C'était
le 1 er septembre 1754.
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- Des grands projets tombés
à l'eau
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- Le second grand intendant du Berry était
Dupré de Saint Maur, dont le père possédait
un fief à Brinon (près de Argent sur Sauldre).
Il tenta d'améliorer le sort des berrichon et la ville
voulut être la marraine de son fils en signe de reconnaissance.
- Mais il est surtout l'auteur d'un grand
projet. Il voulut d'abord réformer la taille et la corvée....
il faudra patienter jusqu'à la révolution. Ensuite,
il voulut, comme Turgot pour le Limousin relier leurs deux provinces
au reste du pays. Pour cela il proposa deux grands axes routiers.
La première voie passant de l'océan à l'Allemagne,
par Châteauroux, Issoudun, Bourges, La Charité...
etc l'autre Nord - Sud par Paris, Fontainebleau, Gien, Bourges,
Guéret, Toulouse... Le Conseil du roi approuva ce vaste
projet routier... qui ne fut jamais mis en oeuvre. (nota : c'est
un peu ce qui est encore demandé aujourd'hui en 2006)
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- Sous le règne de Louis XVI, ce
fut la fin des Intendants, et la misère qui grandit. La
province du Berry stagne. Un texte de l'époque ne dit-il
pas :
- " Traversez le Bourbonnais, pour
aller à Bourges, la Sologne de Vatan à Sully, et
vous verrez la misère la plus triste, la plus dénuée,
des hommes desséchés par le travail, des femmes
vieilles à 25 ans, des enfants malsains et malpropres
et cette indifférence pour la vie et qui accuse toujours
le gouvernement".
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- C'est en 1778, l'installation de l'Assemblée
Provinciale demandée par le roi. C'était au Palais
épiscopal.(voir photo)
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- à suivre.
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- à partir de 1789 lire
LA REVOLUTION FRANÇAISE
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- Et si vous aimez l'Histoire de Bourges
:
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- HISTOIRE
DE BOURGES (synthèse)
- HISTOIRE
DE BOURGES (2000 ANS) SOMMAIRE
- HISTOIRE
DE BOURGES AU XV e SIECLE
- HISTOIRE
DE BOURGES AU XVI e SIECLE
- HISTOIRE
DE BOURGES AU XVII e SIECLE
- HISTOIRE
DE BOURGES AU XIX e SIECLE
- HISTOIRE
DE BOURGES AU XX e SIECLE 1900 - 1940
- HISTOIRE
DE BOURGES AU XX e SIECLE 1945 - 1977
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