le XVIII e siecle a bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie -

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L'HISTOIRE DE BOURGES AU XVIII e SIECLE
Par Roland NARBOUX

Bourges, au XVIII e siècle, de 1700 à 1789, une période difficile pour la population.
traité dans un autre chapitre : LA REVOLUTION FRANÇAISE
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Version 2009

 

Au début du XVIII e siècle, la ville de Bourges se voit de plus en plus reléguée au second plan, par une main-mise de l'Etat sur la commune. Les maires, par exemples furent nommés par le roi. Les mandats des maires se trouvèrent renouvelés selon leur dévouement vis à vis du pouvoir central.

 
Quelques repères
 
En 1700, les Bourbons dirigent la France, Louis XIV est au pouvoir depuis 1643, et il ne va le quitter qu'en 1715.
Louis XV est roi de 1715 à 1774, et son petit fils, le Louis XVI roi en 1774 sera guillotiné en 1793.
 
En 1789, c'est la révolution et ensuite le Consulat et le Premier Empire de Napoléon.
 
A Bourges, deux noms sont à retenir, Denys Dodart ( 1728 - 1767) est intendant du Berry pendant 40 ans, et Dupré de Saint Maur lui aussi intendant.pendant moins longtemps (1767 - 1776).
La ville compte 14 800 habitants.
 

 
Une météo terrible
 
Le siècle commence mal, en particulier sur le plan climatique. En 1707, le clocher de l'Eglise Saint Pierre est renversé par un terrible ouragan et deux ans plus tard, le 6 janvier 1709, qui est le premier jour de l'hiver glacial qui sera la cause d'une effroyable disette sur l'ensemble du Berry. L'hiver est terrible et les arbres devront être abattus pour cause de gelée.
 
Plus tard, en 1754, le 18 février, à 19 heures, un terrible ouragan vient à bout de la pointe du pignon de la Sainte Chapelle de Bourges. Et c'est le roi Louis XV qui ordonna sa démolition, pour "cause de péril imminent", ceci à la demande de l'archevêque cardinal François de La Rochefoucauld.
 
En restant dans "la petite histoire locale", on note en 1714 une mutinerie à Bourges lors du recouvrement de l'impôt, en particulier de la taille. Les archers qui sont venus devront rebrousser chemin face à la détermination des habitants. Et puis le 17 février 1715, ce sont de violents incidents qui éclatent..... à la cathédrale Saint Etienne. Les Chanoines,n l'Intendant général et le lieutenant du roi s'opposent à l'occasion d'un "Te Deum", pour une question de préséance.
 
 

palais archiépiscopal de Bourges
 
 
 
 
La révocation de l'Edit de Nantes en 1685 a des répercutions fâcheuses sur la vie des berruyers. Ainsi, la lutte contre les protestants se fit avec une grande rigueur, aussi bien par l'intendant que par l'archevêque.
Ainsi, en 1699, M de Séraucourt fit enlever plusieurs enfants protestants afin de les faire instruire dans la religion catholique.
 
Le siècle à Bourges de Denys Dodart
 
Denys Dodart a totalement disparu de la mémoire des berrichons alors qu'il fut intendant de la province pendant 40 ans. Il était, comme son père, médecin. Ce papa était tout de même le premier médecin du roi Louis XV, et il avait la fonction de surintendant des Eaux Minérales de France ! Le fils, quant à lui, organisa des cours d'accouchement à Bourges. C'est aussi lui qui prit la décison de supprimer la Saint Chapelle qui avait été endommagée.
 
Il va créer dans une région qui souffrait beaucoup et qui était délaissée par Paris (et Versailles) une société d'agriculture, et favoriser la culture du lin et du murier. Il préconisa aussi les prairies artificielles. Ainsi, il fit venir de la région d'Avignon 2000 pieds de mûriers blancs afin de les planter aux abords de l'Hôpital général (quartier Taillegrain actuel).
Enfin il fut le fondateur d'une manufacture d'étoffes légères, que l'on appela "les Indiennes". Pour développer ces industries il avait fondé le prix "des meilleures fileuses".
Il tenta de réveiller Bourges mais la ville était plongée dans une douce léthargie.
 
C'est aussi pendant son séjour que se déroula l'épisode des parlementaires exilés à Bourges.
 
Bourges, un lieu d'exil
 
En 1749, sur l'ordre de Louis XV, et à la demande de Mme de Pompadour, le comte de Maurepas qui était secrétaire d'"Etat à la Maison du roi depuis 1718 est envoyé en exil à Bourges.
 
Plus tard, le 8 mai 1753, le roi exile 28 conseillers au Parlement de Paris , qui avaient pris part à la célèbre controverse suscitée par la bulle papale "Unigenitus" sur la juridiction ecclésiastique, la séparation du spirituel et du temporel, et le droit de remontrance du Parlement. Et l'exil..... c'est Bourges !
 
Ils étaient vêtus de sombre, avaient peinés à se loger, et s'ennuyaient beaucoup.Versailles les avait surnommés " les enragés de Bourges". Ils donnaient quelques dîners, se retrouvaient entre eux, assistaient aux offices.
 
Bourges avait tout de même un avantage, assez relatif, c'était une ville proche de Paris, on ne mettait que 5 jours pour faire le trajet en carrosse. Mais la vie y était assez terne. L'Université déclinait depuis un certain temps, la noblesse était pauvre et guindée. Seule animation, un régiment "le Royal Piemont apportait un peu de fantaisie.
 
C'est la naissance du duc de Berry, le futur Louis XVI qui fut l'occasion d'une clémence royale et les parlementaires reprirent le chemin de la capitale. C'était le 1 er septembre 1754.
 
 
Des grands projets tombés à l'eau
 
 
Le second grand intendant du Berry était Dupré de Saint Maur, dont le père possédait un fief à Brinon (près de Argent sur Sauldre). Il tenta d'améliorer le sort des berrichon et la ville voulut être la marraine de son fils en signe de reconnaissance.
Mais il est surtout l'auteur d'un grand projet. Il voulut d'abord réformer la taille et la corvée.... il faudra patienter jusqu'à la révolution. Ensuite, il voulut, comme Turgot pour le Limousin relier leurs deux provinces au reste du pays. Pour cela il proposa deux grands axes routiers. La première voie passant de l'océan à l'Allemagne, par Châteauroux, Issoudun, Bourges, La Charité... etc l'autre Nord - Sud par Paris, Fontainebleau, Gien, Bourges, Guéret, Toulouse... Le Conseil du roi approuva ce vaste projet routier... qui ne fut jamais mis en oeuvre. (nota : c'est un peu ce qui est encore demandé aujourd'hui en 2006)
 
Sous le règne de Louis XVI, ce fut la fin des Intendants, et la misère qui grandit. La province du Berry stagne. Un texte de l'époque ne dit-il pas :
" Traversez le Bourbonnais, pour aller à Bourges, la Sologne de Vatan à Sully, et vous verrez la misère la plus triste, la plus dénuée, des hommes desséchés par le travail, des femmes vieilles à 25 ans, des enfants malsains et malpropres et cette indifférence pour la vie et qui accuse toujours le gouvernement".
 
C'est en 1778, l'installation de l'Assemblée Provinciale demandée par le roi. C'était au Palais épiscopal.(voir photo)
 
 
à suivre.
 
à partir de 1789 lire LA REVOLUTION FRANÇAISE
 
 
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