Chaque année, l'actualité
de l'anniversaire de la mort de François Mitterrand remet
l'ancien président au devant de la scène et de
nombreux journaux et émissions de radio et de télévision
ont évoqué la famille lointaine qui vivait ....
en Berry et plus particulièrement à Bourges.
Il faut noter que la dernière visite
officielle du Président avant de quitter le pouvoir l'a
été pour la ville de Bourges où il est venu
inaugurer le nouvel Hôpital (appelé depuis Jacques
Coeur) et situé "avenue François Mitterrand.
C'était en 1995.
Les ancêtres lointains
D'après Jean Louis Beaucarnot, la
famille Mitterrand habitait le Berry et la septaine de Bourges
dans les années 1600. Il affirme que vers Allouis, des
parcelles appartenaient à cette époque à
des "Mitterrand", et que le nom lui-même vient
du fait qu'il devait y avoir un grand champs coupé en
deux ce qui fait une "terre coupée en deux",
d'où le nom. Il faut rappeler que les patronymes sont
issus du Moyen Age.
Puis on retrouve des traces de la famille
Mitterrand à Bourges même. Ce n'est pas d'ailleurs
exceptionnel, le nom lui-même est très porté
en Berry. A titre d'anecdote, un autre Mitterrand fut Conseiller
Municipal de Bourges dans les années 1950, il s'agissait
de Jacques Mitterrand, un homme politique lui aussi, et qui était
très à gauche, il appartenait à l'Union
Progressive, mais sera connu comme un des Grands Maîtres
de la Franc Maçonnerie française, devenant son
"président " à plusieurs reprises et
il était un des chantres de la laïcité. Pourtant,
aucun lien direct de parenté avec François Mitterrand.
Ces deux noms jetèrent parfois la
confusion sur l'appartenance du Président à cet
Ordre, c'est à dire la franc maçonnerie d'autant
plus que du côté de son épouse Danielle,
le père était un enseignant franc maçon
à Cluny, comme cela était courant sous la Troisième
République. François Mitterrand quant à
lui n'a jamais été franc maçon, il se méfiait
de cet ordre qu'il n'avait pas en main, même si parmi ses
proches beaucoup étaient entrés dans l'ordre, Hernu,
ou Fajardie.
Le quartier d'Auron
Son grand père, Théodose
vivait dans le quartier d'Auron, juste en face du Moulin de Chappe,
et le; père de ce dernier était menuisier et même
éclusier sur le canal de Berry qui était situé
à moins de 100 mètres de sa maison. Cet arrière
Grand Père, Charles, le président Mitterrand en
parlait parfois, il écrira "il n'y a de Mitterrand
que du Berry... c'est un nom du terroir".
Dans ses souvenirs, il affirmera se souvenir
d'avoir patiné sur la glace de l'Auron, c'était
semble-t-il en 1929 au cours d'un hiver particulièrement
rigoureux. Il venait à Bourges comme tous les enfants
le faisaient à cette époque, pour les vacances
et bien entendu, l'Auron était un lieu familier.
La politique et Bourges
François Mitterrand viendra à
de très nombreuses reprises à Bourges, comme militant
puis responsable du Parti socialiste puis comme Président.
Avant mai 1981
Bourges et le Berry avaient une connotation
particulière, car c'est le pays de ses ancêtres,
mais aussi d'un de ses amis très proches et peu connu
: Roger Fajardie, qui était maire de La Groutte vers Saint
Amand. Fajardie sera toujours l'homme de confiance dans la distribution
des investitures. Il connaissait par coeur les plus de 600 circonscriptions
de France et Mitterrand lui faisait confiance.
On le voit à Bourges dès
la fin des années 1960, en particulier salle Calvin qui
était le lieu habituel des réunions politiques
locales, il est député de la Nièvre et en
1968, après une réunion à Sancoins dans
le cadre de la préparation du Congrès d'Epinay,
il est à Bourges.
Les meetings, salle Calvin n'attiraient
pas des milliers de personnes.
Chacun se souvient de 1974, en juin, Mitterrand
est la la fête de la Rose à Blet, il y avait la
vedette avec Hervé Villard, mais le plus étonnant,
c'est qu'il s'agissait de sa première sortie publique
, juin après sa courte défaite aux présidentielles
face à Giscard d'Estaing. Ils étaient plus de 4000
personnes venues encourager le candidat battu à poursuivre
et c'est ce qu'il dira : à Blet, ce sera un nouveau départ
pour ... 1981.
On retrouvera le futur candidat en 1978
à Issoudun pour soutenir son ami André Laignel,
puis à Vierzon toujours en 1978, où il vient soutenir
cette fois Charles Parnet le jeune candidat du PS.
L'année suivante, le 15 février
1979, Mitterrand est à Bourges et Vierzon pour soutenir
ses candidats aux élections cantonales.
Vers la victoire de 1981
François Mitterrand est à
Bourges un 13 avril 1981, en pleine campagne pour les
présidentielles, à moins d'un mois du scrutin final
du 10 mai,
C'était curieux car le 13 avril,
c'était au lendemain de la fin du Printemps de Bourges
et les responsables locaux du PS avaient demandé à
Colling de ne pas démonter le chapiteau situé place
Séraucourt, et c'est ainsi que les rockers laissèrent
la place au candidat.... ce soir là, le candidat arriva
avec beaucoup, mais alors beaucoup de retard à ce meeting,
il y avait Jack Lang, et aussi Dalida.... que l'on verra ensuite
quelques semaines plus tard au Panthéon.
Le président à Bourges
Février 1985
Le président viendra à Bourges
en visite semi-privée, c'est à dire avec peu de
monde et surtout sans annonce de sa venue, c'est ainsi qu'il
sera en visite à la cathédrale de Bourges un samedi
du mois de février en 1985, (le 17), en compagnie d'un
de ses amis, François de Grossouvre.
Il en avait profité pour visiter
Noirlac et quelques châteaux de la route Jacques Coeur,
comme Ainay-le Vieil.
Août 1986
Le président, est en visite à
la Maison de la Culture de Bourges... laquelle, comme c'est toujours
le cas l'été est fermée. Mais le lieu lui
est ouvert car il vient d'Epineuil le Fleuriel, et il veut visiter
l'exposition sur Alain Fournier, une visite complète sur
l'écrivain du Berry. C'est là que l'on peut voir
une superbe photo de Thierry Benoît, on voit Mitterrand
assis dans la classe du Grand Meaulnes, visiblement, il écoute
Henri Lullier, le guide attitré des lieux qui ont vu passer
Alain Fournier, derrière le Président, Alain Calmat
et debout, M. Chavannaz.
Il y a eu en fait 2 visites en 1986, avec
pour thème Alain Fournier.
La première en août à
Bourges à la Maison de la Culture et la seconde le 3 octobre
1986 à Epineuil. C'est ainsi qu'il ira jusqu'à
Magnette qui fut la terre natale de son grand père, éclusier
sur le canal de Berry.
Avril 1987
C'est la période de cohabitation,
le président Mitterrand a du temps et ... il vient au
Printemps de Bourges, ce devait être un 20 avril. Il n'était
pas annoncé, il visite un peu les allées, puis
vient discrètement d'asseoir pendant le tour de chant
de Karim Kacel, peu de monde a remarqué sa présence.
Il partira tout aussi discrètement, pour aller s'entretenir
avec Bernard Lavilliers qui passait en vedette sous le chapiteau.
La question s'est posée pendant
25 ans, de savoir pourquoi il était venu à ce Printemps
? La réponse est venue en 2016, avec les lettres et confidences
de sa famille. En effet, ce Printemps là, Mazarine, sa
fille, alors cachée, était venue pour voir le Printemps
et des concert ... et le papa, discrètement avait suivi
!
Août 1987
Il reviendra quelques semaines plus tard
à La Groutte, assister aux obsèques de son ami
Fajardie.( (31 août 1987).
Patrick Martinat écrit que ce jour-là,
"le ban et l'arrière ban de la franc-maçonnerie
et de la politique se retrouvent à La Groutte, village
minuscule qui enterre son maire".
Et il est exact que Roger Fajardie était
un franc-maçon influent mais un peu secret, c'était
un membre de la loge de Bourges "Travail et Fraternité",
il venait aux réunions (des tenues) le dimanche matin
lorsque son emploi du temps lui permettait, il aimait retrouver
ses frères, lui qui était le meilleur connaisseur
des circonscriptions de la France entière, et de possibles
candidats.
L'année suivante, le 23 juillet
1988, il visite une clinique de Vierzon.
Mars 1995
L'inauguration de l'Hôpital est très
officielle, le vendredi 24 mars 1995, est l'occasion d'un
des derniers voyages du président François Mitterrand
quelques semaines avant de quitter le pouvoir. Une occasion de
revenir au pays d'une partie de sa famille, et de donner sa préférence
à Bourges en vue des prochaines échéances
électorales.
Le Président arrive vers 11 H 30 en avion, accueilli par
le préfet Victor Convert, il rejoint à l'hôtel
de ville, le maire Jean Claude Sandrier, les élus et les
parlementaires du Cher.
Après la signature du livre d'or
et la présentation du Conseil municipal, il repart vers
le nouvel hôpital de Bourges.
Selon l'avis de toutes les personnes présentes, François
Mitterrand parait très fatigué, la maladie le ronge
..
il quitte le pouvoir dans quelques jours. Il est accueilli par
Christiane Coudrier, directrice de l'hôpital, et c'est
le temps des discours, très courts en la circonstance.
L'hôpital de Bourges qui prendra le nom de Jacques Cur
comprend un effectif de 1600 personnes dont 160 médecins.
à suivre