BOURGES CAPITALE DE L'ALCHIMIE ?
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- Avant propos: l'alchimie
à Bourges censurée
- Les écrits sur Bourges
et les alchimistes
Une longue tradition de métallurgiste
Quelques points de repère
Le circuit alchimiste de Bourges
La Cathédrale de Bourges vue par les alchimistes
Bourges et le reste de la France
-
-
- Il faut savoir que Bourges et sa région
dispose d'une véritable tradition dans l'art du feu. On
dit que les Gaulois étaient passé maîtres
dans la fabrication des armes et qu'ils seraient à l'origine
de l'étamage. César en parle comme d'un peuple
très savant dans l'art métallique. Les dernières
recherches l'attestent.
Il faut savoir aussi que l'art de la porcelaine c'est un peu
une cuisine alchimiste et ce fut en occident une invention d'un
alchimiste. Et la région de Bourges est une des premières
région de France, le première consacrée
à cette technique difficile.
L'alchimie et la forge ou la métallurgie, ce ne sont pas
des actes si éloignés et il y a bien une tradition
dans ce domaine.
-
- Avant propos
L'ALCHIMIE A BOURGES
CENSUREE
Le débat sur l'alchimie à Bourges n'en est pas
à ses débuts, il y a une véritable bataille
d'Hernani sur le sujet. Ville d'Art et d'Histoire, la cité
de Charles VII s'est trouvée depuis longtemps phagocytée
par des amateurs ou des chercheurs très rationnels, très
compétents mais dont les domaines de recherches étaient
totalement encadrés par ce que l'on pourrait appeler le
pouvoir officiel.
Tout élément de recherche ou de visite à
Bourges employant et concernant le mot " alchimie "
était censuré par les représentants "
très officiels " des monuments historiques et de
l'histoire officielle.
Lorsqu'au printemps 1998, France Inter voulut parler de l'alchimie
à Bourges, tous les représentants diplômés
du département se récusèrent.... Je fis
l'émission.
En premier lieu, parler de l'alchimie aujourd'hui ne peut être
que l'oeuvre d'un doux rêveur, " un peu azimuthé
" pour reprendre une terminologie actuelle. Ce n'est pas
un sujet " porteur " dans le monde scientifique pas
plus que chez les hauts responsables des monuments historiques.
Pourtant, il y a de la curiosité de la part du public
qui veut savoir, savoir plus, et qui est persuadé qu'on
lui " cache quelque chose d'important ".
Et puis il y a ce rêve, toute cette partie de notre imaginaire.
Lorsqu'en 1997, j'ai fait visiter à titre privé,
pour la première fois des souterrains importants dans
Bourges, les succès a été immédiat,
et il a été nécessaire de reculer face à
la demande. L'homme a besoin de rêve, et dans notre monde
si bien ordonné, où l'objet fétiche est
devenu en quelques mois, le téléphone portable
et que la communication du futur passe par Internet, chacun retourne
un peu vers l'irrationnel, de peur de perdre ses racines.
Cet alchimiste qui travaille au fond d'une cave, en secret, car
il a peur de l'inquisition, et qui reste avec son creuset et
ses produits en flamme, c'est notre histoire, c'est une réalité
que nous n'avons pas le droit d'occulter au nom d'un rationalisme
moderne.
Bien sûr, il ne faut pas en rajouter, Bourges ses alchimistes
et ses sorciers, c'est un peu rétro, même un peu
dévalorisant pour certains. Mais Bourges, c'est aussi
le radio télescope de Nançay, ou la capitale européenne
du statoréacteur.
Il faut trouver en terme d'image, l'équilibre.
Il faut garder une part de rêve et de poésie, et
sur le plan touristique, c'est aussi très porteur.
Bien sûr nous ne comprenons pas tout, mais une carte à
puce, qui ici comprend comment ça fonctionne ? sans doute
pas beaucoup. C'est un domaine proche de l'irrationnel.
Il ne faut pas occulter l'alchimie et les alchimistes et je persiste
à dire que Bourges est un des grands centres de l'alchimie
en France.
Il y a aussi, et c'est plus sérieux, les adversaires de
l'alchimie à Bourges au nom de l'emblématique de
la Renaissance. C'est une position légitime que je respecte,
mais je crois que tant que des recherches n'auront pas été
faites sur ce sujet à Bourges, ce ne sera pas plus sérieux
que toute autre théorie.
Il faut, à mon sens que des gens , étudiants de
faculté ou chercheurs se mettent à l'ouvrage sur
Bourges et la alchimistes. Il n'existe aucun ouvrage écrit
par quelqu'un de local sur ce phénomène. Alors
je lance un appel. Il faut dans ce domaine, faire des études
et de la recherche.
BOURGES ET LES
ALCHIMISTES
Bourges, selon les spécialistes,
est une des villes françaises où l'on trouve le
plus de sujets propres à l'alchimie. Van Lennep affirme
que " Bourges est un haut lieu de l'alchimie française
" puisque s'y trouvent à la fois le Palais de Jacques
Coeur et l'Hôtel Lallemant. Comme Prague, Bourges possède
sa rue de l'alchimie, sans oublier la cathédrale.
Tous les grands auteurs et chercheurs sont venus un jour à
Bourges étudier et voir l'Hôtel Lallemant, c'est
le cas de Fulcanelli, Mathé, Chenu, Van Lennep, et Bulteau
récemment. Pour beaucoup, il y a trois centres d'intérêt
dans la capitale du Berry. Tout d'abord la cathédrale
avec de nombreux symboles hermétiques, comme la plupart
des cathédrales gothiques, de Notre Dame de Paris à
Reims et Amiens. Ensuite, c'est le Palais Jacques Cur,
car le grand argentier de Charles VII qui a amassé une
si grande fortune ne pouvait être qu'un " adepte ".
Pour Pierre Borel : " il avait la pierre philosophale, et
ses commerces qu'il avait sur mer, ses galères, et les
monnaies n'étaient que des prétextes pour se cacher
afin de n'être point soupçonné ". D'ailleurs
les sculptures de son palais regorgent de symboles, comme les
arbres philosophiques ou le bas-relief représentant la
messe des alchimistes et situé au tympan de la cour d'honneur.
Jacques Cur fera encore beaucoup rêver !
Et le troisième exemple de la présence des alchimistes
à Bourges est l'Hôtel Lallemant. Avec le château
de Dampierre-sur-Boutonne, c'est le " rendez-vous incontournable
des alchimistes ".
Et puis, il y a toujours à Bourges, une rue de l'Alchimie
entre la rue Bourbonnoux et le boulevard de Strasbourg. Curieusement,
elle menait à une tour de l'enceinte gallo-romaine nommée
" Tour du Diable ", et dans cette rue, où devaient
se passer de " drôles de choses ", on avait la
maison d'Arqueny (ou Arquemye).
Puisque nous sommes dans les noms de rues, pas loin de là
se trouve la rue Mausecret, qui signifiait au Moyen Age "
rue du mauvais secret ", elle coupait la rue de l'alchimie.....
De là à penser qu'à l'angle de ces deux
rues on avait trouvé la pierre philosophale, il n'y a
qu'un pas.... Que je ne ferais pas.
Tous les ouvrages traitant de l'alchimie,
du mystère ou de l'ésotérisme, évoquent
la ville de Bourges. La cathédrale puis le palais Jacques
Cur ayant pris un tel ascendant dans la description de
la cité, il est certain que le reste a été
occulté, souvent par manque de place
.. Lorsqu'un
auteur, un guide, un journaliste évoque Bourges, il y
a tant à dire sur les deux grands monuments de la ville,
à la fois dans le domaine historique ou patrimonial, qu'il
n'a plus assez de pages ou de ligne pour évoquer l'hôtel
Lallemant ou les aspects plus fermés des autres monuments.
Les écrits sur Bourges
et les alchimistes
Il existe pourtant de nombreux auteurs
qui ont évoqué ce Bourges-alchimiste comme Jacques
Van Lennep qui écrit :
"
. Les sentiers hermétiques
de la finance nous mènent à Bourges un des plus
hauts lieux de l'alchimie française puisqu'il s'y trouve
à la fois le palais de Jacques Cur et l'hôtel
Lallemant. Comme Prague, cette ville possède sa rue de
l'Alchimie où autrefois, la maison dite de l'Escole avait
pour enseigne l'Arquemye".
Fulcanelli dans l'ouvrage qui le rendit
célèbre, "Le Mystère des Cathédrales"
parle ainsi de Bourges :
" Bourges, vieille cité
berrichonne, silencieuse, recueillie, calme et grise comme un
cloître monastique, déjà fière à
juste titre d'une admirable cathédrale, offre encore aux
amateurs du passé d'autres édifices également
remarquables. Parmi ceux-ci, le palais Jacques Cur et l'hôtel
Lallemant sont les plus purs joyaux de sa merveilleuse couronne."
D'autres personnages importants comme Prosper
Mérimée, sont aussi fascinés par ce Bourges
quelque peu ésotérique. Il est alors un homme important,
inspecteur des monuments historiques, et il écrit dans
"ses notes d'un voyage en Auvergne et en Limousin (1839)
:
" Tout le luxe de sculpture
est réservé pour le plafond. Formé de trois
grandes dalles de pierre, il se divise en trente caissons ou
compartiments contenant chacun des compositions différents,
de bas-reliefs admirablement travaillés, et d'un effet
merveilleux. Ces compositions sont comme autant d'énigmes,
et leur seul défaut c'est d'être aujourd'hui à
peu près indéchiffrables
. J'observe dans
les caissons les lettres E et R fréquemment répétées.
Elles se trouvent encore dans une petite niche fort ornée,
près de l'autel
."
En France, l'Hôtel Lallemant, situé
à Bourges, est pour les spécialistes le haut lieu
de l'alchimie. Les Symboles gravés dans la pierre en sont
la preuve, il faut maintenant déchiffrer tout cela.
En fait à Bourges, nous pouvons considérer 4 lieux
qui vont faire l'objet de cette étude, il s'agit :
- de l'hôtel Lallemant
- du palais Jacques Coeur
- de quelques rues derrière la rue Bourbonnoux
- de la cathédrale Saint Etienne
Une longue tradition de
métallurgiste
Comme cela a été dit dans
les chapitres précédents, l'alchimie remonte aux
temps des forgerons qu'ils soient chinois ou occidentaux quelques
siècles plus tard. Le premier homme, alchimiste sans le
savoir, était celui qui travailler le fer à l'aide
du feu, et la plupart du temps pour fabriquer des armes.
Il faut savoir que Bourges et sa région
dispose d'une véritable tradition dans l'art du feu. On
dit que les Gaulois étaient passé maîtres
dans la fabrication des armes et qu'ils seraient à l'origine
de l'étamage. César en parle comme d'un peuple
très savant dans l'art métallique. Les dernières
recherches l'attestent.
Il faut savoir aussi que l'art de la porcelaine
c'est un peu une cuisine alchimiste et ce fut en occident une
invention d'un alchimiste, Bottger. Et la région de Bourges
est une des premières région de France à
se consacrer à cette technique difficile.
L'alchimie et la forge ou la métallurgie, ce ne sont pas
des actes si éloignés et il y a bien une tradition
dans ce domaine.
Cette tradition métallurgiste va
se poursuivre de manière discontinue au cours des siècles.
Le grand Jacques Cur aura une fabrique d'armes à
Bourges et bien plus tard, une grande industrie métallurgique
va s'implanter avec Melchior de Voguë, dans la région
du Val d'Aubois, puis à Bourges dans des usines appelées
Mazières. Parmi les pièces importantes qui sortiront
de ces ateliers figurent les halles de Baltard.
Quelques points de repère
Le danger qui guète le profane éclairé,
à la recherche d'indices alchimiques dans Bourges, c'est
le "trop plein". Comme il est possible de donner une
double ou triple interprétation à tout bas relief
ou vitrail d'un monument, avec à chaque fois trouver un
indice alchimique, il faut pratiquer un certain tri, un peu de
modération et beaucoup d'humilité.
Fulcanelli lui-même a quelques doutes
sur une partie du palais Jacques Cur, pour lui, cet édifice
" qui fut jadis un véritable musée d'emblèmes
hermétiques, nous dirons peu de chose. Le vandalisme a
passé sur lui. Ses affectations successives en ont ruiné
la décoration intérieure, et, si la façade
ne nous était conservée dans son état primitif,
il nous serait impossible d'imaginer aujourd'hui, devant les
parois nues, les salles délabrées, les hautes galeries
voûtées en carène, la magnificence originelle
de cette somptueuse demeure".
C'est en effet un piège redoutable
que de vouloir "mettre de l'alchimie partout". Il peut
se faire, dans le cas du palais Jacques Cur d'analyser
longuement et doctement un tympan ou un cul de lampe du XV e
siècle, avec une connotation alchimique et s'apercevoir
qu'il s'agissait d'une création du XIX e siècle
lors d'une restauration, comme il y en eu beaucoup.
C'est ce qui explique une nécessaire
humilité dans les affirmations sur ce type de sujet, mais
dans les deux sens. Ne pas affirmer de manière péremptoire,
mais ne pas balayer d'un revers de manche toute recherche ou
intuition.
Autant l'emblématique à caractère
alchimique de l'hôtel Lallemant est une certitude, au vu
des analogies avec d'autres monuments de ce type en France, et
des écrits de l'époque, pour le palais Jacques
Cur, les études sont plus délicates et sujettes
à discussion. Par contre, la Cathédrale Saint Etienne
vue au travers des lunettes d'un alchimiste, et en particulier
pour les vitraux, demande un certain dépassement de soi.
Le circuit alchimiste de
Bourges
Il n'existe pas de circuit alchimiste de
Bourges, de ce Bourges Mystérieux qui permet le rêve
et le fantasme. Parfois, l'Office de Tourisme de la Ville avec
Thérèse Legras, propose un parcours de la ville
ancienne avec la Cathédrale, le quartier sulfureux du
chevet, puis l'hôtel Lallemant et quelques rues particulières.
Ce type de visite, montre le patrimoine de la cité de
Jacques Cur sous un angle particulier, celui de l'emblématique,
de la symbolique et de l'alchimie. Le touriste averti est passionné,
celui pour qui
.. est dérouté. Il faut un
minimum de connaissance pour aborder ces sujets.
Le circuit hermétique de Bourges
comprend des étapes plus ou moins importantes et d'un
intérêt qui varie du "mérite le détour"
jusqu'à "à éviter". On peut ainsi
proposer :
- Départ dans les locaux de l'Office
de Tourisme, une vieille maison de chanoine, situé à
moins de 50 mètres de la Cathédrale Saint Etienne.
Elle ne comporte aucun élément alchimique connu,
mais son sous-sol, avec de belles caves et une galerie souterraine
vous propulse dans une immense salle souterraine, brute, jouxtant
le pilier butant
.. une carrière qui pouvait servir
à retrouver "la materia prima" dans les entrailles
de la terre et à commencer l'Ouvre.
- Puis c'est la visite de la Cathédrale
Saint Etienne, avec quelques bas reliefs, des tympans et les
vitraux.
- Après le chevet de la Cathédrale,
prendre "le chemin des morts", et se retrouve dans
un quartier qui sent le soufre. C'est la rue de l'Alchimie, avec
à proximité la rue Monsecret, celle du Puy Noir,
ou la tour du Diable.
- On poursuit le circuit par la rue Bourbonnoux
qui est située sous le rempart gallo-romain, dans les
fossés de la vieille ville. Sur la droite, en remontant
vers la place Gordaine, se trouve la rue des Juifs, puis la rue
des Rats, aujourd'hui rue de La Thaumassière, et c'est
l'arrivée à l'hôtel Lallemant. Plusieurs
heures seraient nécessaires pour satisfaire la curiosité
de l'adepte, tant la richesse d'une emblématique alchimique
est présente à tout instant.
- Continuer par place Gordaine, puis la
rue Mirebeau, en passant devant le couvent des Augustins. Certains
ont voulu voir dans cet édifice, le prieuré des
Templiers de Bourges. C'est sans doute une erreur.
- Le circuit se poursuit par le palais
Jacques Cur, le plus bel édifice civil de France
au XV e siècle. La façade à elle seule nécessite
une conférence complète pour démêler
le XV e du XIX e siècle, retrouver les sculptures d'origine
et les copies, et enfin, découvrir les symboles hermétiques
.
Ou plus coquins, la sculpture d'un petit bonhomme montrant ses
fesses !
- A partir du Palais Jacques Cur,
le parcours peut se terminer vers l'Eglise Saint Pierre le Guillard.
Dans cette église, une chapelle dans laquelle certains
ont cru voir dans les culs-de-lampe de petits anges datés
du XV e siècle un arbre et un "grelot" qui est
un des symboles du fou, c'est à dire du Mercure des alchimistes.
- Enfin, si vous disposez d'un peu de temps,
les bénitiers de l'église Notre Dame méritent
le déplacement.
Le premier bénitier date du XV e
siècle, possède quelques symboles intéressants
comme un coeur, une étoile et une rose, séparées
par un coeur. La rose a été de tout temps la représentation
de la Pierre philosophale.
Le second bénitier, selon Cancelier est " de marbre
blanc, et semé de fleurs de lys jusque sur la colonnette
en balustre à piédouche triangulaire, qui le supporte
le long du pilier". On peut lire sur ce bénitier
les premiers vers de Guillaume de Lorris : " Tout se passe
et rian ne dure ne ferme choze tant soit dure. 1507" ce
qui signifie pour les adeptes une allusion à la Pierre
des philosophes
..
A deux pas de l'église Notre Dame, dans ce quartier Saint
Sulpice qui vit naître l'Argentier de Charles VII, une
maison ne cesse d'attirer la curiosité, c'est la célèbre
Maison de la Reine Blanche, construites au début du XVI
siècle, avec ses sculptures de bois aux représentations
hermétiques pour les uns, de simples scènes paysannes
pour d'autres.
A l'issue de cette promenade du Bourges
hermétique et mystérieux, la réflexion et
la recherche s'imposent. Il faut poursuivre la quéte,
et appliquer la seule maxime du Mutus Lieber :
Lis, Lis, Lis et relis
C'est ainsi que la rue de l'Alchimie est
une vraie légende, avec quelques écrits et beaucoup
de suppositions. Elle est aussi l'objet de querelles de spécialistes
qui s'opposent, comme toujours, afin de savoir si l'on possède
bien les documents authentiques qui permettent de juger et d'affirmer
tel ou tel élément.
La Cathédrale de
Bourges vue par les alchimistes
à traiter
Bourges et le reste de
la France
Bourges n'est pas la seule ville en France
à pouvoir proposer des lieux de mystères basés
sur l'hermétisme, même si c'est la "cité
première" comme l'a écrit un jour Audoin.
Il est d'autres lieux qui méritent le déplacement,
et l'étude de l'alchimie.
Fulcanelli et Canseliet ont répertorié
un certain nombre de demeures en France qui possèdent
des sculptures, des peintures, des plafonds avec des symboles
qui montrent par leur iconographie ce qu'est le Grand Oeuvre.
Parmi ces demeures, on note :
- le manoir de la Salamandre à Lisieux
- le château de Dampierre sur Boutonne ( Charente Maritime)
- La maison d'Adam et Eve au Mans
- Le château du Plessis-Bourré en Anjou,
INTRODUCTION
Définir l'alchimie
L'origine lointaine de l'alchimie
Le long parcours de l'alchimie
L'alchimie arabe
L'age d'or de l'alchimie en occident
Le renouveau de l'alchimie
Les querelles sur l'alchimie
Avant de parcourir les rues de Bourges
à la recherche de l'Alchimie, il est nécessaire
de définir d'une manière globale et simple ce qui
se cache derrière cette terminologie.
Il s'agit d'une étude à la fois historique, les
alchimistes ont existé, il ne faut pas nier ce fait, mais
ils ont laissé peu de trace à Bourges, d'autant
que les archives de la cité ont régulièrement
été détruites, par les éléments
.
Comme le feu !
L'Alchimie est un domaine qui ne peut pas
être traité de manière totalement objective.
Il y a trop de passion chez chacun d'entre nous. Car dans l'alchimie,
il y a les adeptes et les autres, à l'image d'une secte,
le danger en moins, car on prend surtout le risque de se brûler
les doigts. Mais les adeptes ont fait rêver pendant des
millénaires tant de gens, l'alchimie est si mystérieuse
qu'il est utile de revenir sur l'histoire lointaine de cet art..
Définir l'alchimie
L'alchimie, c'est à la fois un art
complexe, qui a pu évoluer dans le temps, mais il peut
être simple avec une facette " pratique et opérative
" et une autre facette " philosophique et spéculative
".
Pour le commun des mortels et dans le langage
courant, l'alchimie, est tout simplement la transformation du
plomb en or. C'est net, sans bavure, et d'une grande simplicité.
Chacun, par ses lectures et les livres de son enfance, ne perçoit
que cette idée très mercantile de richesse, ignorant
à la fois le côté tout un aspect philosophique
de haute valeur morale.
L'Alchimie est une "Pratique",
elle a pour objectif, la recherche de la Pierre philosophale,
laquelle permet deux approches :
- La transmutation des métaux
" vils " en or.
- la recherche de l'élixir de longue vie et de bonne santé.
Il s'agit de ce que chacun d'entre nous connaît de cet
art. Et dans le passé, ce fut, pour beaucoup le seul objet
valant un intérêt à l'alchimie. C'était
en quelque sorte le " loto " de notre XXI ° siècle.
L'Alchimie, c'est aussi une " philosophie
", et un moyen de mieux vivre son existence. C'est aussi
une forme parfois mystique, c'est l'or spirituel, et la transformation
de l'homme en un être humain authentique, en quelque sorte
un sage. Il y a la recherche de la perfection d el'être
humain, de son âme, de son esprit.
L'Alchimie, c'est la notion d'évolution
et de transformation de la matière, dans son atelier mystérieux,
au milieu des cornues et autres alambics, l'alchimiste change
à l'aide du feu les matériaux "vils"
comme le plomb qui devient de l'argent ou de l'or, c'est alors
la richesse et les honneurs.
C'est aussi une transformation intérieure,
non pas des corps, mais des âmes, et c'est le moyen de
devenir meilleur, plus éclairé, c'est à
dire trouver la sagesse.
L'Alchimiste, c'est celui qui trouve la
Pierre philosophale, et dans ce concept chacun peut y mettre
ce qu'il veut ! Pour les uns, c'est la fabrication de l'Or, et
cette richesse matérielle permet une vie bien meilleure,
pour d'autres, c'est l'immortalité, la fin des souffrances,
à partir du breuvage constitué avec des produits
bien spéciaux et qu'il faut absorber pour demeurer toujours
jeune et en bonne santé, jusque dans la nuit des temps
.... Beau programme.
Et il y a aussi la recherche de l'unicité.
C'est le développement unitaire de la connaissance. Ce
qui est épart est rassemblé pour faire " un
", l'unique. Ce point est généralement occulté,
alors qu'il s'agit d'un vrai pressentiment, une géniale
intuition.
Et puis, comme dans toutes ces sociétés
formées d'adeptes, le goût du secret est important.
Pour Albert le Grand, un savant de génie, la description
qu'il fait de l'Alchimiste est intéressante :
" L'alchimiste sera discret et silencieux ; il ne révélera
à personne le résultat de ses opérations.
Il habitera loin des hommes une maison particulière où
seront deux ou trois pièces réservées à
ces opérations.
Il sera patient, assidu et persévérant.
Surtout il évitera tout rapport avec les princes et les
seigneurs".
La loi de l'alchimiste est souvent celle
du secret. Arnaud de Villeneuve écrira "que celui
qui révèle le secret du Grand uvre est maudit
et meurt d'apoplexie".
L'origine lointaine de
l'alchimie
Le mot Alchimie proviendrait de l'Arabe
Al Kimiya qui signifierait selon les auteurs :
suc
fusion
noir
secret
Kimiya ou Chèmia voulait dire la " terre noire ",
c'est à dire l'Egypte et le "al" qui précède
aurait été introduit par les arabes. C'est ce mot
Al Kimiya qui sera utilisé dans la suite de cet ouvrage.
Le mot comportera des orthographes évolutives,
pendant toute une époque, on évoque "l'alchymie",
alors que Jacques Cur à Bourges écrivait
sur les "arquémiens", adeptes de " l'archémye"
Cette science fut révélée
aux hommes par le dieu Hermès, d'où le vocable
courant de philosophie hermétique : science venant d'Hermès.
Entre la réalité historique
et la légende, nul ne peut apporter des preuves formelles
sur l'origine de l'alchimie vers le III e siècle du côté
d'Alexandrie. La synthèse entre le dieu Hermès
venu des grecs et celui des égyptiens appelé Thot,
"une divinité de l'écriture et du savoir",
provoque une vague de constructions de Temples dédiés
à Hermès Trismégiste, ce qui signifie "trois
fois grand" et ce seraient ces prêtres qui auraient
pratiqué l'alchimie et sa diffusion.
Le premier écrit célèbre
c'est la Table d'Emeraude, trouvé dit la légende
par Alexandre le Grand dans la pyramide de Gizeh, elle avait
été gravée par la main même d'Hermès
sur une immense lame d'émeraude avec une pointe de diamant.
La Table d'Emeraude, c'est un texte assez
court qui représente "la bible des Alchimistes ",
tout est dans ces quelques phrases traduites par la plume de
Fulcanelli : http://www.esonews.com/Alchimie/Alchimistes.asp
Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable
: Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est
en haut est comme ce qui est en bas ; par ces choses se font
les miracles d'une seule chose. Et comme toutes les choses sont
et proviennent d'un, par la méditation d'un, ainsi toutes
les choses sont nées de cette chose unique par adaptation.
Le Soleil en est le père, et la Lune la mère. Le
vent l'a porté dans son ventre. La terre est sa nourrice
et son réceptacle. Le Père de tout, le Thélème
du monde universel est ici. Sa force ou puissance est entière
si elle est convertie en terre. Tu sépareras la terre
du feu, le subtil de l'épais, doucement avec grande industrie.
Il monte de la terre et descend du ciel, et reçoit la
force des choses supérieures et des choses inférieures.
Tu auras par ce moyen la gloire du monde, et toute obscurité
s'enfuira de toi. C'est la force, forte de toute force, car elle
vaincra toute chose subtile et pénétrera toute
choses solide. Ainsi, le monde a été créé.
De cela sortiront d'admirables adaptations, desquelles le moyen
est ici donné. C'est pourquoi j'ai été appelé
Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de
la philosophie universelle. Ce que j'ai dit de l'oeuvre solaire
est complet.
Cette Table d'Emeraude semble être le texte fondateur de
l'Alchimie, sachant que là encore les interprétations
peuvent être diverses, car les alchimistes possédaient
le savoir et la science, sur terre et dans tout l'univers qu'ils
savaient expliquer. Comme toujours dans les recherches de ce
type, il y a de nombreuses versions. Nous n'en prendons que le
minimum.
Selon un alchimiste alexandrin Zosime de
Panopolis, qui vivait au IV e siècle, c'est Chémes
ou Chymes qui aurait été le fondateur de la science.
Or Chemesch en hébreu signifie " soleil "
Cette naissance est relatée par Zosime de Panopolis en
ces termes (Histoire des sciences)
"Les anciennes et saintes Ecritures
disent que certains anges, épris d'amour pour les femmes,
descendirent sur le terre, leur enseignèrent les uvres
de la nature ; et à cause de cela ils furent chassés
du ciel et condamnés à un exil perpétuel.
De ce commerce naquit la race des géants. Le livre dans
lequel ils enseignaient les arts est appelé Chêma
: de là le nom de Chêma appliqué à
l'art de l'excellence".
Le long parcours de l'alchimie
L'alchimie fut pratiquée en Chine
et en Inde bien avant notre ère, elle s'est fortement
enracinée dans les techniques magiques des confréries
de forgerons. Celui qui détenait la maîtrise du
feu et du travail des métaux par le feu, pouvait être
capable de fabriquer des armes, cela lui conférait un
pouvoir magique, il était sensé posséder
un savoir mystérieux.
Les alchimistes prendront la suite des
forgerons. Ils ajouterons alors, sous l'influence taoïste,
des principes plus spirituels, avec l'immortalité et l'élixir
de Longue Vie. Ils vont créer aussi un mode de vie basé
sur des techniques psychiques et physiques pour prolonger la
vie. C'est simplement une élémentaire hygiène
de vie, mais cela date de 3 siècles avant JC.
Et puis comme nous sommes en Chine, ces
aspects concrets de transformer les métaux, et de l'élaboration
de la cinabre lasseront les alchimistes qui se tourneront davantage
vers la contemplation et l'ascétisme.
En Indes, l'évolution sera assez
proche, l'alchimiste va souhaiter assez vite se libérer
des contingences matérielles et élever son âme.
C'est le début de ce qui est devenu le Yoga.
L'alchimiste et le yogi tendent à anticiper sur les transformations
naturelles de la matière, à l'épurer, à
la modifier afin de réaliser l'union du microcosme et
du macrocosme. Il faut libérer l'énergie pour illuminer
l'âme de l'adepte.
C'est à Alexandrie que naquit cette
" science " du 3 ° au 8 ° siècle après
JC. Il faut dire que cette cité était la capitale
des savants, poètes, philosophes, astronomes et mathématiciens
du tout le monde d'alors.
La bibliothèque d'Alexandrie rassemblait tous les ouvrages
possibles sur ces sciences.
L'alchimie arabe
C'est par l'intermédiaire des arabes
du XIII ième au XVI ième siècle que l'alchimie
se développe, devient une véritable science, et
se propage en Occident. Elle commencera à décliner
à la fin de la Renaissance alors que la chimie proprement
dite se développait et devenait une science.
Ils ont eu la chance de pouvoir travailler
leur art en dehors des pressions de la religion.
Ils sont à l'origine de nombreuses inventions de matériels
car ils privilégient la pratique et le concret. Ce sont
eux qui mettent au point des phases bien connues aujourd'hui
comme la distillation ou la sublimation en utilisant :
- la cucurbite surmontée d'un alambic.
- le mortier pour la trituration des solides
- des accessoires pour les sublimations, calcinations,... etc
Le nombre de terme arabes passés
dans notre langage est considérable, Alambic, alcali,
alcool, élixir, drogue, benzène, laque, soude,
alun, antimoine, et des centaines d'autres ont été
légués par les savants arabes chimistes.
Ils surent préparer les sels d'ammonium, l'acide nitrique,
le nitrate d'argent, le minium et l'orpiment qui est un sulfure
d'arsenic utilisé dans les peintures et dans les tanneries.
L'age d'or de l'alchimie
en occident
L'alchimie semble avoir exister dans de
nombreuses civilisations et elle arrive en occident avec un certain
retard, ce n'est qu'au XII e siècle quelle s'implante
de manière forte.
Sa période faste dure tout de même
plusieurs siècles.
Au XII e siècle, l'alchimie arrive,
par l'intermédiaire de la traduction des textes arabes
en latin. C'est le travail de Gérard de Cramone qui meurt
en 1187.
Au XIII e siècle, la culture et
la diffusion alchimiste s'implantent en Sicile avec des personnages
comme l'empereur Frédéric II et des gens comme
Michel Scot.
Un siècle plus tard, c'est le déclin
de l'alchimie arabe qui n'a plus la créativité
des siècles précédents. Et comme le suggère
l'Histoire des Sciences de Philippe de la Cotardière,
" c'est un poème hermétique qui va jouer un
rôle essentiel dans la diffusion de l'alchimie en Occident
: la Table d'Emeraude, écrite par Hermès Trismégiste".
L'âge d'or de l'alchimie commence
alors en Occident avec ce discours et la présence de grands
savants qui vont s'impliquer de manière forte dans cette
doctrine.
Les XIV e, XV e et XVI e siècle
sont importants pour la pratique de l'alchimie. Une multitude
d'ouvrages, et des résultats, parfois surprenants sur
le plan opérationnel. L'alchimiste devient de plus en
plus un médecin ou un philosophe qu'un homme travaillant
au fond de la cave de son laboratoire.
Le XVII e siècle voit les prémisses
du déclin de l'alchimie en Occident, par les doubles coups
portés par les cartésiens. Le discours de la méthode
de Descartes date de 1637, le grand homme est très opposé
aux pratiques alchimistes. Plus tard, les savants comme Lavoisier,
avec son célèbre "pli cacheté de 1772"
qui correspond à la théorie générale
de la combustion sonne le glas de l'alchimie.
Le renouveau de l'alchimie
?
L'alchimie a perdu depuis longtemps son
aura à partir des travaux de Lavoisier, qui est le fondateur
de la chimie moderne reléguant les adeptes du Grand oeuvre
au rang de doux rêveurs. Le rationalisme du XIX e siècle
aggravant cette perte d'influence. Il faut ajouter que la présence
de charlatans a été un phénomène
essentiel dans la disparition de cet art.
Dans quelques cercles ésotériques
parisiens, à partir de 1925, un premier réveil
s'effectue avec un personnage brillant, inconnu et secret : Fulcanelli.
Par ses deux ouvrages de haute valeur morale, "Le Mystère
des Cathédrale" et "Les Demeures philosophales",
il décrypte de nombreux monuments français à
partir des symboles des alchimistes. Fulcanelli viendra à
plusieurs reprises à Bourges, analysant de manière
détaillée l'Hôtel Lallemant et sa symbolique.
Il sera plus lointain avec le Palais Jacques Cur qui a
subit trop de modifications architecturales.
Il reste à partir de cette période,
un noyau dur d'adeptes des idées de Fulcanelli, reprises
parfois par d'authentiques savants comme l'abbé Moreux,
mais surtout propagées par le disciple Eugène Cancelier
et des cercles ésotériques comme certaines loges
maçonniques portées vers le spirituel. Des revues
sont éditées, mais elles portent sur l'alchimie
en général et lorsqu'elles évoquent Bourges,
c'est souvent dans la redite. Chacun reprend d'une autre manière
ce qui a été écrit par ses prédecesseurs.
L'alchimie revient alors depuis un demi-siècle,
de manière régulière, dans l'actualité,
avec des ouvrages, des conférences, des films, et de nombreux
articles de journaux.
Dans les années 1960, Jacques Bergier
et Louis Pauwels font découvrir à travers le magazine
"Planète", tout un volet de l'ésotérisme,
avec à l'intérieur de longs articles sur les adeptes
de la recherche alchimiste.
Trente ans plus tard, en 1994, l'alchimie
entre dans les foyers avec un ouvrage qui obtient un succès
littéraire considérable, "L'alchimiste"
de Paulo Cuelho. Pour la première fois au XXe siècle,
ce monde dépasse les cercles et milieux avides de ces
sujets, et plusieurs millions de français découvrent
un certain visage de l'alchimie à travers cette lecture.
Dans ce roman, Paulo Cuelho parle de l'alchimiste
de la manière suivante :
" Les alchimistes étaient
des hommes qui avaient consacré leur vie tout entière
à purifier des métaux dans les laboratoires ; ils
croyaient que si l'on cuisait un métal pendant des années
et des années, celui-ci finirait par se libérer
de toutes ses propriétés spécifiques, et
qu'alors il ne resterait plus à sa place que l'Ame du
Monde. Cette Chose Unique devait permettre aux alchimistes de
comprendre tout ce qui existait sur terre, car elle était
le langage grâce auquel les choses communiquaient entre
elles. C'était cette découverte qu'ils appelaient
le Grand Oeuvre, constitué d'une partie liquide et d'une
partie solide ".
Et le romancier poursuit encore quelques
lignes plus loin :
" L'alchimie est un travail sérieux.
Il est indispensable de suivre chaque phase du processus, comme
les maîtres l'ont enseigné. "
. "
C'est ainsi que le jeune homme découvrit que la partie
liquide du Grand Oeuvre était appelée Elixir de
Longue Vie, et cet élixir non seulement guérissait
toutes les maladies, mais empêchait aussi l'alchimiste
de vieillir. Quant à la partie solide, on la nommait Pierre
Philosophale ".
Et l'auteur brésilien de conclure,
de façon magistrale :
" Les alchimistes restaient
plusieurs années dans leurs laboratoires, à observer
le feu qui purifiait les métaux.... Peu à peu,
ils en venaient à abandonner toutes les vanités
du monde. Alors, un beau jour, ils s'apercevaient que la purification
des métaux, en fin de compte, les avaient purifiés
eux-mêmes "
Et puis à la veille de l'an 2000,
et dans les années qui suivent, l'ésotérisme
et l'alchimie sont l'objet d'un engouement dans toutes les couches
de la société. C'est une popularité gonflée
par les médias modernes qui remet cette "science"
au premier plan.
C'est la série des ouvrages, puis
des films de J. K. Rowling sur Harry Potter, il est intéressant
d'observer le pérégrinations du petit sorcier,
devenu le garçon le plus célèbre de la planète.
Mais ce qui est encore plus typique, c'est le titre du premier
ouvrage : Harry Potter and the Philosopher's Stone, qui se traduit
par Harry Potter et la Pierre philosophale, avec une connotation
fortement alchimique, et bien il a été traduit
en France
. Et à Bourges par Harry Potter à
l'école des sorciers. Ainsi, le sorcier passe mieux que
l'alchimiste, qui reste, même dans le marketing, un sujet
à ne pas aborder.
Le mystère et le secret, c'est aussi
le Seigneur des Anneaux et le succès littéraire
d'un américain Dan Ron avec en 2004, son Da Vincy Code
doit être noté. C'est un retour en force de tout
une caractère ésotérique de notre existence.
La France, souvent frileuse dans ces approches
est conquises, et les revues sur l'alchimie se multiplient, avec
des recherches sérieuses, et aussi
.. quelques
Les querelles sur l'alchimie
De tout temps, les alchimiste ont eu leurs
détracteurs. Lorsque l'on évoque les alchimistes,
en dehors de quelques cercles d'initiés, beaucoup emploient
les mots d'escrocs, de charlatans. D'une manière générale,
ces adeptes ne ce sont que des "faiseurs d'or" et ils
ne trompent que les gogos.
Déjà Descartes, nul n'en
est étonné, parle des alchimistes en termes sans
nuance, "ces pauvres malades d'esprit touchant la sophistication
des métaux".
Quant à des chercheurs modernes,
comme Serge Hutin, il déclare de la même manière
en termes semblables tout en se posant quelques questions :
"Si on ne veut rien voir dans l'alchimie
qu'un ensemble hétéroclite de superstitions absurdes,
il faut tacher de découvrir pourquoi cette fausse science
a pu exercer tant d'influence
"
L'alchimie et les alchimistes ont été
le plus souvent vilipendés par le pouvoir local ou culturel
de toutes les époques. Comme souvent, chez les adeptes
des sociétés secrètes, la méconnaissance
de ces doctrines engendre la médisance, et l'ignorance
avant de passer au combat.
Comme le suggère Karine Djebari,
"
.. Ou bien l'alchimie
est une supercherie monumentale, en ce cas il faut l'étudier
pour la démystifier, ou bien l'on admet qu'elle appartient
de plein droit à l'histoire de la pensée, et alors
on l'étudie également. "
Le débat sur l'alchimie à
Bourges n'en est pas à ses débuts, il y a une véritable
bataille d'Hernani sur le sujet. Ville d'Art et d'Histoire, la
cité de Charles VII s'est trouvée depuis longtemps
phagocytée par des amateurs ou des chercheurs très
rationnels, très compétents mais dont les domaines
de recherches étaient totalement encadrés par ce
que l'on pourrait appeler le pouvoir et officiel et authentifié.
Tout élément de recherche ou de visite à
Bourges employant et concernant le mot " alchimie "
est la plupart du temps censuré, même si la situation
évolue dans un sens plus libéral.
Lorsqu'au printemps 1998, France-Inter
voulut parler de l'alchimie à Bourges, tous les représentants
diplômés du département se récusèrent....
Je fis l'émission, laquelle eut beaucoup de succès.
Parler de l'alchimie aujourd'hui ne peut être que l'oeuvre
d'un doux rêveur, " un peu azimuté " pour
reprendre une terminologie actuelle. Ce n'est pas toujours un
sujet " porteur " dans le monde scientifique pas plus
que chez les hauts responsables des monuments historiques.
Pourtant, il y a de la curiosité
et de l'engouement de la part du public qui veut savoir, savoir
plus, et qui est persuadé qu'on lui " cache quelque
chose d'important ".
Et puis il y a ce rêve, toute cette
partie de notre imaginaire. Lorsqu'en 1997, j'ai fait visiter
à titre privé, pour la première fois des
souterrains importants dans Bourges, le succès a été
immédiat, et il a été nécessaire
de reculer face à la demande. L'homme a besoin de rêve,
et dans notre monde si bien ordonné, où l'objet
fétiche est devenu en quelques mois, le téléphone
portable et que la communication du futur passe par Internet,
chacun retourne un peu vers l'irrationnel, de peur de perdre
ses racines.
Lorsqu'en 2006, les visites guidées
théâtralisées " sur les pas des alchimistes
" furent crées à Bourges, avec l'aide de l'Office
de Tourisme, le succès fut immédiat.
Cet alchimiste qui travaille au fond d'une
cave, en secret, car il a peur de l'inquisition, et qui reste
avec son creuset et ses produits en flamme, c'est notre histoire,
c'est une réalité que nous n'avons pas le droit
d'occulter au nom d'un rationalisme moderne.
Bien sûr, il ne faut pas en rajouter, Bourges ses alchimistes
et ses sorciers, c'est un peu rétro, même un peu
dévalorisant pour certains. Mais Bourges, c'est aussi
le radio télescope de Nançay, ou la capitale européenne
du statoréacteur.
Il faut trouver en terme d'image, l'équilibre.
- de l'hôtel
Lallemant
- du palais Jacques Coeur
- de quelques rues derrière la
rue Bourbonnoux
- de la cathédrale Saint Etienne