l'alchimie à Bourges - Roland Narboux

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES

L'ALCHIMIE ET LES ALCHIMISTES A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, par la symbolique de plusieurs de ses monuments est bien la capitale française de l'alchimie. La présence d'une rue de l'alchimie, comme Pragues, mais aussi le palais Jacques Coeur, et surtout l'Hôtel Lallemant sont des preuves irréfutables.

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Version 2009

 
Voici le nouveau plan sur l'alchimie et les alchimistes à Bourges :
 

L'alchimie en général

Principes et grands hommes de l'alchimie.

Définition et histoire de l'alchimie

 
Vous trouverez alors les thèmes suivants :L'ALCHIMIE, VOUS CONNAISSEZ ?
LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE - L'ALCHIMIE ARABE - L'AGE D'OR DE L'ALCHIMIE
LES GRANDS DE L'ALCHIMIE - LES TRAITES DE L'ALCHIMIE - LE LIVRE MUET, MUTUS LIBER

Bourges et les alchimistes

     
Bourges capitale de l'alchimie ?+ Images
 
Rue de l'alchimie
 
Jacques Coeur adepte et son palais hermétique
 
L'Hôtel Lallemant
 
Les caissons de l'Hôtel Lallemant de Bourges


Comme toutes les grandes cités dont l'histoire est ancienne de plusieurs millénaires, Bourges a fait des adeptes dans les sciences les plus obscures. Du secret des Templiers à l'Alchimie, périodiquement, des révélations sont portées à la connaissance du public.
L'alchimie a fait rêver, a fait parler et beaucoup croient, en 2010, en ses vertus. Il faut dire que la recherche de la pierre philosophale permet d'obtenir la fortune, la santé et l'immortalité, et pour certains, en prime, la sagesse, un programme que nul ne peut négliger.
En France, l'Hôtel Lallemant, situé à Bourges, est pour les spécialistes le haut lieu de l'alchimie. Les Symboles gravés dans la pierre en sont la preuve, il faut maintenant déchiffrer tout cela.


BOURGES CAPITALE DE L'ALCHIMIE ?

+ Images

Avant propos: l'alchimie à Bourges censurée
Les écrits sur Bourges et les alchimistes
Une longue tradition de métallurgiste
Quelques points de repère
Le circuit alchimiste de Bourges
La Cathédrale de Bourges vue par les alchimistes
Bourges et le reste de la France
 
 
Il faut savoir que Bourges et sa région dispose d'une véritable tradition dans l'art du feu. On dit que les Gaulois étaient passé maîtres dans la fabrication des armes et qu'ils seraient à l'origine de l'étamage. César en parle comme d'un peuple très savant dans l'art métallique. Les dernières recherches l'attestent.
Il faut savoir aussi que l'art de la porcelaine c'est un peu une cuisine alchimiste et ce fut en occident une invention d'un alchimiste. Et la région de Bourges est une des premières région de France, le première consacrée à cette technique difficile.
L'alchimie et la forge ou la métallurgie, ce ne sont pas des actes si éloignés et il y a bien une tradition dans ce domaine.
 
Avant propos

L'ALCHIMIE A BOURGES CENSUREE

Le débat sur l'alchimie à Bourges n'en est pas à ses débuts, il y a une véritable bataille d'Hernani sur le sujet. Ville d'Art et d'Histoire, la cité de Charles VII s'est trouvée depuis longtemps phagocytée par des amateurs ou des chercheurs très rationnels, très compétents mais dont les domaines de recherches étaient totalement encadrés par ce que l'on pourrait appeler le pouvoir officiel.
Tout élément de recherche ou de visite à Bourges employant et concernant le mot " alchimie " était censuré par les représentants " très officiels " des monuments historiques et de l'histoire officielle.
Lorsqu'au printemps 1998, France Inter voulut parler de l'alchimie à Bourges, tous les représentants diplômés du département se récusèrent.... Je fis l'émission.
En premier lieu, parler de l'alchimie aujourd'hui ne peut être que l'oeuvre d'un doux rêveur, " un peu azimuthé " pour reprendre une terminologie actuelle. Ce n'est pas un sujet " porteur " dans le monde scientifique pas plus que chez les hauts responsables des monuments historiques.
Pourtant, il y a de la curiosité de la part du public qui veut savoir, savoir plus, et qui est persuadé qu'on lui " cache quelque chose d'important ".
Et puis il y a ce rêve, toute cette partie de notre imaginaire. Lorsqu'en 1997, j'ai fait visiter à titre privé, pour la première fois des souterrains importants dans Bourges, les succès a été immédiat, et il a été nécessaire de reculer face à la demande. L'homme a besoin de rêve, et dans notre monde si bien ordonné, où l'objet fétiche est devenu en quelques mois, le téléphone portable et que la communication du futur passe par Internet, chacun retourne un peu vers l'irrationnel, de peur de perdre ses racines.
Cet alchimiste qui travaille au fond d'une cave, en secret, car il a peur de l'inquisition, et qui reste avec son creuset et ses produits en flamme, c'est notre histoire, c'est une réalité que nous n'avons pas le droit d'occulter au nom d'un rationalisme moderne.
Bien sûr, il ne faut pas en rajouter, Bourges ses alchimistes et ses sorciers, c'est un peu rétro, même un peu dévalorisant pour certains. Mais Bourges, c'est aussi le radio télescope de Nançay, ou la capitale européenne du statoréacteur.
Il faut trouver en terme d'image, l'équilibre.
Il faut garder une part de rêve et de poésie, et sur le plan touristique, c'est aussi très porteur.
Bien sûr nous ne comprenons pas tout, mais une carte à puce, qui ici comprend comment ça fonctionne ? sans doute pas beaucoup. C'est un domaine proche de l'irrationnel.
Il ne faut pas occulter l'alchimie et les alchimistes et je persiste à dire que Bourges est un des grands centres de l'alchimie en France.
Il y a aussi, et c'est plus sérieux, les adversaires de l'alchimie à Bourges au nom de l'emblématique de la Renaissance. C'est une position légitime que je respecte, mais je crois que tant que des recherches n'auront pas été faites sur ce sujet à Bourges, ce ne sera pas plus sérieux que toute autre théorie.
Il faut, à mon sens que des gens , étudiants de faculté ou chercheurs se mettent à l'ouvrage sur Bourges et la alchimistes. Il n'existe aucun ouvrage écrit par quelqu'un de local sur ce phénomène. Alors je lance un appel. Il faut dans ce domaine, faire des études et de la recherche.

BOURGES ET LES ALCHIMISTES

Bourges, selon les spécialistes, est une des villes françaises où l'on trouve le plus de sujets propres à l'alchimie. Van Lennep affirme que " Bourges est un haut lieu de l'alchimie française " puisque s'y trouvent à la fois le Palais de Jacques Coeur et l'Hôtel Lallemant. Comme Prague, Bourges possède sa rue de l'alchimie, sans oublier la cathédrale.

Tous les grands auteurs et chercheurs sont venus un jour à Bourges étudier et voir l'Hôtel Lallemant, c'est le cas de Fulcanelli, Mathé, Chenu, Van Lennep, et Bulteau récemment. Pour beaucoup, il y a trois centres d'intérêt dans la capitale du Berry. Tout d'abord la cathédrale avec de nombreux symboles hermétiques, comme la plupart des cathédrales gothiques, de Notre Dame de Paris à Reims et Amiens. Ensuite, c'est le Palais Jacques Cœur, car le grand argentier de Charles VII qui a amassé une si grande fortune ne pouvait être qu'un " adepte ". Pour Pierre Borel : " il avait la pierre philosophale, et ses commerces qu'il avait sur mer, ses galères, et les monnaies n'étaient que des prétextes pour se cacher afin de n'être point soupçonné ". D'ailleurs les sculptures de son palais regorgent de symboles, comme les arbres philosophiques ou le bas-relief représentant la messe des alchimistes et situé au tympan de la cour d'honneur. Jacques Cœur fera encore beaucoup rêver !
Et le troisième exemple de la présence des alchimistes à Bourges est l'Hôtel Lallemant. Avec le château de Dampierre-sur-Boutonne, c'est le " rendez-vous incontournable des alchimistes ".
Et puis, il y a toujours à Bourges, une rue de l'Alchimie entre la rue Bourbonnoux et le boulevard de Strasbourg. Curieusement, elle menait à une tour de l'enceinte gallo-romaine nommée " Tour du Diable ", et dans cette rue, où devaient se passer de " drôles de choses ", on avait la maison d'Arqueny (ou Arquemye).
Puisque nous sommes dans les noms de rues, pas loin de là se trouve la rue Mausecret, qui signifiait au Moyen Age " rue du mauvais secret ", elle coupait la rue de l'alchimie..... De là à penser qu'à l'angle de ces deux rues on avait trouvé la pierre philosophale, il n'y a qu'un pas.... Que je ne ferais pas.

Tous les ouvrages traitant de l'alchimie, du mystère ou de l'ésotérisme, évoquent la ville de Bourges. La cathédrale puis le palais Jacques Cœur ayant pris un tel ascendant dans la description de la cité, il est certain que le reste a été occulté, souvent par manque de place….. Lorsqu'un auteur, un guide, un journaliste évoque Bourges, il y a tant à dire sur les deux grands monuments de la ville, à la fois dans le domaine historique ou patrimonial, qu'il n'a plus assez de pages ou de ligne pour évoquer l'hôtel Lallemant ou les aspects plus fermés des autres monuments.

Les écrits sur Bourges et les alchimistes

Il existe pourtant de nombreux auteurs qui ont évoqué ce Bourges-alchimiste comme Jacques Van Lennep qui écrit :

" …. Les sentiers hermétiques de la finance nous mènent à Bourges un des plus hauts lieux de l'alchimie française puisqu'il s'y trouve à la fois le palais de Jacques Cœur et l'hôtel Lallemant. Comme Prague, cette ville possède sa rue de l'Alchimie où autrefois, la maison dite de l'Escole avait pour enseigne l'Arquemye".

Fulcanelli dans l'ouvrage qui le rendit célèbre, "Le Mystère des Cathédrales" parle ainsi de Bourges :

" Bourges, vieille cité berrichonne, silencieuse, recueillie, calme et grise comme un cloître monastique, déjà fière à juste titre d'une admirable cathédrale, offre encore aux amateurs du passé d'autres édifices également remarquables. Parmi ceux-ci, le palais Jacques Cœur et l'hôtel Lallemant sont les plus purs joyaux de sa merveilleuse couronne."

D'autres personnages importants comme Prosper Mérimée, sont aussi fascinés par ce Bourges quelque peu ésotérique. Il est alors un homme important, inspecteur des monuments historiques, et il écrit dans "ses notes d'un voyage en Auvergne et en Limousin (1839) :

" Tout le luxe de sculpture est réservé pour le plafond. Formé de trois grandes dalles de pierre, il se divise en trente caissons ou compartiments contenant chacun des compositions différents, de bas-reliefs admirablement travaillés, et d'un effet merveilleux. Ces compositions sont comme autant d'énigmes, et leur seul défaut c'est d'être aujourd'hui à peu près indéchiffrables…. J'observe dans les caissons les lettres E et R fréquemment répétées. Elles se trouvent encore dans une petite niche fort ornée, près de l'autel…."

En France, l'Hôtel Lallemant, situé à Bourges, est pour les spécialistes le haut lieu de l'alchimie. Les Symboles gravés dans la pierre en sont la preuve, il faut maintenant déchiffrer tout cela.
En fait à Bourges, nous pouvons considérer 4 lieux qui vont faire l'objet de cette étude, il s'agit :

- de l'hôtel Lallemant
- du palais Jacques Coeur
- de quelques rues derrière la rue Bourbonnoux
- de la cathédrale Saint Etienne

Une longue tradition de métallurgiste

Comme cela a été dit dans les chapitres précédents, l'alchimie remonte aux temps des forgerons qu'ils soient chinois ou occidentaux quelques siècles plus tard. Le premier homme, alchimiste sans le savoir, était celui qui travailler le fer à l'aide du feu, et la plupart du temps pour fabriquer des armes.

Il faut savoir que Bourges et sa région dispose d'une véritable tradition dans l'art du feu. On dit que les Gaulois étaient passé maîtres dans la fabrication des armes et qu'ils seraient à l'origine de l'étamage. César en parle comme d'un peuple très savant dans l'art métallique. Les dernières recherches l'attestent.

Il faut savoir aussi que l'art de la porcelaine c'est un peu une cuisine alchimiste et ce fut en occident une invention d'un alchimiste, Bottger. Et la région de Bourges est une des premières région de France à se consacrer à cette technique difficile.
L'alchimie et la forge ou la métallurgie, ce ne sont pas des actes si éloignés et il y a bien une tradition dans ce domaine.

Cette tradition métallurgiste va se poursuivre de manière discontinue au cours des siècles. Le grand Jacques Cœur aura une fabrique d'armes à Bourges et bien plus tard, une grande industrie métallurgique va s'implanter avec Melchior de Voguë, dans la région du Val d'Aubois, puis à Bourges dans des usines appelées Mazières. Parmi les pièces importantes qui sortiront de ces ateliers figurent les halles de Baltard.

 

Quelques points de repère

Le danger qui guète le profane éclairé, à la recherche d'indices alchimiques dans Bourges, c'est le "trop plein". Comme il est possible de donner une double ou triple interprétation à tout bas relief ou vitrail d'un monument, avec à chaque fois trouver un indice alchimique, il faut pratiquer un certain tri, un peu de modération et beaucoup d'humilité.

Fulcanelli lui-même a quelques doutes sur une partie du palais Jacques Cœur, pour lui, cet édifice " qui fut jadis un véritable musée d'emblèmes hermétiques, nous dirons peu de chose. Le vandalisme a passé sur lui. Ses affectations successives en ont ruiné la décoration intérieure, et, si la façade ne nous était conservée dans son état primitif, il nous serait impossible d'imaginer aujourd'hui, devant les parois nues, les salles délabrées, les hautes galeries voûtées en carène, la magnificence originelle de cette somptueuse demeure".

C'est en effet un piège redoutable que de vouloir "mettre de l'alchimie partout". Il peut se faire, dans le cas du palais Jacques Cœur d'analyser longuement et doctement un tympan ou un cul de lampe du XV e siècle, avec une connotation alchimique et s'apercevoir qu'il s'agissait d'une création du XIX e siècle lors d'une restauration, comme il y en eu beaucoup.

C'est ce qui explique une nécessaire humilité dans les affirmations sur ce type de sujet, mais dans les deux sens. Ne pas affirmer de manière péremptoire, mais ne pas balayer d'un revers de manche toute recherche ou intuition.

Autant l'emblématique à caractère alchimique de l'hôtel Lallemant est une certitude, au vu des analogies avec d'autres monuments de ce type en France, et des écrits de l'époque, pour le palais Jacques Cœur, les études sont plus délicates et sujettes à discussion. Par contre, la Cathédrale Saint Etienne vue au travers des lunettes d'un alchimiste, et en particulier pour les vitraux, demande un certain dépassement de soi.

Le circuit alchimiste de Bourges

Il n'existe pas de circuit alchimiste de Bourges, de ce Bourges Mystérieux qui permet le rêve et le fantasme. Parfois, l'Office de Tourisme de la Ville avec Thérèse Legras, propose un parcours de la ville ancienne avec la Cathédrale, le quartier sulfureux du chevet, puis l'hôtel Lallemant et quelques rues particulières. Ce type de visite, montre le patrimoine de la cité de Jacques Cœur sous un angle particulier, celui de l'emblématique, de la symbolique et de l'alchimie. Le touriste averti est passionné, celui pour qui ….. est dérouté. Il faut un minimum de connaissance pour aborder ces sujets.

Le circuit hermétique de Bourges comprend des étapes plus ou moins importantes et d'un intérêt qui varie du "mérite le détour" jusqu'à "à éviter". On peut ainsi proposer :

- Départ dans les locaux de l'Office de Tourisme, une vieille maison de chanoine, situé à moins de 50 mètres de la Cathédrale Saint Etienne. Elle ne comporte aucun élément alchimique connu, mais son sous-sol, avec de belles caves et une galerie souterraine vous propulse dans une immense salle souterraine, brute, jouxtant le pilier butant….. une carrière qui pouvait servir à retrouver "la materia prima" dans les entrailles de la terre et à commencer l'Ouvre.

- Puis c'est la visite de la Cathédrale Saint Etienne, avec quelques bas reliefs, des tympans et les vitraux.

- Après le chevet de la Cathédrale, prendre "le chemin des morts", et se retrouve dans un quartier qui sent le soufre. C'est la rue de l'Alchimie, avec à proximité la rue Monsecret, celle du Puy Noir, ou la tour du Diable.

- On poursuit le circuit par la rue Bourbonnoux qui est située sous le rempart gallo-romain, dans les fossés de la vieille ville. Sur la droite, en remontant vers la place Gordaine, se trouve la rue des Juifs, puis la rue des Rats, aujourd'hui rue de La Thaumassière, et c'est l'arrivée à l'hôtel Lallemant. Plusieurs heures seraient nécessaires pour satisfaire la curiosité de l'adepte, tant la richesse d'une emblématique alchimique est présente à tout instant.

- Continuer par place Gordaine, puis la rue Mirebeau, en passant devant le couvent des Augustins. Certains ont voulu voir dans cet édifice, le prieuré des Templiers de Bourges. C'est sans doute une erreur.

- Le circuit se poursuit par le palais Jacques Cœur, le plus bel édifice civil de France au XV e siècle. La façade à elle seule nécessite une conférence complète pour démêler le XV e du XIX e siècle, retrouver les sculptures d'origine et les copies, et enfin, découvrir les symboles hermétiques…. Ou plus coquins, la sculpture d'un petit bonhomme montrant ses fesses !

- A partir du Palais Jacques Cœur, le parcours peut se terminer vers l'Eglise Saint Pierre le Guillard. Dans cette église, une chapelle dans laquelle certains ont cru voir dans les culs-de-lampe de petits anges datés du XV e siècle un arbre et un "grelot" qui est un des symboles du fou, c'est à dire du Mercure des alchimistes.

- Enfin, si vous disposez d'un peu de temps, les bénitiers de l'église Notre Dame méritent le déplacement.

Le premier bénitier date du XV e siècle, possède quelques symboles intéressants comme un coeur, une étoile et une rose, séparées par un coeur. La rose a été de tout temps la représentation de la Pierre philosophale.
Le second bénitier, selon Cancelier est " de marbre blanc, et semé de fleurs de lys jusque sur la colonnette en balustre à piédouche triangulaire, qui le supporte le long du pilier". On peut lire sur ce bénitier les premiers vers de Guillaume de Lorris : " Tout se passe et rian ne dure ne ferme choze tant soit dure. 1507" ce qui signifie pour les adeptes une allusion à la Pierre des philosophes…..
A deux pas de l'église Notre Dame, dans ce quartier Saint Sulpice qui vit naître l'Argentier de Charles VII, une maison ne cesse d'attirer la curiosité, c'est la célèbre Maison de la Reine Blanche, construites au début du XVI siècle, avec ses sculptures de bois aux représentations hermétiques pour les uns, de simples scènes paysannes pour d'autres.

A l'issue de cette promenade du Bourges hermétique et mystérieux, la réflexion et la recherche s'imposent. Il faut poursuivre la quéte, et appliquer la seule maxime du Mutus Lieber :
Lis, Lis, Lis et relis……

C'est ainsi que la rue de l'Alchimie est une vraie légende, avec quelques écrits et beaucoup de suppositions. Elle est aussi l'objet de querelles de spécialistes qui s'opposent, comme toujours, afin de savoir si l'on possède bien les documents authentiques qui permettent de juger et d'affirmer tel ou tel élément.

La Cathédrale de Bourges vue par les alchimistes

 

à traiter

Bourges et le reste de la France

Bourges n'est pas la seule ville en France à pouvoir proposer des lieux de mystères basés sur l'hermétisme, même si c'est la "cité première" comme l'a écrit un jour Audoin. Il est d'autres lieux qui méritent le déplacement, et l'étude de l'alchimie.

Fulcanelli et Canseliet ont répertorié un certain nombre de demeures en France qui possèdent des sculptures, des peintures, des plafonds avec des symboles qui montrent par leur iconographie ce qu'est le Grand Oeuvre.

Parmi ces demeures, on note :
- le manoir de la Salamandre à Lisieux
- le château de Dampierre sur Boutonne ( Charente Maritime)
- La maison d'Adam et Eve au Mans
- Le château du Plessis-Bourré en Anjou,

 


INTRODUCTION

Définir l'alchimie
L'origine lointaine de l'alchimie
Le long parcours de l'alchimie
L'alchimie arabe
L'age d'or de l'alchimie en occident
Le renouveau de l'alchimie
Les querelles sur l'alchimie

Avant de parcourir les rues de Bourges à la recherche de l'Alchimie, il est nécessaire de définir d'une manière globale et simple ce qui se cache derrière cette terminologie.
Il s'agit d'une étude à la fois historique, les alchimistes ont existé, il ne faut pas nier ce fait, mais ils ont laissé peu de trace à Bourges, d'autant que les archives de la cité ont régulièrement été détruites, par les éléments…. Comme le feu !

L'Alchimie est un domaine qui ne peut pas être traité de manière totalement objective. Il y a trop de passion chez chacun d'entre nous. Car dans l'alchimie, il y a les adeptes et les autres, à l'image d'une secte, le danger en moins, car on prend surtout le risque de se brûler les doigts. Mais les adeptes ont fait rêver pendant des millénaires tant de gens, l'alchimie est si mystérieuse qu'il est utile de revenir sur l'histoire lointaine de cet art..

Définir l'alchimie

L'alchimie, c'est à la fois un art complexe, qui a pu évoluer dans le temps, mais il peut être simple avec une facette " pratique et opérative " et une autre facette " philosophique et spéculative ".

Pour le commun des mortels et dans le langage courant, l'alchimie, est tout simplement la transformation du plomb en or. C'est net, sans bavure, et d'une grande simplicité. Chacun, par ses lectures et les livres de son enfance, ne perçoit que cette idée très mercantile de richesse, ignorant à la fois le côté tout un aspect philosophique de haute valeur morale.

L'Alchimie est une "Pratique", elle a pour objectif, la recherche de la Pierre philosophale, laquelle permet deux approches :

- La transmutation des métaux " vils " en or.
- la recherche de l'élixir de longue vie et de bonne santé.


Il s'agit de ce que chacun d'entre nous connaît de cet art. Et dans le passé, ce fut, pour beaucoup le seul objet valant un intérêt à l'alchimie. C'était en quelque sorte le " loto " de notre XXI ° siècle.

L'Alchimie, c'est aussi une " philosophie ", et un moyen de mieux vivre son existence. C'est aussi une forme parfois mystique, c'est l'or spirituel, et la transformation de l'homme en un être humain authentique, en quelque sorte un sage. Il y a la recherche de la perfection d el'être humain, de son âme, de son esprit.

L'Alchimie, c'est la notion d'évolution et de transformation de la matière, dans son atelier mystérieux, au milieu des cornues et autres alambics, l'alchimiste change à l'aide du feu les matériaux "vils" comme le plomb qui devient de l'argent ou de l'or, c'est alors la richesse et les honneurs.

C'est aussi une transformation intérieure, non pas des corps, mais des âmes, et c'est le moyen de devenir meilleur, plus éclairé, c'est à dire trouver la sagesse.

L'Alchimiste, c'est celui qui trouve la Pierre philosophale, et dans ce concept chacun peut y mettre ce qu'il veut ! Pour les uns, c'est la fabrication de l'Or, et cette richesse matérielle permet une vie bien meilleure, pour d'autres, c'est l'immortalité, la fin des souffrances, à partir du breuvage constitué avec des produits bien spéciaux et qu'il faut absorber pour demeurer toujours jeune et en bonne santé, jusque dans la nuit des temps .... Beau programme.

Et il y a aussi la recherche de l'unicité. C'est le développement unitaire de la connaissance. Ce qui est épart est rassemblé pour faire " un ", l'unique. Ce point est généralement occulté, alors qu'il s'agit d'un vrai pressentiment, une géniale intuition.

Et puis, comme dans toutes ces sociétés formées d'adeptes, le goût du secret est important. Pour Albert le Grand, un savant de génie, la description qu'il fait de l'Alchimiste est intéressante :
" L'alchimiste sera discret et silencieux ; il ne révélera à personne le résultat de ses opérations. Il habitera loin des hommes une maison particulière où seront deux ou trois pièces réservées à ces opérations.
Il sera patient, assidu et persévérant.
Surtout il évitera tout rapport avec les princes et les seigneurs".

La loi de l'alchimiste est souvent celle du secret. Arnaud de Villeneuve écrira "que celui qui révèle le secret du Grand Œuvre est maudit et meurt d'apoplexie".

L'origine lointaine de l'alchimie

Le mot Alchimie proviendrait de l'Arabe Al Kimiya qui signifierait selon les auteurs :
suc
fusion
noir
secret
Kimiya ou Chèmia voulait dire la " terre noire ",
c'est à dire l'Egypte et le "al" qui précède aurait été introduit par les arabes. C'est ce mot Al Kimiya qui sera utilisé dans la suite de cet ouvrage.

Le mot comportera des orthographes évolutives, pendant toute une époque, on évoque "l'alchymie", alors que Jacques Cœur à Bourges écrivait sur les "arquémiens", adeptes de " l'archémye"

Cette science fut révélée aux hommes par le dieu Hermès, d'où le vocable courant de philosophie hermétique : science venant d'Hermès.

Entre la réalité historique et la légende, nul ne peut apporter des preuves formelles sur l'origine de l'alchimie vers le III e siècle du côté d'Alexandrie. La synthèse entre le dieu Hermès venu des grecs et celui des égyptiens appelé Thot, "une divinité de l'écriture et du savoir", provoque une vague de constructions de Temples dédiés à Hermès Trismégiste, ce qui signifie "trois fois grand" et ce seraient ces prêtres qui auraient pratiqué l'alchimie et sa diffusion.

Le premier écrit célèbre c'est la Table d'Emeraude, trouvé dit la légende par Alexandre le Grand dans la pyramide de Gizeh, elle avait été gravée par la main même d'Hermès sur une immense lame d'émeraude avec une pointe de diamant.

La Table d'Emeraude, c'est un texte assez court qui représente "la bible des Alchimistes ", tout est dans ces quelques phrases traduites par la plume de Fulcanelli : http://www.esonews.com/Alchimie/Alchimistes.asp
Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable : Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; par ces choses se font les miracles d'une seule chose. Et comme toutes les choses sont et proviennent d'un, par la méditation d'un, ainsi toutes les choses sont nées de cette chose unique par adaptation. Le Soleil en est le père, et la Lune la mère. Le vent l'a porté dans son ventre. La terre est sa nourrice et son réceptacle. Le Père de tout, le Thélème du monde universel est ici. Sa force ou puissance est entière si elle est convertie en terre. Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais, doucement avec grande industrie. Il monte de la terre et descend du ciel, et reçoit la force des choses supérieures et des choses inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire du monde, et toute obscurité s'enfuira de toi. C'est la force, forte de toute force, car elle vaincra toute chose subtile et pénétrera toute choses solide. Ainsi, le monde a été créé. De cela sortiront d'admirables adaptations, desquelles le moyen est ici donné. C'est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie universelle. Ce que j'ai dit de l'oeuvre solaire est complet.
Cette Table d'Emeraude semble être le texte fondateur de l'Alchimie, sachant que là encore les interprétations peuvent être diverses, car les alchimistes possédaient le savoir et la science, sur terre et dans tout l'univers qu'ils savaient expliquer. Comme toujours dans les recherches de ce type, il y a de nombreuses versions. Nous n'en prendons que le minimum.

Selon un alchimiste alexandrin Zosime de Panopolis, qui vivait au IV e siècle, c'est Chémes ou Chymes qui aurait été le fondateur de la science. Or Chemesch en hébreu signifie " soleil "
Cette naissance est relatée par Zosime de Panopolis en ces termes (Histoire des sciences)

"Les anciennes et saintes Ecritures disent que certains anges, épris d'amour pour les femmes, descendirent sur le terre, leur enseignèrent les œuvres de la nature ; et à cause de cela ils furent chassés du ciel et condamnés à un exil perpétuel. De ce commerce naquit la race des géants. Le livre dans lequel ils enseignaient les arts est appelé Chêma : de là le nom de Chêma appliqué à l'art de l'excellence".

Le long parcours de l'alchimie

L'alchimie fut pratiquée en Chine et en Inde bien avant notre ère, elle s'est fortement enracinée dans les techniques magiques des confréries de forgerons. Celui qui détenait la maîtrise du feu et du travail des métaux par le feu, pouvait être capable de fabriquer des armes, cela lui conférait un pouvoir magique, il était sensé posséder un savoir mystérieux.

Les alchimistes prendront la suite des forgerons. Ils ajouterons alors, sous l'influence taoïste, des principes plus spirituels, avec l'immortalité et l'élixir de Longue Vie. Ils vont créer aussi un mode de vie basé sur des techniques psychiques et physiques pour prolonger la vie. C'est simplement une élémentaire hygiène de vie, mais cela date de 3 siècles avant JC.

Et puis comme nous sommes en Chine, ces aspects concrets de transformer les métaux, et de l'élaboration de la cinabre lasseront les alchimistes qui se tourneront davantage vers la contemplation et l'ascétisme.

En Indes, l'évolution sera assez proche, l'alchimiste va souhaiter assez vite se libérer des contingences matérielles et élever son âme. C'est le début de ce qui est devenu le Yoga.
L'alchimiste et le yogi tendent à anticiper sur les transformations naturelles de la matière, à l'épurer, à la modifier afin de réaliser l'union du microcosme et du macrocosme. Il faut libérer l'énergie pour illuminer l'âme de l'adepte.

C'est à Alexandrie que naquit cette " science " du 3 ° au 8 ° siècle après JC. Il faut dire que cette cité était la capitale des savants, poètes, philosophes, astronomes et mathématiciens du tout le monde d'alors.
La bibliothèque d'Alexandrie rassemblait tous les ouvrages possibles sur ces sciences.

L'alchimie arabe

C'est par l'intermédiaire des arabes du XIII ième au XVI ième siècle que l'alchimie se développe, devient une véritable science, et se propage en Occident. Elle commencera à décliner à la fin de la Renaissance alors que la chimie proprement dite se développait et devenait une science.

Ils ont eu la chance de pouvoir travailler leur art en dehors des pressions de la religion.
Ils sont à l'origine de nombreuses inventions de matériels car ils privilégient la pratique et le concret. Ce sont eux qui mettent au point des phases bien connues aujourd'hui comme la distillation ou la sublimation en utilisant :

- la cucurbite surmontée d'un alambic.
- le mortier pour la trituration des solides
- des accessoires pour les sublimations, calcinations,... etc

Le nombre de terme arabes passés dans notre langage est considérable, Alambic, alcali, alcool, élixir, drogue, benzène, laque, soude, alun, antimoine, et des centaines d'autres ont été légués par les savants arabes chimistes.
Ils surent préparer les sels d'ammonium, l'acide nitrique, le nitrate d'argent, le minium et l'orpiment qui est un sulfure d'arsenic utilisé dans les peintures et dans les tanneries.

L'age d'or de l'alchimie en occident

L'alchimie semble avoir exister dans de nombreuses civilisations et elle arrive en occident avec un certain retard, ce n'est qu'au XII e siècle quelle s'implante de manière forte.

Sa période faste dure tout de même plusieurs siècles.

Au XII e siècle, l'alchimie arrive, par l'intermédiaire de la traduction des textes arabes en latin. C'est le travail de Gérard de Cramone qui meurt en 1187.

Au XIII e siècle, la culture et la diffusion alchimiste s'implantent en Sicile avec des personnages comme l'empereur Frédéric II et des gens comme Michel Scot.

Un siècle plus tard, c'est le déclin de l'alchimie arabe qui n'a plus la créativité des siècles précédents. Et comme le suggère l'Histoire des Sciences de Philippe de la Cotardière, " c'est un poème hermétique qui va jouer un rôle essentiel dans la diffusion de l'alchimie en Occident : la Table d'Emeraude, écrite par Hermès Trismégiste".

L'âge d'or de l'alchimie commence alors en Occident avec ce discours et la présence de grands savants qui vont s'impliquer de manière forte dans cette doctrine.

Les XIV e, XV e et XVI e siècle sont importants pour la pratique de l'alchimie. Une multitude d'ouvrages, et des résultats, parfois surprenants sur le plan opérationnel. L'alchimiste devient de plus en plus un médecin ou un philosophe qu'un homme travaillant au fond de la cave de son laboratoire.

Le XVII e siècle voit les prémisses du déclin de l'alchimie en Occident, par les doubles coups portés par les cartésiens. Le discours de la méthode de Descartes date de 1637, le grand homme est très opposé aux pratiques alchimistes. Plus tard, les savants comme Lavoisier, avec son célèbre "pli cacheté de 1772" qui correspond à la théorie générale de la combustion sonne le glas de l'alchimie.

Le renouveau de l'alchimie ?

L'alchimie a perdu depuis longtemps son aura à partir des travaux de Lavoisier, qui est le fondateur de la chimie moderne reléguant les adeptes du Grand oeuvre au rang de doux rêveurs. Le rationalisme du XIX e siècle aggravant cette perte d'influence. Il faut ajouter que la présence de charlatans a été un phénomène essentiel dans la disparition de cet art.

Dans quelques cercles ésotériques parisiens, à partir de 1925, un premier réveil s'effectue avec un personnage brillant, inconnu et secret : Fulcanelli. Par ses deux ouvrages de haute valeur morale, "Le Mystère des Cathédrale" et "Les Demeures philosophales", il décrypte de nombreux monuments français à partir des symboles des alchimistes. Fulcanelli viendra à plusieurs reprises à Bourges, analysant de manière détaillée l'Hôtel Lallemant et sa symbolique. Il sera plus lointain avec le Palais Jacques Cœur qui a subit trop de modifications architecturales.

Il reste à partir de cette période, un noyau dur d'adeptes des idées de Fulcanelli, reprises parfois par d'authentiques savants comme l'abbé Moreux, mais surtout propagées par le disciple Eugène Cancelier et des cercles ésotériques comme certaines loges maçonniques portées vers le spirituel. Des revues sont éditées, mais elles portent sur l'alchimie en général et lorsqu'elles évoquent Bourges, c'est souvent dans la redite. Chacun reprend d'une autre manière ce qui a été écrit par ses prédecesseurs.

L'alchimie revient alors depuis un demi-siècle, de manière régulière, dans l'actualité, avec des ouvrages, des conférences, des films, et de nombreux articles de journaux.

Dans les années 1960, Jacques Bergier et Louis Pauwels font découvrir à travers le magazine "Planète", tout un volet de l'ésotérisme, avec à l'intérieur de longs articles sur les adeptes de la recherche alchimiste.

Trente ans plus tard, en 1994, l'alchimie entre dans les foyers avec un ouvrage qui obtient un succès littéraire considérable, "L'alchimiste" de Paulo Cuelho. Pour la première fois au XXe siècle, ce monde dépasse les cercles et milieux avides de ces sujets, et plusieurs millions de français découvrent un certain visage de l'alchimie à travers cette lecture.

Dans ce roman, Paulo Cuelho parle de l'alchimiste de la manière suivante :

" Les alchimistes étaient des hommes qui avaient consacré leur vie tout entière à purifier des métaux dans les laboratoires ; ils croyaient que si l'on cuisait un métal pendant des années et des années, celui-ci finirait par se libérer de toutes ses propriétés spécifiques, et qu'alors il ne resterait plus à sa place que l'Ame du Monde. Cette Chose Unique devait permettre aux alchimistes de comprendre tout ce qui existait sur terre, car elle était le langage grâce auquel les choses communiquaient entre elles. C'était cette découverte qu'ils appelaient le Grand Oeuvre, constitué d'une partie liquide et d'une partie solide ".

Et le romancier poursuit encore quelques lignes plus loin :

" L'alchimie est un travail sérieux. Il est indispensable de suivre chaque phase du processus, comme les maîtres l'ont enseigné. "…. " C'est ainsi que le jeune homme découvrit que la partie liquide du Grand Oeuvre était appelée Elixir de Longue Vie, et cet élixir non seulement guérissait toutes les maladies, mais empêchait aussi l'alchimiste de vieillir. Quant à la partie solide, on la nommait Pierre Philosophale ".

Et l'auteur brésilien de conclure, de façon magistrale :

" Les alchimistes restaient plusieurs années dans leurs laboratoires, à observer le feu qui purifiait les métaux.... Peu à peu, ils en venaient à abandonner toutes les vanités du monde. Alors, un beau jour, ils s'apercevaient que la purification des métaux, en fin de compte, les avaient purifiés eux-mêmes "

Et puis à la veille de l'an 2000, et dans les années qui suivent, l'ésotérisme et l'alchimie sont l'objet d'un engouement dans toutes les couches de la société. C'est une popularité gonflée par les médias modernes qui remet cette "science" au premier plan.

C'est la série des ouvrages, puis des films de J. K. Rowling sur Harry Potter, il est intéressant d'observer le pérégrinations du petit sorcier, devenu le garçon le plus célèbre de la planète. Mais ce qui est encore plus typique, c'est le titre du premier ouvrage : Harry Potter and the Philosopher's Stone, qui se traduit par Harry Potter et la Pierre philosophale, avec une connotation fortement alchimique, et bien il a été traduit en France…. Et à Bourges par Harry Potter à l'école des sorciers. Ainsi, le sorcier passe mieux que l'alchimiste, qui reste, même dans le marketing, un sujet à ne pas aborder.

Le mystère et le secret, c'est aussi le Seigneur des Anneaux et le succès littéraire d'un américain Dan Ron avec en 2004, son Da Vincy Code doit être noté. C'est un retour en force de tout une caractère ésotérique de notre existence.

La France, souvent frileuse dans ces approches est conquises, et les revues sur l'alchimie se multiplient, avec des recherches sérieuses, et aussi….. quelques

Les querelles sur l'alchimie

De tout temps, les alchimiste ont eu leurs détracteurs. Lorsque l'on évoque les alchimistes, en dehors de quelques cercles d'initiés, beaucoup emploient les mots d'escrocs, de charlatans. D'une manière générale, ces adeptes ne ce sont que des "faiseurs d'or" et ils ne trompent que les gogos.

Déjà Descartes, nul n'en est étonné, parle des alchimistes en termes sans nuance, "ces pauvres malades d'esprit touchant la sophistication des métaux".

Quant à des chercheurs modernes, comme Serge Hutin, il déclare de la même manière en termes semblables tout en se posant quelques questions :

"Si on ne veut rien voir dans l'alchimie qu'un ensemble hétéroclite de superstitions absurdes, il faut tacher de découvrir pourquoi cette fausse science a pu exercer tant d'influence… "

L'alchimie et les alchimistes ont été le plus souvent vilipendés par le pouvoir local ou culturel de toutes les époques. Comme souvent, chez les adeptes des sociétés secrètes, la méconnaissance de ces doctrines engendre la médisance, et l'ignorance avant de passer au combat.
Comme le suggère Karine Djebari,

"….. Ou bien l'alchimie est une supercherie monumentale, en ce cas il faut l'étudier pour la démystifier, ou bien l'on admet qu'elle appartient de plein droit à l'histoire de la pensée, et alors on l'étudie également. "

Le débat sur l'alchimie à Bourges n'en est pas à ses débuts, il y a une véritable bataille d'Hernani sur le sujet. Ville d'Art et d'Histoire, la cité de Charles VII s'est trouvée depuis longtemps phagocytée par des amateurs ou des chercheurs très rationnels, très compétents mais dont les domaines de recherches étaient totalement encadrés par ce que l'on pourrait appeler le pouvoir et officiel et authentifié.
Tout élément de recherche ou de visite à Bourges employant et concernant le mot " alchimie " est la plupart du temps censuré, même si la situation évolue dans un sens plus libéral.

Lorsqu'au printemps 1998, France-Inter voulut parler de l'alchimie à Bourges, tous les représentants diplômés du département se récusèrent.... Je fis l'émission, laquelle eut beaucoup de succès.
Parler de l'alchimie aujourd'hui ne peut être que l'oeuvre d'un doux rêveur, " un peu azimuté " pour reprendre une terminologie actuelle. Ce n'est pas toujours un sujet " porteur " dans le monde scientifique pas plus que chez les hauts responsables des monuments historiques.

Pourtant, il y a de la curiosité et de l'engouement de la part du public qui veut savoir, savoir plus, et qui est persuadé qu'on lui " cache quelque chose d'important ".

Et puis il y a ce rêve, toute cette partie de notre imaginaire. Lorsqu'en 1997, j'ai fait visiter à titre privé, pour la première fois des souterrains importants dans Bourges, le succès a été immédiat, et il a été nécessaire de reculer face à la demande. L'homme a besoin de rêve, et dans notre monde si bien ordonné, où l'objet fétiche est devenu en quelques mois, le téléphone portable et que la communication du futur passe par Internet, chacun retourne un peu vers l'irrationnel, de peur de perdre ses racines.

Lorsqu'en 2006, les visites guidées théâtralisées " sur les pas des alchimistes " furent crées à Bourges, avec l'aide de l'Office de Tourisme, le succès fut immédiat.

Cet alchimiste qui travaille au fond d'une cave, en secret, car il a peur de l'inquisition, et qui reste avec son creuset et ses produits en flamme, c'est notre histoire, c'est une réalité que nous n'avons pas le droit d'occulter au nom d'un rationalisme moderne.
Bien sûr, il ne faut pas en rajouter, Bourges ses alchimistes et ses sorciers, c'est un peu rétro, même un peu dévalorisant pour certains. Mais Bourges, c'est aussi le radio télescope de Nançay, ou la capitale européenne du statoréacteur.
Il faut trouver en terme d'image, l'équilibre.


- de l'hôtel Lallemant
- du palais Jacques Coeur
- de quelques rues derrière la rue Bourbonnoux
- de la cathédrale Saint Etienne

 
Un E Mail de M. Llorent
email: pensezvoir@gmail.com

texte: bonjour, et bien j\'aimerai ajouter à votre liste de lecture philosophique l\'excellent livre sur "Fulcanelli dévoilé" des Edts Dervy (on ne le trouve peut-être plus?) qui a le mérite de rétablir des vérités historiques irréfutables suite à une très longue enquête.
Et puis cet excellent site d\'une maison d\'édition traditionnelle avec quelques livres très remarquables quant à l\'alchimie pour ceux qui voudraient "pénétrer" les secrets des "Philosophes" ...
http://www.lemercuredauphinois.fr/data/pages_site/traitement_menu.php?id=7

http://www.lemercuredauphinois.fr/

 

 

 

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Le paradis des Alchimistes : l'Hôtel Lallemant

Jacques Coeur, un adepte de l'alchimie ?

http://roland.narboux.chez-alice.fr/

http://www.nephtys.com/jacques-coeur-bourges-alchimie-1.htm

http://hdelboy.club.fr/plafond_lallemant.html

 

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