histoire de Bourges, survol - Roland Narboux - Encyclopédie

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HISTOIRE

SURVOL D'UNE HISTOIRE DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, l'essentiel sur l'Histoire de Bourges des Gaulois à aujourd'hui.

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Version 2009

Les dernières recherches des archéologues montrent que la cité berruyère dont le nom "Avaric" signifiait "la Ville des eaux", était déjà importante vers l'an 800 avant Jésus-Christ avec la civilisation des Hallstatt. Ils avaient construits une cité sur un promontoire entouré de marais. Les Gaulois étaient d'habile forgerons, sans doute à l'origine de l'invention de l'étamage, ce qui leur permettait, déjà, d'être des fournisseurs d'armes.
Cité florissante, Jules César " écrira " qu'il s'agit d'une des plus belles ville de la Gaule. En 52 av J.C. il en fera le siège, et les légions romaines viendront à bout des Gaulois au cours d'un véritable massacre. La Ville comprenait dit-on 40 000 habitants, moins de 800 habitants en réchapperont.

Les Romains reconstruiront la cité qu'ils avaient détruite, et la " Paix gallo-romaine " durera plusieurs siècles. Ce sera l'époque des grandes constructions, un Théâtre, situé sous la place de la Nation, un Capitole, des rues, une Fontaine monumentale, des sculptures somptueuses et un rempart encore visible aujourd'hui.
Au IIIe siècle une religion nouvelle se développe avec saint Ursin qui évangélise les Bituriges, nouveau nom des habitants de la région. Les premières Eglises à la Gloire du Dieu nouveau commencent à s'édifier.

Pourtant, Avaricum ne va pas résister au Ve siècle à l'arrivée des Wisigoths. Devenue Bourges, la cité subit des fortunes diverses. C'est la lutte contre la peste, contre les barbares comme les Normands, le tout accompagné de famines meurtrières. Une des périodes, de 380 à 987 parmi ce qui est très mal connu, et c'est un chapitre appelé "les carolingiens".

Les siècles passent, avec ce Moyen Age si mal connu. Vers 1180, sous Philippe Auguste, Bourges construit une nouvelle enceinte, avec une grosse Tour, haute de 38 mètres et d'un diamètre de 24 mètres. Il s'agissait de se défendre contre les Anglais qui occupaient l'Aquitaine, et venaient piller les faubourgs de la Ville.

Les Grandes Heures de Bourges peuvent se situer à partir de 1195. A cette époque, le clergé local avait commencé à édifier une Eglise, les travaux stagnaient et le style de l'édifice n'était pas très original.... c'était du " Roman vieillissant ". A Paris, à Chartres, ou dans la vallée de la Somme, de grandes Cathédrales se construisaient. L'évêque de Bourges, Eudes de Sully, décida alors de remplacer l'Eglise Romane existante par une cathédrale résolument gothique, avec des ogives, des arcs-boutant extérieurs, des fenêtres encore plus ajourée, c'est le début de la construction de la Cathédrale de Bourges, sous l'impulsion du Premier Maître Maçon de Bourges. Ce sera un Chef d'Oeuvre, une des plus belles réussite du monde occidental.

Au XIVe siècle, le fils de Jean le Bon devient duc de Berry. Ce personnage fascinant se révèle un mécène de qualité. Il fait construire un Palais, puis une Sainte Chapelle et favorise toutes les formes d'arts. On lui doit les "Très Riches Heures du Duc de Berry", une oeuvre unique d'une beauté rare.

C'est le début de la grande Epoque de Bourges. La France est réduite à une peau de chagrin et le roi Charles VII se réfugie en Berry. Il devient le "Petit Roi de Bourges". C'est tout de même lui qui boutera hors de France les Anglais. Son fils, Louis XI naîtra en 1423 dans le centre ville.

Deux personnages fabuleux apparaissent à cette époque. C'est d'abord un Berruyer : Jacques Coeur, c'est ensuite Jeanne d'Arc. Le premier devient un grand commerçant. Il est l'inventeur des multinationales. Son Palais qui porte son nom nous rappelle à son souvenir, c'est le héros berruyer par excellence.
Jacques Coeur devenant le Grand Argentier du Roi Charles VII, prêtera beaucoup d'argent et.... suscitera la jalousie de toute une partie de la Cour. Accusé d'avoir, entre autres méfaits empoisonné la belle Agnès Sorel, il est arrêté, emprisonné et torturé. Le Roi, ingrat, ne viendra pas à son secours, mais lui prendra sa fortune !
Autre figure monumentale de cette époque : Jeanne d'Arc. Sa vie "publique" ne durera que 2 ans, et elle passera environ une année en Berry chez " dame Touroulde ", à Bourges. Puis elle ira délivrer Orléans et sera capturée quelques mois plus tard. Le roi, toujours le même, ne fera rien non plus pour la sauver des flammes.
Autre monarque, Louis XI, n'aura jamais beaucoup d'égards pour sa ville natale. Il installera pourtant en 1463, à Bourges, une Université comprenant cinq sections. C'était moins par amour de la cité que pour lutter contre la puissance de l'Université de Paris. Bourges recevra pendant plusieurs siècles les plus grands esprits de l'Europe. Des Maîtres comme Alciat, Wolmar, Cujas ou Amyot viendront enseigner dans cette Université. Le réformateur Calvin sera un temps berruyer, il suivra des cours à l'Université et c'est sans doute à Bourges qu'il élaborera sa pensée pour la Réforme. De nombreux lieux évoquent aujourd'hui encore son passage.

La puissance de Bourges va s'achever dans les flammes. Le 22 juillet de l'année 1487. Le jour de la Sainte Madeleine, un incendie gigantesque se déclare, les maisons de bois ne résistent pas. Attisées par un vent violent, plus de 2000 maisons auraient été détruites. Il faudra des siècles pour que les Berruyers s'en remettent.

Le XVIe siècle est celui de belles constructions. L'Hôtel des Echevins pour la municipalité qui avait vu partir en fumée tous ses documents. l'Hôtel Cujas, datant de 1515, et édifié par un riche marchand transalpin, mais aussi les chapelles de la Cathédrale, tout cet apport est placé sous le signe d'une architecture de style gothique avant de faire place à un style "Renaissance" lors de la seconde campagne des travaux de l'Hôtel Lallemant, ce paradis des alchimistes.

Les guerres de religion ne vont pas épargner Bourges. Une partie des statues de la cathédrale fut détruite lors d'une incursion des protestants du Comte de Montgoméry, et certains de ses soudards voulurent même dynamiter les tours du prestigieux édifice.
Sous le "Grand Siècle" de Louis XIV, Bourges est de plus en plus pauvre. Les manufactures ne s'implantent pas et les seuls travaux à retenir concernent l'édification d'une grande place par un parent de Colbert, M. Dey de Séraucourt. Il fera faire ce travail en employant des chômeurs et donnera son nom à l'esplanade.
A cette époque le Palais du duc Jean tombe en ruine, et le roi fait démolir la Grosse Tour de Bourges, il avait quelque ressentiment après la Fronde de Condé. Quelques constructions vont survenir, comme le Palais Archiépiscopal, situé juste en face de la Cathédrale, le Grand Séminaire et le Couvent des Ursulines.
La Révolution de 1789 arrive. Les Berruyers voient passer la tourmente. Ils restent calmes et toujours très "légalistes". Quelques manifestations très symboliques mais jamais de débordement. La Cathédrale ne sera pratiquement pas abîmée, et la Terreur ne fera à Bourges que trois malheureuses victimes.

Le temps passera, Napoléon ne viendra jamais à Bourges, lui qui est passé partout ! et c'est son neveu qui redonnera à la Ville une chance nouvelle : il amène ce qui manquait : l'industrie. Napoléon III sera en effet à l'origine de l'installation des Etablissements Militaires. Le Bourges nouveau date du milieu du XIXe siècle

C'est donc avec des atouts mitigés que Bourges aborde le XXe siècle. Une industrie du domaine militaire s'affirme dans un environnement berrichon resté très agricole. Plus tard, en 1928, une entreprise de production d'avions s'implante, elle deviendra Aérospatiale, une des toutes premières firmes de fabrication de missiles avec les célèbres Exocet ou les missiles nucléaires.
La guerre de 14/18 fera de la cité, un point stratégique important par la présence des fabrications d'armements, la ville comprend alors 100 000 habitants, et la présence toute proche de la base aérienne d'Avord.
L'entre-deux guerres sera l'époque des grandes constructions, Bourges s'éveille.
La triste période de 1940 place la cité en zone occupée, à deux pas de la ligne de démarcation. C'est le temps du " Franciscain de Bourges ", ou des maquis du colonel Colomb, alors que se déroulent des drames comme celui des puits de Guerry et du sinistre Paoli.

Depuis un demi-siècle, les responsables locaux modifieront constamment la ville, tout en respectant son patrimoine. Des monuments seront restaurés, d'autres construits dans une fonctionnalité nouvelle. Pendant tout ce temps apparaissent un muséum, une Maison de la Culture, des stades, une école militaire, et des lieux de culture et de loisirs, la manifestation annuelle du Printemps de Bourges en étant le symbole. c'est le XX e siècle.

Bourges retrouve patiemment son Université, développe ses atouts culturels et touristiques, et s'ancre dans la catégorie des villes moyennes, dans lesquelles il fait bon vivre.

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