L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
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KIOSQUE ET MUSIQUE A BOURGES
Par Roland NARBOUX

La musique d'autrefois à Bourges avec le kiosque et la musique militaire.

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Version 2011

 

La musique à Bourges n'a pas attendu le Printemps de Bourges en 1977 pour s'intéresser à la musique. Ce sera tout d'abord, la musique venue de la Cathédrale Saint Etienne, avec l'orgue, puis au XIX e siècle, les chanteurs de la Maîtrise.

Plus tard, à partir du milieu du XIX e siècle, la musique prendra un aspect plus guilleret, avec le théâtre municipal (aujourd'hui théâtre Jacques Coeur) et des concerts artistiques donnés en particulier par la société philharmonique.

Mais Bourges devient une ville militaire, de garnison, et de production d'armements. Et progressivement, ces musiques encouragées par les généraux successifs du VIII e corps d'armée vont prendre une grande place dans la vie quotidienne des berruyers. C'était une distraction distrayante, pas ou peu coûteuse, et située en centre-ville.

M. Roth a rappelé que les sociétés musicales se sont développées avec des noms comme "la Biturige", "la Sentinelle", mais aussi "la Vaillante", et plus récemment les Maîtres sonneurs du Berry ou "les Gars du Berry".

La musique militaire:

La musique militaire est omniprésente à Bourges, et que ce soit l'artillerie, les sapeurs pompiers ou encore l'infanterie, chaque structure militaire ou para militaire avait sa musique.

Ils jouaient dans les lieux les plus divers de la cité, comme la rue Moyenne où se situait le Cercle militaire qui valu quelques soucis à Henri Laudier, futur maire de la Ville, mais aussi dans le jardin de monseigneur l'Archevêque.

Le KIOSQUE,

C'est dans ce contexte que la municipalité va chercher à édifier un kiosque, d'autres villes en ayant depuis plusieurs décennies.

Pendant plus de 20 ans, les projets d'un kiosque à Bourges vont se multiplier, dès 1875, Bourbon qui était l'architecte municipal va élaborer un projet, mais ses plans resteront dans les cartons. On passera d'un kiosque traditionnel à un ensemble en béton.... Finalement, c'est avec le maire Henri Ducrot, qui accepte le projet du nouvel architecte municipal, monsieur Petitjean, nous étions en 1908.

Le projet était à base de colonnes métalliques en fonte, comme cela se faisait à l'époque, sur un soubassement bétonné, car le sol était en partie rapporté au centre de ce jardin.

 

C'est au printemps 1908 que le kiosque sera édifié et une grande fête aura lieu le 8 septembre 1908, elle réunira nous dit M. Roth, plus de 600 musiciens venant de la France entière.

La musique jouée est très populaire et de grande qualité, avec Rossini, Verdi ou Saint Saëns, et le clou fut toujours, nous étions à quelques années de la guerre de 1914, la Marseillaise....

Le kiosque depuis 50 ans ne sert plus à la musique militaire, mais c'est la guinguette, dite la Guinguette à Jeanine" qui propose chaque dimanche après midi un grand bal, où se pressent des centaines de personnes, le rendez-vous sympathique des papy et des mamy de Bourges.

Dans le circuit des Nuits Lumière, le kiosque est un élément important, discrètement illuminé, il retrouve une belle jeunesse, en particulier avec l'association des Amis de Jacques Coeur.

Enfin, l'association K Danse propose les samedi d'été, des danses du XIX e siècle, sur une musique militaire, comme un retour aux sources....

En septembre 2008 toujours avec K Danse, sera célébré pour la journée entière, le centenaire du kiosque, avec présence de M le maire de Bourges, Serge Lepeltier, arrivant en voiture d'époque. Il est arrivé en voiture d'époque 1908, et a fait un discours citant Henri Ducrot et le tout en habit du début du XXième siècle.

    Ce samedi fut une grande journée à partir de 11 H 15 autour du kiosque à musique du jardin de l'archevêché avec beaucoup de monde et la musique du XIX ième siècle. De la musique, du chant, de beaux costumes du XIX ième siècle et de la danse, beaucoup de danse.

    Il est décidé, à la suite de cette commémoration de réhabiliter ce kiosque et des travaux seront réalisés au cours de l'année 2009 afin de lui redonner son lustre d'autrefois et en le conservant en l'état.

 

 

à suivre

 

 K comme Kiosque, musique, théâtre et art

Si la cité de Jacques Cœur est devenue à partir de la fin des années 1970, la capitale française de la chanson, avec le Printemps de Bourges, il ne semble pas que la musique et la chanson aient été un point fort dans l'Histoire plus lointaine de la ville.
La musique, pour ce que l'on en sait, et les chroniqueur du passé ne sont pas très prolixes en la matière, n'est pas un élément marquant pour les Berruyers. Les archives locales montrent les processions avec la cathédrale en point de mire, et les chants liturgiques.
C'est la présence des militaires à partir de la fin du XIX ième siècle, qui apporte une certaine forme de musique en ville. Chaque régiment possède sa fanfare. Et chacune joue pour la population dans les jardins publics.

Le kiosque du jardin de l'archevêché

La musique militaire fut donc pendant de longues années une animation prisée et surtout gratuite. Aussi, il fallait qu'un lieu soit dédié à ce type de prestation, et le jardin de l'archevêché, situé à deux pas de la cathédrale pouvait recevoir un kiosque à musique.

 

Le Kiosque à musique du jardin de l'Archevêché.
La première étape du projet d'un kiosque apparaît vers 1875, mais il faut du temps pour se décider, et vingt ans vont passer…. En attendant que le maire de l'époque, Henri Ducrot, accepte le plan du nouvel architecte municipal, monsieur Petitjean, c'était en 1908.

Quelques colonnes de métal sont alors élevée au dessus d'un vaste coffre en béton, avec d'importantes fondations puisque le terrain avait été comblé et aplani autrefois par un remblais.

Une toiture posée sur les colonnes, quelques grilles en fer forgé et le 8 septembre 1908, c'est une grande fête qui va servir d'inauguration. Plus de 600 musiciens sont présents, selon Christian Roth, ils venaient de la France toute entière. On jouera Rossini, Verdi et Saint Saëns, pour terminer par une Marseillaise qui va enflammer la foule … Le patriotisme était très présent dans cette ville de garnison.

La guinguette à Janine du dimanche

Par la suite, le kiosque ensuite a accueilli des chorales qui proposaient des concerts, comme celle " d'Accroche Cœur ", du Val d'Auron, alors que dans les années 1995, Janine Auclair se lança dans l'animation dominicale avec une guinguette. Et le kiosque se mit à revivre tous les dimanches après midi, devant 500 à 1000 papy et mamy qui viennent faire quelques tours de piste au son de l'accordéon, buvant un thé, un café ou un jus de fruits, et trouvant face à la cathédrale un vrai plaisir " à l'ancienne ".

En septembre 2008 avec l'association K Danse et les danses du XIX ième siècle, sera célébré pour la journée entière, le centenaire du kiosque, avec présence de M le maire de Bourges, Serge Lepeltier, en grand habit du début du XX ième siècle, arrivant dans une voiture de …1908.

Louis Lacombe et Charles Brown

Parmi les musiciens qui ont, un temps, eut du succès, citons Louis Lacombe, né à Bourges le 26 novembre 1818, non loin de la place qui porte son nom. Il quitte Bourges dès sa première jeunesse. A moins de 13 ans, il obtient le premier prix au concours du conservatoire.
Lacombe composa plusieurs centaines d'œuvres, dans tous les genres, mais particulièrement dans les pièces courtes.
Fétis signale que " Parmi le grand nombre de morceaux de piano publiés par cet artiste estimable, on a distingué particulièrement les œuvres qui ont pour titre Deux nocturnes (op. 50) ; Marche turque ; Simples mélodies ; Larmes et sourires ; douze Lieder pour voix seule, avec accompagnement de piano "
On notera une symphonie dramatique intitulée Sapho, qui fut sélectionnée pour être exécutée lors de l'exposition universelle de Paris de 1878. Il meurt en 1884, son buste a été réalisé par le sculpteur Jean Baffier.

Plus récemment, Charles Brown, laissera sa marque dans la ville. Il est né un 9 avril 1898 à Boulogne sur Mer, sa mère est laveuse et son père, anglais, travaille aux douanes comme interprète, d'ou ce nom typiquement britannique. Le jeune Charles fait ses premières études musicales dans sa ville natale, au Conservatoire de Boulogne, il en sortira avec le prix d'excellence.
Son père refuse qu'il fasse le métier de musicien, synonyme de saltimbanque, et Charles Brown apprend le violon en cachette.
En 1914, il a 16 ans, et Charles Brown part à Paris, à pied, avec son violon. Ce sont des années de vaches maigres. Il vit de petits boulots. D'un naturel chaleureux et généreux, il sait attirer à lui des professeurs remarquables qui ont décelé son talent.
A partir de 1938, Charles Brown fait une carrière de violoniste au prestigieux orchestre Lamoureux puis il cherche un emploi de chef de conservatoire, ce qui lui assurerait une sécurité financière. Charles Brown arrive à Bourges en 1948 pour prendre la direction de l'Ecole Nationale de Musique et de Danse. Il y restera 22 ans, jusqu'en 1970.

Outre l'école qui l'absorbe beaucoup, il dirige une douzaine de concerts par an. Au théâtre municipal bien sûr dans les établissements scolaires, dans les usines, mais même à la prison et dans le milieu rural.
Son action contribue grandement à la renommée de l'école de musique de Bourges dont le nombre d'élèves augmente considérablement. Charles Brown a été compositeur jusqu'en 1977, il laisse plus de 160 œuvres, dans tous les genres, excepté l'opéra.
Elles ont presque toutes été jouées de son vivant, ce qui est assez exceptionnel.

Une rue a été inaugurée en octobre 2006, le maire Serge Lepeltier conclura son discours ainsi :
"Aussi je suis heureux de pouvoir rendre hommage aujourd'hui à cet homme remarquable Charles Brown, en donnant son nom à une rue de Bourges. Dans ce quartier Vauvert où se côtoient déjà Mozart, Ravel et Messager".

L'école de musique

Les grands bâtiments que chacun admire à Bourges datent généralement de plusieurs siècles, la grande époque de la ville, comme la cathédrale, le palais Jacques Cœur, ou les hôtels particuliers du centre-ville. Quant aux réalisations du XX ième siècle, elles ne sont pas souvent, sur le plan architectural ou patrimonial d'une grande valeur.
La Maison de la Culture et son style " venu de l'est " est curieuse mais nul ne s'extasie en la voyant. La nouvelle Mairie a davantage de détracteurs que de partisans, quant aux bâtiments publics, Chambre de Commerce et d'Industrie ou Trésorerie générale, ils sont quelconques. Une rare exception : les Archives départementales du Cher dues au cabinet d'architectes de Jean Marie Nunez, Jean-Paul Martin, Karen Derisbourg et Jacques Boyer, en 1986.

Le seul bâtiment nouveau et au-dessus du lot est très récent, c'est l'Ecole de Musique et de Danse de la Ville.

 

La nouvelle Ecole de musique

L'école de musique était " hébergée " dans l'immeuble de la Maison de la Culture, mais le développement de l'activité, avec près de 1000 élèves, ne permettait plus à cet enseignement de se dérouler dans des conditions acceptables. Parents d'élèves et professeurs se firent pressants auprès des élus de la ville pour obtenir une nouvelle école de musique et de danse.

Les projets sur cette école vont évoluer au cours des années car il fallait trouver un terrain disponible et constructible, situé en centre-ville. Une des premières idées consista à vouloir implanter l'école sur le versant ouest de la place Séraucourt, à l'opposé de la Maison de la Culture. La vue aurait été remarquable avec, au loin, le château d'eau, à gauche la Maison de la Culture, et à droite la nouvelle école de musique. Le projet va avorter suite à des discussions avec l'Architecte des Bâtiments de France …
Par la suite, l'emplacement de l'école de musique sera étudiée sur la grande parcelle du Bon Pasteur, jusqu'à ce que les délais de vente de ces terrains par la justice, alors propriétaire, deviennent incompatibles avec les promesses électorales faites par le maire.

Comme souvent, c'est une opportunité qui se présenta, sous forme de " chaises musicales ". Dans un secteur de Bourges, un grand bâtiment de production industrielle se libéra, il s'agissait d'un fabricant de canapés, lequel, à l'étroit, était parti au sud de la ville, à proximité de l'autoroute. Ce bâtiment libéré fut acheté par la ville afin d'y implanter le centre technique de la rue Henri Sellier, qui devait déménager depuis plusieurs décennies et n'avait pas trouvé de terrain intéressant.

Et c'est ainsi qu'en bordure de l'Auron, à deux pas du centre ville et à 100 mètres du Palais d'Auron, le Centre technique disparu, les bâtiments détruit firent place à l'Ecole de musique et de danse.

Le choix des architectes fut délicat car il fallait allier à la fois les demandes des enseignants, les normes de sécurité et surtout la volonté municipale de construire un bâtiment moderne comportant toutes les innovations en matière d'écologie et de développement durable. Le cabinet Ivars et Ballet de Tours fut choisi.
Ainsi, le choix du bois de revêtement, la présences de panneaux solaires, les puits canadiens, … etc tout fut conçu de manière écologique. Le résultat fut remarquable avec une architecture quelque futuriste mais sans excès, tout en sachant que le coût, quoiqu'en disent certains ultra de l'écologie, ait été augmenté d'environ 10 à 15%, l'ensemble terminé en juillet 2007 aura coûté près de 20 millions d'euros.

Des dizaines de pièces pour la musique, des salles de danses de dimension impressionnante, et un auditorium aux qualités acoustiques de tout premier ordre, comprenant plus de 500 places et Bourges avec ses 1000 élèves possédait son école digne du XXI ième siècle.

Le théâtre Jacques Cœur

Pendant longtemps, la musique sera donnée dans des salles comme le palmarium situé à l'emplacement actuel de la Maison de la Culture, mais aussi dans un magnifique petit théâtre municipal à l'italienne qui porte un nom traditionnel à Bourges : " le théâtre Jacques Cœur ", situé à moins de 20 mètres du palais de monseigneur l'Argentier.

 

C'est à la veille de la Révolution que Bourges décide de se doter d'un vrai théâtre sensiblement à l'emplacement actuel. Les événements troubles de cette période ne permettront son ouverture par le maire Calande de Clamecy que le 24 novembre 1807.
Dans ce théâtre, la population fêtera en 1814 la fin de la première épopée de Napoléon.

Quarante ans plus tard, dans la nuit du 12 mars 1856, le théâtre est totalement détruit par un incendie, au grand dame de la population qui adorait ce lieu.
Dans les mois qui vont suivre ce drame matériel, la municipalité décida sa reconstruction, laquelle fut sensiblement identique à ce que nous voyons aujourd'hui.
C'est l'architecte Bussière qui dressa les plans de l'édifice, on lui doit aussi la Préfecture à Bourges, place Marcel Plaisant.
Le nouveau théâtre dit " à l'italienne ", plein d'un charme désuet et pourtant très convivial., est inauguré le 24 mars 1860 avec au programme, un concert dont les profits sont allés aux pauvres de la ville.

Dans les années 1930, c'est le lieu de rassemblement des "tournées" et autres "revues" dans lesquelles les productions locales ne sont pas absentes, et c'est un journaliste local, Roger Rabot dit "Régor" qui en est le maître. C'est comme dans d'autres ville une grande revues annuelle où l'on voit sur scène des imitateurs, des chansonniers et l'on évoque le maire de Bourges de l'époque comme d'autres personnalités locales.

Géré aujourd'hui par l'Agence culturelle de Bourges il reçoit du théâtre, du cinéma, des conférences et des concerts.

Article issu du livre Bourges de A à Z aux éditions Sutton.

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