alchimie - alchimistes et Bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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L'ALCHIMIE (A BOURGES) SES PRINCIPES
Par Roland NARBOUX

L'Alchimie rendue simple à ses adeptes puis les grands principes, et enfin les grands alchimistes.

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Version 2009

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L'ALCHIMIE RENDUE SIMPLE A SES ADEPTES

Les grands principes des alchimistes
Soufre, Mercure et Sel des philosophes
La transmutation
Le Grand-Œuvre
L'élixir de longue vie
La pierre philosophale
La pratique et la gamme de fabrication du Grand-Oeuvre
Les traités d'alchimie
L'alchimie en procès ?
Le crépuscule des alchimistes

Les grands principes des alchimistes

Sans que l'on puisse s'écarter de la composante spirituelle de l'alchimie, on peut considérer que l'aspect de la pratique répond à un certain nombre de grands principes qui n'ont pas beaucoup évolué depuis plusieurs centaines d'années.

La recherche pratique de la transmutation des métaux doit aller de paire avec la purification de l'âme. Loin d'être des personnages au matérialisme exacerbé, les alchimistes procèdent à leur opérations, dans un "laboratoire" qui est toujours assez proche de "l'oratoire", comme chacun peut le constater à Bourges à l'Hôtel Lallemant.

Pour Serge Hutin, c'est un des traits essentiels de l'alchimie traditionnelle, " d'allier toujours au laboratoire un local consacré à la prière et aux exercices spirituels, autrement dit un oratoire ". Il ajoute que cet oratoire peut être situé, selon les dimensions des locaux, dans une pièce jouxtant le laboratoire. C'est bien le cas de l'Hôtel Lallemant de Bourges puisque le fait de monter quelques marche conduit du laboratoire à l'oratoire en quelques mètres.

Dans l'oratoire l'alchimiste vient se recueillir, il prie, il réfléchit, il… se repose, et c'est aussi dans cet espace de méditation que se trouvent généralement les quelques livres de l'alchimiste, livres précieux, car n'oublions pas que l'imprimerie est juste en train de se développer.

Une des devises fortes de alchimistes est "Ora et labora", ce qui se traduit par "Prie et travaille". L'alchimie est donc très proche de la religion, quelle qu'elle soit. C'est ce qui explique la tolérance par exemple de la religion catholique vis à vis des alchimistes, et ceci pendant très longtemps, alors que les membres d'autres sociétés, aux principes tout aussi secrets, ont été excommuniées, pourchassés et parfois brûlés.

Parmi les principes, se trouve celui de l'unicité. C'est une des figures les plus célèbres de la symbolique alchimiste avec ce serpent ou ce dragon selon les figures qui "se mord la queue " et forme un cercle : l'Ouroboros. La devise en est " Omnia in unum" ce qui signifie "Un et un tout". Cette théorie est très moderne, on peut même dire que les alchimistes avaient une sacrée intuition. L'idée d'unicité est devenue ces dernières années, aussi bien en physique nucléaire que dans le domaine de la vie avec les gènes et l'ADN, un des axes de recherches du XXI e siècle. Tout ce qui est multiple vient de l'unité, et à la fin, c'est le parcours inverse. Ainsi toute manifestation dérive d'une seule et unique matière par une adaptation.

Parmi les autres grands principes, ceux qui ont trait aux quatre éléments d'Aristote ne font pas preuve d'une originalité farouche. L'air, l'eau, la terre et le feu accompagnent de nombreuses écoles de pensées.
C'est une tradition séculaire et cette vision du monde au travers des quatre éléments est le socle intangible de toute chose. Cancelier, l'exprimera ainsi :

" Malgré les subtilités les plus extraordinaires, on ne pourra jamais faire que les quatre éléments ne soient à la base de toute création".

L'air l'eau la terre et le feu sont des substances que l'on retrouve dans d'autres pratiques et d'autres civilisations. Ce ne sont pas des données propres aux alchimistes. Mais ce sont parfois des " natures " ou des " substances " permettant le passage de l'une à l'autre.

Le feu, c'est la chaleur et la sècheresse
L'air, c'est la chaleur et l'humidité
La terre, c'est le froid et la sècheresse
L'eau , c'est le froid et l'humidité

Et puis avec ces quatre éléments, s'ajoute un…. Cinquième qui est la Quintessence (Quinte -essentia) et sans être à proprement parler d'un élément, c'est un résultat, une vertu. La quintessence, " assure la cohésion des quatre éléments ", nous dit Karine Djebari, c'est finalement un principe de perfection.

Soufre, Mercure et Sel des philosophes

Par contre, les grands principes qui gèrent l'alchimie sont des données originales, transmises depuis la nuit des temps. C'est la trilogie formée par :
- le Soufre
- le Mercure
- le Sel.

Aux premiers jours de l'alchimie, seuls le Soufre et le Mercure étaient présents., il faudra attendre le milieu du XV e siècle en Occident pour voir apparaître le Sel.

Le Soufre et le Mercure, éléments constitutif de toute matière, proviennent des métallurgistes qui ont remarqué que les minerais que l'on trouve dans la terre sont souvent formés de ce l'on appelle aujourd'hui des sulfures, c'est à dire des "mélanges" de Soufre et d'un Métal. Lorsque les forgerons par exemple chauffent à haute température ces minerais, le Soufre s'en va et fait place à un produit liquide qui est plus fin, plus clair et qui ressemble au Mercure.

On trouve dans ce domaine, le sulfure de plomb, (PbS), mais aussi le sulfure de fer (FeS).

Le grand principe des alchimistes est donc de travailler un minerai formé par définition de Soufre et de Mercure de le chauffer, en enlevant le Soufre, afin d'obtenir davantage de Mercure pour aboutir à davantage de pureté.

Un métal, dans la tradition des alchimistes, est formé de Soufre et de Mercure et ce degré de pureté est fonction des proportions respectives de Soufre et de Mercure. Le plomb par exemple est un métal "vil", comme le cuivre et l'étain, il possède beaucoup de Soufre, c'est un métal imparfait qui doit être purifié, afin de diminuer le Soufre, et après moult opérations, il s'approche de l'argent puis de l'or, pour devenir un métal parfait, formé de Mercure et de presque plus de Soufre !

On pensait à ces époques, que l'or était le métal qui comprenait le plus de proportion de Mercure, on utilisait d'ailleurs le mercure pour des amalgames afin d'imiter l'or, c'était le cas à partir du cuivre. Plus le métal contenait de Mercure, plus il était précieux.

Avec le temps, cette terminologie de mercure, soufre, cinabre.... qui sont des matières chimiques qui nous sont familières se transformèrent en produits génériques. C'était davantage la Qualité de la matière que le produit réel.

Certains auteurs cherchent à clarifier les écrits des alchimistes dans ce domaine complexe, car il y a une véritable ambiguïté entre le Soufre avec un grand S, celui des alchimistes et le soufre, élément chimique élémentaire et classique pour nous aujourd'hui, nommé S et comportant un atome de 16 électrons donc 16 protons pour assurer l'équilibre des charges électriques et 16 protons.
Comme souvent en alchimie, lorsque l'on évoque le Soufre du philosophe, ce n'est pas le métalloïde que l'on connaît aujourd'hui, pas plus que le Mercure du philosophe n'est le Mercure, métal liquide à température ordinaire que l'on mettait autrefois dans les thermomètres. Ce sont les mêmes mots qui n'ont pas la même signification.
On parle du Soufre avec un S majuscule pour définir le principe, mais ce peut être le soufre pour un sulfure comme le sulfure de plomb connu sous le nom de blende, ou de l'oxygène dans le cas d'un minerai de fer, comme Fe2 O3 qui est un oxyde de fer que l'on extrait "des entrailles de la Terre".
Quant au Sel, Philippe de la Cotardière, l'évoque rapidement car "ce troisième principe, est censé favoriser le mariage philosophique du Soufre et du Mercure dans les entrailles de la Terre, ou dans l'œuf philosophique des alchimistes".
La notion nouvelle de Sel aurait été introduit par Paracelse.

Ce ne sont pas des métaux ou des éléments chimiques, mais des principes. On découvre alors cette dénomination, du principe ,suivi de " Philosophe " :

Le Soufre des Philosophes symbolise le corps, c'est un principe mâle, actif et sec, il utilise la chaleur et c'est un élément essentiel de la voie sèche.

Le Mercure des Philosophes symbolise quant à lui, l'âme. C'est un élément femelle, humide, volatil. Il est utilisé dans la voie humide. Il est froid et se symbolise parfois par le dragon.

Le Sel des Philosophes se situe entre les deux principes précédents. C'est un " alkali ", appelé parfois le Feu Secret des Sages. C'est avec ce Sel que l'on obtient la cohésion du Mercure et du Soufre, il donne la stabilité à cet édifice.

Le mercure que l'on connaît aujourd'hui était appelé autrefois "le vif-argent". Le Mercure, c'était la liquidité, l'humidité, la froideur de la matière. Il devint l'eau, la femelle alors que le Soufre était assimilé au feu, au mâle.

Chaque produit était appelé par des mots différents, comme par exemple le cinabre était le "dragon rouge ", et le vert de gris qui est un oxyde de zinc "semence de Vénus ", le cuivre "le lait d'un animal.

La transmutation

Pour le profane, l'alchimie est essentiellement basée sur la notion de transmutation. C'est simplement une théorie qui permet de faire passer, par une pratique précise, un métal donné vers un autre métal. Pour ce faire, il suffit de modifier les proportions de Soufre et de Mercure, , avec l'aide du Sel.

Lorsque l'alchimiste procède à une transmutation, il modifie les proportions de Soufre et de Mercure, avec un grand S et un grand M et cherche à atteindre le métal qui est le plus pur : l'Or.

L'aspect génial et visionnaire des alchimistes, c'est une certaine analogie avec la science moderne du XX e siècle. Un métal, ou un élément est formé de trois composants élémentaires qui forment un atome :
- le proton
- l'électron
- le neutron

L'atome est formé, en effet d'un noyau central composé de neutrons et de protons et autour de ce noyau, un nombre d'électrons tourne, en quantité égale au nombre de protons. Avec ces trois particules élémentaires, la science du XX e siècle a découvert que tous les atomes étaient formés de ces trois particules et que leurs quantités respectives donnaient un métal ou un autre.

La transmutation existe et il est possible comme l'on fait Soddy et Rutherford, de transforme de l'aluminium en silicium. C'était au tout début du XX e siècle, et lorsqu'ils réussirent en envoyant des rayons Alpha sur une fine plaque d'aluminium, ils virent des atomes de silicium apparaître sur la plaque.

C'est à ce moment que l'un de ces deux savants dit à l'autre, " n'en parlons pas, ils vont nous prendre pour des alchimistes et nous brûler sur un bucher ".

Protons, Electrons et Neutrons d'un côté ne sont-ils pas identiques à Soufre, Mercure et Sel ? C'est le même concept, et entre le Plomb et l'Or, dans le tableau de Mendéliew, la différence porte sur 3 électrons…….
Les alchimistes avaient de géniales intuitions.

Le Grand-Œuvre

A l'origine du Grand-Oeuvre se trouve la théorie de la transmutation, puisqu'il s'agit de transformer un métal vil en or.
Mais les alchimistes, devant la difficulté de réaliser ce Grand-Œuvre ont mis en place une étape intermédiaire, appelée le Petit-Œuvre, dans laquelle, l'objectif est de transformer un métal vil en Argent qui, s'il n'est pas parfait, mérite une mention particulière.

Quant au Grand-Œuvre, appelé parfois Grand Magistère, c'est le "but ultime de tout alchimiste", celui qui mène à la pierre rouge, la célèbre pierre philosophale.

Celui qui arrive à cette pratique obtient à la fois la pierre philosophale mais dans le même temps, la grande lumière, appelée l'illumination spirituelle, c'est à dire la Sagesse.

Il existe dans la tradition alchimique deux chemins, deux voies pour atteindre cette pierre philosophale. La voie sèche et la voie humide.

La voie humide se fait par une sorte de maturation de la prima matéria, qui est placée dans l'œuf philosophique. C'est en quelque sorte une gestation en milieu humide en prenant beaucoup de temps. Il faut selon les traités, une quarantaine de jours , et parfois plus. C'est l'école de la patience.

L'autre voie dite voie sèche est beaucoup plus rapide, elle aboutit au même résultat mais en chauffant la prima matéria de manière forte. On peut arriver au résultat en quelques heures. C'est une voie pour alchimiste pressé….. mais elle comporte beaucoup de danger et d'explosion des produits en cause.

Les métaux sont souvent assimilés à des êtres vivants, et il n'y a pas de différence entre métaux et matières organiques ou vivante. Le processus est curieux, c'est celui de l'évolution. On va d'un état de plus en plus évolué passant d'un métal vil à commencer par le fer, puis le cuivre, le plomb, l'étain, le vif-argent, vers un métal moins vil, l'argent et cela jusqu'à l'or, l'aboutissement du Grand Oeuvre.

l'Elixir de longue vie

On trouve encore l'Elixir de longue vie, que l'on peut lire dans un roman de Balzac, peu connu,

Malgré le scepticisme dont il était armé, don Juan trembla en débouchant la magique fiole de cristal. Quand il arriva près de la tête, il fut même contraint d'attendre un moment, tant il frissonnait. Mais ce jeune homme avait été, de bonne heure, savamment corrompu par les mœurs d'une cour dissolue ; une réflexion digne du duc d'Urbin vint donc lui donner un courage qu'aiguillonnait un vif sentiment de curiosité, il semblait même que le démon lui eût soufflé ces mots qui résonnèrent dans son cœur : " Imbibe un œil ! " Il prit un linge, et, après l'avoir parcimonieusement mouillé dans la précieuse liqueur, il le passa légèrement sur la paupière droite du cadavre. L'œil s'ouvrit.

Dès le XIIIe siècle, mais sans doute avant, les hommes de science vont remettre au cœur de leur préoccupation : le mythe de l'éternelle jeunesse, qui avait une connotation relativement légendaire. Naît alors une nouvelle littérature sur "comment retarder la vieillesse" ou sur la "prolongation de la vie" qui est très vite aspirée par l'alchimie.
L'or nouveau, issu du Grand Oeuvre devient l'élixir de longue vie par excellence et " occupe une place importante dans l'imaginaire occidental pendant des siècles. " selon le professeur Agostino Paravicini Bagliani.

La pierre philosophale

La pierre philosophale était au centre des opérations de transmutation sans qu'il soit possible d'en déterminer la nature. Elle devait permettre par sa puissance de transformer le métal vil en argent ou en or.
C'est un catalyseur de la transmutation, elle peut apparaître sous forme de pierre de couleur rouge, couleur rubis, et au toucher de cette pierre, le plomb se transforme en or, par simple contact ou frottement. La pierre peut aussi prendre la forme d'une poudre, et le jet d'une pincée de celle-ci sur le morceau de plomb le transforme là encore en or.

La pierre philosophale est aussi un principe qui rend meilleur et plus éclairé, c'est pour le métal, l'évolution vers l'argent ou l'or, donc le métal est plus beau, et….. il en est de même pour la vie et l'homme. La pierre philosophale soigne donc les métaux et aussi l'homme et ses maladies. C'est en effet l'Elixir de longue vie, celui qui donne l'immortalité et chasse la maladie et la souffrance, "soignant le corps".

Enfin, la pierre philosophale soigne l'âme, et rend l'homme meilleur, lui apportant la Sagesse.

Quel beau programme pour celui qui réussit à mettre la main sur cette Pierre des philosophes, et cela explique que des femmes et des hommes, durant des siècles, aient cherché à l'acquérir, mettant en œuvre à la fois leur temps, leurs compétence et parfois leur vie.

Cela explique aussi, à partir du XVI e siècle, l'appétit des charlatans et des escrocs de tout poil pour se procurer une once de cette pierre rouge si miraculeuse !

La pierre philosophale a donc un côté mystique, elle recèle l'âme du monde, mais au niveau technique, c'est un agent tinctorial des métaux, proche d'un colorant.

De quoi est-elle composée, c'est un secret et y répondre reviendrait à nier l'alchimie. Ce secret doit demeurer inviolé......

Mais l'alchimie subit une évolution récente avec l'apport des philosophes et de nouvelles recherches. Il ressort que le travail de laboratoire pour certains n'était qu'un prétexte et que tout était dans la " transformation psychique " pour reprendre les termes de Pierre Lory dans les dix traités d'alchimie de Jâbir Ibn Hayyân. L'auteur ajoute qu'il est nécessaire de réhabiliter ce travail de recherche mentale, et d'étudier plutôt que de condamner. Il remarque que de grands savants comme Liebniz et Newton admettaient qu'il était possible d'effectuer des transmutations métallurgiques. Et sur un tout autre plan, Carl Jung a réalisé des travaux et " il a été frappé par l'analogie entre le symbolisme des rêves et des hallucinations de certains de ses patients, et le symbolisme alchimique " selon Eliade.
Pour Jung, il existe dans le psychisme de chacun une sorte de processus tendant vers un but final qui doit permettre l'accomplissement de soi.

Cette forme de l'alchimie traitée par Karine Djebari est une forme d'initiation, " l'alchimiste est un chercheur, comme le philosophe, comme le sage indou, comme le franc-maçon ". C'est le célèbre " connais-toi toi-même " repris par Socrate.

La pratique et la gamme de fabrication du Grand-Oeuvre

Le nombre de documents donnant les moyens d'arriver à la Pierre philosophale et au Grand-Œuvre sont considérables, et cela est d'autant plus étonnant, de la part d'un "confrérie" qui met le secret au centre de ses préoccupations. Mais ces "recettes" sont-elles crédibles ? C'est la question de fond, d'autant plus que ces révélations partent d'un mystère primitif. Le point de départ, c'est à dire la composition de la matière première, laquelle matéria prima n'est jamais révélée !

Voici à titre d'exemple, quelques éléments historiques sur ce que doit être la réalisation devant aboutir à la pierre philosophale avec Basile Valentin :

" Prends 100 livres de cette matière, la matéria-prima désignée avant comme de l'antimoine. Opère comme si elle était dans les entrailles de la terre. L'ayant pulvérisée avec soin très subtilement... qu'on la mette dans des cornues de verre et qu'on la distille. Au début, ce doit être un feu léger de charbon jusqu'à ce que sorte l'esprit ou mercure, et à la fin, le feu doit être très fort, de bois pour que le soufre s'attache dans la cornue....
Prend ce soufre et purifie le en le sublimant trois fois dans un récipient et remet chaque fois ce qui est au fond avec ce qui est monté...
Prends l'esprit qui est le mercure et mets lui 10 grains de ce soufre. Qu'il soit placé pour 40 jours dans du fumier de cheval en alambic avec un tube fermé. Après ces 40 jours, distille tout, enlève les résidus qui sont au fond."

Djahir ibn Hayyan, de son côté, a beaucoup écrit, et on trouve ainsi cette recette pas très simple à mettre en pratique :

" Entreprends ensuite l'opération du quatrième Elément, soit la Terre. Prends-la, réduit la en poudre, broie la et tamise-la. Puis prends la poudre tamisée, pose la sur une pierre plate et broie la avec une molette, avec délicatesse et fermeté. Verse alors de l'eau Première dessus en la broyant et en l'arrosant à satiété jusqu'à ce qu'elle ait pris une consistance de poix épaisse. Essore-la ensuite, soit au soleil, soit sur la cendre chaude, comme tu voudras qu'elle se dessèche".

Dans les traités connus, se trouvent des constantes, basées sur un autre des grands principes de alchimistes, le célèbre " Solve et Coagulat", c'est à dire dissoudre et coaguler ou encore purifie et intègre.

Les recettes suivent alors :

" Et tout d'abord : c'est effectivement par la distillation qu'il faut commencer les opérations, c'est à dire par la séparation des quatre éléments. Ceci est la première des trente paroles, elle est fondamentale. Cette distillation consiste à placer la Pierre dans une cucurbite déposée dans une marmite de cendres, sous laquelle on allume un feu jusqu'à l'évaporation complète, toute eau étant extraite.... "

 

Dans certains traités, ce sont 4 opérations qui président au travail des alchimistes :

- la purification du sujet, c'est à dire de la matière première.
- la dissolution ou volatilisation jusqu'à ce qu'il ne reste que l'être universel
- la solidification nouvelle
- une dernière combinaison sous l'empire de l'être le plus pur.

Comme avec ces 4 opérations élémentaires, de nombreux alchimistes ne purent arriver à leur fin, il semble que la pratique devint plus complexe, et 2 opérations supplémentaires furent ajoutées. C'est alors que la nouvelle gamme d'obtention de la pierre philosophale pour obtenir de l'or
- la calcination, elle correspond à la couleur noire, c'est l'extension des désirs, la destruction des différences. C'est la réduction à l'état premier de la matière.
- la putréfaction, qui sépare les éléments calcinés
- la solution dont la couleur est blanche, c'est une matière totalement purifiée.
- la distillation
- la conjonction qui correspond à la couleur rouge ou à l'union des opposés.
- la sublimation qui correspond à l'or, c'est la couleur du soleil.

Le tout se résume dans ces mots : solve et coagula aussi valable pour la matière que pour l'être. Et c'est pourquoi on retrouve dans l'iconographie alchimique de nombreux exemples de couples " faisant l'amour ", dans un bocal ou sur un champs…. La plupart étant rois et reines !

Les traités d'alchimie

Le nombre de traités sur l'alchimie est considérable, plusieurs dizaines de milliers. Avec toute cette documentation, comment comprendre que l'on ne puisse pas trouver aisément la gamme de fabrication de l'Oeuvre et transformer le plomb en or ?
Et puis l'ensemble des pratique ne devait-t-il pas rester secret ? alors pourquoi écrire ?

Le grand commandement éthique qui était imposé aux Alchimistes était d'être " charitable " et " envieux ". Il devait partager avec d'autres la Sagesse, mais ne pas autoriser la divulgation au premier venu des techniques.
Donc il fallait fournir des indications pratiques pour les " Frères " et accéder à la vrai fraternité, celle des philosophes en séparant le bon du mauvais pour la suite.

Il est particulièrement difficile de lire les traités alchimiques quels qu'ils soient. Rien n'est simple car, il n'y a pas souvent de logique.
Les expressions sont souvent sibyllines, il y a aussi de longs chapitres sur la métaphysique, sur le cosmos, des digressions qui déroutent le lecteur.
Des textes sont parfois insérés pour abuser le lecteur profane.

Le langage utilisé était très ésotérique, il y avait un double cryptage :

- l'utilisation de symboles comme les dieux, les animaux fantastique, les monstres. Leurs rapports dévoilaient des principes et des opérations.
- le mode d'expression était de type labyrinthique, les successions chronologiques et la concaténation ( l'enchaînement) des causes n'était pas logique.

Une opération décrite en son milieu, puis on allait à la fin, on revenait vers le début et ainsi de suite. C'est peut être le problème des caissons du plafond de l'Hôtel Lallemand. On cherche depuis des lustres un cheminement logique, il faut commencer par les caissons proches de la fenêtre et lire les caissons comme les vitraux d'une cathédrale, de bas en haut et de gauche à droite. Ainsi, la lecture se ferait, en prenant notre logique du XXI ° siècle, de la fenêtre à la porte…. Sauf qu'il s'agit d'alchimie et qu'il est fort possible que la lecture soit plus complexe, en zig zag, ou en prenant un caisson ici, un autre plus loin, et ainsi de suite. C'est une éventualité qui sera évoquée dans le chapitre sur les révélation relatives à ces plafonds.

De même un processus pouvait se décomposer en différentes phases et se disperser dans un texte. C'est particulièrement déroutant.

Les traités d'alchimie sont souvent des ouvrages passionnants mais ils soufrent d'un hermétisme que l'on conçoit mal aujourd'hui. La plus grosse difficulté tient au langage des alchimistes : un seul terme n'a pas toujours la même signification.

Ainsi, par exemple, le livre de " Soixante dix " est un ouvrage de Djabir Ibn Hayyan, qui donne un certain nombre de recettes pour atteindre la Pierre philosophale.
Chaque chapitre commence par une louange à Dieu, c'est ainsi que dans " le Livre des Trente Paroles ", le texte commence ainsi :

" Au nom de Dieu le Tout Miséricordieux, Louange à Dieu, à Qui seul revient la Souveraineté, et seul réalise en Lui-même Son unicité, le Créateur par sa Puissance, qu'il soit loué.

Il y a donc souvent une forte connotation religieuse sachant que certains chapitres prennent en compte les valeurs humaines. Jabir parle de l'arrogance et de la fierté de l'homme qui commet de graves erreurs. Il poursuit sur le mensonge, car " Dieu m'a fait éviter le mensonge, qu'Il vous en délivre également ". C'est toute une partie très moraliste qui transparaît dans l'ouvrage, avant de proposer la manière dont doit être traitée la matière.

Il apparaît donc que les traités d'alchimie comportent toujours plusieurs approches :
- d'une part, une référence à Dieu est une constante dans de nombreux traités alchimique. Cela signifie que les alchimistes peuvent être des religieux, mais aussi qu'ils ne veulent sans doute pas se mettre à mal avec l'institution religieuse,:

" que Dieu soit exalté ".

- Puis, on trouve des conseils moraux ou des propos sur l'homme :

" Les gens se situent à différents niveaux. Chez certains, la réflexion n'aboutit à rien de fructueux. D'autres apportent une solution après mûre réflexion. Il y a les bilieux dont la bile jaune s'est transformée en bile noire.....Un jugement pondéré, qui ne tombe pas dans l'erreur, est celui du mélancolique ".

- Des renseignements sur les outils et moyens à utiliser. Le monde des alchimistes est formé de gens qui ont inventé des procédés, comme le bain-marie, mais aussi des matériels, comme l'alambic pour la distillation, ou encore le célèbre athanor qui est le four des alchimistes. Mais les instruments de verre comme le pélican qui est "une cornue à col recourbé", ont été utilisés par les alchimistes puis… les chimistes.
Enfin, l'objet le plus célèbre des laboratoires souterrains des alchimistes est sans contexte ce ballon de forme ovoïde, fait le plus souvent de verre et que l'on va appeler l'œuf philosophique. C'est pour reprendre une terminologie d'alors, "un objet destiné à être placé dans l'athanor, ce qui constituait la chambre nuptiale où le Soufre et le Mercure devaient s'accoupler" comme le rapporte d'Histoire des Sciences.

Les détails peuvent aller assez loin, comme ce traité qui signale que le vase doit provenir de Bassora :

" Prends la Terre, .... broie-la jusqu'elle acquiert la consistance de la cervelle, lors de la trituration. Dépose-la dans un vase de poterie rouge de Bassora "

- Et puis la manière d'opérer n'est pas absente des traités.

" si tu recours à un régime de feu modéré, l'Eau se dégage blanche. Si tu renforces la flamme, tu altéreras sa couleur ".

Parfois le texte se tinte d'une forme de philosophie dans lequel le temps n'intervient plus :

" La lenteur requise par ce travail peut excéder ce que peut supporter ta patience, puisqu'il peut arriver que tu aies à attendre une année sans pouvoir intervenir ".

L'alchimie en procès ?

Le reproche qui est fait souvent à l'alchimie, c'est un certain refus de la méthode scientifique et de l'esprit critique. Il y a de la foi et de la magie dans tout ce qui se fait. La transmission de la connaissance se fait avec une confiance aveugle sans vérification sérieuse.
Il y a un côté totalement irrationnel dans certaines approches.
Ainsi, les concepts étaient souvent un peu approximatifs : " l'or est lourd, le plomb aussi, les deux métaux contiennent donc le même principe Lourd ".

C'est simpliste, mais pas si idiot que cela. Ils n'avaient pas découvert l'atome ou le neutron.

Et puis parfois c'était plus cocasse, il est apparu un jour dans les traités, le mot " alkahest " qui selon les auteurs était le dissolvant universel. Tout corps quel qu'il soit, plongé dans ce liquide se dissolvait et donc disparaissait.
Il s'agissait d'un produit extraordinaire, et les études et recherches sur ce mystérieux élément se multiplièrent.
Et puis, un jour un alchimiste, sans doute moins crédule que les autres se demanda si ce dissolvant universel répondait bien à la définition de ses "inventeurs", c'est à dire qu'il dissolvait tout, mais alors, dans quoi le mettre et le conserver ? Le vase qui contenait le liquide, en effet devait aussi se dissoudre au premier contact !

Le crépuscule des alchimistes

Comment peut-on expliquer la fin des alchimistes au 16 ° siècle en occident ?
L'alchimie c'est la rencontre et le travail dans une même direction d'un aspect pratique, les fourneaux, et autres cornues avec la recherche de l'or à partir de métaux quelconques, et puis une quête plus spirituelles, qui est la recherche de l'élixir de longue vie ou plus simplement la sagesse.
Deux tendances s'affrontent alors, :
Une première avec la science physico-chimique qui devient prépondérante, et néglige les aspects mystiques et spirituels. Ils deviennent des chimistes.
Une seconde à l'opposé, écarte tous les aspects matériels et pratiques et se consacre uniquement à la spiritualité, utilisant encore un langage alchimiste mais en ayant éliminé tout travail.

Il faut dire qu'il n'est jamais simple de passer de l'alchimie à la chimie et qu'il y a continuité. Les alchimistes avec leur défaut n'étaient pas des gens incompétents, on peut même dire qu'ils avaient un sacrée intuition. L'idée d'unicité est devenue ces dernières années très moderne, aussi bien en physique nucléaire que dans le domaine de la vie avec les gènes et l'ADN.
Le tout est dans un, c'est une découverte récente.

Il y a des charlatans, comme toujours, comme partout et il y a des gens qui cherchent. Mais ces charlatans ont donné une très mauvaise image de cet art et des gens qui le pratiquait.

Est-ce que le transistor, le micro-ordinateur ou la carte à puce étaient des objets imaginés il y a 30 ans ? Assurément non, et la façon dont ils ont été inventés n'est pas plus idiote que les recherches des alchimistes pour transmuter du plomb en or.

La fin des alchimistes correspond assez bien avec la diffusion des travaux de Lavoisier, et à partir de ce moment, d'une manière assez rapide, l'alchimie a été " reléguée au rang de fausses sciences ", et pour beaucoup une entreprise de charlatans et de gogos, sans penser que nombre d'alchimistes ont permis des avancées scientifiques très importantes.
Une réhabilitation de l'alchimie sous des aspects historiques et d'évolution de la pensée scientifique est indispensable, sans omettre la naïveté de nombreuses approches.
Les alchimistes ont beaucoup travaillé devant leurs fourneaux, mais ont-ils trouvé de l'or à partir de " vils métaux " ?, la démonstration reste à faire, mais ils ont beaucoup écrit, et parfois fait des vraies découvertes. Ainsi, la porcelaine dure, " made in China ", a fait l'objet de recherches considérables en Europe pendant plusieurs siècles. Un alchimiste, Böttger, dont l'histoire est fabuleuse, passa tant et tant de jours à faire des expériences qu'il trouva à défaut de l'or recherché la gamme de fabrication de la porcelaine.

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LES ALCHIMISTES, SAVANTS OU CHARLATANS

Les alchimistes lointains
Les alchimistes arabes
Alchimistes, papes ou rois
Quelques savants
La malle de Newton
Les modernes
La fusion froide

 

Dans ce chapitre, les alchimistes vont avoir des noms, ils ne sont plus anonymes, ils vivent travaillent, pensent, se trompent parfois mais sont la plupart du temps de grandes figures.

L'alchimiste est un homme qui va œuvrer dans deux domaines, la quête spirituelle d'une part et la recherche expérimentale d'autre part. Il est nécessaire que ces deux composantes soient réunies.

 

Les alchimistes lointains

Les premiers textes alchimistes authentiques sont de Bolos de Mendès dès le deuxième siècle avant JC, avec une exposition de sa doctrine, "Physique et Mystique". Puis c'est beaucoup plus tard l'œuvre de Zosime de Panopolis au IV e siècle que Marcellin Berthelot évoque comme "une sorte d'encyclopédie chimique".

Au IV e siècle, un alchimiste grec connu comme Synésius de Cyrène est à la fois un grand historien, mais aussi un philosophe et il enseigne, certains affirment qu'il est aussi évêque. C'est assez caractéristique de ces personnages aux multiples facettes qui sont de véritables savants, férus de philosophie, à la recherche aussi bien de la "pierre philosophale" que de la sagesse. Avec ces personnages de ce profil, nous sommes loin des charlatans et autres "faiseurs d'or".

C'est à cette époque, que les femmes sont très présentes dans les opérations alchimiques. Sans doute une tradition due à la femme, grande ordonnatrice de la préparation du manger. C'est une alchimiste appelée Marie la Juive qui serait à l'origine de l'utilisation du bain-marie.

Les alchimistes arabes

C'est à partir de la prise d'Alexandrie que se développe l'alchimie dans l'ensemble du monde arabe. C'est en 642.

Djabir ibn-Hayyan fut le plus grand des maîtres de l'alchimie, le plus connu, le plus célèbre et un des plus prolifique. Son nom exact a fait l'objet de plusieurs versions, et en occident, il a été particulièrement simplifié, devenant "Geber". Il serait né en 725 à Coufa en Iraq, et il meurt en 812.
Djâbir ibn Hayyan a beaucoup travaillé sur le côté opératif, c'est plus un praticien qu'un philosophe. Les grands principes du travail dans l'athanor comme la distillation sont issus de ses recherches.
Il écrira beaucoup d'ouvrages dont une partie sont perdus. Sous son emprise, des ouvrages sont écrits, il y en a eu plus de 3000 titres traitant de l'alchimie, il ne nous en est resté que 215. Il va inspirer les savants occidentaux, même si de nombreux textes ont été rédigés au Moyen Age…. Ce qui ne simplifie pas l'étude.

Il a rédigé un livre de chimie, le premier sans doute, et il aurait découvert l'acide sulfurique et l'acide nitrique. Il a décrit la fabrication de l'acier, la teinture du drap et du cuir, la distillation du vinaigre pour obtenir l'acide acétique.

Le nombre de terme arabes passés dans notre langage est considérable. Les mots qui sont formé du préfixe "al" ou "el" sont légions, par exemple, alambic, alcali, alcool, alun, élixir. Mais d'autres termes datent de cette époque comme drogue, benzène, laque, soude, antimoine. Des centaines d'autres ont été légués par les savants arabes alchimistes.
Ils surent préparer les sels d'ammonium, l'acide nitrique, le nitrate d'argent, le minium et l'orpiment qui est un sulfure d'arsenic utilisé dans les peintures et dans les tanneries.

Alchimistes, papes ou rois

Parmi les " grands hommes " qui ont marqué l'alchimie, on ne retient généralement pas beaucoup de noms. Certains sont connus, souvent parce qu'ils ont réalisé et qui est resté dans la science actuelle.
On peut noter d'une manière arbitraire et subjective, parmi les alchimistes célèbre, quelques noms comme :

Albert le Grand 1193 - 1280.
C'était un alchimiste allemand très influent à son époque dans le monde occidentale. Dominicain, maître de St Thomas d'Aquin, il fut plus chimiste qu'alchimiste, il s'intéressa beaucoup à la sublimation, à la séparation des éléments et étudia les moyens d'y parvenir au plan des instruments à mettre en oeuvre. Il faisait ce que nous appelons de la science appliquée.
C'est lui qui décrivit la technique du bain-marie, largement utilisé depuis des siècles, aussi bien dans les laboratoires que dans les cuisines de nos ménagères.
Il traita aussi d'imposteurs ceux qui prétendaient faire de l'Or.

Raymond Lulle 1235 - 1315
Alchimiste catalan, né à Palma de Majorque, il était médecin, très croyant, c'était un religieux, un apôtre qui mourut à 80 ans en Afrique où il était allé évangéliser le pays. Il n'était pas loin d'avoir découvert l'élixir de longue vie !
Il a beaucoup écrit et voyagé, on lui connaît 500 écrits.
Il désignait les objets et corps par des signes, comme carré, triangle, cercles...

Nicolas Flamel 1330 - 1417
C'est sans aucun doute le plus connu en France des alchimistes. Il est né dans la région parisienne, à Pontoise et il est mort à Paris. C'était un écrivain qui fut juré de l'Université de Paris. Il fait partie de ces alchimistes qui ont beaucoup " laissé parler ", et c'est une démarche assez typique
Il avait acquit une très grosse fortune, ce qui fait que l'on dit de lui qu'il avait bien trouvé la pierre philosophale.

Paracelse de son vrai nom Théophrastus Bombastus von Hohenheim est né à Zurick vers 1493.
C'est le père de la médecine hermétique, c'est lui qui ouvre la voie à la thérapeutique chimique.
Il fut titulaire de la première chaire de chimie crée au monde à Bâle en 1527.
Il avait des théories sur beaucoup de choses, il décrivit les moyens de produire artificiellement un être humain, ça ressemble étrangement aux bébé éprouvette des années 1980.
Il utilisa de nombreux composés chimiques comme médicaments, il utilisa les sels de mercure pour lutter contre la syphilis, il tenta aussi d'extraire des plantes les principes actifs.

Henri Corneille Agrippa 1486 - 1535

Basile Valentin, alchimiste du XV ième siècle, né en Alsace, il étudia l'antimoine qu'il utilisa comme médicament, c'était souvent utilisé comme vomitif, et il aida à préparer l'acide Chlorydrique.

 

La malle de Newton

Le plus bel exemple que l'on puisse trouver dans le milieu de l'alchimie sur l'occultation de cette pratique, tient dans ce qui va devenir, " la malle de Newton ".

Newton, né en 1642, vit donc dans la seconde partie du XVII e siècle et un travail considérable dans le domaine de la physique, mais aussi de pas mal d'autres sciences.

Il faudra attendre 1942, pour que, pour la première fois, " pour le 300eme anniversaire de la naissance de Newton, il publia un article intitulé "Newton, The Man", dans lequel pour la première fois, un écrivain mettait sur un même pied d'égalité les travaux scientifiques du savant et ses écrits sur l'alchimie et la religion. Il en fera un livre en 1946. Sa publication fit grand bruit tant on pensait jusqu'alors que l'homme de science était éloigné de ces considérations philosophiques et métaphysiques " http://www.astrosurf.com/luxorion/newton-hommage5.htm :

 

Ces écrits de Newton firent l'effet d'une bombe dans les milieux rationalistes pour lesquels il n'était pas possible que ce grand homme ait pu s'adonner à des recherches sur l'alchimie. Une sorte de crime contre la science.
C'était assez mal connaître, comme aujourd'hui encore, les lines tissés entre le normal et le paranormal. Les domaines de recherche étaient multiples. Newton travailla sur l'alchimie.

" On connait l'histoire de la "Malle de Newton". Tandis que son oeuvre publiée est un monument de rationalité, on eut la surprise de découvrir en 1936 une malle contenant un grand nombre de manuscrits inédits révélant la face irrationnelle de ce savant1. Newton eut la pudeur de garder discrètement pour lui ses spéculations ésotériques. Elles eurent très probablement une grande influence sur ses intuitions mais leur publication n'aurait pu que le desservir en jetant le doute sur la qualité de ses travaux scientifiques. Il eut la sagesse de ne pas pratiquer le mélange des genres. Dans ce chapitre je commets l'imprudence d'ouvrir ma malle ou du moins de l'entrouvrir. ". sur un site Internet 434 :

Quant au livre intitulé " la malle de Newton ", il a été publié en France en 1993 !

(L'économiste John Maynard Keynes acheta la plupart des manuscrits traitant d'alchimie ainsi que l'essentiel des notes de Conduitt et après les avoir étudiés durant 6 ans, il les offrit à la bibliothèque du Kings Collègede Londres. )

à suivre

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