Bourges au XXI siecle - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
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BOURGES AU XXI° SIECLE
Par Roland NARBOUX

Bourges, et une nouvelle rubrique, qui est de raconter semaine après semaine, le Bourges de 2008, sur les grands sujets, comme une Histoire de Bourges au XXI siècle. POUR 2001 - 2008 >>>CLIQUER ICI

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Version 2009

       
      DEBUT DE SIECLE 2000 - 2001
       
      L'an 2000 à Bourges
      Les Nuits Lumière de Bourges dévoilées
      Le patrimoine, le tourisme et l'année Jacques Cœur
      Les batailles : les sculptures de Bourges !
      L'économique : Bouygues à Bourges
      Deux visites à Bourges qui ne passent pas inaperçues
      La maison des Associations
      En vrac sur une fin de siècle
      La campagne électorale de mars 2001
      Derniers dossiers du siècle et du millénaire
      Fin de campagnes et élections des 11 et 18 mars 2001
       
       
      L'histoire de Bourges au XXe siècle avait commencé le 1 er janvier 1900, le maire de la ville s'appelait Henri Mirpied. A cette époque, les médias : radio, cinéma, télévision, internet n'étaient pas totalement de ce monde, et seuls les journaux apportaient l'information, avec le bouche à bouche de notre pays resté très rural.
      Un siècle après, tout est changé, l'évolution des techniques, les transports, l'information, les communications, l'an 2000 apparaît comme un des grands moments de l'existence….
      Le recensement à Bourges était particulièrement attendu, car cela faisait une dizaine d'années que l'on ne pouvait plus se situer. Il faut rappeler que depuis 1975, la population diminuait de manière régulière, de 77300 personnes en 1975 à 75420 en 1990.
      Le chiffre de 1999 tombe, il était mauvais, 72 610 habitants (sans double compte) c'est à dire que la ville avait perdu près de 3000 habitants en 10 ans. Et l'agglomération de Bourges elle-même, qui avait toujours augmenté, pour la première fois de l'histoire diminuait aussi. Bourges, avec 72 200 habitants (et 76 075 en double compte) devait réagir.
       
      L'an 2000 à Bourges
       
      L'année 1999 se termine en forme d'apocalypse due aux éléments météorologiques. Deux tempêtes redoutables éclatent à la fin de l'année, celle du 27 décembre est catastrophique en France et Bourges s'en sort avec peu de dégât, la cathédrale Saint Etienne ayant, semble-t-il mieux résisté que celle de Notre Dame de Paris. Ailleurs dans les Vosges, en région parisienne ou dans le Sud Ouest, c'est la désolation.
      Beaucoup de victimes et des milliers d'arbres sont détruits.
      La soirée du 31 décembre 1999 est très attendue, le passage à l'an 2000 se déroule à Bourges sous le signe de la qualité et de la convivialité. Le spectacle proposé a de quoi plaire, le premier parcourt lumineux des Nuits Lumière est inauguré en cette occasion. Les Berruyers, même les plus informés, ne savent pas trop de quoi il s'agit, et un brin de scepticisme éclaire certains visages. Un feu d'artifice sur la place Séraucourt est programmé. Enfin, l'organisation par l'Agence culturelle de Michel Pobeau, de réveillons au parc Saint Paul, est une " première " à Bourges avec l'aide du milieu associatif, des "Flamboyants" aux "Portugais de Bourges", il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Le réveillon "partage" accueille les plus démunis des Berruyers, avec à l'opposée, une soirée huppée au palais d'Auron. Enfin, Janine, la "Reine de la Guinguette" et de l'animation propose son Réveillon au Pavillon.
      Une grande et belle soirée, avec l'émerveillement des Nuits Lumière, un projet qui mijotait depuis trois ans.
       
      Les Nuits Lumière de Bourges dévoilées
       
      Le projet des Nuits Lumières de Bourges remonte à 1995. Dans le cadre de la politique culturelle et touristique de la ville, il apparaissait nécessaire de concevoir "quelque chose" qui ferait venir le touriste, en plus de la cathédrale, et qui lui ferait passer la nuit en Berry.
      Pendant des mois, les idées fusent, chacun voit au cours de l'année 1996 ce que font les autres, à Beaune, Amboise, Reims, et surtout au Mont Saint Michel ou André Margotin revient ravi de la mise en lumière du lieu. Cela donnait des idées pour Bourges…..
      Un appel d'offre est lancé en 1997 pour une "mise en lumière de la ville" . Le choix des élus se porte sur la société Itinérance, de Philippe Noir et Christine de Vicher, concepteurs du Mont Saint Michel et d'Azay le Rideau.
      Les Nuits Lumière naissent à partir d'aquarelles qui montrent le circuit, les éclairages des porches, les scénographies, la cathédrale enfin illuminée, le tout, au long d'un parcourt où doit essentiellement régner l'émotion.

      Les travaux durent une bonne année pour un coût de total de 10 MF pour l'ensemble de cette première tranche donnent des sueurs froides à beaucoup. Pourvu que ce parcourt soit une réussite ! En fait, le coût pour la ville ne sera que légèrement supérieur à 3 MF.
      Au soir du 31 décembre 1999, vers 22 H 30 les personnalités locales sont présentes au côté des concepteurs. Le cortège s'ébranle à partir de la rue des Hémerettes, suivi d'une foule de plusieurs milliers de Berruyers. Dans un léger froid sec s'ouvrent les clés et les portes du circuit avec l'histoire de Bourges dans les temps anciens projetés sur les murs du rempart gallo-romain et c'est l'émerveillement.
      La cathédrale éclairée par Pierre Bidault est une merveille. La lumière est faible pour le premier étage du bas, un peu plus forte ensuite et c'est l'illumination dans les parties hautes. C'est une élévation de l'édifice par la lumière, la toiture elle-même étant d'un bleu féerique. Les concepteurs ont su concilier le spectacle et le sens religieux de "notre" Cathédrale, conformément aux vœux du chanoine Massip.
      Pour la première fois, il est possible de passer derrière le chevet de la cathédrale, et sur un fond musical d'orgue de découvrir les vitraux. Puis c'est la Grange aux Dîmes, discrètement illuminée, avant d'atteindre par les rues pavées, éclairées de lanternes bleues l'hôtel Lallemant où est projetée la première scénographie : une fête à la Renaissance. Ensuite, par la rue Mirebeau, dans la cour du couvent des Augustins apparaissent des anges sur une musique magique. C'est sans doute le moment le plus fort du parcourt, émotion, respect et beauté des lieux. Ensuite l'Hôtel des Echevins avec des projections sur un mur et à terre avant de remonter la rue Porte Jaune vers la cathédrale. On découvre alors la cathédrale dans un halo de brume c'était unique et féerique.
      Arrivée place Etienne Dolet, chacun avait compris, le pari était gagné. Du grand art !
       
      Le succès des Nuits Lumières ne faiblit pas et sa réouverture dès le printemps suivant, puis tous les soirs durant les mois d'été, ce sont des centaines, puis des milliers de personnes qui font chaque soir ce parcourt. Ils sont 60 000 visiteurs pour cette première année, un succès que peu avaient prévu. Chacun redécouvrait " ses monuments de Bourges ", en reprenait possession, et la fierté se lisait dans le regard des habitants.
       
      le patrimoine, le tourisme et l'année Jacques Cœur
       
      Le palais Jacques Cœur avait aussi reçu son embellissement tant attendu, avec la réhabilitation complète de la façade extérieure, inaugurée par le ministre de la Culture Catherine Trautman pendant le Printemps de Bourges 1999.
      C'est le changement de structure de l'Office de Tourisme et son professionnalisme sous l'action du président Jean Claude Leray, par ailleurs directeur de l'Hôtel Bourbon, et d'Alain Ferrandon le dynamique directeur de cet Office qui a su mobiliser un effectif compétent. La Ville apportant un financement direct ou indirect, de l'ordre de 4 millions de francs, c'est à dire quatre fois plus important qu'au début des années 1990.
      Bourges peut se targuer de devenir une grande ville touristique. La cathédrale Saint Etienne avec son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO avait déclenché le mouvement.
      La première action visible dans le domaine du tourisme avait été en 1997 la mise en œuvre d'une véritable signalétique patrimoniale à base de panneaux, lutrins et accroches pour une cinquantaine de monuments de la ville.
       
      Une importante concertation s'était déroulée à cette époque, puisque 3 firmes avaient été choisies en "short list" et avaient fabriqué un prototype que les Berruyers avaient vus en situation, place Saint Bonnet. Ils avaient donné leur avis. Le projet local de la société Kéops sort gagnant et la signalétique mise en place devient autant appréciée par le touriste que par les Berrichons qui redécouvre les grands et petits monuments de Bourges.
      L'année 2000 fut aussi celle de la commémoration de la naissance de Jacques Cœur en 1400. Une association avait été créée avec Marie France Narboux comme présidente pour coordonner les 30 manifestations culturelles, les expositions, les jeux ou les conférences prévues tout au cours de l'année.
      Le succès fut très important avec des moments forts, comme l'ouverture de l'année Jacques Cœur en avril 2000 dans le Palais du Grand Argentier. Le défilé de personnes costumées comme au XV ième siècle devant 600 invités constitue le premier succès. Puis c'est le film à la cathédrale, "la passion de Jeanne d'Arc" de Carl Dreyer avec une improvisation à l'orgue de Thierry Mechler. Une idée d'Anne-France Pagenel, la présidente des Amis du Grand Orgue. Le nouvel archevêque de Bourges, Monseigneur Barbier assiste à ce concert.
       
      L'année Jacques Cœur à Bourges en l'an 2000, c'est aussi une Exposition de tapis, de livres, marché médiéval, exposition des Vierges de Pitié du XVe siècle, diaporama, , jeu et divertissement ponctuent cette année.
      C'est pour embellir la ville que le projet de la réfection de la Place Etienne Dolet est réalisé, les premières études de Bernard Huet dataient de la municipalité précédente. La première tranche concerne le "Petit Jardin de l'Hôtel de Ville", qui prend pour nom, Jardin Cardinal Joseph Lefèvre, devient un des lieux privilégiés du centre ville. Les garages abattus, les massifs refaits, un petit mur est reconstitué et la remise de la sculpture de Corbin, la Baigneuse, complète le site considéré par tous comme une grande réussite.
       
      Les batailles locales, les sculptures de Bourges !
      Mais Bourges depuis la nuit des temps sera toujours la ville des grandes batailles dans le domaine des sculptures de la voie publique. Tout commence avec la fontaine de la rue Mirebeau, œuvre de Jean François Jeannet, elle avait beaucoup souffert du temps et des éléments. Il fallait la changer. Après une pré-étude, le Bureau municipal décide de remplacer cette fontaine par une œuvre du même sculpteur, lequel fit plusieurs propositions, dont un obélisque implanté à la veille du printemps de Bourges 2000.
      La nouvelle fontaine se présente sous la forme d'un monolithe en pierre de 3,3 mètres de haut, pris dans un bassin triangulaire isocèle de 2,40 mètres. Elle est inaugurée le 19 avril 2000 dans une atmosphère bon enfant.
      Comme toujours, il y eut les pour et les contre. L'affaire se corse à la suite d'un article de Laurent Quillerié de la galerie Pictura qui affirme qu'il n'était pas dans la mission des élus de définir les sculptures de la ville, mais d'une commission de gens compétents.
      Cette réaction est très mal ressentie par le maire et son équipe, car depuis 5 ans, l'aide à l'art plastique, et a tout ce qui est contemporain n'avait cessé d'être encouragé. Alain Meilland, directeur de la Culture n'avait cessé de promouvoir cette forme artistique. De l'exposition de Tampopo dans les marais de Bourges à la FAC, Foire d'Art Contemporain au Château d'eau, la ville s'était mobilisée comme jamais auparavant.
      C'était le retour de vieux démons et…..la proximité des élections municipales prochaines. La simple remise en état du Château d'Eau de la place Séraucourt pour en faire un centre d'exposition international avait coûté des centaines de milliers de francs et l'exposition de Bernard Dejonct à l'été 2000 avait permis de redécouvrir un lieu magique.
      Jean François Jeannet
      Photo de l'auteur
      Sur le rond point, devant le château d'eau, une belle œuvre monumentale de Bernard Delagrange accentue la présence de l'art contemporain en ville. Elle est très vite adoptée.
       
      L'économique : Bouygues à Bourges
       
      Mais le problème numéro 1 de Bourges, c'est l'emploi. A la veille des vacances 2000 l'information arrive subitement. Cette fois, ça marche, une entreprise importante avec 300 emplois à la clé s'implante à Bourges. Il s'agit d'une filiale du groupe Bouygues qui travaille dans le domaine des communications. Bourges a été choisi par rapport à des villes comme Blois, tout simplement parce que la ville a proposé un bâtiment directement et immédiatement utilisable …. En zone franche. Un vrai succès pour Serge Lepeltier.
      Cette zone franche est située à Port Sec Nord, sur une ancienne emprise militaire de réparation de matériel que l'armée avait vendu à la Ville.
      A cette période le site de Port Sec Sud est acheté à l'armée avec ses 37 hectares de friches industrielles, de quoi implanter à deux pas du Centre Ville des industries nouvelles.
      Des projets se constituent, Pilkilson et BMW sont intéressés pour s'implanter à Bourges, il n'y aura pas de concrétisation ! Mais chacun sent que tout se met en œuvre pour gagner des implantations industrielles de substitution à l'armement.
      La zone franche de COMITEC poursuit son implantation avec des firmes de petite dimension spécialisées dans la nouvelle technologie. Cette nouvelle technologie fait la " Une " des journaux, avec le symbole que représente Internet. Au début de l'année 2001, le député du Cher et conseiller municipal Yann Galut annonce la future création " d'une école de l'Internet " à Bourges pour former des ingénieurs. Serge Lepeltier est favorable à une telle initiative, Bourges a tant besoin de conforter l'enseignement supérieur, mais il reste prudent, l'exemple de l'Ecole d'Architecture reste en mémoire.
      Internet, à Bourges, c'est un site de la ville créé par Bernard Javerliat et géré par Bruno Béquignon, des anciens de Recto verso, ce site est un des plus remarquables de France, il a obtenu à Lyon en 1998 ( ?), le troisième prix national ! La ville veut faire d'Internet son cheval de bataille. France Télécom teste en réel la nouvelle technologie ADSL, (Internet Grande Vitesse) dans des établissement scolaires de la ville, des petites écoles comme les primaires de l'Aéroport à l'ENSIB en passant par l'IUT, toutes sont équipées d'ADSL.
       
      Deux visites à Bourges qui ne passent pas inaperçues
      C'est le premier jour du Printemps de Bourges en avril 2000, que Lionel Jospin, Premier ministre vient à Bourges.

      Il veut voir cette édition dite des "nouvelles musiques", comme l'année précédente, et c'est un marathon, comme toute visite ministérielle de haut niveau.
      Il est accueilli à l'Hôtel de Ville, par Serge Lepeltier, dont le discours est très Républicain, voir consensuel. La réponse de Lionel Jospin a des connotations plus politiques.
      Le cabinet du Premier ministre avait demandé au maire de Bourges dans la matinée, une copie de son discours….. Lionel Jospin était déjà venu, dans le passé, au Printemps de Bourges mais ne semble pas très à l'aise, craignant un " coup fourré de cette municipalité de droite, ou un rejet par la jeunesse si présente ". Il est vite rassuré sur le premier point, Michel Sapin ministre et Berrichon d'Argenton sur Creuse, présente le maire de Bourges Serge Lepeltier au Premier ministre, en ces termes, " c'est un grand républicain ".
      Il reste le contact avec " la jeunesse " : le Premier ministre la rencontre en traversant les allées du Printemps. Il fait quelques passages dans les salles de concert, avec en point d'orgue, le spectacle de Louise Attaque sous le grand chapiteau blanc, ce qui vaut au Premier ministre d'être copieusement sifflé….. comme généralement tout homme politique qui entre dans cet univers de jeunes, C'est la règle du jeu depuis des années !
      Quelques mois plus tard, le jeudi 5 octobre 2000, c'est la visite du président de la République, Jacques Chirac pour le Cher et Bourges. Le chef de l'Etat a toujours eu des relations privilégiées avec Serge Lepeltier. Député, maire ou sénateur, depuis toujours, ce dernier a été un fidèle de Chirac, de "ce gaullisme souvent considéré comme pur et dur".
      Cette visite est aussi un intermède dans la période mouvementée que traverse le chef de l'Etat aux prises avec "les affaires de la mairie de Paris" au temps où il en était le maire. Venir à Saint Amand, Bourges ou La Borne, c'est reprendre un peu de cet oxygène de la France profonde, loin des turpitudes parisiennes.
      Peu de monde sur la toute nouvelle place Etienne Dolet, où sont passées autrefois les foules gaullistes du Général. Mais Jacques Chirac serre toutes les mains, avant de prononcer un discours très fort sur Bourges et son maire.
       
       
      Ensuite, Serge Lepeltier présente sa ville avec beaucoup de détermination, insistant sur le virage pris dans le domaine économique avec la diminution de l'activité d'armement. Et comme cadeau, …. une caisse de bière de Bourges, que le Président dit apprécier.
      En s'en allant vers La Borne, le président de la République fait une halte à l'usine de cogénération, la chaufferie dont Bourges est très fière. Cette technique a été installée en mars 1997 par la Cogetherm, filiale d'EDF. Cela permet de remplacer pour chauffer les 6600 logements HLM de la ville, d'utiliser du gaz à la place du charbon, et de produire de l'énergie thermique avec, en prime de l'électricité. Un "plus" pour l'environnement, les centrales au charbon d'avant 1997 étant parmi les plus polluantes.
      Le repas du midi s'est déroulé à la préfecture en petit comité. Le menu est affligeant, lorsque l'on se reporte à ce qui fut mangé par le président Lebrun en 1938 ! Ainsi, le Président Chirac eut :
      Crottin de Chavignol chaud sur lit de salade
      Poulet en barbouille et sa garniture forestière
      Poire belle Hélène
       
      Et c'est tout ! Certains dirent que c'était à la demande de J. Chirac qui avait tendance, ces dernières semaines " à prendre du poids ".
      Dossier de presse de Cogetherm d'avril 1998
       
      La Maison des Associations
       
      Le vendredi 1er septembre 2000 est inaugurée la Maison des Associations dans l'immeuble de " briques rouges " de l'ancien Hôtel Dieu ; elle avait été commencée en 1999. Il s'agit sur 4 étages de proposer des salles de réunion, des bureaux, des locaux partagés entre les associations de Bourges. La surface utile est de 1450 mètres carrés, et le coût de construction s'est élevé à 12 millions de francs, le Conseil général ayant participé au financement pour 3,5 millions.
      Dans le cadre d'une large concertation avec le milieu associatif, ce sont 170 associations qui ont répondu au questionnaire et sont venus aux réunions tenues à l'IMEP, pour cerner les besoins et les attentes de chacun.
      L'Université Populaire de Michel Marc, l'association Bourges Accueil d'Elvire Canard et les Amis des Musées de monsieur ( ?) Jonchère sont parmi les premiers occupants.
      Serge Lepeltier est très heureux de cette inauguration, car la foule est présente, mais surtout qu'il s'agit d'un projet sur lequel les Berruyers n'attendaient pas la Droite.
      Pour beaucoup le milieu associatif est avant tout ancrée à gauche, et qu'un tel projet, très coûteux soit l'œuvre d'un maire RPR, cela en surprend plus d'un……
      Les personnes présentes ne sont pas déçues, les locaux sont esthétiques, fonctionnels et bien agencés, il faudra désormais faire vivre cette Maison.
      Dans son discours, Serge Lepeltier parle ainsi :
      "Cette inauguration tient dans nos cœurs une place toute particulière. C'était une idée ambitieuse et nécessaire, à laquelle nous sommes tous très attachés, et quant je dis tous, je pense aux associations comme aux élus de Bourges".
       
      En vrac sur une fin de siècle
       
      L'an 2000 et le siècle s'achève, la politique française est principalement axée sur l'impossible cohabitation au sommet de l'Etat et la préparation des élections présidentielles de 2002, qui se dérouleront, entre Chirac et Jospin. En province, chacun suite ces événements, d'une manière très lointaine.
      Bourges embellit avec des réalisations comme le Pôle de la Gare qui montre désormais à tout voyageur sortant de la gare qu'il arrive dans une ville accueillante dotée d'un patrimoine affiné.
      Par contre, le Centre de loisirs des Prés Doulets patine un peu….. si les cinémas Multiplex donnent les résultats attendus et font l'unanimité de la jeunesse, les deux restaurants prévus prennent du retard, et la patinoire voit son ouverture reportée…. d'un an ! Quant aux surfaces commerciales, comprenant 4500 mètres carrés, elles existent quelques commerçants qui lance comme en 1982 / 83 une pétition, n'ayant pas tout compris des enjeux économiques d'une cité comme Bourges.
       
      Le succès des multiplex surprend beaucoup de monde, depuis l'inauguration du 26 juillet 2000, ce sont des milliers de personnes qui vont désormais régulièrement au cinéma. Les jeunes ont vite compris l'apport des 12 salles de cinéma et le week end, les personnes d'un certain âge ou les enfants prennent la direction des Prés Doulets. Certains jours, il manque déjà des places de parking !
      Sur le plan politique, le département reste le fief de Serge Vinçon, il ne semble pas menacé par les prochaines cantonales, même si les conseillers généraux de gauche accroissent le nombre de leurs membres, élection après élection. Pour la région, le président, Michel Sapin, étant devenu ministre de la Fonction Publique lors d'un remaniement du gouvernement Jospin, le nouveau président élu, se nomme, Alain Rafesthain. Il est socialiste et maire de Fussy, personnage reconnu pour son sérieux et sa gentillesse. Comme président de la Région, il récupère le dossier du Lycée Agricole, qui doit se construire hors de Bourges, c'est à dire au Subdray, ce qui ne manque pas de logique, mais dont le coût est considérable et enlève au quartier difficile de Bourges-Nord, un élément très structurant. Son possible remplacement à terme par l'arrivée du CREPS proposé et défendu par les communistes de Jean Claude Sandrier et la ministre Marie Claude Buffet étant encore une hypothèse ….
      Sur le plan des routes, l'autoroute qui doit relier Bourges à l'est de la France par Auxerre a du plomb dans l'aile et pour les responsables locaux, c'est un coup de poignard dans le dos de la part du gouvernement… et des Verts. La région semble rester, par soucis politique en dehors de ce dossier pourtant fondamental pour l'avenir de la Ville.
       
      La campagne électorale de mars 2000
       
      C'est juste avant les vacances de l'été 2000 que commence timidement la campagne électorale. Chacun informe les électeurs de la suite des opérations.
      Serge Lepeltier distribue un journal de 4 pages avec pour thème "Bourges avance", en reprenant l'ensemble des réalisations effectuées en 5 ans. Au plan du concret, et en comparaison avec le première mandat de Boisdé ou de Rimbault, c'est le record en matière de réalisation.
      Dans une courte interview, le maire de Bourges évoque :
      " Nous avons dû combler un retard important en matière de voirie, avec de très nombreuses rues dont les trottoirs n'avaient pas été refaits depuis plus de 30 ans."
      Et puis vient la question de l'image du maire Serge Lepeltier. Beaucoup comparent ce comportement avec celui de feu Jacques Rimbault, et le maire de répondre :

      "J'ai tendance à penser que mon travail est mon meilleur discours. Mais c'est vrai j'apparais réservé. Pourtant j'aime les gens, le contact avec les Berruyers. Je crois que cette image un peu froide s'efface peu à peu et que beaucoup de Berruyers ont eu l'occasion de découvrir ce que je suis vraiment…. Un homme qui aime rire, passer des moments chaleureux en famille…. "
       
      L'opposition municipale, avec Jean Claude Sandrier n'est pas en reste et la liste s'affine, emmenée par les dirigeants locaux du Parti Communiste, les premiers tracts "veulent redonner Bourges aux Berruyers". Dans cette gauche plurielle, quelques tensions apparaissent du côté des "Verts" de Joël Crotté, alors que les socialistes emmenés par Yann Galut, Irène Félix et Jean Pierre Saulnier en ont pris leur…. parti, les socialistes seront une fois encore sous la coupe des communistes.
      Quelques semaines avant Noël, les groupes de travail des deux listes principales se mettent à cogiter le Bourges de demain, c'est Serge Lepeltier qui s'affiche sur les murs avec quelques membres de la future liste, puis seul, avec le nom de la liste "Bourges plus loin". La gauche travaille davantage le contact local qui lui a toujours réussi et distribue des tracts dans les boîtes aux lettres.
      Dans le foisonnement des idées, il ressort trois priorités, l'économique, la sécurité et l'environnement. La liste de gauche a une rôle plus facile, de critique de ce qui a été fait, jouant, sur " l'autoritarisme du maire et sa solitude ", insistant sur les hausses d'impôts et les travaux " pharaoniques " réalisés et non indispensables.
       
      Au début de 2001 les 49 candidats de chacune des deux listes sont dévoilés, sans réelle surprise. A droite quelques têtes nouvelles, et beaucoup de femmes, la loi impose qu'il y ait autant de femmes que d'hommes. Chacun note la présence d'Andrée Depond en seconde position, celle de premier adjoint, alors que les " politiques " sont là, comme Alain Tanton et Philippe Gitton. A gauche quelques retours et…. Beaucoup de femmes comme Irène Félix en bonne place. Les députés et conseillers généraux sont en tête de liste, mais le second de la liste est Yann Galut devançant Jean Pierre Saulnier et Jacqueline Jacquet. Les Verts emmenés par Joël Crottés sont quatre.
      Les cantonales dans trois cantons de Bourges se dérouleront le même jour que les municipales, et la droite réussit un joli coup en étant uni aussi bien dans les municipales que pour élire les candidats au Conseil général. C'est ainsi que Roland Chamiot entre en lisse, il est bien le seul candidat possible pour battre la gauche dans Bourges 3, alors que Frank Thomas Richard abandonne sa place comme maire adjoint pour reprendre son siège " bêtement perdu " au Conseil général. Enfin pour Bourges 5, c'est le docteur Verdier qui se relance dans l'aventure et dans un canton " affecté à gauche ".
      A gauche, ce n'est pas l'union, et chaque parti a son candidat, Guérineau, Berthot, Manigot…. Et beaucoup d'autres.
      A l'automne 2000, un article du Figaro Magazine dresse la situation de Bourges, et si l'article est très favorable au maire Serge Lepeltier, l'analyse du journaliste Bruno Bécart directeur de la Nouvelle République laisse pantois, il évoque simplement un score de 50 / 50 entre Lepeltier et Sandrier, ce qui n'est pas bon pour le moral de la droite locale alors que la gauche sent la victoire à portée de voix !
       
      Derniers dossiers du siècle et du millénaire
      Bourges en cette fin de siècle embellit, c'est le point fort de la municipalité sortante. Les travaux de la Gare se terminent et sont inaugurés le 19 février 2001, des ronds points, des fontaines et le retour du Luchrone, la qualité est à nouveau présente.
      Le musée de l'Homme est terminé, mais trop d'inaugurations à la veille des élections n'est pas toujours bien perçue, alors, L'équipe de Serge Lepeltier attendra le mois de Mai.
      Chacun attend les élections …. ou le Printemps de Bourges. Depuis 3 ans, l'équipe de Daniel Colling a redonné " un coup de jeune " à son Printemps avec des musiques connues et appréciées par les seuls moins de 18 ans, voire plus jeunes.
      La Maison de La Culture poursuit sa saison, avec une année consacrée en partie à la danse contemporaine.
       
      Fin de campagne et élections des 11 et 18 mars 2001
       
      La campagne est classique avec les distributions de tracts sur les marchés, la présence dans la ville des futurs élus, des futurs battus et des militants, sans oublier la sortie des super marchés ou des usines. Pour la première fois, des sondages locaux sont publiés. La Nouvelle République publie le premier sondage qui donne Serge Lepeltier très largement vainqueur, alors qu'une semaine après , le Berry Républicain publie les résultats du sondage CSA : c'est l'inverse du premier, la gauche l'emporte.
       
      Les thèmes portent sur l'économique, la sécurité et l'environnement pour la droite, sur la future baisse des impôts et la concertation pour la gauche. C'est à partir des premiers jours de janvier 2001 que les équipes des deux côtés se mettent en ordre de marche serré. Jean Claude Sandrier annonce que la hausse des impôts des ordures ménagères est inacceptable : "Il est anormal et injuste que la municipalité ait procédé à une augmentation de 102% en 1999. Celle-ci a plus particulièrement touché les 4000 foyers berruyers non-imposables et qui n'ont pas bénéficiés de la petite baisse d'impôts offerte en contrepartie".
      Les journaux locaux affirment qu'après les 102% d'augmentation, il faut s'attendre, si la droite repasse, à une nouvelle augmentation de 15%, alors qu'inversement, lorsqu'elle sera élue, la gauche les diminuera. Serge Lepeltier réplique rageusement, en rappelant à propos des ordures ménagères que l'usine de traitement "des Quatre Vents" a été faite par la gauche et réceptionnée quelques jours avant les élections de juin 1995, " alors qu'il y avait des mauvaises odeurs autour de l'usine" et "il a fallut installer un système de désodorisation qui a coûté 11 millions de francs au contribuable berruyer".
      Le maire de Bourges est furieux des accusations de son adversaire, utilisant des termes rares dans sa bouche, : " M. Sandrier cherche à tromper les électeurs, il fait tout pour fuir ses responsabilités". Au cours d'une conférence de presse, il annonce de manière solennelle qu'il n'y aura pas de hausse des ordures ménagères en 2001.
      La campagne est rude mais correcte. La gauche se focalise sur l'action déterminante de ses députés et du gouvernement. Jospin ayant fait une apparition le 5 mars, alors qu'une multitude de ministres viennent encourager Jean Claude Sandrier. A droite, Serge Lepeltier veut conserver à la campagne un caractère local, les thèmes sont très concrets et " il a refusé l'appui de Bernadette Chirac".
      Le Front National ne faisant aucune liste, la droite républicaine, pour certains observateurs "doit passer au premier tour…" et Serge Lepeltier obtient l'appui d'Ecologie Bleue de Patrick Hernu. La gauche plurielle compte sur la possible "vague rose", les chiffres du gouvernement Jospin étant très positifs, en particulier le recul du chômage.
      Ce chômage à Bourges est en forte diminution, quelle est la part du local de l'équipe de Serge Lepeltier et celle du national du gouvernement Jospin… voir de la conjoncture mondiale ?
      Le soir du 11 mars 2001, la tension est extrême, les chiffres tombent bureau par bureau, certains ont basculés, d'autres non. La liste de gauche est en avance, comme pour le dernier sondage, mais d'autres résultats arrivent et à 20 H 45, la droite républicaine conserve la mairie de Bourges, avec 52% des suffrages, contre 48% à la gauche. C'est le soulagement à droite, " on va enfin pouvoir poursuivre ce que nous avons commencé ", alors que la gauche est sonnée. Encore 6 ans à attendre, c'est beaucoup, Jean Claude Sandrier sait qu'il ne sera sans doute plus jamais maire de Bourges, la prochaine bataille sera entre une droite et les socialistes. Une ère est passée.
       
       
      Le résultat des cantonales est sans surprise, au second tour, Roland Chamiot entre au Conseil général, mais Frank Thomas Richard est battu tout alors que Michel Verdier l'emporte face à Jacqueline Jacquet qui est battue de cent cinquante voix.
      Au Conseil général, Serge Vinçon conserve la présidence.
      Le XXI siècle commence à Bourges, avec Serge Lepeltier comme maire, son action fera l'objet d'autres ouvrages.
       

      ANNEES 2001 à 2008
       
      Routes, rails et avions à Bourges, le défi du XXI e siècle :
       
      Bourges est située au centre de la France, elle devrait bénéficier d'un réseau parmi les plus importants du pays, et ce n'est pas le cas. Pour l'autoroute pourtant, si l'autoroute Paris - Bourges- Clermont est un axe Nord-Sud important, il faut dire que l'autre axe, Ouest - Est avance de manière laborieuse. Fin décembre 2007, l'ouverture d'un tronçon entre Saint Aignant et Tours permet enfin d'avoir une liaison forte entre Bourges, Tours, Angers et Nantes. Enfin, la route nationale oh combien difficile et meurtrière entre Bourges et Tours vient d'être transformée en une autoroute attendue depuis longtemps.
      Il reste aujourd'hui à réaliser une autoroute ou une 4 voix vers l'Est, c'est à dire vers Auxerre. Les plus optimistes ne voient pas arriver ce lien indispensable pour commercer avec l'Est et l'Allemagne avant une vingtaine d'années.
      Pour le rail, c'est entre la douche froide et le fol espoir.
      Il ne s'écoule pas de semaine à Bourges et dans le Cher sans que des usagers du train manifestent ou se plaignent des retards ou des annulation de trains vers Paris ou Lyon, et ceci d'une manière indépendante des grèves de novembre 2007. La fiabilité du train en matière d'horaire est devenu un sujet de scandale pour de nombreux utilisateurs. La SNCF réplique en expliquant que des travaux ont été réalisés et donc cela modifie les horaires, mais cela ne rassure pas les personnes qui utilisent de plus en plus leur automobile malgré la hausse du prix des carburants.
      A côté de ces manifestations d'exaspération, plusieurs annonces ont été faites sur la possibilité d'avoir enfin, le TGV, qui irait de Clermont à Paris en passant par Bourges. Il y a eu au cours de l'année 2007, une campagne assez solitaire de Philippe Bensac, créant une association pour le TGV à Bourges. Après quelques railleries venues de gauche comme de droite, les conclusions du Grenelle de l'Environnement dont une séance s'est passée à Bourges en octobre 2007, il devenait possible "d'y croire".
      Une rencontre entre le maire de Bourges, Serge Lepeltier et Anne Marie Idrac, PDG de la SNCF se solda par l'annonce que ce projet était à l'étude, et les parlementaires du Cher montèrent eux aussi au créneau avec le ministre Brice Hortefeux, ami du président Sarkozy.
      Ainsi, le TGV serait sur les rails... Sauf que certains craignent les effets d'annonce, surtout à quelques mois des municipales, alors que d'autres sont persuadés que le train à grande vitesse, c'est l'avenir et que la ligne Paris - Lyon sera saturée dans quelques années. Alors, un TGV dans une quinzaine d'années, c'est possible. Il faudrait que les politiques du département se battent davantage que leurs anciens pour le train de 1847.
       
       
      Enfin, pour le transport aérien, il reste encore quelques personnes pour y songer, mais toutes les études effectuées depuis 30 ans ont échoué. Ce fut le "Hub" de Clermont Ferrand, avec un avion qui vous emmenait à Clermont, et là, le voyageur pouvait aller dans un grand nombre de capitales européennes, ce qui était le but de l'opération. Tout aurait pu aller pour le mieux sauf que le voyage Bourges- Clermont était en réalité en voiture et pas en avion ... et progressivement le "Hub" de Clermont a eu des difficultés, et les liaisons ont été diminuées.
      Pendant le même temps, un "Hub" beaucoup plus puissant fut installé à Lyon, à l'aéroport de Satolas, qui prit le nom de Saint Exupéry. A partir de ce "Hub", il était possible d'aller dans toute l'Europe et même au-delà. Là encore, ce fut pour bourges un échec, puisque la ligne Bourges - Lyon n'était pas rentable et que l'étude sur une possible escale du Tours - Lyon en avion s'était avérée impossible, à la fois sur le plan technique et surtout financier.
      L'avion à Bourges tient du fantasme.
      Mais là encore quelques esprits aventureux ont faits quelques propositions sur un autre axe, celui de Déols. L'objectif étant d'utiliser la capacité de cet aéroport de grande dimension qui sert à la fois à l'entraînement des pilotes d'Airbus et qui est utilisé pour le fret aérien. Il y a là, une possibilité qui n'est pas un leurre. Encore faudrait-il que la liaison routière Bourges - Châteauroux (donc Déol) soit largement améliorée, ce qui ne semble pas préoccupé aucun de nos parlementaires et autres décideurs politiques.
       
      à suivre
       
      Les municipales de Bourges de mars 2008
       
      Les élections municipales de Bourges commencent réellement à la rentrée des vacances de 2007. En fait, la date devait être en 2007, à l'été ou à l'automne. Mais comme il y eut les élections présidentielles et les élections législatives, les dirigeants de tout bord décidèrent que la date serait en mars 2008. Ce qui fait que les 6 ans d'un "mairat" se sont transformés en un septennat.
      La campagne électorale est très molle dans un premier temps, assez vite les têtes de liste se dévoilent, Irène Félix à gauche pour le PS, et Serge Lepeltier à droite alors que Alain Tanton qui aurait pu faire une liste plus centriste, finalement se range avec l'ancien ministre de l'Ecologie.
       
      La première surprise qui n'en est pas une pour certains, c'est que pour la première fois, le Parti communiste cède la tête de liste à un membre du PS. C'est une vraie révolution, du jamais vu. Cela ne se fait pas sans douleur interne, mais les chiffres des dernières élections et les scores calamiteux du parti communistes sont tels, que même si la personnalité de Jean Claude Sandrier lui permet de l'emporter largement dans sa circonscription de Bourges - Vierzon, aux législatives de juin 2007, son parti avec Jean Michel Guérineau et M Bedin n'est plus à la hauteur. M Sandrier jette l'éponge et s'en va sur Vierzon, et Irène Félix impose un accord avec le PC.
      Elle ne s'arrête pas et si l'arrivée de Jean Pierre Saulnier est évidente, elle récupère son "meilleur ennemi intérieur", Yann Galut et la liste se fait avec quelques verts insignifiants.
       
      Tout se déroule comme prévu, les blogs s'ouvrent, sans être très géniaux et la campagne d'affichage de la liste de droite et de celle de gauche se fait sans originalité.
      A droite, Serge Lepeltier suivant les principes d'ouverture de Nicolas Sarkozy récupère un socialiste du PS pur jus, Eric Maginiau, alors la liste se construit avec un bon renouvellement, et quelques personnalités comme Philippe Bensac et Bernadette Guille.
      Deux surprises apparaissent alors, la première, c'est l'absence de Roland Chamiot à droite, celui qui fut un maire par intérim, mais un maire tout de même jette l'éponge avec une amertume certaine. Et à gauche la surprise est totale, "on n'y croyait pas", Irène Félix attire à elle Lutte Ouvrière et sa leader Colette Cordat qui ne vote jamais aucune délibération en Conseil municipal depuis 6 ans. Elle ne veut pas du Printemps de Bourges, ne plus rien donner aux écoles privées, supprimer les subventions au Basket des filles de Bourges.... La pire gauche, la plus extrême.
       
      C'est dans les premiers jours de janvier 2008, après une semaine de voeux que la campagne électorale se développe, avec une seule certitude,: il y a 2 listes et donc, il n'y aura qu'un seul tour de scrutin.
       
      L'Urbanisme, une opportunité
       
      Au début du XXI e siècle, la ville perd des habitants, il y a deux raisons à ce phénomène, le premier, c'est le manque de terrains à construire, et cela va nécessiter la modification du POS, devenant le PLU. (Plan d'Occupation des Sols / Plan Local d'Urbanisme), aussi de nombreuses familles ayant quelques moyen vont faire construire de petites maisons en dehors de Bourges, à Trouy ou plus loin encore. La seconde raison, c'est la vétusté des logements HLM de la ville. La politique des bas loyers, ajoutée au non-recouvrement de nombreux loyer va mettre l'Office de HLM de la ville en faillite.
      Parfois même, certains logements réhabilités comme les barres de la rue Alfred de Musset ne trouveront pas de preneurs, car les logements n'étaient plus adaptés et le quartier souffrait d'une réputation parfois, à tord quelquefois, douteuse.
       
      C'est alors que se propulse en 2004, ce qui va s'appeler le plan Borloo, du nom du ministre de la Ville, ami du maire Serge Lepeltier. Par ce plan, l'Etat mettait de l'argent, à condition qu'il y ait un véritable plan d'une durée de 5 ans, et réhabilitant des quartiers tout entiers.
       
      Il fallait détruire des logements, et en reconstruire ensuite, en nombre moindre, mais rapidement. Ainsi ce qui va s'appeler le Renouvellement Urbain sera doté de 304 millions d'Euros, et l'Etat par l'intermédiaire de l'ANRU, Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine va participer à hauteur de 111 millions d'Euros.
      La répartition est alors la suivante :
Logement : 200 millions d'euros
· Activités - équipements : 31 millions d'euros
· Aménagement - espaces publics : 67 millions d'euros
· Ingénierie : 6 millions d'euros
       
Au départ, il y eut beaucoup de scepticisme de la part des Berruyers, prudents aux effets d'annonce, et l'opposition municipale fit un tir de barrage devant les propositions, ne croyant pas que la "droite" puisse faire une politique sociale du logement.
Les débuts furent laborieux, car il fallait commencer par démolir, des tours, des barres et des immeubles devenus insalubres mais qui étaient occupés parfois par une ou deux familles, les 120 autres ayant déserté ce HLM.
 
Le Plan de Renouvellement Urbain prévoit :
- Démolition : 2214 logements sociaux répartis ainsi :
· 2027 dans les quartiers nord
· 82 à l'Aéroport
· 105 à la Charmille
- Construction : 1855 logements sociaux :
· 1537 logements sociaux (dont 40% dans les quartiers nord)
· 200 Foncière logement (dont 80% dans les quartiers nord)
· 118 accessions (quartiers nord)
- Réhabilitation et réinitialisation : 3318 logements sociaux
 
à suivre
Les élections de 2007 et 2008
 
Vers la fin du mandat, alors que chacun attendait des élections municipales pour le mois de mars 2007, c'est à dire 6 ans après les élections municipales précédentes, et c'est la surprise, ces élections sont repoussées, et tous les partis, tous les maires sont d'accord, comme il y aura des élections présidentielles et des élections législatives au printemps 2007, il n'est pas possible d'y ajouter des élections municipales doublées pour moitié par des élections cantonales.
Et c'est ainsi que l'on s'oriente vers des élections municipales pour mars, mais en 2008 ! Les conseilles municipaux en place ont gagné 1 an.
 
Les élections présidentielles se déroulent essentiellement dans les grands médias et à la télé, à Bourges, c'est le calme plat. La campagne est relativement inexistante.
Les résultats sont intéressants,
    Les résultats pour Bourges sont les suivants :
    inscrits 45 617 - votants 34 188 donc 74,9% de participations, ce qui est très bas par rapport au reste de la France, et le vote électronique et la "grosse pagaie" dans plusieurs bureaux en ont été sans doute la cause. suffrages exprimés 35 528
    Sarkozy = 10 267 soit 30,6%, Royal = 9 027 soit 26,9%, Bayrou = 6663 soit 19,9%. Le Front national avec J M Le Pen fait 7,8% et le Parti Communiste avec M G Buffet fait 3,7%.
     
    Au second tour, au plan national, après un traditionnel débat entre ROYAL et SARKOZY, alors que BAYROU ne donnait aucune consigne de vote, c'est Nicolas SARKOZY qui l'emporte assez largement avec 53% de votes contre 47% à Ségolène ROYAL.
     

 

A Bourges, sur la commune, les résultats sont très serrés. La droite reste majoritaire mais de très peu ( 50,05% pour M Sarkozy contre 49,95 pour Ségolène Royal) . le delta est de 35 voix. Il aura fallut attendre les résultats des 2 derniers bureaux (17 et 28) pour que la droite gagne de quelques voies.
 
Cela signifie que pour les municipales à venir, rien n'est joué, la ville de Bourges reste à 50 / 50, ces résultats remontent les ambitions de la gauche, même si certaines frictions existent entre PS et PC.
Les élections législatives en juin 2007 sont sans surprise Bourges est toujours coupée en 3 avec trois députés.
 
Yves FROMION (UMP) = 55,90 % ELU -
Irène FELIX = 44,1% BATTUE

Jean Claude SANDRIER (PC) = 57,27% - ELU
Frank THOMAS RICHARD = 42,63 % BATTU.

Louis COSYNS (UMP) = 50,43% ELU -
Yann GALUT = 49,57% BATTU
 
La surprise provient de l'excellent score de Jean Claude Sandrier, bien implanté à Bourges-Nord et à Vierzon.
Après ces élections, place aux municipales qui sont prévues non pas en septembre 2007 comme certains le pensaient, et qui vont se dérouler en mars 2008.
 
A Bourges, deux écoles sur ces élections importantes pour la ville, ceux qui ne voient pas qui peut battre Serge Lepeltier, bien implanté, un bon bilan avec des réalisations reconnues ( patinoire, école de musique, liaisons douces, renouvellement urbain, ... etc) et des projets pleins les cartons. Et puis, un maire de Bourges se présentant pour un troisième mandat a toujours été élu à Bourges, comme Laudier, Boisdé et Rimbault.
Il reste toutefois certains observateurs qui pensent que le 50 / 50 des différentes élections du printemps 2007 entre gauche et droite ne font pas des municipales des élections gagnées d'avance. D'autant plus que le PS, pour la première fois à Bourges depuis des lustres va prendre la tête de l'union de la gauche pour les municipales, avec à sa t^te, Irène Félix. Jean Claude Sandrier se désiste et s'en va lentement vers Vierzon. C'est une époque qui se termine, le PC n'est plus la grande force de gauche de Bourges.
 
La campagne électorale pour les municipales de 2008 commence très mollement, mais Serge Lepeltier consulte, voit beaucoup de monde et affine son programme. Il est concentré car il n'a pas la sécurité.
En face Irène Félix mène sa barque et elle fait sa liste, alors que côté programme, c'est assez léger, sans initiative particulière. Mais elle réussit à former une liste de gauche avec les verts, le PC le mouvement des citoyens, et surtout elle fait entrer dans sa liste Colette Cordat, la leader de Lutte Ouvrière. Le coup porte, il est rude car c'est bien la gauche unie qui se présente au suffrage des électeurs. Il y a du flottement à droite, et de l'inquiétude, car la liste "gauche unie" est très porteuse, avec une femme à sa tête qui semble renouveler le personnel politique local. On sent alors une véritable synergie avec la présentation de la liste au début de l'année 2008.
 
Serge Lepeltier fait beaucoup de proximité, ce sont les "barnums" dans tous les quartiers de la ville, ce sont les réunions publiques qui attirent pour ce type de réunion beaucoup de monde, elles se déroulent dans les salles de quartier.
 
 
à suivre
Les résultats des élections municipales tombent très vite, avec les machines électroniques et dès 19 heures, chacun "sait" que la liste de droite a gagné.
Sur 45 532 inscrits, il y a 25 602 votants, soit 56,2% de votants.
 
La liste Bourges notre force de Serge Lepeltier obtient 12 351 voix soit 50,7% des suffrages et 37 élus.
La liste La Gauche unie d'Irène Félix obtient 10 638 suffrages soit 43,7% et donc 11 élus.
La liste de A Gauche Bourges de Jean Luc Julien a 1379 voix soit 5,7% avec 1 élu.
 

 

 

Le conseil municipal se réunit le samedi 15 mars 2008, Serge Lepeltier est élu Maire de Bourges pour un troisième mandat.
 
           
           
           
           
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Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
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L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
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