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- Les faits :
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- Après le débarquement du
6 juin 1944, les combats se poursuivent et la Résistance
entre de plus en plus en action face aux Allemands qui commencent
à quitter certaines zones. Avec le nouveau débarquement
de Provence, "le départ des troupes allemandes se
précipitent, toutes les forces ennemies stationnées
dans le Sud-Ouest et le Centre comprennent qu'elles risquent
d'être emprisonnées dans la tenaille entre les armées
débarquées en Normandie et celle de Provence".
-
- A Bourges, c'est un convoi de 40 camions
comprenant des femmes allemandes, leurs valises et des objets
de toute sorte traversent la ville en se dirigeant vers l'est.
- Trois des hommes de la compagnie Chamiot
(lieutenant), c'est à dire Auger, Oliveras et Fulon font,
comme ils l'avaient fait au 14 juillet flotter un drapeau tricolore
sur le monument aux morts, ils déposent une gerbe avant
que la Feldgendarmerie n'arrive et jette tout cela dans l'Yèvre
toute proche.
-
- C'est dans cette ambiance de fin de conflit,
mais qui reste tragique que se noue un drame dont l'Histoire
n'a pas encore élucidé l'ensemble des faits.
- Ce qu'écrit Alain Rafesthain dans
"1944 ... Et le Cher fut libéré" ( p248)
:
-
- " Julien Girault ("Maxime"),
commandant départemental des FTP, part visiter ses groupes.
A l'exception des assassins, personne ne le reverra vivant et
ce n'est que 11 jours plus tard, le 26 août vers 11 heures
30, qu'un jeune berger de 17 ans découvrira son cadavre
derrière une haie vive, sur la commune de Saint-Germain-du-Puy,
au long de la route de Sancerre, à un kilomètre
environ de la route de La Charité".
-
- Le spécialiste de cette période
poursuit son récit :
-
- " La mort remonte à plusieurs
jours puisque le corps se trouve dans un état de décomposition
avancée ... Le crâne a été défoncé,
sur le côté droit, à l'aide d'un instrument
contondant ; le poignet gauche est enfermé dans une massenotte
de marque "La Policière". L'avant bras droit
semble avoir été déchiqueté par un
animal..."
-
- Ces détails figurent dans le rapport
de gendarmerie de l'époque.
-
- L'assassinat ne fait aucun doute, mais
le mystère demeure total plus de 60 ans après les
faits. Julien Girault, qui a donné son nom à une
rue de Bourges n'avait que 25 ans.
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- Biographie de Julien Girault
:
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- Julien Girault est né le 9 avril
1919 à Crézancy-en-Sancerre, et sa famille est
qualifiée de "libres-penseurs" et il va à
l'école à Sancerre.
- Il fait de bonnes études, puisqu'il
prépare le concours à l'Ecole Normale, et il le
réussit, entrant en 1937, à cette école
à Rouen.
- Il en sort trois ans plus tard, et commence
sa carrière professionnelle le 1 er octobre 1040, à
Malaunay, c'est dans la Seine qui s'appelait alors "inférieure".
- Il se marie à cette époque
avec Alice Agoyer, qui était du Berry et elle était
âgée de 20 ans.
-
- Très jeune, dès l'école
de Sancerre, il avait adhéré aux Jeunesses communistes.
- Lorsque la guerre éclate, Julien
Girault, pacifiste, n'est pas mobilisé, il obtient un
certificat médical du docteur Menguy de Sancerre, et ...
il est réformé.
-
- Comme beaucoup de communistes de cette
période, il commence par le refus de la Guerre, et dès
le mois de septembre 1939, il est de ceux qui placardent avec
des tracts des panneaux avec les slogans du type " A bas
la guerre capitaliste", ou "cette guerre ne nous concerne
pas".
- Il s'agit de l'attitude alors courante
des jeunes communistes, comme ce fut le cas de Guy Môquet.
- Il va évoluer très vite,
et dès l'année 1940, avec l'arrivée des
Allemands, il distribue des tracts anti-nazis, à Rouen
alors qu'il termine ses études à l'Ecole Normale.
-
- C'est le 1 er octobre 1941 que Julien
Girault est muté dans son Cher natal et il se retrouve
à Jouet-sur-l'Aubois.
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- C'est alors qu'il prend contact avec le
premier Résistant communiste, Marcel Cherrier, qui sera
l'organisateur de la Résistance dans le Cher. Il verra
aussi le jeune Roland Champenier.
- En 1941, Girault adhère au Front
National, le nom d'un mouvement d'obédience communiste.
-
- Il commence alors "sa" Résistance,
avec son épouse Alice, prenant beaucoup de risques, il
rédige des tracts anti-nazis, les livre à bicyclette,
les lance ou les dépose, un travail particulièrement
dangereux.
-
- Pour ce jeune homme, il faut, avec de
très faibles moyens "faire prendre conscience
qu'il existe une autre attitude possible que celle de la soumission
à l'occupant".
-
- A la rentré de 1942, le 1 er octobre,
Julien Girault est nommé à Ignol. Il se retrouve
dans un réseau formé essentiellement d'instituteurs,
avec Fernand Sochet, comme responsable de l'organisation du Front
National chargé du service de renseignements des FTP.
-
- Il diffuse la presse clandestine, avec
quelques autres résistants comme Raymonde Sochet, Bernard
Dutout et Maurice Pinson.
- Il faut noter qu'à Ignol se trouve
aussi le sénateur radical Marcel Plaisant qui présidera
plus tard, le CDL, Comité Départemental de Libération.
Et il semble que ces deux hommes, résistants n'aient pas
eu de contacts particuliers, sinon des relations normales entre
un élu et un instituteur habitant le même village.
-
- Juilen Girault commence en 1942 et 43
quelques opérations de sabotage sur le ligne de chemin
de fer Bourges - Saincaize.
- Puis son action concerne aussi la fourniture
de faux papiers qu'il se procure dans les mairies du Cher.(juillet
1943).
- Il obtient un certificat de complaisance
au début de 1944, et obtient de l'Inspection Académique
un congé qui lui permet d'entrer totalement dans la Résistance
sous le nom de "Maxime".
-
- Il va alors faire du recrutement, et c'est
très efficace, même si les chiffres varient de quelques
centaines , à 2000 pour les plus optimistes.
- Il devra, pour "payer" ses combattants
utiliser toutes les formes d'actions , et les origines de ces
fonds, sont divers, de la prise de guerre à la collecte
en passant par le système D et même le hold up dans
les caisses publiques des bureaux de postes (Torteron, Montigny
... ).
-
- "Maxime" devient un véritable
chef, il est minutieux et efficace, et possède de vrais
talents d'organisateur.
- Il se déplace beaucoup dans tout
le département à l'aide de sa motocyclette.
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- Dans son action dans la Résistance,
Julien Girault va créer en juin 1944, un journal "En
Avant", journal clandestin qui sera diffusé dans
tout le département à partir d'Ignol.
- C'est donc un résistant de la
première heure, et d'une grande efficacité qui
meurt vers le 15 août 1944, assassiné.
-
-
- Ce qu'écrit le
Commandant Colomb sur "Maxime " :
-
- Ce document a a été écrit
par Colomb, commandant des FFI du Cher (document écrit
en 1946) :
-
- "Un de mes premiers soucis, dès
que me fut confié la tâche de constituer les FFI
dans le Cher-Nord, avait été d'entrer en contact
avec les dirigeants FTP.
- Au début de mai, (1944) par l'intermédiaire
de "Daniel", je pus ainsi rencontrer un des principaux
"responsables militaires" de ce mouvement dans le Cher,
qui se faisait nommer "Maxime". Par la suite je
devais continuer à le rencontrer environ une fois par
semaine jusqu'à la fin de juillet.
- Malgré la multiplicité de
ces contacts, le problème de l'intégration des
FTP du Cher-Nord dans les FFI ne fut malheureusement pas résolu....
- J'avais proposé à "Maxime"
de réserver à des représentants FTP deux
places dans l'état major départemental et deux
postes de chef de secteur sur les cinq que j'envisageais de créer
dans le département.
- Mon intention avait été
de confier ainsi aux FTP, le commandement des secteurs de Bourges
et de Vierzon, où je n'avais pas encore pris contact avec
"Robin" ni avec "Stag".
- "
-
- Et le texte poursuit ainsi :
-
- " Tout d'abord "Maxime"
ne fut probablement pas entièrement convaincu, au début,
de la validité de mes pouvoirs.de commandant départemental...
- Une fraction importante des FTP montraient
pour le moins de la répugnance à s'intégrer
dans les FFI et désirait vivement conserver une forme
particulière à leur organisation".
- Ce qui est écrit par Marcel
Cherrier
-
- dans le livre écrit avec Michel
Pigenet :
-
- "Maxime" est, depuis le 19 juin,
en contact régulier avec le commandant "Colomb".
Au cours des rencontres, le ton monte souvent. "Colomb"
fort de ses appuis londoniens, exige que tous les groupes soient
sous son autorité absolue. Diverses manoeuvres tendant
à isoler "Maxime" du reste des FTP sont déjouées
par celui-ci.
- Le 12 août 1944, de retour d'une
réunion particulièrement orageuse, "Maxime",
après avoir dénoncé les nombreuses promesses
jamais tenus, écrit " : cet état de choses
est profondément dégoûtant". Toutefois, les relations ne sont pas totalement
rompues puisque le FTP Jean Baptiste Magnon est nommé
délégué auprès de l'Etat Major des
FFI.
- Cependant, ça et là, des
rumeurs circulent tendant à écarter les FTP des
FFI."
-
-
Le
livre de Gilbert MOREUX apporte des éléments nouveaux
sur la mort de Julien Girault, dit "Maxime" à
Saint Germain du Puy :
-
- Dans cet ouvrage intitulé
"Le secret d'Alice", l'auteur remet en cause l'histoire
dite officielle qui affirme que Julien Girault, alors chef
des FTP du Cher a été assassiné à
la mi-août 1944 (son corps a été retrouvé
le 26 août) par les Allemands.
- Or, une enquête
approfondie montre dans cet ouvrage, en résumé,
que "Maxime", qui était un communiste, était
devenu gênant pour beaucoup de monde, à l'intérieure
même de la Résistance. C'était le moment,
en cette mi-août 1944, de l'unification sur le terrain
des différents mouvements de résistance du Cher,
en particulier des FFI de Colomb et Magnon et des FTP de Maxime.
-
- Sur un plan plus général
et plus global; c'est à ce moment que de Gaulle veut unifier
et avoir sous sa coupe tous les mouvements de Résistance,
y compris ceux des FTP, souvent sous obédience communiste,
à l'opposée ou presque, Staline et les "politiques"
communistes ne veulent pas que les Résistants communistes
aillent trop vite, afin de ne pas donner le champ libre à
De Gaule, par rapport aux Russes qui arrivent de l'Est et sont
en Allemagne.
- Localement, ce n'est pas
l'entente cordiale entre les différents groupes de Résistants,
le litige porte essentiellement sur les armes qui sont envoyées
par Londres. Ces armes arrivent de manière importante
chez les groupes FFI du Cher, alors que les FTP n'en reçoivent
très peu.
- Que s'est-il passé
pour le commandant "Maxime" ?
- Selon Gilbert Moreux,
c'est un assassinat par des personnes des FFI pour lesquels,
ce chef local était le seul qui ne voulait pas de réunion
des groupes FTP qu'il commandait avec les FFI. Il y avait eu pourtant un accord
entre les principaux chefs des FFI (dont Colomb) et ... les chefs
politiques du parti communiste dont l'auteur ne donne pas les
noms faute de preuves, passant au-dessus des chefs militaires
comme Maxime.
- C'est ainsi que Maxime
était devenu gênant pour beaucoup et à cette
époque, très dure, il n'y avait pas beaucoup de
place pour les sentiments. Maxime va être assassiné
à la suite d'une réunion des principaux chefs locaux
à Saint Germain du Puy, dans la soirée du 15 août
1944.
-
- Maxime aurait donc,
selon cette thèse, été assassiné
par un accord entre le parti communiste, "les staliniens"
dit l'auteur et les Résistants de la France libre de De
Gaulle.
- Les Allemands et la
milice n'y seraient pour rien.
-
- Le livre de Gilbert
Moreux est passionnant, et permet de mieux comprendre cette période
tragique.
-
- La vérité
est aujourd'hui à deux pas, mais il manque une révélation
d'un des auteurs de cette période. Si Pierre Jacquet va
donner 30 ans plus tard plusieurs éléments, dont
celui de dire "que Maxime n'a pas été
tué par les Allemands ou la Milice", mais
sans donner le nom de l'assassin ni les commanditaires.
-
- texte: Merci pour la citation
de
- "Le secret d\'Alice"
dont nous avons assuré l'édition. vous pouvez rejoindre
ce livre sur http://www.aaz-editions.eu/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=8&Itemid=63.
- nom: Jean-Baptiste Luron
-
- Bien entendu, ce courrier
et le livre n'ont pas laissé insensibles les Résistants
qui oeuvrent aujourd'hui dans le Comité Départemental
de le Résistance.
- Et nous publions ces lignes
de M. Maurice Renaudat ( 27 octobre 2009) :
-
- M. Maurice
Renaudat évoque cette mort du commandant "Maxime"
( 27 octobre 2009) :
-
- "Revenons à
la mort du Commandant Maxime dont Moreux affirme sans la moindre
preuve qu'il fut victime d'une complicité entre résistants
gaullistes et militants communistes "staliniens" s'entendant
par-dessus la tête de Maxime qui refusait de mettre les
FTPF sous les ordres du Commandant Colomb. Qui était responsable
communiste à l'époque ? Marcel Cherrier. Or
Marcel Cherrier m'a dit lors du 20 ième anniversaire de
la Libération de Bourges (en 1964) qu'il venait de serrer
la main de Colomb pour la première fois, ce dernier l'ayant
toujours ignoré !
-
- Que Maxime ait gêné,
c'est possible. Et d'abord les collabos ! Il y en avait qui s'étaient
infiltrés dans la Résistance pour voler au secours
de la victoire et surtout se donner bonne conscience. Il y avait
aussi, c'était souvent les mêmes, des anti-communistes
qui avaient une peur bleue que le PC prenne le pouvoir.
- Pourquoi l'a-t-on tué
? Et qui ?
-
- Je n'ai jamais entendu
Pierre Jacquet affirmer que Maxime "n'avait pas été
tué par les Allemands ou la Milice", ni dire qu'il
connaissait le nom de son assassin. Il m'a souvent raconté
qu'il avait accompagné Maxime ce 15 août 1944 à
une réunion de l'Etat Major FFI du Cher-Nord réuni
clandestinement dans un bois sur la route des Aix d'Angillon.
Ils sont revenus ensemble, à bicyclette, jusqu'à
la route de La Charité où ils se sont séparés.
-
- Après la Libération,
les FTPF ont appris qu'un sous-lieutenant FFI vierzonnais du
nom de Girardot se vantait d'avoir liquidé le chef des
communistes. Arrêté par les FTP, il aurait reconnu
être l'auteur de la mort de Maxime. Comment ces aveux on,t-ils
été obtenus ? Sont-ils réels ? Je l'ignore.
Girardot, considéré par ses amis comme un résistant
valeureux, fut exécuté par les FTP qui jetèrent
son corps, avec celui de collabos, dans les puits du Patouillet
, près de Saint-Florent-sur-Cher.
- Après la découverte
des corps en 1949, trois FTP furent inculpés du meurtre
de Girardot. Le tribunal militaire de Lyon leur accorda un non-lieu
le 10 juin 1954.
-
- Dans le but de mettre
un terme à ces poursuites, les anciens résistants
: Rossignol (Vengeance), Caron (Président d'honneur des
Anciens du Maquis), Deschamps (Anciens du Maquis) Belleray (FTPF),
Marcel Cherrier (ex président du Comité" départemental
de Libération) avaient signé le 12 mai 1954 un
texte rendant hommage à la mémoire du Commandant
Maxime et à celle du lieutenant Girardot et demandant
de mettre fin à l'action en cours contre les trois FTP
inquiétés dans cette affaire, étant donné
qu'ils avaient agi sur ordre et persuadés de le faire
dans l'intérêt de la Résistance.
-
- Voilà ce qu'on
connaît sur la mort du Commandant Maxime, le reste n'étant
que spéculations ne reposant sur rien."
-
- signé : Maurice
Renaudat.
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- A SUIVRE
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