vie militaire - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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LA VIE MILITAIRE A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges est une cité à caractère militaire depuis près de 150 ans. Voici les lieux et grandes dates de cette aventure.

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Version 2010

 

C'est à partir du début du XIX ème siècle que Bourges par sa situation géographique centrale en France intéresse les responsables des armées et les hommes politiques d'en faire un grand centre stratégique.

On dit que Napoléon 1 er avait songé à faire de Bourges un réduit pour l'armement.

Pour l'industrie militaire et la fabrication par exemple de canons, Bourges possède un sous sol riche avec des minerais de fer et en surface du bois de ses forêts.

En plus Bourges manque d'industrie, c'est une ville prestigieuse de patrimoine avec cathédrale et palais mais l'industrie n'a jamais suivi.

1837 : année décisive

C'est en 1837 que va s'implanter à Bourges un premier régiment d'artillerie. C'est l'action conjuguée du chef de cabinet du ministre de la Guerre, le colonel Marnier qui était natif de Bourges et du maire de l'époque, Mayet Génétry que cette première trace de la vie militaire s'effectue.

Il faut attendre environ 8 ans, en 1845 pour qu'un Etat major de division s'installe dans la capitale du Berry avec un dépôt militaire.

En 1856, l'armée prend possession de l'ancien couvent des Annonciades, en centre ville, près de la caserne actuelle Condé, et cette fois c'est toujours dans l'artillerie l'arrivée d'une école pour les artilleurs.

Les manoeuvres se font alors sur Séraucourt et dans le bas de cette place vers l'Auron. Il y avait des manoeuvres, mais aussi des parades militaires, de champ de foire et même des défilés pour le 14 juillet ou la prestation du cirque Barnum en 1902.

Comme on est alors en pleine ville, pour des artilleurs, c'est un peu risqué, alors l'armée achète en 1853 un champ de tir situé en dehors de la ville. Il a d'abord 2 kilomètres, à proximité du chemin communal de Crosses, le terrain ayant été acheté par la ville de Bourges en 1850 (selon C Belser). C'est le début du célèbre polygone de tir de Bourges.

1860 : début des Etablissements militaires

C'est au mois d'avril 1860, sous l'impulsion de l'empereur Napoléon III, et avec l'accord des élus politiques locaux qu'une implantation de fabrication de canons s'implante à Bourges, à cette date c'est la signature de l'accord, puis de 1862 à 1866, c'est la construction des bâtiments.

Les premiers canons "made in Bourges" sortent en 1867 avec la marque NIII (Napoléon III) c'était "La Fonderie Impériale de Canons de Bourges".qu'il faudra changer après 1870, en Canons de la République.

A partir de 1870, tous les grands canons vont sortir de Bourges. Les matériels "Reffye" de 7 et de 8, la famille des "De Bange", construits en 5000 exemplaires, puis le 95 mm de Lahitolle, du nom d'un Ingénieur remarquable, Perrier de Lahitolle qui est le véritable "père" des constructions des canons de Bourges.

A la même époque lointaine, vers 1870; une Ecole de pyrotechnie s'implante à Bourges en venant de Metz, qui datait de 1824. elle s'appellera l'ECP (Ecole Centrale de Pyrotechnie). Elle étudie et essaie les munitions et explosifs qu'elle fabrique.

En 1918, la surface est de 200 hectares et il y a plus de 12 000 employés.

Les deux entités fusionneront un siècle plus tard……, en 1967, pour devenir l'EFAB (Etablissement de fabrication d'armement), lequel, en 1994 s'appelle GIAT (Groupement Industriel des Armements Terrestres), puis GIAT-Industrie.

 

Les artilleurs à Bourges

On trouve à Bourges à la veille de la guerre de 1914, de nombreuses entités militaires.

Il y a les états majors du 8 ème corps d'armée des 15 ème et 16 ème divisions d'infanterie.

Le 95 ème régiment d'infanterie, qui est dans les casernes Condé, Auger et Vieil-Castel.

Le 1 et et le 37 ème régiment d'artillerie de campagne

Et aussi la 8 ème légion de gendarmerie.

 

La caserne Condé

C'est au départ le grand séminaire de Bourges construit au XVII ème par Pierre Bullet et son fils, tous deux architectes parisiens.

Pendant la Révolution de 1789, l'ensemble est utilisé comme caserne, avant d'être redonné, au début du XIX ème siècle, à l'Eglise qui le garde peu de temps et surtout qui le revend au ministère de la Guerre en 1822, c'est le début de la caserne Condé.

Le régiment d'artillerie de la ville est alors logé dans ce lieu ainsi que des éléments du 95 ème régiment d'infanterie.

C'est après la seconde guerre mondiale que la caserne est désaffectée et l'administration s'y installe, c'est le centre administratif Condé (Impôt, l'agriculture, le territoire ... etc).

 

Le quartier Carnot / Auger

Ce quartier est situé en bordure de l'avenue de Dun sur Auron, le long du boulevard Carnot.

Un régiment d'artillerie s'installe en 1836 dans ce quartier, puis semble-t-il le 37 ème régiment d'artillerie (qui date de 1873)

Le quartier Auger a pris le nom d'un général tué à la bataille de Solférino.

Ce sera dans un premier temps l'hébergement d'une partie du 95 ème régiment d'infanterie et du 1 er régiment d'artillerie.

par la suite, dans les années 1945 et suivantes, ce sera le début de l'Ecole Supérieure d'Application du Matériel (ESAM) devenue en 2010 les Ecoles Militaires de Bourges (EMB).

 

La caserne du Vieil-Castel

Cette caserne est située au bas de la place Séraucourt, elle fut construite de 1878 à 1879, pour C Belser (à vérifier) c'était à l'emplacement d'un ancien cimetière pour Berruyers fortunés.

Le nom vient d'un diplomate, le baron Charles-Louis Vieil-Castel (1800 - 1887).

Elle accueille une partie du 95 ème régiment d'infanterie, avant d'être rasée pour être remplacée par un programme immobilier.

 

L'Hôpital militaire

Avec la présence d'Etablissements militaires et surtout de régiments, Bourges se dote d'un hôpital militaire.

Il est construit dans le sud de la cité, le long du Boulevard de l'Arsenal, aujourd'hui Bd Maréchal Foch).

c'est un spécialiste de ce genre de construction qui est l'architecte du projet, Casimir Tollet, qui est chargé de cet édifice, et tout commence en 1874.

C'est un 1 er mai de l'année 1879 que cet Hôpital militaire ouvre ses portes, "il est considéré comme un modèle de modernité et d'hygiène". (C. Belser).

Il y a 15 pavillons indépendants en brique et en fer, ce qui facilite le nettoyage.

C'est en 1964 que le nom de Jean-Baptiste Baudens, est donné à cet hôpital, il était un chirurgien militaire qui s'illustra lors de la guerre de Crimée.

Dans les années 2000, l'hôpital Baudens est désaffecté, puis vendu au Conseil général du Cher, qui doit faire un programme immobilier.

 

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