C'est à partir du début du
XIX ème siècle que Bourges par sa situation géographique
centrale en France intéresse les responsables des armées
et les hommes politiques d'en faire un grand centre stratégique.
On dit que Napoléon 1 er avait songé
à faire de Bourges un réduit pour l'armement.
Pour l'industrie militaire et la fabrication
par exemple de canons, Bourges possède un sous sol riche
avec des minerais de fer et en surface du bois de ses forêts.
En plus Bourges manque d'industrie, c'est
une ville prestigieuse de patrimoine avec cathédrale et
palais mais l'industrie n'a jamais suivi.
1837 : année décisive
C'est en 1837 que va s'implanter à
Bourges un premier régiment d'artillerie. C'est l'action
conjuguée du chef de cabinet du ministre de la Guerre,
le colonel Marnier qui était natif de Bourges et du maire
de l'époque, Mayet Génétry que cette première
trace de la vie militaire s'effectue.
Il faut attendre environ 8 ans, en 1845
pour qu'un Etat major de division s'installe dans la capitale
du Berry avec un dépôt militaire.
En 1856, l'armée prend possession
de l'ancien couvent des Annonciades, en centre ville, près
de la caserne actuelle Condé, et cette fois c'est toujours
dans l'artillerie l'arrivée d'une école pour les
artilleurs.
Les manoeuvres se font alors sur Séraucourt
et dans le bas de cette place vers l'Auron. Il y avait des manoeuvres,
mais aussi des parades militaires, de champ de foire et même
des défilés pour le 14 juillet ou la prestation
du cirque Barnum en 1902.
Comme on est alors en pleine ville, pour
des artilleurs, c'est un peu risqué, alors l'armée
achète en 1853 un champ de tir situé en dehors
de la ville. Il a d'abord 2 kilomètres, à proximité
du chemin communal de Crosses, le terrain ayant été
acheté par la ville de Bourges en 1850 (selon C Belser).
C'est le début du célèbre polygone de tir
de Bourges.
1860 : début des
Etablissements militaires
C'est au mois d'avril 1860, sous l'impulsion
de l'empereur Napoléon III, et avec l'accord des élus
politiques locaux qu'une implantation de fabrication de canons
s'implante à Bourges, à cette date c'est la signature
de l'accord, puis de 1862 à 1866, c'est la construction
des bâtiments.
Les premiers canons "made in Bourges"
sortent en 1867 avec la marque NIII (Napoléon III) c'était
"La Fonderie Impériale de Canons de Bourges".qu'il
faudra changer après 1870, en Canons de la République.
A partir de 1870, tous les grands canons
vont sortir de Bourges. Les matériels "Reffye"
de 7 et de 8, la famille des "De Bange", construits
en 5000 exemplaires, puis le 95 mm de Lahitolle, du nom d'un
Ingénieur remarquable, Perrier de Lahitolle
qui est le véritable "père" des constructions
des canons de Bourges.
A la même époque lointaine,
vers 1870; une Ecole de pyrotechnie s'implante à Bourges
en venant de Metz, qui datait de 1824. elle s'appellera l'ECP
(Ecole Centrale de Pyrotechnie). Elle étudie et essaie
les munitions et explosifs qu'elle fabrique.
En 1918, la surface est de 200 hectares
et il y a plus de 12 000 employés.
Les deux entités fusionneront un
siècle plus tard
, en 1967, pour devenir l'EFAB
(Etablissement de fabrication d'armement), lequel, en 1994 s'appelle
GIAT (Groupement Industriel des Armements Terrestres), puis GIAT-Industrie.
Les artilleurs à Bourges
On trouve à Bourges à la
veille de la guerre de 1914, de nombreuses entités militaires.
Il y a les états majors du 8 ème
corps d'armée des 15 ème et 16 ème divisions
d'infanterie.
Le 95 ème régiment d'infanterie,
qui est dans les casernes Condé, Auger et Vieil-Castel.
Le 1 et et le 37 ème régiment
d'artillerie de campagne
Et aussi la 8 ème légion
de gendarmerie.
La caserne Condé
C'est au départ le grand séminaire
de Bourges construit au XVII ème par Pierre Bullet et
son fils, tous deux architectes parisiens.
Pendant la Révolution de 1789, l'ensemble
est utilisé comme caserne, avant d'être redonné,
au début du XIX ème siècle, à l'Eglise
qui le garde peu de temps et surtout qui le revend au ministère
de la Guerre en 1822, c'est le début de la caserne Condé.
Le régiment d'artillerie de la ville
est alors logé dans ce lieu ainsi que des éléments
du 95 ème régiment d'infanterie.
C'est après la seconde guerre mondiale
que la caserne est désaffectée et l'administration
s'y installe, c'est le centre administratif Condé (Impôt,
l'agriculture, le territoire ... etc).
Le quartier Carnot / Auger
Ce quartier est situé en bordure
de l'avenue de Dun sur Auron, le long du boulevard Carnot.
Un régiment d'artillerie s'installe
en 1836 dans ce quartier, puis semble-t-il le 37 ème régiment
d'artillerie (qui date de 1873)
Le quartier Auger a pris le nom d'un général
tué à la bataille de Solférino.
Ce sera dans un premier temps l'hébergement
d'une partie du 95 ème régiment d'infanterie et
du 1 er régiment d'artillerie.
par la suite, dans les années 1945
et suivantes, ce sera le début de l'Ecole Supérieure
d'Application du Matériel (ESAM) devenue en 2010 les Ecoles
Militaires de Bourges (EMB).
La caserne du Vieil-Castel
Cette caserne est située au bas
de la place Séraucourt, elle fut construite de 1878 à
1879, pour C Belser (à vérifier) c'était
à l'emplacement d'un ancien cimetière pour Berruyers
fortunés.
Le nom vient d'un diplomate, le baron Charles-Louis
Vieil-Castel (1800 - 1887).
Elle accueille une partie du 95 ème
régiment d'infanterie, avant d'être rasée
pour être remplacée par un programme immobilier.
L'Hôpital militaire
Avec la présence d'Etablissements
militaires et surtout de régiments, Bourges se dote d'un
hôpital militaire.
Il est construit dans le sud de la cité,
le long du Boulevard de l'Arsenal, aujourd'hui Bd Maréchal
Foch).
c'est un spécialiste de ce genre
de construction qui est l'architecte du projet, Casimir Tollet,
qui est chargé de cet édifice, et tout commence
en 1874.
C'est un 1 er mai de l'année 1879
que cet Hôpital militaire ouvre ses portes, "il est
considéré comme un modèle de modernité
et d'hygiène". (C. Belser).
Il y a 15 pavillons indépendants
en brique et en fer, ce qui facilite le nettoyage.
C'est en 1964 que le nom de Jean-Baptiste
Baudens, est donné à cet hôpital, il était
un chirurgien militaire qui s'illustra lors de la guerre de Crimée.
Dans les années 2000, l'hôpital
Baudens est désaffecté, puis vendu au Conseil général
du Cher, qui doit faire un programme immobilier.
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