L'Histoire des usines à gaz de Bourges
n'est pas simple, car il y eut au moins 3 usines à gaz,
situées dans la même zone de la ville, vers le pont
d'Auron et la route de Marmagne.
La première date de 1841 et l'aventure
se termine en 1951 avec la fermeture de la troisième usine.
Les usines à gaz à Bourges
fonctionnent pendant plus d'un siècle, jusqu'à
l'arrivée du gaz de Lacq.
Le contexte à Bourges (années
1840)
C'est à proximité du Pont
d'Auron que fut construite au milieu du XIX ème siècle
une usine à gaz.
C'est en 1842 qu'il y a un terrain d'un
hectare qui est situé à proximité de ce
qui s'appelait le garage du canal de Berry. Il était perpendiculaire
à l'Auron et c'était un bassin qui permettait de
charger les péniches (les Berrichonnes).
Ce bassin était entre les rues actuelles
Charles VII et Jeanne de France. Autour de nombreux entrepreneurs,
en particulier dans le domaine des matériaux.
Le canal était le moyen de transport
des charges lourdes avant l'arrivée du train en 1847.
Le maire de la Ville était Mayet
Génétry, et selon Pierre Belsoeur, (NR de 1999)
c'est la proposition d'un monsieur François de Curel qui
voulait remplacer les lampes à huiles de monsieur Maurin
dans l'éclairage public par le gaz d'éclairage.
mais pour éclairer au gaz, il fallait
simplement construire une usine à gaz.
L'usine à gaz
L'usine à gaz est construite en
1842, c'est une suite de 3 cornues en terre réfractaire
qui peuvent recevoir 200 kilogrammes de charbon et les cornues
étaient chauffées à 1000 degré environ
au coke pour libérer du gaz, lequel passait par des serpentins
dignes d'un alchimiste Berruyer, puisqu'il fallait enlever le
goudron et l'hydrogène sulfuré (H2S).
Le gazomètre avait un volume de
200 mètres cubes.
Et c'est ainsi que va naître la première
usine de fabrication du gaz.
Mais Bourges et ses craintes demeurent.
Ainsi un conseiller municipal estime que "la lumière
du gaz, sans réverbération factice, est par elle
même si vive et éclatante que l'oeil peut à
peine la supporter...".
La seconde usine à gaz
Devant le développement du gaz d'éclairage,
il faudra à 1860 créé une seconde usine,
d'autant plus que certains commencent à utiliser le gaz
pour se chauffer.
Elle est mise en service en 1880 et elle
alimente un gazomètre de 800 mètres cubes, c'est
à dire 4 fois plus que la première usine.
En 1892, c'est un nouveau gazomètre
de 4400 M3 de volume.
En 1914, c'est la troisième usine
avec 5 fours qui sont alimentés par un silot qui contient
environ 100 tonnes de charbon.
Outre le gaz, il y a aussi des productions
comme des engrais et un atelier de débenzolage.
Pour une quatrième usine à
gaz, un terrain est acheté sur un terrain dans le quartier
de Vauvert en 1943, c'était à l'emplacement actuel
du stade du ... Gazelec. mais cela ne se fera pas, car l'entreprise
est nationalisée en 1946.
Finalement en 1950, la société
nationale EDF / GDF utilise son usine de Vierzon pour alimenter
la ville de Bourges.
Pourtant cela ne va pas durer, car une
douzaine d'années plus tard, c'est l'arrivée du
gaz de Lacq en novembre 1962.
C'était l'arrivée du gaz
naturel.
Quelques chiffres :
En 1876, il y avait dans la ville de Bourges
556 réverbères au gaz.
La production d'alors etait de 400 000
M3 par an.
En 1908, un ballon fut gonflé au
gaz place Juranville pour montrer ce qu'étaient les ballons
dirigeables, et il y avait trois passagers à son bord
dont Henri Laudier, futur maire de Bourges pendant 23 ans mais
c'était trop lourd et Laudier ce jour-là devra
descendre. Le ballon s'éleva pour aller atterrir à
Azy,Laudier s'envolera un peu plus tard.
a suivre.