MAISON DE LA CULTURE
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- LE CALIBAN D'ALEXANDRE CALDER
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- Une oeuvre de l'un des géants
du XX° est à l'intérieur de la Maison de la
Culture de Bourges. Le sculpteur, c'est Alexandre Calder, il
a réalisé un superbe Stabile, qui se nomme Caliban.
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- Le caliban représente le monstre
dans la pièce La Tempête de Shakespeare, un personnage
clé de la pièce. Il a été créé
pour cette Maison par Alexandre Calder, sur une commande de l'Etat.
A cette époque, un contact entre Pierre Halet, l'auteur
de la pièce La Provocation et le sculpteur se fit à
propos des décors de ladite pièce. Et c'est ainsi
que Caliban va naître.
- Caliban, tous les touristes et amis du
Printemps de Bourges le côtoient. Il est dans le grand
hall d'entrée de la Maison de brique rouge, dédiée
à la culture berruyère. Ce Stabile a été
placé à cet endroit lors de l'inauguration de la
Maison, dirigée alors par Gabriel Monnet. Malraux viendra
visiter les lieux en 1964, et, devant la qualité de l'accueil,
il s'écriera à propos d'une éventuelle venue
du Président de la République: "De Gaulle,
je vous l'amènerai".
- Le Général de Gaulle, au
printemps 1965 se retrouvera avec son ministre de la Culture,
au pied de Caliban, ce monstre d'acier noir. Surprise, le sculpteur,
Alexandre Calder sera présent, et la conversation s'engagera.
Le Président de la République confessera qu'il
n'avait vu des stabiles qu'à la télévision,
mais "que celui-ci allait très bien dans cette entrée
de la Maison de la Culture". C'est sans doute la raison
pour que Caliban, quelques années plus tard soit déplacé
et mis à l'extérieur.... esprit de contradiction
sans doute.
Face à la place Séraucourt, Caliban était
ridicule, et en plus, il se dégradait. Aujourd'hui, il
est revenu à son emplacement d'origine.
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- Alexandre Calder
- Alexandre Calder, le sculpteur est né
à Philadelphie en 1898, il est mort à New York
le 11 novembre 1976. De formation de base ingénieur, Calder
a beaucoup travaillé à Paris. Il commence vers
1926 à être connu avec des figurines de la belle
Joséphine Baker .... en fil de fer. Puis, ce sont les
Stabiles et enfin les Mobiles. C'est Marcel Duchamps qui va donner
à ces sculptures que Calder suspend, le nom de "
mobiles ". Ses oeuvres sont disséminées dans
le monde entier. Il est à l'Exposition Universelle de
Montréal en 1967, et plus récemment sur le parvis
de la Défense à Paris, face à la Grande
Arche. C'est la fameuse " araignée rouge, haute de
15 mètres, large de 25 mètres et d'un poids de
75 tonnes.
- Calder était un amoureux de la
France. Il achète en 1953, une maison au sud de Tours,
à Saché. Désormais, il va vivre entre New
York et la Touraine. C'est pourquoi, la Région Centre
a beaucoup de chance de posséder plusieurs oeuvres du
Maître. Un Stabile est posé devant le bureau de
poste de Saché, sa ville d'adoption, alors qu'à
Amboise, une autre statue est visible devant le lycée
Léonard de Vinci. Enfin Bourges reçoit son Caliban,
Calder était un ami des berruyers.
- Dans les années 1990, une petite
pièce datant de 1965 en métal peint en rouge, noir
et blanc d'une hauteur de 65 centimètres a été
vendue aux enchères à tours pour la somme de près
de 1 million de francs.
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- La dernière bataille du Caliban
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- C'était proche du poisson d'avril,
puisque le premier article de la Nouvelle République sur
cette polémique date du 1 er avril 1998. Il s'agit de
déplacer une fois encore la sculpture de Calder. En effet,
le nouveau directeur de ma Maison de la Culture dans une louable
volonté de revoir la distribution des billets de l'entrée,
fit étudier la question. A cela s'ajouta un avis de la
commission de sécurité qui demande que les caisses
soient dans l'alignement des portes d'entrée et donc
le Calder gène, puisque il faut passer dessous. Le Calder
sera déplacé il devra trouver une place à
l'étage supérieur.
- Pour Gilbert Fillinger, cela ne pose pas
de problème, " On verra le stabile de l'extérieur.
Les services de la Ville vont l'installer dans les jours qui
viennent , avant le Printemps de Bourges ".
Et comme toujours à Bourges, c'est la mobilisation générale.
Un groupe se forme, s'organise, c'est le milieu culturel de la
ville qui est en émois avec Jean Loïc Broussard,
Jean Jacques Dupond, Jacqueline Lerat, Pierre Potier et quelques
autres dont Gabriel Monet et Jean Yves Ribault ne sont pas du
tout d'accord pour ce déplacement.
- Ainsi va naître le 20 mai 1998 l'association
" le stabile de Calder ", sous la présidence
de Claude Bignolas.
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- Les défenseur du Caliban vont
être actifs et convaincants :
" Le stabile a été fait pour être
placé à cet endroit. Il ne faut pas trahir le sculpteur.
C'est l'élément artistique du hall ".
- Ils ajoutent que les uvres de Calder
sont dans toutes les grandes villes du monde et cela permet de
relier Bourges à ces villes.
- Finalement, devant cette levée
de bouclier et aussi, la position de la Ville de Bourges qui
voyait mal cette oeuvre lourde au premier étage, avec
sans aucun doute des travaux coûteux de consolidation de
bâtiment, le projet fut abandonné. J'avais signalé
qu'il ne fallait plus bouger le Stabile, car cela ne portait
pas chance et surtout que Calder l'avait scellé et boulonné
pour que l'on n'y touche pas.
- Et le Caliban restera dans ce hall où
il est parfaitement bien situé
. En attendant une
prochaine lubie.
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- En mars 2012, avec les travaux de réhabilitation
de la Maison de la Culture, le Caliban est enlevé.
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