les pyramides du GIAT - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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PYRAMIDES DU GIAT DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges et les 3 Pyramides de GIAT, peu connues, car ce sont des bâtiments de la Défense nationale et dans une zone où le "berruyer moyen "n'avait pas accès. Voici quelques éléments.

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Version 2018


Avant Propos


Il s'agit de 3 pyramides dont deux normales et une troisième renversée.
Toutes en acier et en verre, entourées d'eau
Pour tout Berruyer, le vocable de GIAT Industrie n'est pas entré dans le vocabulaire courant. On parle toujours de l'EFAB, Etablissement de Fabrication d'Armement de Bourges. Dans les années 1970, l'entreprise occupait encore plus de 2500 personnes, ils seront sans doute un peu plus de 1000 en l'an 2000, tant l'armement en France et en Europe voit ses effectifs baisser. L'entreprise berruyère a des atouts importants par la qualité de ses moyens et la compétence de ses personnels. Elle aborde l'avenir en misant sur ses métiers de base tout en recherchant une diversification dans des domaines civils.

C'est durant ces deux décennies, que GIAT entreprend de matérialiser à Bourges le dynamisme renouvelé de ses établissements militaires en entreprenant la construction des " Pyramides ". Ces bâtiments marquants et emblématiques du renouveau de l'industrie de l'armement française et de ses exigences qualitatives, sont destinés à accueillir à la fois la production, les services et les bureaux d'études.


1/ Généralités et symbolisme des pyramides

Définition et forme des pyramides
Grande construction à base quadrangulaire et à quatre faces triangulaires, se terminant en pointe.

Description

1/ Une pyramide est grand monument à base carrée et à faces triangulaires qui servait de tombeau aux pharaons d'Égypte, de base aux temples aztèques, incas du Mexique, etc.

2/ C'est un polyèdre qui a pour base un polygone et pour faces des triangles possédant un sommet commun.

 

Symbolisme des pyramides
Lorsque le tout nouveau Président Emmanuel Macron, le soir de son élection passe devant la Pyramide du Louvre, on put lire dans certains magazines et surtout sur les réseaux sociaux, qu'il y avait là, un symbole et une relation forte avec la franc-maçonnerie.
La réalité est plus simple, la pyramide n'a jamais été un symbole maçonnique, contrairement au triangle, d'où la confusion. On ne trouve pas le mot pyramide dans le " Jules Bouchet " ou dans l'Encyclopédie des symboles en 800 pages.
En matière de symboles, il faut aller dans le dictionnaire de Jean Chevalier, chez Robert Laffond et un article entre " putréfaction " et " Pythie ", et
C'est le symbolisme du tertre lequel recouvrait le corps des défunts.
C'est un symbole ascensionnel qui permettait au roi enterré d'aller au ciel et d'en revenir.
Quant à la pyramide inversée, c'est l'image du développement spirituel.
Et puis, on trouve aussi le symbolisme des alchimistes, c'est la synthèse alchimique des 4 éléments. Le sommet selon Hermès Trsimégiste symboliserait l'union dèu Verbe.
Les pyramides dans le monde
Lorsque le mot pyramide est évoqué aujourd'hui, c'est l'Egypte avec Chéops, Kefren et Mykérinos qui vient à l'esprit, avec le souvenir d'un voyage touristique ou des propos prêtés à Bonaparte : " Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent ".

Parfois, ce sont d'autres pyramides dans ce même pays dont la plus ancienne connue comme celle de Djeser.
Sur d'autres continents, même dans un état de conservation qui montrent parfois des ruines, il y a les pyramides Aztèques, Maya ou autres civilisations de l'Amérique centrale.
Et puis l'Asie avec le Cambodge….
Mais en Europe, la construction de pyramides n'a pas été semble-t-il une préoccupation des architectes et autres monarques depuis deux millénaires.
Mais la pyramide la plus célèbre de la planète apparaît sur les billets des dollars américains.



Les pyramides en France

On connaît la pyramide la plus célèbre, elle date des années 1980, c'est celle du Louvre. Elle fut commandée par le président de la République François Mitterrand en 1983, et elle fut conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei. Elle est formée d'une structure en métal et est composée d'un parement en verre porté par de l'acier et de l'aluminium. Elle pèse 200 tonnes et fait plus de 21 mètres de hauteur sur une base carrée de 35 mètres de côté. Elle est recouverte de 603 losanges (et non 666) elle est la première grande construction à utiliser le verre feuilleté.

A Lyon, La Tour Part-Dieu1, encore appelée Tour du Crédit lyonnais, surnommée " le crayon ", est un gratte-ciel de bureaux situé dans ce quartier d'affaires de Lyon..
Elle a été réalisée par un cabinet d'architectes américains Araldo Cossutta & Associates et date du milieu des années 1970. Elle mesure 165 mètres de hauteur.

La pyramide de Couhard, près d'Autun en Saône-et-Loire est un monument antique se dressant à proximité de l'ancienne nécropole du " Champ des Urnes " à Autun, commune française de . Cette pyramide, qui surplombe la ville d'Autun, fut sans doute construite au ier siècleapr. JC

Une Pyramide dédiée aux verriers sur la commune d'Aniche dans le Pas de Calais qui a longtemps vécu de l'exploitation du charbon avec quatorze puits de mine et de la fabrication du verre avec neuf verreries ...


Les pyramides à Bourges et en Berry

A Bourges comme en Berry, la pyramide ne fait pas parti de l'architecture classique, ce furent des construction plus conventionnelles, avec des tumulus de terre puis des palais ou des châteaux…
On peut, dans la période moderne citer :
- Valençay et la pyramide qui est un … fromage représentant une pyramide tronquée. " Mais l histoire ou légende, on dit que le Prince deTalleyrand est à l'origine du fromage de Valençay. Afin que la vue de ces fromages de chèvre, en forme de belles pyramides n'offusqua point l'Empereur en lui rappelant sa malheureuse campagne d'Egypte, Talleyrand ordonna à son intendant de changer la forme des moules.
- Bourges avec la Tombe de M. Adrien Bourdaloue au cimetière des Capucins.
Plus tard, sous l'impulsion de Serge Vinçon, ce sera la construction d'une pyramide pour le pôle de l'Or de Saint-Amand.


L'HISTOIRE DE L'EFAB à NEXTER en passant par GIAT >>>cliquer ici

 



Les 3 pyramides de GIAT

Pour une surprise, ce fut une surprise lorsqu'en 1981 commença la construction de trois pyramides à Bourges dans l'usine de fabrication d'armement des Etablissements militaires.
Comme l'écrira Bruno Goupille, :
" Pareilles à d'énormes pierres précieuses biseautées, les pyramides de l'EFAB font scintiller leurs facettes de verre dans l'eau des bassins, qui en baignent les pieds ".
Pour la première fois à Bourges, une ville au classicisme partagé par tous ou presque, découvre au fond d'une rue qu'ils n'empruntaient qu'exceptionnellement des bâtiments futuristes aux allures de vaisseaux spatiaux.
Les pyramides vont être édifiée à partir d'excédents de crédits qu'il fallait utiliser rapidement, c'était une période faste avec des ventes importantes et très rémunératrices pour Giat, vers de nombreux pays, comme ceux du Moyen Orient en guerre. Ce sont ces contrats à l'export qui vont permettre ces constructions. Ce phénomène fut le même avec les missiles d'Aerospatiale.
Il faut dire que les personnels était jusqu'alors dans des bâtiments anciens et dispersés sur le site, et il devenait nécessaire d'opérer des regroupements de services pour une meilleure efficacité.


 

Chronologie et date des pyramides


Tout commence en 1978, avec un schéma directeur qui se propose de réaliser une restructurations de l'ensemble des activités. Il en est ressorti que les différentes directions étaient disséminées dans plusieurs secteurs disparates et il fallait regrouper le maximum d'activités en un lieu unique et moderne.
Le choix des architectes est effectué par la direction parisienne, il s'agit du cabinet Vidal., avec l'engineerie qui est du ressort de la SNPE.
Une œuvre qualifiée d'audacieuse qui doit dit-on alors " symboliser Bourges comme étant le sanctuaire de l'armement et l'EFAB devient alors une sorte de sanctuaire protégée comme les sarcophages des pharaons au cœur des pyramides d'Egypte ".
Les travaux commencent semble-t-il en 1981 (date à préciser) afin
Le terrain choisi est de 200 hectares, il s'agit d'une zone qui était occupée par l'ancienne école de pyrotechnie, et à la place vont s'édifier trois bâtiments, en formes de pyramides, deux étant classique, et la troisième inversée.


La fin de la construction date de 1984 ( ?) avec la réalisation des bassins qui entourent les pyramides, cela donne une aspect esthétique rarement vu, comme un château entouré de douves qui devient imprenable. C'st aussi une réserve d'eau industrielle pour les ateliers.
En février 1985, les bâtiments sont hors sol
Ainsi, le Bâtiment Direction Gestion est presque terminé, et c'est le creusement des douves.
mars 1985 : le bâtiment des études est terminé pour l'extérieur, les douves vont être creusées.
Bâtiment Production avec le coulage d'un mur de soutènement de la place d'Armes. Entre ce mur et le bâtiment un chenal assurera la jonction entre les deux bassins des douves.

En janvier 1985, compte tenu de la température excessivement glaciale à Bourges, les travaux sont arrêtés, et ne reprendront que lentement vers la fin du mois de février.
C'est un creusement des douves pour des fouilles, avant la mise en place d'un liner au fond des deux bassins.
la mise en eau se fera dans l'été (juillet 1985), tout comme les espaces verts.

Elles sont été occupées par les services de GIAT en 1986 et un journaliste local écrira alors :
" … Affirmons haut et fort que du haut de ces pyramides l'EFAB contemple l'an 2000 ".
S'implantent alors la Direction bien entendu, mais aussi les services administratifs et de gestion, les bureaux de la production et les bureaux d'études, ces derniers bénéficient d'une zone très sécurisée.

 

L'inauguration en tout petit comité !


En résumé :
Le bâtiment Production est terminé depuis fin juin ?
Le Bâtiment Direction Gestion sera prêt fin juillet
Le bâtiment des Etudes devrait être livré début août.

Le déménagement de l'ensemble des 800 utilisateurs se fera début octobre 1985.
(On notera que TI et OM ont pris possession de leurs locaux dès le 15 avril pour le premier et le 28 mai pour le second.


Les architectes


On retiendra le nom de deux personnages très connu du milieu de l'architecture qui vont s'associer pour les pyramides, Henri Vidal et Yves Bayard.

Henri Vidal est né à Draguignan en 1924, il est polytechnicien puis fait les Ponts et Chaussées comme son père, dont ilo sort en 1949, avant d'entrer à EDF.
1961, il est diplômé comme architecte et deux ans plus tard, il publie un ouvrage sur la Terre Armée et dépose un brevet.
Progressivement, il développe son groupe dans 25 sociétés, à l'international, il a été un inventeur génial, il vend sa société au groupe Freyssinet.
Il décède en 2007

Yves Bayard, né à Nice en 1935 à Paris,
Diplômé de l'ENSBA de Paris Il rencontre l'architecte-ingénieur Henri Vidal, inventeur de la Terre Armée avec qui il va réaliser les pyramides de Bourges.
Il est l'auteur du centre de recherche SNPE au Bourget en 1974 et s'occupe de l'urbanisme et de Sophia Antipolis.
1982 - 1987 Usine EFAB et Centre de recherche à Bourges.

On lui doit le Musée d'Art moderne de Nice et le Bâtiment du Conseil Général des Hauts de Seine à Nanterre.
Il décède en 2008 à Nice.

Henri Vidal et Yves Bayard ont été associés sur de nombreux ouvrages. Ils ont notamment travaillé en commun sur le siège d'Elf à Feyzin, le centre de recherche des poudres au Bouchet, le centre de l'Institut français du pétrole à Solaize, la Direction de la S.N.C.F. à Marseille, l'Etablissement de fabrication d'armement à Bourges, la Promenade du Paillon à Nice, l'aménagement de la Tête Défense à Paris et du Parc international d'Activités de Valbonne Sophia Antipolis.
Ils ont conçu une forme originale d'architecture et d'urbanisme désignée sous le nom d'Architerre Habitat-Paysage dont diverses réalisations ont été effectuées selon cette méthode en France et en Espagne, les premières pour des particuliers, puis pour une S.C.I.C. avec prêts conventionnés à Nice, Saint-Pierre-de-Féric avec la construction de 47 maisons individuelles en terrasses.
Henri Vidal se consacrera à vendre son invention de la " terre armée ". Yves Bayard sera chargé de diriger l'agence d'architecture.

Trois bâtiments (Direction - Études - Productions), trois niveaux, une galerie et sept escaliers principaux constituent l'essentiel de ce vaste ensemble. Ci-dessus, le plan du niveau 1 et la répartition des activités à l'intérieur des bâtiments. Plan extrait du N°285 d'efab information. © Centre Nexter de Bourges


C'est SNPE qui était une grosse société spécialisée dans la fabrication des poudres et explosifs qui fera l'ingénierie de ce projet.
Cela semble assez curieux, car cette firme, était connue pour livrer de la poudre, et des blocs à Aérospatiale pour les missiles Hot, Milan et Roland, mais beaucoup moins dans le domaine de la conception de bâtiments.
Il s'agissait en fait d'une branche de SNPE, ils seront les maîtres d'ouvrage.
On remarquera que le monde est petit puisque en 2013, Giat-Industries, société de tête du groupe Nexter et appartenant à l'État, fait l'acquisition de la totalité des titres du groupe SNPE.
La construction rapide des 3 pyramides
Sorties de terre en janvier 1984, les Pyramides sont construites en un temps record. Fin octobre 1985, ingénieurs et techniciens rejoignent déjà leur poste dans les locaux du nouvel ensemble Direction, Etudes, Production (DEP) du bâtiment 270, avant même la finalisation de l'aménagement paysager.
L'accès à ces nouveaux espaces est désormais rigoureusement contrôlé par le biais d'un poste de surveillance générale à la pointe de la modernité, auquel s'ajoute tout un ensemble de portes électriques commandées par badges.


Les Pyramides commencent à sortir de terre début 1984. Sélection APAB, © Centre Nexter de Bourges
Climatisation, utilisation de l'énergie solaire, parc informatique, le programme architectural extérieur et intérieur des Pyramides est ambitieux et constitue un véritable symbole du renouveau de l'entreprise GIAT qui soigne une image résolument moderne et innovante, soucieuse du bien-être de ses employés.
Certains remarquent aujourd'hui en 2018, qu'il s'agit des constructions les plus futuristes jamais réalisées à Bourges dans le milieu industriel.
On peut même ajouter que ce style contemporain aurait pu devenir encore plus connu, si il ne s'était agit de bâtiments à caractère confidentiel par les études et production, dans une période délicate avec des guerres et au plan interne des difficultés de charges de travail.

Les constructions ont été faites par des architectes du midi de la France, et les aspects économie d'énergie n'ont pas fait l'objet de recherches particulières, il faut dire que dans ces années du début de 1980, la notion de climat, réchauffement climatique, de dérèglement climatique S en était à de premiers balbutiements.
C'est ainsi que des couloirs pouvaient avoir des hauteurs sous plafond de l'ordre de 15 mètre sans trop savoir pourquoi.

Le parking au premier plan témoigne de l'emménagement des employés de l'EFAB tandis que les travaux se poursuivent pour mettre en place l'écrin paysager des Pyramides. Sélection APAB, © Centre Nexter de Bourges

Les douves furent une création originale et délicate à gérer, car l'eau provenait d'une conduite qui allait cherché l'eau vers Carrefour, à la limite des Marais et il y avait des problèmes de cristallisation sur la bâche, dont l'épaisseur était d'au moins 1 centimètre.
Le nettoyage des douves sera toujours une difficulté majeure. L'eau dite des Marais était pourtant filtrée, mais dans une cité moyenageuse , la présence de douves pouvait être considérée comme un clin d'œil.

L'aménagement intérieur est tout aussi soigné que l'architecture des bâtiments, dans un style moderne et épuré, l'ensemble est enveloppé dans l'ambiance feutrée de moquettes omniprésentes.
L'ensemble était particulièrement innovant, avec le bassin qui se comportait comme une pompe a chaleur.

Tandis que les travaux se poursuivent à l'extérieur, les bureaux entièrement équipés n'attendent plus que leurs occupants. Photo extrait de l'efab information d'août 1985. © Centre Nexter de Bourges
Et un restaurant de forme pyramidale !!!!
Le nouvel ensemble " restaurant - locaux socio-culturels " fait partie de la première tranche de travaux de ce vaste plan de restructuration du site. Traité dans le style de la ferme berrichonne, la construction de la nouvelle salle de restaurant démarre donc en 1980.
Accessible dès 1983 par un grand escalier bordé de plantations, dotée d'un patio dans lequel prend place un jardin d'hiver, les employés peuvent y " oublier l'EFAB le temps d'un repas " préparé dans de vastes cuisines entièrement équipées de matériel Rosières. Chaque jour 800 à 1000 repas y sont concoctés, y compris la gamelle des gardes. Aux cuisines et à la salle de restaurant s'ajoute une cafétéria ainsi qu'une bibliothèque et un coin discothèque, tous trois aménagés dans les anciens bâtiments réhabilités.


Pour certains, ce restaurant était comme une anticipation de ce que seraient les futures pyramides… un coup d'essai !

Vue intérieure de la nouvelle salle à manger de 760 m2 du restaurant. L'emploi du bois de type " lamellé-collé " lui confère une tonalité particulièrement chaleureuse et agréable. Expo photo GIAT organisée à l'occasion des portes ouvertes du Site Nexter de Bourges du 13 au 17 septembre 2007. © Centre Nexter de Bourges

Tandis que l'électronique, l'hydraulique, l'automatisme deviennent une composante incontournable des nouveaux matériels fabriqués à Bourges, les Pyramides du GIAT deviennent célèbres dans tout le monde industriel par la qualité de leur mise en œuvre et l'innovation qu'elles incarnent. Résolument futuristes, elles jouent sur une transparence toute de verre et de vitres se reflétant dans les deux bassins environnants, sortes de douves reliées par un chenal enterré.


Au delà de l'aspect symbolique de ces constructions, le regroupement des différents services au sein de cet ensemble architectural emblématique a pour but de favoriser les dynamiques collaboratives et de soutenir plus efficacement les progrès attendus dans les domaines de la simulation, de la modélisation, de la gestion des coûts et plus généralement de la gestion de projet. C'est ce que le directeur de l'époque Philippe Protard nommait " la dynamique des Pyramides " ou encore " la dynamique du plateau des études ".

L'entrée dans les pyramides


Le déménagement de l'ensemble des 800 personnes s'est fait du 10 au 20 octobre 1985, avec une société spécialisée. Tout a été transféré, des meubles, documents de travail, matériels furent transférés, alors que chaque collaborateur avait rangé, trié, étiqueté avec des couleurs ce qu'il souhaitait déménager, et éliminer certains matériels…
En guise d'inauguration, ce fut une simple réception de quelques personnes, dans le hall de la future exposition permanente des pyramides, avec pour le moment un canon de 120 dans un coin !
Avec les cadres supérieurs et des membres du service BM, ce fut un discours du directeur qui remercie les architectes et entrepreneurs pour les travaux qui se sont déroulés sur 4 ans.
Les ingénieurs et techniciens prennent possession de leurs nouveaux bureaux dans un bâtiment résolument futuriste. Les pyramides du GIAT deviennent célèbres dans tout le monde industriel par la qualité et innovation architecturale.
C'est aussi l'inquiétude des salariés avec des baisses des plans de charge et des plans sociaux qui font "partir" à 55 et parfois 52 ans les employés dans des conditions souvent acceptables financièrement.
Sur le plan juridique, la société nationale devient GIAT Industrie en 1990.
Une porte entre-ouverte
C'est le samedi 27 septembre 1985 que se déroule une porte " semi-ouverte " avec 3500 cartes distribuées.

Les activités du GIAT, tout comme les autres entreprises de Bourges travaillant pour l'armement seront placées sous la surveillance des services compétents en matière de défense. Ainsi, le confidentiel Défense ou le Secret Défense seront nécessaires pour pénétrer dans certains secteurs.

Giat, Aérospatiale, Luchaire ou ETBS feront très exceptionnellement de l'information " tout public ", la plupart du temps, ce qui se fabriquait

Et toujours le manque de place !
Alors que l'information, comme dans tous les Etablissements qui travaillent pour la Défense nationale sont soumis à des règles très strictes de confidentialité, on trouve parfois des informations comme dans EFAB Echo d'avril 1989, avec des déménagements à l'intérieur des pyramides.
Les effectifs de deux sous-directions (SDPR et SDRD, pour Production d'une part et Recherche et projets d'autre part) devant monter en puissance, il fut question de procéder à une extension des pyramides. Le coût fut sans doute jugé trop important et il fut décidé de répartir d'une autre manière les effectifs dans les mêmes locaux.
La cohabitation des 270 personnes de la Production et certains services administratifs est délicate, mais l'opération se fera non sans quelques difficultés, comme dans chaque type de restructuration.
L'ensemble est plutôt bien conçu, mais il est peu évolutif, et comme tout est climatisé, toute modification, comme par exemple d'ajouter une cloison, devient un gros problème.
Les critiques porteront sur les pertes d'énergie, avec des difficultés dues à des problèmes de dilatations entre le fer, le verre et le caoutchouc. Mais dans les années de la construction, les bilans énergétiques n'étaient pas la préoccupation des responsables.
3 groupes entrent dans les pyramides c'est la Direction, les Etudes et la Production, sachant que ce sont des bureaux et des laboratoires, comme ceux de l'électronique, mais il n'y a pas de fabrication de pièces mécaniques ou d'assemblage série.
Forte satisfaction du personnel, les bâtiments surprennent, et dans un premier temps, le rassemblement sur des lieux proches de services complémentaires est un vrai atout.
Il y avait une certaine fierté de travailler dans un environnement très moderne, et esthétique.
La vente de la première pyramide, c'est la chute des effectifs, ils vont passer de 1800 à environ 600, ce qui change totalement les besoins.

L'achat d'une pyramides par le CG Conseil Général du Cher

C'est le 24 septembre 2007 que le Conseil général présidé alors par M Alain Rafesthain devient propriétaire de la première pyramide du GIAT devenu Nexter.
L'acquisition est effectuée après une délibération du Conseil général du 11 décembre 2006, après une recherche laborieuse d'autres sites ou d'autres solutions afin de " loger " des personnels beaucoup trop à l'étroit dans le Palais du duc Jean.
Parmi les solution, il y avait eu le site de Baudens, avec une possible construction d'un vaste bâtiment administratif, cela ne se fera pas, mais aussi une partie du centre administratif Condé.
En fait, la vente de la pyramide de Giat fut une opportunité, car le coût évalué par les domaines était de 3 millions d'euros, et, selon les spécialistes, une construction neuve aurait coûté 10 fois plus.
En réalité le budget primitif voté par l'instance départementale fut de 4 millions d'euros, comprenant l'acquisition et les travaux d'installation pour 200 agents.
La vente fut signé par Alain Rafesthain et Michel Bonnefis, qui était le directeur de la reconversion industrielle et de l'immobilier de GIAT Industrie, la négociation aura duré un an.
Et la pyramide fut occupée en novembre 2007 par les agents du Conseil général sur les 7591 mètres carrés de cette première pyramide.
Dans les prévisions, il y aurait le service économique, le tourisme, et le service des routes.


La seconde pyramide en 2016

Le Conseil départemental, semble-t-il en 2016 va acquérir la seconde pyramide et il restera la troisième.
Comme l'écrit alors le Berry Républicain en septembre 2016, " le compromis pour l'achat de la seconde Pyramide de la route de Guerry (ex-Nexter) est finalisé pour un montant de 2,7 millions d'euros. " Sa mise en service devrait normalement se faire au dernier trimestre 2017 avec les agents de la Maison départementale des personnes handicapées (Mdph) qui seront les premiers transférés ", souligne Michel Autissier.
Et en mars 2018, une partie du personnel du Conseil départemental va entrer dans cette seconde pyramide.
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Il reste pour terminer cette étude à retrouver le Permis de Construire.
Ce document important avec les caractéristiques générale, le plan de masse et quelques éléments technique a disparu !

Il n'est pas en possession de la Ville de Bourges (qui continue les recherches), pas plus qu'aux Archives municipales.
Aussi, dès que ce document qui doit bien être à quelque part sera retrouvé, le présent travail sur les 3 pyramides sera poursuivi.

Mais ni le maire de Bourges, ni son adjoint à l'urbanisme n'ont pu dire si ce permis existe ! et où il se trouve.

Ce serait un "document secret défense", comme cela se dit parfois, il est à Paris ou ... ailleurs.

à suivre

 

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