Les
Pleurants du duc Jean sont sans aucun doute une oeuvre exceptionnelle
qui a été dispersée, et qui est revenue
au-devant de la scène en novembre 2013, à l'occasion
de la vente chez Christie's pour une somme de 4 millions d'euros
les deux !
Très exactement 4,02 millions
!
Le tombeau du duc
Âgé, le duc Jean comme les
princes de cette époque pensait à son âme,
et il avait demandé à ce que son corps soit placé
dans un tombeau digne de sa notoriété. Il commanda
à Jean de Cambray un tombeau comprenant sur un socle,
son gisant avec entre les deux parties une quarantaine de personnages
sculptés dans du marbre ou de l'albâtre, les célèbres
Pleurants.
La sépulture devait être placé
dans la Sainte Chapelle de Bourges, mais rien ne se passa comme
prévu par le duc, et il se retrouva dans la crypte de
la cathédrale Saint-Etienne en 1756 sur l'ordre de l'archevêque
de Bourges.
Le tombeau qui mesurait 2,65 mètres
de long a été terminé en 1457. Il était
incomplet puisque si le gisant en marbre était préservé,
les Pleurants furent dispersés. Il est possible d'en admirer
un certain nombre à New York, Saint Petersbourg, au château
de La Verrerie dans le Cher ou encore au
musée
du Berry à Bourges.
Le tombeau a été saccagé
à la Révolution et les pleurants ont été
dispersés.
Les pleurants en marbre et en albâtre
Ils ont été réalisés
par deux sculpteurs, Etienne Bobillet et Paul Mosselmann, qui
étaient des artistes très connus en Berry dans
les années 1440 à 1467.
Chaque pleurant est debout, avec un long
manteau et une pélerine, ils portent un capuchon plus
ou moins sur la tête.
Un Pleurant mesure 39 à 40 centimètres
de hauteur, 13, 5 centimètres de largeur et 10 centimètres
de profondeur.
Les pleurants que l'on connaît
aujourd'hui
Il y en a 27 à travers le monde
sur les 40 qui entouraient le tombeau du duc Jean.
- 10 au Musée du Berry à
Bourges.
- 4 en albâtre dans une collection
privée à La Verrerie.
- 1 en albâtre connu mais qui est
"non localisé".
- 2 en marbre à New York au MOMA,
ils avaient été acheté à la famille
Gassot de Fussy.
- 1 en albâtre au musée Rodin
à paris (acquis par Auguste Rodin en 1917)
- 2 au musée de l'Ermitage à
Saint Petersbourg (ex collection Basilewsky), enn albâtre
et en marbre.
- 2 en albâtre au musée du
louvre (vente publique de 1953 et 1972)
- 1 en albâtre à la fondation
Custodia à Paris (ex collection Fritz Lugt)
- 4 dans la collection Denys Cochin (dont
les deux objets d ela vente de 1913).
sur les 10 du musée du Berry, deux
sont en marbres, réalisés par Jean de Cambray et
les huit autres sont en albâtre.
La vente des deux pleurants
Ces deux pleurants vendus chez Christie's
viennent de :
- la collection Pierre-Henri Péan
de Saint-Gilles (1757 - 1823).
- Puis en 1876, dans la famille de Denys
Cochin (1851 - 1922) suite à son mariage avec Hélène
Péan de Saint-Gilles (1857 - 1946)
- Enfin ils ont été vendus
par les successeurs de cette famille Péan.
Par contre nul ne sait qui a été
l'acheteur, sinon que les deux Pleurants (4 millions d'Euros)
sont restés en France.
Sources : livre sur la Sainte
Chapelle de Bourges par Béatrice de Chancel et d'un article
de Benoît Morin et de documents personnels de Roland Narboux.