franc maçon et Résistance - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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FRANCS MAçONS RESISTANTS A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges et un sujet délicat, celui de la Résistance avec une première analyse sur les francs-maçons durant la dernière guerre et leur place dans la Résistance.

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Version 2011

 

Cela fait désormais plus de 60 ans que se sont déroulés les événements de la Guerre de 39/45 et de l'Occupation de la France et de Bourges.

Il existait à la veille de l'Occupation deux loges à Bourges, la première du Grand Orient de France s'appelait "Travail et Fraternité" , une loge très laïque et très implantée dans Bourges. La seconde était très récente, elle datait de 1937, c'était une loge du Droit Humain appelée "Pax labore", avec un effectif assez faible.

Dans le cadre d'études sur Bourges il a semblé intéressant mais oh combien difficile et délicat de travailler sur les francs-maçons de Bourges durant le dernier conflit mondial.

Il y a donc nécessité de faire oeuvre historique, sachant que le temps a passé, et que les Archives départementales ont été ouvertes ainsi que d'autres documents plus familiaux, plus d'un demi-siècle étant passé.

Et puis, les francs-maçons, souvent méconnus, après cette étude, en sortent de cette période grandis. Certaines personnes qui ont eu une importance non négligeable à Bourges et dans le Cher, comme Jean Baptiste Magnon, connu comme le commandant Magnon était bien un franc maçon.

 

Jean Baptiste Magnon :

C'est au hasard que j'ai retrouvé la qualité maçonnique de cette personne, très connu dans les milieu de la Résistance et dans un journal local, des années 1950, dans le titre "Le commandant J.B. Magnon n'est plus", il y a des demandes de l'Amicale Rhin et Danube, une autre de l'Amicale des Anciens du 95° et une autre plus surprenante :

"Les membres de la société "Travail et Fraternité" sont invités à assister aux obsèques de leur ami, le commandant J.B.Magnon".

Ainsi la preuve était là et elle était publique, encore fallait-il retrouver cet avis de décès.

Jean Baptiste Magnon était directeur de l'école de la rue Jean Baffier.

Il était né le 26 juin 1893, il fit de bonnes études, à l'Ecole Normale et devint instituteur à Maisonneuve. Il fit la Grande Guerre, et poursuivit son métier d'instituteur dans le Cher (Vierzon, Fussy ...) et la rue Jean Baffier.

Plus tard, il refait la guerre comme Capitaine et quelques temps après la défaite, il rejoint la Résistance avec les groupes Colomb et Murat. Il devient alors le commandant "Jean Baptiste".

Il participe à la prise des Aix-d'Angillon et à la Libération de Bourges.

Il était à la loge Travail et Fraternité, comme de nombreux enseignants.

Jacques Bourlier

Entré à la loge de Bourges en 1935, Grand Expert de 1938 jusqu'à la guerre.
Il sera un des éléments les plus actifs de la Résistance dans le Cher, il va beaucoup oeuvrer pour confectionner des faux papiers en subtilisant les cachets et tampons de la Préfecture.

La disparition de son secrétaire, tué la veille de la Libération de Bourges (le 4 septembre 1944), le frère Jacques Bourlier, résistant actif tué par les Allemands.

Louis Delamarre

Entré à la loge de Bourges en 1938

Avec Louis Delamarre, c'est un autre aspect de la Résistance qui se présente. Celui des services de santé, indispensables pour toute unité combattante. C'est réconfortant pour un combattant de savoir que s'il est blessé, quelqu'un de compétent pourra s'occuper de lui et l'aider à s'en sortir.

Dans l'Historique des maquis du Cher-Nord, Xavier Moissinac écrit : " lorsque les maquis furent installés dans la zone de Menetou-Allogny, le docteur Louis Delamarre de Saint-Martin d'Auxigny se mit à notre disposition. Il fut décidé d'établir un hôpital clandestin du maquis. On choisit comme emplacement le château de Parassy, isolé et à l'abri des regards indiscrets ".
Sous la responsabilité du Docteur Malgras, chef du Service médical de la Résistance, les Docteurs Louis et Paul Delamarre s'employèrent à installer des salles d'opération, des chambres, un groupe électrogène.
Louis Delamarre put ainsi apporter son assistance à tous les résistants du secteur, ainsi qu'aux parachutistes alliés.

Il fut Conseiller Général du canton de Saint-Martin d'Auxigny.

 

Georges Rossignol

La Résistance accueille tous les Berruyers qui veulent lutter contre les nazis et c'est ainsi que dans la ville de Bourges elle-même, se constitue des groupes de résistants, placés sous l'autorité de Georges Rossignol, dont le pseudonyme est "capitaine Robin".
Georges Rossignol est un Berruyer né en 1913, après quelques études à l'école d'Auron, puis à la "sup" il devient peintre-émailleur puis se dirige vers le bâtiment. C'est en juin 1943 qu'il entre dans la Résistance, au sein du groupe Vengeance. Après avoir échappé à la Gestapo et rencontré le colonel "Colomb", alors tout nouveau chef départemental des F.F.I. du Cher, Rossignol devient "l'oeil et l'oreille de la Résistance" dans la ville de Bourges. Il prendra part aux transports des armes, puis à la libération.

La guerre, terminée, il est membre du Comité départemental de Libération et il est parmi ceux qui luttent pour la création et le maintien du journal Le Berry Républicain. En 1947 il va créer la société "Berry Peinture" avec deux associés, MMs Bernagout et Larchenault. Il meurt en avril 1991.

Jusqu'à la fin de sa vie il restera dans sa loge Travail et Fraternité.

Pierre Jacquet


Instituteur à Dun-sur-Auron, Pierre Jacquet participe aux combats de 1939-1940. Fait prisonnier le 19 juin 1940 à Villeneuve-sur-Cher, incorporé à une colonne de prisonniers se dirigeant à pied vers Sancerre, il accomplit son premier geste de rébellion en s'évadant. Il regagne alors Dun et retrouve son poste d'instituteur.
Formé par l'École Normale d'Instituteurs aux idées de l'école républicaine et laïque, la propagande pétainiste auprès des jeunes n'ébranle pas ses convictions. Et lorsque Fernand Sochet, un autre instituteur, évadé des camps de prisonniers de guerre, lui propose de participer à la création de groupes de résistants dans le cadre du Front National de lutte pour la libération de la France,
il trouve en Pierre Jacquet un homme qui mettra sa compétence au service de son pays. Pierre sera alors en liaison avec le maquis FTP de Maupioux dans les bois de Meillant et quand les Alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944, il quitte sa classe et participe au siège de la Milice à Saint-Amand-Montrond, ce qui lui vaut une citation à l'ordre de la division et l'attribution de la Croix de guerre avec étoile d'argent.
Repliés dans la Creuse, les FTP de Maupioux maintiennent les contacts avec leur département d'origine et Pierre, devenu capitaine, est envoyé en mission dans le Cher. Le 15 août 44, il accompagne Maxime, commandant départemental des FTP du Cher, à une réunion de l'État-major départemental FFI constitué sous les ordres du commandant Colomb. C'est au cours de cette réunion que seront prises les décisions concernant la libération de Bourges. Lorsque la Libération arrive, Pierre Jacquet représente les Forces Unies de la Jeunesse patriotique au Comité Départemental de Libération.
La paix retrouvée, il se préoccupe de l'aide à apporter à ses anciens camarades résistants en créant le Comité des Œuvres Sociales de la Résistance. Son charisme le désigne pour être président du Comité d'Union de la Résistance.
Soucieux de faire connaître cette époque difficile aux générations plus jeunes, il témoigna dans les établissements scolaires, participa à la création du musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges et du Cher dont il présida jusqu'au bout de ses forces l'association des Amis.
Pierre Jacquet fut journaliste, puis rédacteur en chef et membre du Conseil d'Administration d'un journal issu de la Résistance : Le Berry Républicain.
Il était titulaire de l'Ordre du Mérite National. (extrait du discours de Maurice Renaudat lors de l'inauguration en 2009 d ela rue Pierre Jacquet.).

Pierre Jacquet était membre de la loge Travail et Fraternité et le resta jusqu'à sa mort.

Alphonse Durand

On trouve la encore, comme pour la famille Soubret, des francs-maçons de cette famille Durant, mais avec un tel nom, les archives ne sont pas simples à déchiffrer.

Alphonse Durand était franc maçon dès 1933 dans sa loge "Travail et Fraternité".

C'est à Alphonse Durand, un chef d'atelier de la Pyrotechnie que l'on doit la neutralisation des dispositifs de mise à feu de la fulminaterie. Alphonse Durand raconte son épopée en termes simples : "Sous une pluie battante, nous sommes entrés dans la pyrotechnie..... je partis seul reconnaître le genre de destruction préparés par les Allemands. Il nous fallut plus de deux heures pour le rendre inoffensif". Les artificiers d'alors qui accompagnaient A Durand, MM Blanchard et Bouillet, sans oublier M. Gaudry, ont pris d'énormes risques. Ainsi, le lendemain, ils participèrent au déminage des carrières de Dun en neutralisant pas moins de 92 dispositifs de destruction. Plus tard, ils opérèrent à la Kommandantur, dans laquelle, les Allemands avaient laissé un sac piégé de 30 kilogrammes d'explosifs.

Marcel Haegelen

Ce fut là un véritable mystère, non pas sur la qualité ou non de franc maçon, ni de son travail dans la Résistance, mais nous ne savions pas à quelle loge il appartenait.

Il apparaît comme franc maçon à sa mort, avec deux éléments historiques, le premier c'est la présence officielle lors de la dénomination de l'avenue qui porte son nom, et une délégation officielle de "Travail et Fraternité" était présente, en plus dans le séjours qui ont suivi, la loge de Bourges honorera "le décès d'un frère"..

Après de nombreuses recherches, qui ont duré plus d'un an, nous avons reçu de la part des Archives et du musée du Grand Orient de France à Paris des documents importants. Il ne s'agit pas d'un tableau de loge, mais des fiches faites par le service des sociétés secrètes du gouvernement de Vichy qui avait donc en charge sous Pétain de répertorier et de mettre en fiche tous les francs-maçons de France : Haegelen a la fiche N° 71 411.

Les renseignements sont particulièrement riches, et tout ce qui concerne son état civil, sa profession, son adresse ...etc sont parfaitement exacts.

On apprend que Haegelen était franc-maçon, il fut initié le 20 mars 1935 à Paris, et ce n'était pas dans une loge du Grand Orient de France, comme cela aurait pu être, mais à la Grande Loge de France, seconde obédience française de cette époque.

La loge s'appelle " L'Alliance ", avec le numéro 70, elle est à Paris, et sur les activités et autre affiliations, le document nous apprend qu'au mois de novembre 1936, c'est à dire six mois après son initiation, il désirait suivre les travaux d'une loge de Bourges. Or il s'averre qu'à cette époque de l'avant-guerre, il n'y avait qu'une seule loge à Bourges depuis 1903. Il s'agit de " Travail et Fraternité " qui datait de 1903 et qui était du Grand Orient de France, l'autre obédience française masculine.

Son beau père Emile Boury était lui aussi franc-maçon, tout comme selon sa famille, son beau frère, à "Travail et Fraternité".

Marcel Soubret

Le Vénérable de la Loge est alors Marcel Soubret, il est issu d'une famille de francs-maçons, puisque son père François était aussi dans l'Ordre. Marcel Soubret occupera ce poste pendant 15 ans. Les réunions se tiennent chaque mois, et par exemple, pour l'année 1934, il y a eu 11 réunions.

La dernière "tenue" de Travail et Fraternité se tient le 14 juillet 1940, à 9 h 40, il y a peu de "frères" entourant le Vénérable Marcel Soubret.

Pendant toute la guerre, il va se réunir avec quelques francs-maçons, tous les dimanches matin, ils seront parfois deux, parfois beaucoup plus afin de perpétuer cet esprit maçonnique de liberté et de fraternité.

La loge Travail et Fraternité va reprendre ses travaux après la guerre, la première réunion se déroule le 10 décembre 1944, à Maison des Syndicats rue Michel de Bourges, en attendant la restitution du temple.


A la première réunion, sont présents autour du président Marcel Soubret, grande figure de l'humanisme local, lequel participe par ailleurs au Comité Départemental de Libération au titre des mouvements philosophiques. Un peu moins de 30 frères retrouvent le chemin de la loge.

Léo Mérigot

Le maire communiste de Vierzon de 1959 à 1977 fut un Résistant, et il était membre de la loge du Droit Humain, Pax Labore de Bourges car dans ces époque lointaine, il n'y avait pas de loge maçonnique à Vierzon. Il est de ceux qui vont contribuer à la création de cette loge.

 

En savoir plus sur la Franc-Maçonnerie à Bourges >>>cliquer ici


Des questions sur l'appartenance d'hommes comme

Un Roger Billiard, fera lui aussi de la Résistance, en particulier dans l'approvisionnement des faux papiers, du côté de Villabon. Il figure sur les registres de la loge de Bourges.

Un Debournoux (Pierre ?) figure aussi sur les registres de la loge de Bourges et il était effectivement de Vierzon, il était entré dans la Résistance.

Pierre Ferdonnet ou Fredonnet ?

Le docteur Bonneau ?

Fleury ?

car il y a des homonymies et les archives de la franc-maçonnerie sont pas ou peu accessibles.

à suivre et à valider

Merci de votre aide

 

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