Dans le passé, depuis le début
du XX ième siècle, avec les différentes
équipes municipales, il semble que la démocratie
locale passait essentiellement par les élections.
Il y avait des réunions publiques,
mais pas de réunion de quartiers, pas de relations directes
avec la population.
Avec Raymond Boisdé, il utilisa
l'écriture à travers deux "livres blancs"
l'un sur le lac d'Auron, l'autre sur l'urbanisme.
C'est avec l'arrivée de Jacques
Rimbault et la municipalité de gauche que le maire
communiste lança ce que l'on peut appeler la démocratie
locale.
Il utilisa deux moyens importants :
- le premier qui tenait à sa personne,
c'était le contact directe, avec le citoyen dans la rue
ou sur le marché. D'un abord plein de simplicité,
Il pouvait taper amicalement sur l'épaule de tout Berruyer
qu'il croisait et qui lui exposait son problème.
- le second, c'est la concertation et les
Assises pour Bourges
Comme son prédécesseur, le
maire de Bourges Jacques Rimbault aime faire en début
de Conseil municipal des déclarations préliminaires.
Dans une de ces communications en date du 14 juin 1978, il évoque
" une activité intense et multiforme ", et mentionne
les " efforts faits dans le sens d'une gestion démocratique,
recherchant toujours davantage la participation des Berruyers
à la vie et à la gestion de la cité ".
C'est une méthode qu'adoptera M. Rimbault tout au cours
de ces années. Il parle de l'information écrite
avec la publication du numéro 5 de " Bourges "
une innovation et d'un numéro spécial " Vieille
Ville en fête ". Il insiste sur la concertation dans
les dossiers de la liaison avenue de Dun / Val d'Auron et dans
les problèmes de circulation.
A chaque Conseil municipal, le maire fait un rappel des travaux
effectués. On peut retrouver le même thème
sur plusieurs conseils, c'est une impression d'information forte
et soutenue, sans cesse répétée. En 1978,
M. Rimbault parle des travaux de voirie, mais aussi du démarrage
du service municipal de l'enfance, de l'ouverture du lac d'Auron,
"remarquable emplacement de loisirs et de sports, poumon
vert de l'agglomération berruyère". Même
s'il ajoute que les soucis financiers sont présents, il
y a un changement d'attitude. La nouvelle municipalité
adopte le Val d'Auron !
La pratique du dialogue se développe
avec la mise en route systématique par la municipalité
de visites dans tous les quartiers de Bourges. Le maire explique
que :
" ce type d'activité
est finalement très symbolique de notre style de gestion
municipale. A l'opposé d'une politique de notables enfermés
dans leur bureau, elle nous confronte sur le terrain avec les
difficultés des Berruyers. Elle nous amène à
beaucoup mieux cerner les urgences, à beaucoup mieux connaître
la réalité de la vie de notre ville".
Même les actions les plus mineures
sont mises en avant, c'est le cas d'une foire à la brocante
qui se tient le dimanche matin dans le quartier Saint Bonnet
ou le premier corso carnavalesque qui n'est autre que le carnaval
cher à l'équipe Boisdé. Enfin, l'accent
est mis sur la première grande réalisation originale
de la nouvelle municipalité : la "Vieille Ville en
Fête", projet de Charles Parnet qui veut remplacer
le carnaval jugé comme "ringard". Cette expérience
connaît un succès populaire et sera renouvelée
en 1979.
C'est en septembre 1978, que s'ordonne
de manière très précise la concertation
avec la volonté " d'informer, de consulter,
et d'agir ", et s'effectue le lancement des Assises
pour Bourges définies par Bernadette Gimonet, conseillère
municipale, un modèle que d'autres villes en France reprendront
dans les années 1980.
Les Assises sont prévues du 13 octobre au 4 novembre 1978.
Elles comportent alors essentiellement :
- des présentations et des discussions
sur ce que fait la Municipalité, avec les priorités
en matière d'enseignement technique à Bourges,
la politique culturelle de la cité ou les problèmes
du Val d'Auron.
- des visites comme celles des serres municipales ou des Marais
de Bourges.
- des expositions concernant la circulation à Bourges.
Les Assises sont donc essentiellement thématiques. Il
s'agit pour la municipalité :
"d'expliquer à nos concitoyens les obstacles
qui entravent notre volonté de bien gérer la ville,
et de débattre avec eux, pour trouver le seul chemin,
celui de l'action en direction d'un pouvoir soucieux de se libérer
au maximum de ses charges sur le dos des collectivités
locales".
Suit alors un discours sur la politique
gouvernementale de Giscard et Barre, " dont les maîtres
mots sont inflation, austérité, chômage...."
et le besoin pour unir et rassembler les Berruyers " en
vue de l'action pour le devenir de notre ville".
Les Assises auront une double vocation
: parler des réalisations, même faibles, et surtout
des projets dans tous les domaines, sans avoir pour autant un
objectif précis en terme de coût et de délai.
Beaucoup de sujets chemineront ainsi, de concertation en discussion
pendant des mois et des années sans aucune réalisation.
De temps à autre un projet va à son terme ; c'est
aussi un moyen d'occuper le terrain et de donner de l'espoir.
La seconde vocation des Assises est d'expliquer
que si certaines choses ne se font pas, c'est la faute du gouvernement
en place qui charge les collectivités locales, et en conséquence,
il faut lutter contre le gouvernement, pour le bien des travailleurs
et des défavorisés. Cette stratégie commence
en 1977, et se termine après la victoire de la gauche
en 1981, pour reprendre lorsque la droite revient au pouvoir
en 1986.
Mais la politique reprend parfois ses droits
et un incident oppose Bernard Gourdon, socialiste et le maire
communiste. M. Gourdon demande la parole pour " une intervention
d'ordre politique", il en demande l'autorisation au maire.....
qui refuse et ajoute "Je te rappelle que les règles
interdisent à tout Conseil municipal d'émettre
des vux politiques".
Et il n'y avait pas d'opposition politique
au Conseil municipal !
Les Assises pour Bourges vont se poursuivre
avec des résultats variables, dans les années 1980,
l'ensemble des débats seront retransmis en direct par
la radio locale Recto-Verso.
Au fil des années, Jacques Rimbault
viendra moins à ces Assises, laissant ses adjoints affronter
la population. Les sujets abordés concernent la vie de
tous les jours, principalement les trous dans les trottoirs,
le stationnement anarchique des voitures, le bruit... Il n'est
jamais possible d'aborder des sujets sur la politique générale
de la Ville.
Utiles et indispensables, les Assises rassembleront
de moins en moins de monde.
Lorsque Serge
Lepeltier arrive aux commandes de la Ville aux élections
de 1995, chacun pense, dans son équipe que les Assises
seront supprimées pour une autre forme de dialogue avec
la population.
Mais le nouveau maire de Bourges, d'une
part ne veut pas mettre à bas tout ce que la municipalité
précédente avait fait, mais surtout, il pense que
ces Assises sont utiles et indispensables, ce n'est pas de la
concertation, c'est de la réclamation, très individualiste
mais c'est ce qui fait la vie de tous les jours.
Il va simplement changer le nom, les
Assises deviendront les Rencontres, mais ce sera strictement
la même chose. Dans les changement, vers l'an 2002, un
pot sera offert aux présents en fin de réunion.
Dans les 15 quartiers de Bourges, le monde
reviendra, pour voir si la nouvelle municipalité tient
davantage ses promesses et les demandes des citoyens que la précédente.
mais il n'y a pas de miracle et les Rencontre
trouveront leur public, et les sujets seront toujours les mêmes,
la voiture, le trottoir, les voisins bruyants. Les Rencontres
avec leurs imperfections comme les Assises étaient indispensables.
C'était aussi une soupape qui permettait
au citoyen de se défouler devant le maire et les élus.
Il y eut aussi une tentative qui va avorter
et qui était "les commissions extra - municipales",
il semble bien qu'elles avaient commencé sous Jacques
Rimbault avec aucun succès. Elles sont reprises vers 1996
avec le thème du commerce et ce type de commission formé
avec des éléments de la population volontaires
ne va pas fonctionner. Le danger c'était que chacun venait
pour son propre compte, défendre sa situation personnelle.
Serge Lepeltier gagne les élections
municipales de 2001, et au cours de la campagne électorale,
il met en place "les barnums", c'est une tente, avec
des affiche qui se plante dans les quartiers les plus divers
et là, après une information dans les boîtes
aux lettre, les membre de la liste qui se présente aux
suffrage des Berruyers est présente pour répondre
aux questions de la population.
Autre échec dans ce type de démocratie
locale, ce sont les tentatives de faire participer les jeunes
à la vie de la cité. Ainsi le Conseil communal
des jeunes qui va se faire ne tiendra que 2 ans. On lui doit
toutefois l'espace de skate board de la pente de la place Séraucourt.
le succès est indéniable.
Aussi à partir de 2001, les "barnums"
vont se poursuivre chaque samedi matin ou presque.
Et puis les élections de 2008 arrivent
et Serge Lepeltier l'emporte avec une équipe renouvelée.
Tout en maintenait les Rencontres et les
Barnums, le maire reprend à son compte, avec une certaine
surprise de plusieurs élus, les théories de Ségolène
Royal qui, pour les élections présidentielles qu'elle
avait perdues face à Nicolas Sarkozy avait "inventée"
les notions de démocratie participative ou de la participation
des citoyens aux décisions qui les concerne.
Serge Lepeltier avec un cabinet d'assistance
lança en septembre 2008 les "Forum citoyens"
et les "Conseils de quartier". Il écrira
qu'il veut :
"Favoriser la participation
de tous les habitants à la vie de la cité ! Afin
de renforcer la proximité et la concertation avec les
berruyères et les berruyers."
Il poursuit dans un courrier "
nous vous proposons, léquipe municipale et moi-même,
de vous inscrire au Forum citoyen et/ou de vous porter candidat
à un Conseil de quartier. La mise en place de ces nouveaux
lieux déchanges traduit notre volonté dassocier
encore davantage les habitants à la vie de notre ville."
Le "Forum citoyen" et ces Conseils
de quartier pour le maire doivent rapprocher laction municipale
du citoyen et établir une concertation régulière
avec chacun.
Avec l'arrivée de Pascal Blanc comme
Maire de Bourges en mars 2014, c'est un changement total qui
commence à s'oppérer :
- Il y a toujours les deux piliers des
mandats précédents comme les Rencontres de quartier
pour Bourges ainsi que les barnum le samedi matin le long d'une
rue ou d'une place.
Mais ce qui est nouveau, c'est l'utilisation
massive d'Internet avec :
- le facebook de la mairie et du Maire
qui donne en temps réel de l'information dans tous les
domaines.
- des tchats qui sont des questions posées
par les Berruyers via Internet, un système commencé
timidement avec Serge Lepeltier mais que la technique a permis
(la 4G) de faciliter.
Ilversement il n'y a plus décrits
ni de blog de la part de la Mairie.
a suivre .