crypte cathédrale - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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LA CRYPTE DE LA CATHEDRALE DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Inclassable, ce n'est pas une cave, même si le lieu est en sous-sol, ce n'est pas un souterrain ni une carrière, mais c'est un lieu encore plus magique, il s'agit de la crypte de la cathédrale Saint Etienne

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Version 2017

La crypte de la cathédrale

Cette crypte, souvent appelée "l'église souterraine" a été construite en dehors de l'enceinte antique, c'est à dire sur un sol peu stable d'où la présence de piliers massifs de 2,10 mètres de diamètre et 3,60 mètres de hauteur.
Cette église basse est située légèrement en dessous du niveau extérieur, et actuellement, ce sont les bas des fenêtres qui sont au niveau de la rue.
Dans la " crypte ", assez mystérieuse, ont été rassemblés les restes du jubé de la cathédrale et le gisant en marbre du duc Jean de Berry par Jean de Cambray daté de 1438. Plus en retrait, presque dans le noir, apparaissent de grandes sculptures de la Sainte-Chapelle. Après une rotonde qui abrite les tombeaux des archevêques de Bourges depuis le Concordat, se détache un Saint-Sépulcre offert vers 1540 par Jacques du Breuil. Il a été restauré à plusieurs reprises au cours de l'Histoire.

La crypte, selon Branner, qui a beaucoup travaillé sur la cathédrale, a été édifiée en une seule fois. Elle est traversée par le mur gallo-romain avec en-dessous, une crypte romane datant, semble-t-il, du VIIIe siècle. L'abside de l'édifice du XIe siècle a sans doute été construite dans l'une des vieilles tours du rempart gallo-romain.
L'auteur américain ajoute :

"A ce niveau là, les tours étaient pleines, elles mesuraient 10 mètres de diamètre ce qui est précisément la largeur intérieure de la chambre de la crypte gothique".

Derrière le Saint Sépulcre, apparaît une crypte, formée d'une salle rectangulaire, située de part et d'autre de la porte d'entrée.
Ensuite, le visiteur débouche sur un cône qui l'entraîne dans une pièce carrée, très sombre et encore plus mystérieuse. C'est le cœur de Bourges. Pour Buhot de Kersers, cette salle de 2,25 m au carré est voûtée d'un berceau plein cintre, et comporte un caveau qui serait le centre de l'église primitive du IIIe siècle.
Rien de scientifique ne permet d'accréditer cette thèse, mais les déductions de Branner sont très séduisantes, et depuis ces études, peu de recherches ont semble-t-il été poursuivies.

L'église du XIIe siècle est à presque 2 mètres au-dessous du chœur moderne. Le sol du souterrain est à 3 mètres sous les clefs, soit 5 mètres de profondeur totale le tout est précisé ainsi :

"Sous cette église étaient des souterrains dont une partie existe encore, consistant en une galerie dont la largeur, suivant l'axe de l'église, est de 3,10 m et la longueur perpendiculaire à cet axe est de 9,68 mètres, portant du reste trace de coupure aux extrémités pour permettre la construction des piliers du chœur actuel. Cette galerie transversale qui est sous l'avant-dernière travée droite du chœur actuel est voûtée d'un berceau plein-cintre sous-tendu par des arcs-doubleaux de différents âges; la travée du milieu est voûtée sur arêtes diagonales".

Les autres photos de la crypte : >>>cliquer

 

Sur le plan de Buhot de Kersers, on voit diverses parties qui s'ouvrent sur des souterrains qui sont .... bouchés. Aujourd'hui, celui en B n'apparaît plus, il a été, semble-t-il, assez vite comblé.
Il est donc démontré que sous la crypte, se trouvent des galeries souterraines. Ce sont ces galeries qui ont servi à placer dans de bonnes conditions, les tombeaux des archevêques de Bourges. L'accès nous précise Buhot de Kersers se situe sous deux dalles situées près de la porte sud de la cathédrale. En cherchant, et avec l'aide du bedeau de la cathédrale, j'ai trouvé effectivement ces deux dalles qui permettent d'accéder aux souterrains.
Le grand auteur du XIXe siècle écrit, d'une manière assez mystérieuse, qu'il existe "quelques inscriptions dans ces souterrains " et qu'elles ont été publiées depuis longtemps !
On peut penser que ces souterrains n'ont pas été construits lors de l'édification du chevet de la cathédrale, mais qu'ils existaient auparavant. Il faut donc faire la relation avec ce qui subsistait alors, et c'est une tour gallo-romaine qui était présente. Ces galeries ne seraient-t-elles pas tout simplement les restes des souterrains des tours qui ont été observés dans d'autres secteurs de la ville et plus particulièrement vers la tour du presbytère ?

Parfois, des chantiers de fouilles sont organisés dans le périmètre de la cathédrale, sans que l'on mette à jour la moindre cave ou le moindre départ de souterrain. C'est le cas du portail Nord de la cathédrale. Le chantier a été ouvert en 1971 afin de construire le Musée de l'Oeuvre. Les fouilles ont été menées par M. Favière et Bailly.
D'abord, on a en ce lieu le rempart gallo-romain du IIIe siècle, comme dans d'autres secteurs de la ville. Par contre le mur dit " gaulois " en bois et en pierre n'a pas été mis à jour.
Même s'il n'a pas été possible de faire des fouilles importantes sur l'ensemble du site, la cathédrale étant présente et peu déplaçable, les archéologues ont trouvé la présence d'une villa gallo-romaine construite à la fin du 1er siècle et détruite à la fin du IIIe siècle. C'est en effet à cette période qu'est édifié le rempart, construit en petit appareil avec chaînage de briques rouges. Il est large de 3 mètres et haut de 5 mètres.
Les archéologues ont trouvé ensuite un bâtiment qui s'appuie sur les restes du mur arasé. Il durera sans doute jusqu'à la construction de la cathédrale... mais aucun élément sur la moindre trace de caves ou souterrains.

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