La crypte de la cathédrale
Cette crypte, souvent appelée "l'église
souterraine" a été construite en dehors de
l'enceinte antique, c'est à dire sur un sol peu stable
d'où la présence de piliers massifs de 2,10 mètres
de diamètre et 3,60 mètres de hauteur.
Cette église basse est située légèrement
en dessous du niveau extérieur, et actuellement, ce sont
les bas des fenêtres qui sont au niveau de la rue.
Dans la " crypte ", assez mystérieuse, ont été
rassemblés les restes du jubé de la cathédrale
et le gisant en marbre du duc Jean de Berry par Jean de Cambray
daté de 1438. Plus en retrait, presque dans le noir, apparaissent
de grandes sculptures de la Sainte-Chapelle. Après une
rotonde qui abrite les tombeaux des archevêques de Bourges
depuis le Concordat, se détache un Saint-Sépulcre
offert vers 1540 par Jacques du Breuil. Il a été
restauré à plusieurs reprises au cours de l'Histoire.
La crypte, selon Branner, qui a beaucoup
travaillé sur la cathédrale, a été
édifiée en une seule fois. Elle est traversée
par le mur gallo-romain avec en-dessous, une crypte romane datant,
semble-t-il, du VIIIe siècle. L'abside de l'édifice
du XIe siècle a sans doute été construite
dans l'une des vieilles tours du rempart gallo-romain.
L'auteur américain ajoute :
"A ce niveau là, les tours
étaient pleines, elles mesuraient 10 mètres de
diamètre ce qui est précisément la largeur
intérieure de la chambre de la crypte gothique".
Derrière le Saint Sépulcre,
apparaît une crypte, formée d'une salle rectangulaire,
située de part et d'autre de la porte d'entrée.
Ensuite, le visiteur débouche sur un cône qui l'entraîne
dans une pièce carrée, très sombre et encore
plus mystérieuse. C'est le cur de Bourges. Pour
Buhot de Kersers, cette salle de 2,25 m au carré est voûtée
d'un berceau plein cintre, et comporte un caveau qui serait le
centre de l'église primitive du IIIe siècle.
Rien de scientifique ne permet d'accréditer cette thèse,
mais les déductions de Branner sont très séduisantes,
et depuis ces études, peu de recherches ont semble-t-il
été poursuivies.
L'église du XIIe siècle est
à presque 2 mètres au-dessous du chur moderne.
Le sol du souterrain est à 3 mètres sous les clefs,
soit 5 mètres de profondeur totale le tout est précisé
ainsi :
"Sous cette église étaient
des souterrains dont une partie existe encore, consistant en
une galerie dont la largeur, suivant l'axe de l'église,
est de 3,10 m et la longueur perpendiculaire à cet axe
est de 9,68 mètres, portant du reste trace de coupure
aux extrémités pour permettre la construction des
piliers du chur actuel. Cette galerie transversale qui
est sous l'avant-dernière travée droite du chur
actuel est voûtée d'un berceau plein-cintre sous-tendu
par des arcs-doubleaux de différents âges; la travée
du milieu est voûtée sur arêtes diagonales".
Les autres photos de la crypte : >>>cliquer
Sur le plan de Buhot de Kersers, on voit
diverses parties qui s'ouvrent sur des souterrains qui sont ....
bouchés. Aujourd'hui, celui en B n'apparaît plus,
il a été, semble-t-il, assez vite comblé.
Il est donc démontré que sous la crypte, se trouvent
des galeries souterraines. Ce sont ces galeries qui ont servi
à placer dans de bonnes conditions, les tombeaux des archevêques
de Bourges. L'accès nous précise Buhot de Kersers
se situe sous deux dalles situées près de la porte
sud de la cathédrale. En cherchant, et avec l'aide du
bedeau de la cathédrale, j'ai trouvé effectivement
ces deux dalles qui permettent d'accéder aux souterrains.
Le grand auteur du XIXe siècle écrit, d'une manière
assez mystérieuse, qu'il existe "quelques inscriptions
dans ces souterrains " et qu'elles ont été
publiées depuis longtemps !
On peut penser que ces souterrains n'ont pas été
construits lors de l'édification du chevet de la cathédrale,
mais qu'ils existaient auparavant. Il faut donc faire la relation
avec ce qui subsistait alors, et c'est une tour gallo-romaine
qui était présente. Ces galeries ne seraient-t-elles
pas tout simplement les restes des souterrains des tours qui
ont été observés dans d'autres secteurs
de la ville et plus particulièrement vers la tour du presbytère
?
Parfois, des chantiers de fouilles sont
organisés dans le périmètre de la cathédrale,
sans que l'on mette à jour la moindre cave ou le moindre
départ de souterrain. C'est le cas du portail Nord de
la cathédrale. Le chantier a été ouvert
en 1971 afin de construire le Musée de l'Oeuvre. Les fouilles
ont été menées par M. Favière et
Bailly.
D'abord, on a en ce lieu le rempart gallo-romain du IIIe siècle,
comme dans d'autres secteurs de la ville. Par contre le mur dit
" gaulois " en bois et en pierre n'a pas été
mis à jour.
Même s'il n'a pas été possible de faire des
fouilles importantes sur l'ensemble du site, la cathédrale
étant présente et peu déplaçable,
les archéologues ont trouvé la présence
d'une villa gallo-romaine construite à la fin du 1er siècle
et détruite à la fin du IIIe siècle. C'est
en effet à cette période qu'est édifié
le rempart, construit en petit appareil avec chaînage de
briques rouges. Il est large de 3 mètres et haut de 5
mètres.
Les archéologues ont trouvé ensuite un bâtiment
qui s'appuie sur les restes du mur arasé. Il durera sans
doute jusqu'à la construction de la cathédrale...
mais aucun élément sur la moindre trace de caves
ou souterrains.