Christian Gimonet a Bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

 

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 CHRISTIAN GIMONET ARCHITECTE A BOURGES

Une


L'Histoire

Dans lHugo Massire
le 14 janvier à 11:38
·
L'architecte Christian Gimonet est mort à Bourges ce mercredi 11 janvier, dans la maison qu'il avait construite il y a plus d'un demi-siècle, place Planchat. Né en 1935, son œuvre s'inscrivait dans le rejet du fonctionnalisme quasi-hégémonique à la fin des Trente Glorieuses, alors que débutait sa vie professionnelle. Délaissant le mur-rideau et les formules sérielles du Style international, il leur préfèrait une architecture située et complexe, nourrie d'une attention aiguë à l'endroit de l'environnement et de l'histoire. Gimonet s'était formé à l'École des beaux-arts de Paris (atelier Arretche), puis travailla auprès de Paul Bossard, Roland Simounet et Paul Rudolph, chez qui il développa une vision de l'architecture fondée sur le travail de la coupe. Sa production – concentrée, des années 1960 aux années 2010, sur le Berry – exposait une vision spatiale singulière chez un architecte demeuré peu connu en-dehors de ses terres. Le rapport au site fabriquait, chez Gimonet, la coupe du projet, matrice de l'ensemble. La maison Bouriant (Bourges, 1967), édifiée face au fameux hôtel Cujas, tenait du manifeste de jeunesse par la réinterprétation à l'extérieur de formes traditionnelles (le pignon, le toit, l'auvent), et par la création à l'intérieur d'un parcours architectural via l'imbrication verticale de plusieurs fonctions (sanitaires publics, magasin, logement), grâce à des jeux de demis-niveaux et de paliers. Passionné par le logement, Gimonet s'attacha à renouveler les typologies d'habitat par l'utilisation de la hauteur : les filiations multiples de son apprentissage se lisent notamment dans la résidence Dunois (1977), où les appartements en duplex sont desservis par des coursives, et dans la maison Laudat (1968), inscrite dans la pente, qui développe des pièces de vie en double hauteur. Un temps président de la fondation Le Corbusier, Gimonet empruntait au maître du modernisme le système de proportions du Modulor qui règlait le dimensionnement de ses intérieurs. Sa vision tridimensionnelle de l'espace se déployait jusque dans les moyens de représentation du projet, l'architecte berruyer ayant souvent recours aux axonométries en écorché révélant tant le système constructif que la subtilité des dispositifs de circulation. Il se montrait aussi attentif à l'intégration des arts plastiques, supportés par les plans verticaux, et avait été précurseur dans l'inscription de dispositifs bioclimatiques dans la tranche de ses maisons, par exemple avec le recours aux puits canadiens trouvés dans les maisons de la prairie de Frank Lloyd Wright. Exigeant – jusqu'à une certaine dureté – il n'en était pas moins attaché à transmettre son engagement, et soucieux de la survie de son témoignage. Cinq de ses réalisations avaient, ces dernières années, été labellisées Patrimoine du XXe siècle ou Architecture contemporaine remarquable.

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