Gustave Sarrien est un personnage important
dans une période difficile, celle de la guerre de 39/45.
Il sera le premier préfet de la Libération.
- Préfet du Cher du 6 septembre
1944 au 10 juin 1946
- Conseiller de la République
en novembre 1946
- Sénateur, Membre du Conseil
de la République de novembre 1948 au 30 mars 1952.
Gustave Sarrien est né le 23 avril
1881 à Bourbon-Lancy, en Saône et Loire, et comme son
parent Ferdinand, il entre dans le droit. Après des études
secondaires au lycée Théodore-de-Bainville de Moulin-sur-Allier,
il obtient sa licence en droit à la faculté de
Paris puis devient, en 1905, attaché au cabinet de Joseph
Rau, ministre de l'agriculture
Son père, Michel Sarrien, était
consul général et son oncle, Ferdinand Sarrien,
membre éminent du parti radical, fut député
puis sénateur de Saône-et-Loire de 1876 à
1915, plusieurs fois ministre entre 1885 et 1898 et président
du conseil en 1906.
Les débuts politiques de Gustave
Sarrien sont précoces.
Il semble que la présence de son
oncle ait favorisé cette entrée dans des ministères.
Il s'oriente aussi sur le plan professionnel
vers le Crédit Agricole où sa carrière le
conduit vers le grade d'inspecteur général jusqu'à
sa retraite.
Lorsqu'il achète une maison à
Cerdon du Loiret, il y devient maire, jusqu'en 1942, date à
laquelle il est révoqué par le gouvernement de
Vichy.
Il participe aux maquis du Loiret
En octobre 1943, Gustave Sarrien rencontre
Marcel Plaisant, à Boubard, près de Nérondes,
et il accepte, au nom de la Résistance, la proposition
de préfet du Cher au jour de la Libération de Bourges
et du Cher.
Le 17 août 1944, Marcel Plaisant,
qui sort de la prison du Bordiot, fit chercher Sarrien par Fernand
Sochet, membre du Comité de Libération pour l'installer
près de Bourges à Vignoux sous les Aix, avec l'état
civil de l'abbé Prégaldin, afin d'être présent
lors de la Libération de Bourges afin de prendre la direction
de l'administration départementale.
Il va oeuvrer afin que le lendemain de
la Libération s'effectue sans arbitraire, en particulier
que l'épuration se fasse après décision
de la Cour de Justice.
Il remis en ordre les services administratifs
et économiques du département, en particulier de
septembre à la fin de l'année 1944.
C'est lui qui va faire rechercher et ramener dans le Cher des
agents français de la Gestapo, comme Paoli, afin de les
faire traduire devant un tribunal local, à Bourges.
Il va s'intéresser au ravitaillement
des berrichons du Cher et aura à lutter contre le marché
noir. Il fut sensible à l'accueil des prisonniers.
En 1946, Gustave Sarrien a 65 ans, il est
nommé préfet honoraire, et commence à s'intéresser
à la politique élective. Il est candidat pour le
Conseil de la République en novembre 1946, et il est élu
au plan régional pour le palais du Luxembourg, dans le
groupe gauche démocratique. Deux ans plus tard, en novembre
1948, il est réélu sur la même liste que
Marcel Plaisant, celle du rassemblement des Gauches républicaines
et du parti radical socialiste. Pour lui, "la fibre radicale
familiale vivait encore". Et il ajoutait aussi "qu'un
Préfet de la Libération ne pouvait qu'être
gaulliste".
Il est élu Conseiller municipal
de Bourges en 1948 et au décès du maire Henri Salle,
il refusa de devenir maire de Bourges, et il vota pour André
Cotte net.
Gustave Sartrien meurt le 30 mars 1952
. Son éloge funèbre est prononcé par le
président Gaston Monerville le 8 avril suivant.
Cet article a été
écrit avec les sources de Jacques Genton en 1999.