Place des quatre piliers - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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PLACE DES QUATRE PILIERS A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges et une toute petite place à deux pas du palais Jacques Coeur et avec l'Hôtel d'Angleterre, la fontaire Lebon.

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Version 2012

 
La place des Quatre (4) Piliers se situe en Centre Ville. On trouve le nom de cette place en 1846. Il semble qu'elle doive son nom à 4 piliers qui soutenaient un logis d'un étage situé sur cette place. Le nom de la bibliothèque municipale située dans l'Hôtel Témoin portera ce nom des " 4 Piliers ". Elle comprend en particulier les fonds du Berry et des ouvrages d'enluminures de première importance.
 
 
Sur cette place, il y avait en effet quatre piliers, à proximité du rempart.
A l'origine se trouvait au XVI ième siècle, un "Hostel et cabaret royal" qui deviendra un jeu de paume.
Puis cela portera comme nom le Tripôt des Quatre Piliers en 1625, mais ce nom pouvait laisser à penser qu'il s'agissait d'un lieu de perdition, et bien non, la plus haute société de l'époque fréquentait ce "Tripot" qui était une scène de spectacle du meilleur cru.
Elle prendra le nom de Café de la Comédie en 1804 après la Révolution, il était juste en face de la Comédie, qui était alors un premier théâtre municipal.
Il y avait des réunions et des bals en particulier pour les militaires qui étaient nombreux à Bourges. C'est ainsi que furent reçus selon Patrick Martinat une colonne du 95 ième régiment dInfanterie qui allait alors de Prusse jusqu'en Espagne.
De 1838 jusque vers 1892, on installe le Musée de la ville de Bourges avant qu'il ne saoit implanté de manière définitive dans l'Hôtel appelé Cujas.
C'est en 1893 que l'on appelle cette bâtisse le Central-Hôtel.
On notera qu'en 1961, cet Hôtel Central qui s'appellera Hôtel d'Angleterre après le passage du prince de Galle, futur Edouard VIII à Bourges, recevra une présentation de mode de Guy laroche et Jeanne Lanvin.

 

La fontaine Lebon

Sur cette place se trouve une fontaine réhabilité en 2010, elle date de 1894 et fut construite par le legs d'Alfred Lebon, où plutôt de sa veuve qui vivait juste en face.

Il s'agit d'une fontaine située place des quatre Piliers, juste en face de l'Hôtel d'Angleterre, en plein centre de la Ville de Bourges. Elle remplace, en cet endroit, le puit public prévu à la Convention du 4 janvier 1625, dans laquelle il était indiqué que les quatre piliers devaient être détruits.

Cette fontaine date du 15 mai 1894, elle est le résultat d'un don de Pierre Alfred Le Bon, né à Issoudun le 9 juillet 1821. Ce Berrichon fut docteur en droit, ancien procureur impérial, conseiller à la cour d'appel de Bourges de 1870 à 1883. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la Justice.
Au cour de sa vie publique, il fut Conseiller Municipal de Saint Germain du Puy, un village situé à quelques kilomètres de Bourges, ceci explique que Le Bon ait fait aussi un autre don à cette commune, là aussi une fontaine.

Le Bon est décédé à Bourges le 29 avril 1889, et, par testament et codicile olographe des 16 mai 1882 et 13 juin 1886 déposés chez Maître Drouin, notaire à Bourges, il donne une somme d'argent de 5000 francs pour l'installation d'une fontaine, place des quatre piliers, car....Madame Le Bon, qui habitait au numéro 3 de cette place, pourrait ainsi voir la fontaine de sa fenêtre.

Cette fontaine est en pierre, elle a une forme pyramidale, avec un ange au sommet, alors que d'utres angelots figurent à sa base. Sur une des faces de la pyramide, les mérites de ce bon Monsieur Le Bon sont indiqués.
Il n'apparait aucune indication quant à l'auteur de l'oeuvre, et aujourd'hui, la fontaine est en bien mauvais état. Si le sculpteur n'est pas connu, le nom du très probable architecte de la fontaine serait celui de Eugène Bedeau. Ce Bedeau habitait rue Saint Sulpice, et il présenta son devis avec un certain retard.

 

Au lendemain de l'inauguration, le journal local d'alors: "le Messager du Cher" écrira de bien méchante manière:
" Quelle idée a pris cet excellent Monsieur Le Bon, au lieu d'employer 5000 francs à faire une bonne oeuvre, de vouloir un monument sur une place dont la forme et la dimension n'en comportaient aucun."

La rue Jacques Cœur

Cette rue Jacques Cœur qui est celle de la " Grand'Maison de monseigneur l'argentier " a eu des noms forts différents depuis le XIV ème siècle, où elle s'appelait " rue qui va du Viel-Porrier à la Porte Neuve ", puis en 1500, " la rue de l'écrevisse " et 38 ans plus tard, " la rue de la cuiller ", alors que durant la Révolution, de 1792 à 1803 elle aura pour nom, " rue de la République " et c'est en 1541 que le nom de Jacques Cœur sera donné à cette rue qui passe au dessus de la muraille.

 

 

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