C'est à partir de l'arrivée
du chemin de fer que se constitue à proximité de
la gare de marchandise de Bourges une zone industrielle de toute
première importance.
Voici un panorama à compléter
sur ces industries, à partir de recherches aux archives
et avec le livret réalisé par les services du patrimoine
de la ville de Bourges en 2011 : histoire industrielle du Moulon.
Les Etablissements Labbé :
Il s'agit d'une entreprise qui date de
1862, avec Gilbert Désiré Labbé qui était
marchand de fer aux Aix d'Angillon. Il fabrique un produit d'avenir
puisqu'il s'agit de pièces pour les nouveaux chemins de
fer, comme des essieux et autre moyeux. Au départ, il
voulait produire des machines-outils, mais les pièces
pour chemin de fer sont plus intéressantes. Il fabriquera
aussi des roues de charrettes qu'il invente.
L'architecture des bâtiments est
typique de l'époque, à base de brique et d'un peu
de pierre. Labbé s'installe le long d'une voie ferrée,
celle de Bourges à Asnières avant de s'étendre
vers la rivière du Moulon.
Désiré Labbé meurt
en 1886 et c'est son fils Lucien qui devient le nouveau patron,
et l'entreprise avec le nom de Labbé et Compagnie jusqu'à
la fin de l'aventure en 1932/34.
C'est sur cette parcelle que la rue Ampère
est tracée et construite.
L'Usine Boutet :
Une usine qui est créée en
1974, mais elle ne dure que quelques mois. Elle s'était
donné pour tâche de fabriquer des ponts en fil de
fer. Elle ferme en 1875, il n'y avait pas de commandes.
Les Etablissements Félix Chédin
:
C'est un nom très connu à
Bourges, de par le nom de cette rue Félix Chédin
qui est une grande artère du nord de la gare de Bourges.
Au commencement, au milieu des années
1850, Félix Chédin est installé ... rue
Moyenne, il est marchand de papiers peints et peintre.
C'est alors qu'il s'installe rue de Mazières,
avant d'acheter une tuilerie dans la plaine du Moulon, qui était
selon les services du patrimoine relayés par Rémy
Beurion, une vinaigrerie. C'était à l'angle de
la rue actuelle Félix Chédin et Camille Desmoulins.
Et là, il fabrique des toiles cirées, qui auront
beaucoup de succès.
Il faut noter qu'il conserve une boutique
en ville au 6/8 de la rue de la Grosse Armée.
En 1874 ils embauchent 46 ouvriers, et
en 1882, ils sont 75.
l'usine est importante, avec des séchoirs,
des étuves, des magasins et les toiles cirées se
vendent dans le monde entier, en Argentine, au Brésil
ou en Asie.
Elle va poursuivre cette activité
pendant une petite centaine d'années, car elle a des difficultés
et est reprise par une entreprise de Lyon, Maréchal, un
concurrent. Mais elle doit fermer en 1964/65 et alors elle est
démolie.
L'usine de chaussures Montigny :
Il s'agit d'un cordonnier qui était
installé rue Moyenne, au numéro 20, le sieur de
Montigny. Il fabriquait aussi des chaussures.
En 1872, il s'installe à proximité
du Moulon pour une fabrique de "chaussures clouée",
et deux ans plus tard, l'entreprise emploie 50 ouvriers.
On note dans le matériel, deux machines
à coudre les semelles, une machine à estamper les
clous et une machine à vapeur de 5 chevaux.
Mais l'usine ne dure pas et malgré
l'utilisation de détenus de la prison militaire, elle
ne parvient pas à assurer la continuité de production
et elle ferme en 1880. L'ensemble est vendu à Eugène
Brisson.
L'Usine de chaussures de la Grande
cordonnerie
Un an après la fermeture de l'usine
Montigny, une nouvelle entreprise de cordonnerie s'installe au
nord du campement militaire, c'est l'entreprise Chollet et Lecerf.
Elle produit des chaussures cloutées pour l'armée.
Il y a, au départ 60 ouvriers et très vite 200.
En 1887, l'usine change de nom pour s'appeler
Lecerf et Sarda, elle est aussi présente rue de Beaumont
à Bourges (N°29) et à Asnières.
C'est en 1930 que Henri Magdalenat rachète
l'entreprise pour implanter l'usine Rosières - Rosinox
qui fabrique alors de grandes cuisinières.
Depuis 1970, cette usine Rosinox fabrique
des appareils de cuisine pour les collectivités.
Le magasin central de l'habillement
A partir de 1870, Bourges devient une cité
militaire et 7 ans plus tard, l'armée déplace un
dépôt qui recevait des habits militaires et en plus,
il fut confectionné dans ces bâtiments des équipements
militaires.
C'est une fabrication hétéroclite,
avec des tentes, des objets en fer blanc, comme des gamelles
ou des quarts.
Sur deux docks de 800 M2 chacun, et 5 travées
à deux niveaux, c'est un ensemble militaire important
qui va prendre le nom de campement militaire et cela jusqu'en
1998.
A cette date, dans le cadre de la réhabilitation
des friches industrielles, la municipalité de Serge Lepeltier
créé le COMITEC, c'est à dire Communication,
Informatique, Techniques nouvelles, qui se situe dans "la
zone franche" et obtient un grand succès.
En 2011 le Comitech comprend 42 sociétés
(dans le domaine du tertiaire) et environ 200 emplois. Il est
traversé par la nouvelle rue Jules Ferry.
Les Etablissements Espinasse-Patureau
:
Peu ou pas connus, ces établissements
en 1864 fabriquent des ... cloches dans cette zone industrielle
du Moulon.
Société coopérative
Helbronner :
Une usine peu connue, Helbronner, apparaît
en 1893, elle fabrique des équipements et chaussure militaires.
Après quelques soucis, cette entreprise devient une coopérative
de production.
Elle est transformée après
1936 pour recevoir un Centre d'apprentissage pour les fabrications
aéronautique, appelée l'école du Moulon
qui forme des ouvriers pour la SNCAC. Elle fonctionnera jusque
vers 12960.
Elle s'appela aussi école Jean Mermoz.
A suivre
article réalisé avec le document
du patrimoine (Alain Giraud et Christophe Gratias)