Industrie du Moulon - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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MOULON, QUARTIER ET INDUSTRIE DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, au delà de la gare possède un quartier le long du Moulon avec une industrie qui fut prospère.

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Version 2010

 

C'est à partir de l'arrivée du chemin de fer que se constitue à proximité de la gare de marchandise de Bourges une zone industrielle de toute première importance.

Voici un panorama à compléter sur ces industries, à partir de recherches aux archives et avec le livret réalisé par les services du patrimoine de la ville de Bourges en 2011 : histoire industrielle du Moulon.

 

Les Etablissements Labbé :

 

Il s'agit d'une entreprise qui date de 1862, avec Gilbert Désiré Labbé qui était marchand de fer aux Aix d'Angillon. Il fabrique un produit d'avenir puisqu'il s'agit de pièces pour les nouveaux chemins de fer, comme des essieux et autre moyeux. Au départ, il voulait produire des machines-outils, mais les pièces pour chemin de fer sont plus intéressantes. Il fabriquera aussi des roues de charrettes qu'il invente.

L'architecture des bâtiments est typique de l'époque, à base de brique et d'un peu de pierre. Labbé s'installe le long d'une voie ferrée, celle de Bourges à Asnières avant de s'étendre vers la rivière du Moulon.

Désiré Labbé meurt en 1886 et c'est son fils Lucien qui devient le nouveau patron, et l'entreprise avec le nom de Labbé et Compagnie jusqu'à la fin de l'aventure en 1932/34.

C'est sur cette parcelle que la rue Ampère est tracée et construite.

L'Usine Boutet :

Une usine qui est créée en 1974, mais elle ne dure que quelques mois. Elle s'était donné pour tâche de fabriquer des ponts en fil de fer. Elle ferme en 1875, il n'y avait pas de commandes.

 

Les Etablissements Félix Chédin :

C'est un nom très connu à Bourges, de par le nom de cette rue Félix Chédin qui est une grande artère du nord de la gare de Bourges.

Au commencement, au milieu des années 1850, Félix Chédin est installé ... rue Moyenne, il est marchand de papiers peints et peintre.

C'est alors qu'il s'installe rue de Mazières, avant d'acheter une tuilerie dans la plaine du Moulon, qui était selon les services du patrimoine relayés par Rémy Beurion, une vinaigrerie. C'était à l'angle de la rue actuelle Félix Chédin et Camille Desmoulins. Et là, il fabrique des toiles cirées, qui auront beaucoup de succès.

Il faut noter qu'il conserve une boutique en ville au 6/8 de la rue de la Grosse Armée.

En 1874 ils embauchent 46 ouvriers, et en 1882, ils sont 75.

l'usine est importante, avec des séchoirs, des étuves, des magasins et les toiles cirées se vendent dans le monde entier, en Argentine, au Brésil ou en Asie.

Elle va poursuivre cette activité pendant une petite centaine d'années, car elle a des difficultés et est reprise par une entreprise de Lyon, Maréchal, un concurrent. Mais elle doit fermer en 1964/65 et alors elle est démolie.

 

L'usine de chaussures Montigny :

Il s'agit d'un cordonnier qui était installé rue Moyenne, au numéro 20, le sieur de Montigny. Il fabriquait aussi des chaussures.

En 1872, il s'installe à proximité du Moulon pour une fabrique de "chaussures clouée", et deux ans plus tard, l'entreprise emploie 50 ouvriers.

On note dans le matériel, deux machines à coudre les semelles, une machine à estamper les clous et une machine à vapeur de 5 chevaux.

Mais l'usine ne dure pas et malgré l'utilisation de détenus de la prison militaire, elle ne parvient pas à assurer la continuité de production et elle ferme en 1880. L'ensemble est vendu à Eugène Brisson.

L'Usine de chaussures de la Grande cordonnerie

Un an après la fermeture de l'usine Montigny, une nouvelle entreprise de cordonnerie s'installe au nord du campement militaire, c'est l'entreprise Chollet et Lecerf. Elle produit des chaussures cloutées pour l'armée. Il y a, au départ 60 ouvriers et très vite 200.

En 1887, l'usine change de nom pour s'appeler Lecerf et Sarda, elle est aussi présente rue de Beaumont à Bourges (N°29) et à Asnières.

C'est en 1930 que Henri Magdalenat rachète l'entreprise pour implanter l'usine Rosières - Rosinox qui fabrique alors de grandes cuisinières.

Depuis 1970, cette usine Rosinox fabrique des appareils de cuisine pour les collectivités.

 

Le magasin central de l'habillement

A partir de 1870, Bourges devient une cité militaire et 7 ans plus tard, l'armée déplace un dépôt qui recevait des habits militaires et en plus, il fut confectionné dans ces bâtiments des équipements militaires.

C'est une fabrication hétéroclite, avec des tentes, des objets en fer blanc, comme des gamelles ou des quarts.

Sur deux docks de 800 M2 chacun, et 5 travées à deux niveaux, c'est un ensemble militaire important qui va prendre le nom de campement militaire et cela jusqu'en 1998.

A cette date, dans le cadre de la réhabilitation des friches industrielles, la municipalité de Serge Lepeltier créé le COMITEC, c'est à dire Communication, Informatique, Techniques nouvelles, qui se situe dans "la zone franche" et obtient un grand succès.

En 2011 le Comitech comprend 42 sociétés (dans le domaine du tertiaire) et environ 200 emplois. Il est traversé par la nouvelle rue Jules Ferry.

 

Les Etablissements Espinasse-Patureau :

Peu ou pas connus, ces établissements en 1864 fabriquent des ... cloches dans cette zone industrielle du Moulon.

 

Société coopérative Helbronner :

Une usine peu connue, Helbronner, apparaît en 1893, elle fabrique des équipements et chaussure militaires. Après quelques soucis, cette entreprise devient une coopérative de production.

Elle est transformée après 1936 pour recevoir un Centre d'apprentissage pour les fabrications aéronautique, appelée l'école du Moulon qui forme des ouvriers pour la SNCAC. Elle fonctionnera jusque vers 12960.

Elle s'appela aussi école Jean Mermoz.


A suivre

article réalisé avec le document du patrimoine (Alain Giraud et Christophe Gratias)

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