Les Etablissements Monin sont
situés à Bourges, place des Marronniers, avec des
entrepôts situés dans la zone de l'autoroute, juste
sur la méridienne verte.
Ils constituent un fleuron d'une
industrie fort mal connue.
Tout commence en 1912, et Georges
Monin qui sera le fondateur de l'entreprise (1893-1944) se lança,
à l'âge de 19 ans, dans le commerce des vins et
spiritueux.
C'est un entrepreneur et un vrai Berrichon
très attaché à sa ville natale de Bourges.
C'est a lui que l'on doit l'entreprise actuelle.
C'était semble-t-il un homme qui
était un bon organisateur, il travaillait avec méthode,
comme cela se faisait alors, et ça compensait le manque
de moyens techniques.
Mais en 1912, c'est sensiblement la veille
de la guerre, et il ne va pas très loin, il est mobilisé
en 1914.
La première guerre mondiale (1914-18), comme tous les
jeunes gens de son âge il est mobilisé et participe
au conflit pendant 4 ans.
Au retour, car il revient, il se lance
véritablement dans la création des Ets Monin.
Vers 1924, Georges Monin se lance
dans la distillerie à vapeur et il se met à fabriquer
des liqueurs extra-fines.
Dans les années qui suivent et jusqu'en
1930 c'est une gamme de liqueurs comme les "Anisette, Cherry
ou encore Prunelle ou Sève".
C'est aussi la première fabrication
de sirops, avec les orangeades et citronnades.
Juste avant la seconde guerre mondiale, les Ets Monin vendent
1 million de bouteilles, et ils ont 25 000 clients.
En 1938, Monin franchissait le cap des vendues et assurait la
visite de près de 25.000 clients tous les deux mois.
Georges Monin est au sommet de son art
et il investit dans la construction d'une distillerie.
Période difficile de la guerre de 39/44 et Georges MONIN,fait
traverser la guerre à son entreprise sans trop de dégâts.
mais sa santé se dégrade
et il meurt le 19 septembre 1944 , quelques 13 jours après
la Libération de la ville de Bourges.
A la mort du père, Paul, âgé
de 22 ans, stoppé malgré lui dans ses études
HEC, doit reprendre dès le mois de Mai 1945 la suite de
l'entreprise.
Trois branches sont créées :
la Distillerie,
les Jus de Fruits et Sirops
le Négoce de Vins.
L'entreprise se développe et en
1947, Monin franchit la barre des 3 millions de bouteilles vendues
tous produits confondus.
Paul Monin "lance en 1952 un Guignolet-Kirsch baptisé
"Guignot" et élaboré à base de
cerises "Guignes" macérées dans l'alcool
avec adjonction de Kirsch. Puis en 1954, c'est au tour de "Glasco",
sirop fabriqué à base de jus de citron concentré
pouvant supporter une dilution de 8 à 10 fois son volume,
ce qui à l'époque était unique! Les versions
pamplemousse, ananas et orange suivaient. Cette gamme fut proposée
aux réseaux d'épicerie en format 50 Cl."
En 1959, Paul Monin concentre l'ensemble des productions et distillation
à Bourges. Certaines étaient alors réparties
entre Tours, Mâcon et le siège.
Paul Monin n'a de cesse de rationaliser,
optimiser, simplifier l'organisation.
Progressivement, il abandonne l'activité
de négoce en vins, et assure l'expansion de la branche
"Distillerie".
"La marque MONIN est clairement signifiée
sur la gamme de Liqueurs, les légendaires sirops habillés
de leurs étiquettes fleuries font le succès de
la Maison." nous dit le site internet de Monin.
A partir du milieu des années 1970, Paul Monin développe
des sirops, des produits entièrement naturels, essentiellement
pour les cafetiers, Monin devient une marque importante.
En 1990, Paul MONIN passe l'entreprise de la place des Marronniers
à Olivier son fils. Celui-ci va se consacrer d'une part
à développer la marque "Le Sirop de Monin"
sur le marché français et créer un réseau
de distribution à l'international.
Monin devient le n°1 des sirops pour
professionnels avec 50% de parts de marché. Il couvre
plus de 60 pays sur les 5 continents. Il répond aux besoins
des différents usages de chaque pays, la gamme des sirops
atteint aujourd'hui 70 parfums.
En 1996, c'est le rêve américain de l'entrepreneur
Berruyer : Monin crée une unité de Production de
4.000 m2 à Clearwater en Floride avec une capacité
de 10.000.000 de bouteilles ce qui lui permet de devenir la marque
n°2 sur ce marché gigantesque .
" De la menthe à l'eau d'antan
aux cocktails d'aujourd'hui, un long chemin a été
parcouru, avec 60 parfums, c'est comme une véritable palette
de couleurs et d'arômes permettant d'élaborer les
cocktails."
Olivier
Monin, au mois de septembre 2011 est élu entrepreneur
de l'année pour l'Ile de France et la Centre, un prix
décerné par Ernst&Young et le magazine L'entreprise
avec les Echos. ce prix récompense le PDG de la troisième
génération de Monin, il a beaucoup développé
l'exportation.
Les sirops Monin sont distribués
dans 130 pays et réalise désormais 75 % de son
chiffre d'affaire à l'export et la firme de la place des
Marronniers affiche une croissance de 15% par an depuis une dizaine
d'années.
Lors du conseil municipal de novembre 2011,
une rue Georges Monin a été dénommée
par les élus, c'est la petite rue qui va à l'usine
historique de la firme ...
Et
le vendredi 22 septembre 2012 se déroula une grande cérémonie
pour les 100 ans de la société, dans le jardin
de l'archeveché.
Intervention
de Monsieur Serge Lepeltier
Maire de Bourges, Ancien Ministre
Dévoilement de la plaque Georges MONIN
Vendredi 21 septembre 2012 à 18 Heures
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Bourges est depuis toujours une ville marquée
par de grands événements ; ce que nous vivons aujourd'hui
avec le centenaire de l'entreprise MONIN restera pour moi, en
tant que Maire de Bourges, un moment historique et en même
temps plein d'émotions.
Il est exceptionnel, je devrais même
dire unique, de pouvoir dire : cette entreprise, là, au
cur de la ville existe ici même depuis 100 ans. Quelle
fierté pour tous les berruyers !
Et cela nous le devons avant tout à
un homme, berrichon de souche, et très attaché
à sa ville natale de Bourges, Georges MONIN - que nous
honorons aujourd'hui - Il a 19 ans, en 1912 il est déjà
passionné par les affaires, et il se lance dans le commerce
des vins et spiritueux.
La 1ère guerre mondiale ne lui laisse
pas le temps de réaliser ses ambitions et il est mobilisé
durant quatre longues années.
A son retour du combat, il se marie et
repart de plus belle vers une de ses nombreuses ambitions :
faire de l'entreprise familiale une des plus importante de la
région.
C'est une évolution commerciale
foudroyante qui voit le jour : avec la création d'une
distillerie à valeur et la fabrication de liqueurs surfines
et extra fines.
L'entreprise s'étend sur le territoire,
se modernise, les locaux s'agrandissent, l'équipe Monin
est solide, l'esprit "maison" est présent.
Parallèlement à l'activité
distillerie, c'est la branche vins qui voit le jour sous la marque
"les vins de l'Echanson". Aux vins de table s'adjoignent
naturellement les crus de notre région : Sancerre, Pouilly,
Quincy et bien d'autres parmi les plus belles appellations de
France
Toujours à l'affut de la nouveauté,
en 1935, il développe une troisième activité
: c'est la naissance de la limonade CRISTAL'S.
Le succès est foudroyant, mais la
seconde guerre mondiale arrive et la fabrication est stoppée
faute d'approvisionnement en sucre.
Georges MONIN, jamais à court d'idées,
décide également qu'il faut entretenir soi-même
les camions de l'entreprise et ouvre un garage près de
la cathédrale, et obtient la première concession
PEUGEOT - et quelques temps plus tard il y adjoint la concession
"FRIGIDAIRE".
La devise de Georges MONIN est "organisation,
méthode, travail"
Il développe des produits, mais
aussi il s'agrandit et c'est dès 1923 que l'entreprise
est transférée Place des Marronniers.
L'esprit Maison est toujours présent,
ses fidèles compagnons du départ sont toujours
là
Le plus âgé a même décidé
de ne quitter l'entreprise qu'à 78 ans !
S'il aimait l'action et la vente, il aimait
ses vendeurs et ils lui rendaient bien - homme exigeant, mais
foncièrement bon, il voulait que tout le monde soit heureux
autour de lui : sa famille mais aussi tous ceux qui l'entouraient.
Sa pugnacité et son bon sens sauront
faire traverser la guerre à son entreprise
malheureusement
au prix de sa santé, puisque le 19 septembre 1944 il s'éteint
et c'est à l'âge de 22 ans, qu'un de ses enfants,
Paul, doit stopper ses études pour reprendre l'entreprise,
et ce sera le début des "Sirops MONIN"
Un de ses petits enfants, Olivier, reprendra le flambeau en 1990.
Dorénavant, les Sirops et autres
dérivés sont présents dans 140 pays du monde,
Georges MONIN serait très fier aujourd'hui : à
l'ère de la délocalisation, sa chère entreprise
est toujours implantée Place des Marronniers
Cette
plaque que nous venons de dévoiler n'est que la juste
reconnaissance à un homme qui a su perpétuer à
ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants,
cette audace et cette générosité du cur.
Merci à toutes et à tous.