BOURGES SOUS LA BOTTE ALLEMANDE D'EDMOND JONGLEUX- Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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BOURGES SOUS LA BOTTE ALLEMANDE D'EDMOND JONGLEUX
Par Roland NARBOUX

Bourges et Edmond Jongleux qui est l'auteur de cet ouvrage remarquable désormais en librairie.

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Version 2019

 

Ce livre a une Histoire, pendant des années, j'ai travaillé sur cet ouvrage, qui était à mon sens un témoignage unique de 4 années de souffrance pour la population berruyère.
Aujourd'hui, je suis fier de pouvoir donner au lecteur une vue de cette période, après avoir illustré ces pages avec des documents pour rendre la lecture plus facile aux générations nouvelles.
Il s'agit d'un manuscrit qui est intitulé, après le titre, " Souvenirs de cinquante mois d'esclavage " un récit parfois écrit au jour le jour, et complété, dans les mois qui ont suivi la Libération, par Edmond Jongleux, qui était alors Secrétaire général de la Mairie de Bourges.

Ce récit commence le 19 juin 1940 premier jour de l'Occupation de la ville de Bourges par les Allemands et se termine le 6 septembre 1944, jour historique de la Libération de la Ville.
En réalité, M Jongleux commence à la mi-juin et dans un avis au lecteur il écrit :
" Retracer la vie de la cité durant l'occupation, interdire à l'oubli de s'installer en nous-mêmes, ne pas retomber, après la griserie de la Victoire, dans les erreurs d'antan, faire connaître l'âme allemande telles que nous l'ont révélé le contact obligatoire des vainqueurs momentanés et les évènements journaliers, voilà la tâche que nous nous sommes imposée en traçant ces souvenirs. "

Edmond Jongleux possède une rue à son nom, et sur la plaque, il est écrit " érudit ". Car c'est bien un érudit qui a beaucoup écrit sur Bourges.
Il est né à Bourges le 10 janvier 1868.
Il est décédé à Bellevue (maison de retraite) le 10 mai 1951 à l'âge de 83 ans.
Il a été enterré au cimetière des Capucins.
Il était veuf de Marie Crétin et à nouveau veuf de Marie Nosmann

Son père était Pierre Henri Jongleux.

Edmond Jongleux entre à la mairie de Bourges en 1896 et devient assez vite Secrétaire Général de la Mairie, c'est à dire le Directeur de tous les services de la mairie. C'est l'interlocuteur du maire.

Il est aussi admis dans la Société des gens de lettres, il est présenté par Paul Féval et Charles Le Goffic en 1922.

Il va écrire des ouvrages sous son nom Edmond Jongleux, mais aussi des articles dans les journaux sous le pseudonyme de Jean (ou Jehan) d'Archelet et quelques petits ouvrage.

Il travaille sur les sujets les plus divers et son œuvre est abondante.

 

Bourges sous la botte allemande

Témoin privilégié de cette époque de l'Occupation à Bourges, il va donc écrire au jour le jour tout ce qui va se passer.
A la Libération, il va faire avec 1800 pages écrites à la main, 250 pages dactylographiée qu'il tirera en 2 exemplaires qu'il remettra à la Ville.
La Ville en laissera un exemplaire à la bibliothèque municipale (aujourd'hui des 4 Piliers) , et rendra l'autre à l'auteur, lequel recevra le Grand Prix du Syndicat d'Initiative de 1947 et 1948 réunis, alors que ces pages ne seront jamais publiées.

A la fin des années 1980, ayant par hasard pris connaissance de ces notes dactylographiées, je les lisais chez moi, sans problème et je vis la valeur du texte ainsi écrit.
Je rendais ce manuscrit (appelé tapuscrit) et je signalais la valeur du document demandant que des photocopies soient faites et que l'exemplaire en cause ne puisse plus sortir des 4 Piliers.
C'est ce qui sera fait.

Le second exemplaire est à Blet à la librairie ancienne Bernard Rolin, avec des documents complémentaires comme des lettres de félicitation suite au Grand Prix.

Je n'ai pas voulu faire éditer cet ouvrage attendant les 70 ans, ce qui devient possible aujourd'hui.
C'est fait, depuis le mois de septembre 2019, ce livre existe, avec le texte d'Edmond Jongleux, mais aussi des commentaires pour expliquer le contexte et des photos de la Dépêche du Berry de l'époque.


L'Introduction du livre

 

Un récit inédit

Il s'agit d'un manuscrit qui est intitulé, après le titre, " Souvenirs de cinquante mois d'esclavage " un récit parfois écrit au jour le jour, et complété, dans les mois qui ont suivi la Libération, par Edmond Jongleux, qui était alors Secrétaire général de la mairie de Bourges.

Ce récit commence le 19 juin 1940 premier jour de l'occupation de la ville de Bourges par les Allemands et se termine le 6 septembre 1944, jour historique de la Libération de la ville.
En réalité, M Jongleux commence à la mi-juin et dans un avis au lecteur il écrit :

" Retracer la vie de la cité durant l'occupation, interdire à l'oubli de s'installer en nous-mêmes, ne pas retomber, après la griserie de la Victoire, dans les erreurs d'antan, faire connaître l'âme allemande telle que nous l'ont révélé le contact obligatoire des vainqueurs momentanés et les évènements journaliers, voilà la tâche que nous nous sommes imposée en traçant ces souvenirs. "

Ce document " comporte de précieux enseignements fournis par les contraintes subies, issues de l'examen attentif des efforts déployés par la propagande allemande pour nous germaniser, utilisant à cet effet la conférence, le cinéma et, par dessus tout, par l'emploi imposé d'une presse-esclave ".

Je connais ce document depuis plus de 40 ans, il était disponible à la bibliothèque de Bourges des 4 Piliers. Il s'agissait d'un texte sur format A4 dactylographié sur un papier de type pelure, et j'avais récupéré l'ensemble que je trouvais remarquable par la précision de ses informations, mais compte tenu de certaines allusions très anti-allemandes, j'avais fait faire une photocopie dans les années 1990, par Florence Patitucci, et dans mon tout premier livre historique " De Hanriot à l'Aérospatiale ", j'avais emprunté quelques phrases puis comme Alain Rafesthain dans ses ouvrages sur la seconde guerre mondiale dans le Cher, j'avais attendu pour l'utiliser et le faire connaître.

70 ans sont passés, et ce document de Jongleux qui est toujours au Fond Berry des 4 Piliers devait être connu des Berruyers, car c'est une mine passionnante sur le plan historique.

Les mots utilisés alors paraissent aujourd'hui impossibles à écrire, ainsi, comme cela se disait et parfois s'écrivait en 1940, le mot " boche " était courant dans nombre de conversations.

Jongleux écrit dans son avis au lecteur :

" Ce qu'il ne faudra jamais oublier, c'est que la Paix que nous souhaitions ne pouvait être obtenue que par le succès des armes ; il ne faut laisser aucun doute sur l'effondrement du militarisme prussien, le " boche " doit se pénétrer de cette idée, c'est que son armée a été battue ; il est donc indispensable de détruire l'armature militaire de l'Ancien Reich, ruiner définitivement toute tendance naziste et socialiser l'Allemagne ".

Pendant trois pages dactylographiées, c'est une diatribe anti-allemande globale, avec des citations terribles comme " l'allemand n'a ni honneur, ni parole, c'est un parjure ; l'allemand ivre d'orgueil et se disant " un peuple de seigneurs " veut dominer le Monde … et de poursuivre dans la même veine, " l'allemand est un menteur et un faussaire… "
Il sortait de 53 mois de moments dramatiques dans Bourges occupé.

Remerciements

Que ce fut difficile, de vouloir écrire un ouvrage issu d'une période dramatique pour notre pays et pour notre Ville de Bourges, car il ne fallait pas le publier de manière brute mais avoir des ajouts permettant aux plus jeunes de bien maîtriser cette période de l'Occupation, et puis, retrouver les descendants d'Edmond Jongleux.
Ce dernier point m'a occupé plusieurs années lorsque M. Patrice Jongleux m'a envoyé un jour un E mail par rapport aux ouvrages que j'avais écrit sur Bourges.

Un grand merci à M. Patrice Jongleux.
Merci au personnel de la bibliothèque des 4 Piliers, Aline et Thérèse, à qui je demandais beaucoup.
Merci au Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges.

Et puis au XXI ième siècle, l'apport d'Internet pour vérifier certaines dates fut important.

Merci aux journaux locaux, d'aujourd'hui, Berry Républicain et Nouvelle République, mais aussi le Journal du Cher, et quelques autres.

Je m'excuse de la qualité de certains clichés, ils sont souvent d'époque, retrouvés parfois dans des conditions délicates d'où un résultat médiocre pour certains. Mais ce n'est pas un livre d'art, c'est un ouvrage incomparable pour la mémoire de notre cité de Bourges.

Quelques lignes de Patrice Jongleux, petit-fils d'Edmond

Et voici, alors que cet ouvrage était commencé depuis plusieurs années, au moment où je cherchais à retrouver un membre de la famille de monsieur Edmond Jongleux, je reçu un E Mail provenant de monsieur Patrice Jongleux, le petit fils de l'auteur du " Bourges sous la botte allemande ".


" Cher Monsieur,
Je viens de découvrir votre article en consultant tout à fait par hasard votre encyclopédie qui est très bien documentée et je me permets de vous contacter car je suis le petit fils de Edmond Jongleux et dernier descendant de la famille Jongleux de Bourges.
En effet, mon père René Jongleux après son mariage avec Yolande Roeschlin a eu 3 enfants : Colette en mars 1927, Gérard en septembre 1933 et moi-même Patrice en avril 1942.
C'est en effectuant des recherches sur mon père qui a fait partie d'un réseau de Résistance et qui est répertorié dans la liste des agents de renseignement du BCRA, que j'ai eu le plaisir de consulter l'historique relatif à mon grand-père ".
Monsieur Patrice Jongleux, fut expert automobile pendant trente cinq ans, loin de Bourges, et nous sommes alors entrés en contact par la messagerie, et je reçus plusieurs informations et photographies sur Edmond Jongleux que je rapporte en préface de cet ouvrage :

" Comme je vous l'avais dit j'ai très peu connu mon grand-père et les propos à son sujet m'ont été rapportés par mes parents et surtout par ma mère qui ne tarissait pas d'éloges concernant l'érudition de son beau-père auprès duquel elle a beaucoup appris.

En tout cas je suis vraiment content de l'intérêt que vous avez manifesté concernant les écrits de mon grand-père qui a été un témoin de "Bourges sous la botte Allemande" que vous allez sûrement enrichir par d'autres témoignages et anecdotes.

Ce livre, lorsque vous l'aurez terminé promet d'être passionnant car vous avez un réel talent de narrateur si j'en juge par votre ouvrage sur " l'Histoire de Bourges".

En effectuant des recherches à propos des foires, j'avais oublié que je possédais votre ouvrage "Histoire de Bourges au 20ème siècle" édité en 1993 je pense que ce livre m'a été transmis par ma sœur Colette qui habitait Vierzon. Page 142 vous avez inséré une photo du conseil municipal de 1929 sur laquelle j'ai reconnu mon père René qui était Conseiller à l'âge de 29 ans.
Vous me demandez quel genre d'homme était Edmond Jongleux mais à ce sujet je n'ai pas beaucoup d'éléments à vous fournir car j'avais 9 ans quand il est décédé et les seuls souvenirs que j'ai, m'ont été rapportés par ma mère Yolande Jongleux, qui après son mariage a vécu chez mon grand-père, Place Rabelais jusqu'en 1932.
Ma mère me disait notamment que c'était un homme très courtois et érudit qui lui a transmis beaucoup de connaissances en matière de littérature et de musique, tous les jours aux environs de 17 h ils se réunissaient au salon et conversaient sur tous les sujets autour d'une tasse de thé. Ils se rendaient également de manière régulière au kiosque à musique pour écouter des concerts (j'y suis allé une fois, le kiosque était situé sur une promenade entourée de platanes en 1948 ou 1949)

Mon grand-père attachait une importance toute particulière à la transmission orale.
Je ne sais pas si au cours de vos investigations relatives à la famille Jongleux vous avez eu connaissance de la carrière du père d'Edmond (Henri Jongleux) qui a été secrétaire général de la mairie de Bourges et qui a écrit un livre intitulé "archives de la mairie de Bourges avant 1790" et dont je possède le tome 1 édité en 1877 à Bourges.
Pour ce qui est de mon grand-père je possède un exemplaire de "à travers Bourges et le Berry" dont de nombreuses pages on été annotées de sa main ".

Patrice Jongleux

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