Ce livre a une Histoire, pendant des années,
j'ai travaillé sur cet ouvrage, qui était à
mon sens un témoignage unique de 4 années de souffrance
pour la population berruyère.
Aujourd'hui, je suis fier de pouvoir donner au lecteur une vue
de cette période, après avoir illustré ces
pages avec des documents pour rendre la lecture plus facile aux
générations nouvelles.
Il
s'agit d'un manuscrit qui est intitulé, après le
titre, " Souvenirs de cinquante mois d'esclavage "
un récit parfois écrit au jour le jour, et complété,
dans les mois qui ont suivi la Libération, par Edmond
Jongleux, qui était alors Secrétaire général
de la Mairie de Bourges.
Ce récit commence le 19 juin 1940
premier jour de l'Occupation de la ville de Bourges par les Allemands
et se termine le 6 septembre 1944, jour historique de la Libération
de la Ville.
En réalité, M Jongleux commence à la mi-juin
et dans un avis au lecteur il écrit :
" Retracer la vie de la cité durant l'occupation,
interdire à l'oubli de s'installer en nous-mêmes,
ne pas retomber, après la griserie de la Victoire, dans
les erreurs d'antan, faire connaître l'âme allemande
telles que nous l'ont révélé le contact
obligatoire des vainqueurs momentanés et les évènements
journaliers, voilà la tâche que nous nous sommes
imposée en traçant ces souvenirs. "
Edmond Jongleux possède une rue
à son nom, et sur la plaque, il est écrit "
érudit ". Car c'est bien un érudit qui a beaucoup
écrit sur Bourges.
Il est né à Bourges le 10 janvier 1868.
Il est décédé à Bellevue (maison
de retraite) le 10 mai 1951 à l'âge de 83 ans.
Il a été enterré au cimetière des
Capucins.
Il était veuf de Marie Crétin et à nouveau
veuf de Marie Nosmann
Son père était Pierre
Henri Jongleux.
Edmond Jongleux entre à la mairie
de Bourges en 1896 et devient assez vite Secrétaire Général
de la Mairie, c'est à dire le Directeur de tous les services
de la mairie. C'est l'interlocuteur du maire.
Il est aussi admis dans la Société
des gens de lettres, il est présenté par Paul Féval
et Charles Le Goffic en 1922.
Il va écrire des ouvrages sous
son nom Edmond Jongleux, mais aussi des articles dans les journaux
sous le pseudonyme de Jean (ou Jehan) d'Archelet et quelques
petits ouvrage.
Il travaille sur les sujets les plus
divers et son uvre est abondante.
Bourges sous la botte allemande
Témoin privilégié
de cette époque de l'Occupation à Bourges, il va
donc écrire au jour le jour tout ce qui va se passer.
A la Libération, il va faire avec 1800 pages écrites
à la main, 250 pages dactylographiée qu'il tirera
en 2 exemplaires qu'il remettra à la Ville.
La Ville en laissera un exemplaire à la bibliothèque
municipale (aujourd'hui des 4 Piliers) , et rendra l'autre à
l'auteur, lequel recevra le Grand Prix du Syndicat d'Initiative
de 1947 et 1948 réunis, alors que ces pages ne seront
jamais publiées.
A la fin des années 1980, ayant
par hasard pris connaissance de ces notes dactylographiées,
je les lisais chez moi, sans problème et je vis la valeur
du texte ainsi écrit.
Je rendais ce manuscrit (appelé tapuscrit) et je signalais
la valeur du document demandant que des photocopies soient faites
et que l'exemplaire en cause ne puisse plus sortir des 4 Piliers.
C'est ce qui sera fait.
Le second exemplaire est à Blet
à la librairie ancienne Bernard Rolin, avec des documents
complémentaires comme des lettres de félicitation
suite au Grand Prix.
Je n'ai pas voulu faire éditer cet
ouvrage attendant les 70 ans, ce qui devient possible aujourd'hui.
C'est fait, depuis le mois de septembre 2019, ce livre existe,
avec le texte d'Edmond Jongleux, mais aussi des commentaires
pour expliquer le contexte et des photos de la Dépêche
du Berry de l'époque.
L'Introduction du
livre
Un récit inédit
Il s'agit d'un manuscrit qui est intitulé,
après le titre, " Souvenirs de cinquante mois d'esclavage
" un récit parfois écrit au jour le jour,
et complété, dans les mois qui ont suivi la Libération,
par Edmond Jongleux, qui était alors Secrétaire
général de la mairie de Bourges.
Ce récit commence le 19 juin
1940 premier jour de l'occupation de la ville de Bourges par
les Allemands et se termine le 6 septembre 1944, jour historique
de la Libération de la ville.
En réalité, M Jongleux commence à la mi-juin
et dans un avis au lecteur il écrit :
" Retracer la vie de la cité
durant l'occupation, interdire à l'oubli de s'installer
en nous-mêmes, ne pas retomber, après la griserie
de la Victoire, dans les erreurs d'antan, faire connaître
l'âme allemande telle que nous l'ont révélé
le contact obligatoire des vainqueurs momentanés et les
évènements journaliers, voilà la tâche
que nous nous sommes imposée en traçant ces souvenirs.
"
Ce document "
comporte de précieux enseignements fournis par les contraintes
subies, issues de l'examen attentif des efforts déployés
par la propagande allemande pour nous germaniser, utilisant à
cet effet la conférence, le cinéma et, par dessus
tout, par l'emploi imposé d'une presse-esclave ".
Je connais ce document depuis plus de
40 ans, il était disponible à la bibliothèque
de Bourges des 4 Piliers. Il s'agissait d'un texte sur format
A4 dactylographié sur un papier de type pelure, et j'avais
récupéré l'ensemble que je trouvais remarquable
par la précision de ses informations, mais compte tenu
de certaines allusions très anti-allemandes, j'avais fait
faire une photocopie dans les années 1990, par Florence
Patitucci, et dans mon tout premier livre historique " De
Hanriot à l'Aérospatiale ", j'avais emprunté
quelques phrases puis comme Alain Rafesthain dans ses ouvrages
sur la seconde guerre mondiale dans le Cher, j'avais attendu
pour l'utiliser et le faire connaître.
70 ans sont passés, et ce document
de Jongleux qui est toujours au Fond Berry des 4 Piliers devait
être connu des Berruyers, car c'est une mine passionnante
sur le plan historique.
Les mots utilisés alors paraissent
aujourd'hui impossibles à écrire, ainsi, comme
cela se disait et parfois s'écrivait en 1940, le mot "
boche " était courant dans nombre de conversations.
Jongleux écrit dans son avis
au lecteur :
" Ce qu'il ne faudra jamais oublier,
c'est que la Paix que nous souhaitions ne pouvait être
obtenue que par le succès des armes ; il ne faut laisser
aucun doute sur l'effondrement du militarisme prussien, le "
boche " doit se pénétrer de cette idée,
c'est que son armée a été battue ; il est
donc indispensable de détruire l'armature militaire de
l'Ancien Reich, ruiner définitivement toute tendance naziste
et socialiser l'Allemagne ".
Pendant trois pages dactylographiées,
c'est une diatribe anti-allemande globale, avec des citations
terribles comme " l'allemand
n'a ni honneur, ni parole, c'est un parjure ; l'allemand ivre
d'orgueil et se disant " un peuple de seigneurs " veut
dominer le Monde
et de poursuivre dans la même veine,
" l'allemand est un menteur et un faussaire
"
Il sortait de 53 mois de moments dramatiques dans Bourges
occupé.
Remerciements
Que ce fut difficile, de vouloir écrire
un ouvrage issu d'une période dramatique pour notre pays
et pour notre Ville de Bourges, car il ne fallait pas le publier
de manière brute mais avoir des ajouts permettant aux
plus jeunes de bien maîtriser cette période de l'Occupation,
et puis, retrouver les descendants d'Edmond Jongleux.
Ce dernier point m'a occupé plusieurs années lorsque
M. Patrice Jongleux m'a envoyé un jour un E mail par rapport
aux ouvrages que j'avais écrit sur Bourges.
Un grand merci à M. Patrice Jongleux.
Merci au personnel de la bibliothèque des 4 Piliers, Aline
et Thérèse, à qui je demandais beaucoup.
Merci au Musée de la Résistance et de la Déportation
de Bourges.
Et puis au XXI ième siècle,
l'apport d'Internet pour vérifier certaines dates fut
important.
Merci aux journaux locaux, d'aujourd'hui,
Berry Républicain et Nouvelle République, mais
aussi le Journal du Cher, et quelques autres.
Je m'excuse de la qualité de certains
clichés, ils sont souvent d'époque, retrouvés
parfois dans des conditions délicates d'où un résultat
médiocre pour certains. Mais ce n'est pas un livre d'art,
c'est un ouvrage incomparable pour la mémoire de notre
cité de Bourges.
Quelques lignes de Patrice Jongleux, petit-fils
d'Edmond
Et voici, alors que cet ouvrage était
commencé depuis plusieurs années, au moment où
je cherchais à retrouver un membre de la famille de monsieur
Edmond Jongleux, je reçu un E Mail provenant de monsieur
Patrice Jongleux, le petit fils de l'auteur du " Bourges
sous la botte allemande ".
" Cher Monsieur,
Je viens de découvrir votre article en consultant tout
à fait par hasard votre encyclopédie qui est très
bien documentée et je me permets de vous contacter car
je suis le petit fils de Edmond Jongleux et dernier descendant
de la famille Jongleux de Bourges.
En effet, mon père René Jongleux après son
mariage avec Yolande Roeschlin a eu 3 enfants : Colette en mars
1927, Gérard en septembre 1933 et moi-même Patrice
en avril 1942.
C'est en effectuant
des recherches sur mon père qui a fait partie d'un réseau
de Résistance et qui est répertorié dans
la liste des agents de renseignement du BCRA, que j'ai eu le
plaisir de consulter l'historique relatif à mon grand-père
".
Monsieur Patrice Jongleux, fut expert automobile pendant trente
cinq ans, loin de Bourges, et nous sommes alors entrés
en contact par la messagerie, et je reçus plusieurs informations
et photographies sur Edmond Jongleux que je rapporte en préface
de cet ouvrage :
" Comme je vous l'avais dit j'ai
très peu connu mon grand-père et les propos à
son sujet m'ont été rapportés par mes parents
et surtout par ma mère qui ne tarissait pas d'éloges
concernant l'érudition de son beau-père auprès
duquel elle a beaucoup appris.
En tout cas je suis vraiment content
de l'intérêt que vous avez manifesté concernant
les écrits de mon grand-père qui a été
un témoin de "Bourges sous la botte Allemande"
que vous allez sûrement enrichir par d'autres témoignages
et anecdotes.
Ce livre, lorsque vous l'aurez terminé
promet d'être passionnant car vous avez un réel
talent de narrateur si j'en juge par votre ouvrage sur "
l'Histoire de Bourges".
En effectuant des recherches à
propos des foires, j'avais oublié que je possédais
votre ouvrage "Histoire de Bourges au 20ème siècle"
édité en 1993 je pense que ce livre m'a été
transmis par ma sur Colette qui habitait Vierzon. Page
142 vous avez inséré une photo du conseil municipal
de 1929 sur laquelle j'ai reconnu mon père René
qui était Conseiller à l'âge de 29 ans.
Vous me demandez quel genre d'homme était Edmond Jongleux
mais à ce sujet je n'ai pas beaucoup d'éléments
à vous fournir car j'avais 9 ans quand il est décédé
et les seuls souvenirs que j'ai, m'ont été rapportés
par ma mère Yolande Jongleux, qui après son mariage
a vécu chez mon grand-père, Place Rabelais jusqu'en
1932.
Ma mère me disait notamment que c'était un homme
très courtois et érudit qui lui a transmis beaucoup
de connaissances en matière de littérature et de
musique, tous les jours aux environs de 17 h ils se réunissaient
au salon et conversaient sur tous les sujets autour d'une tasse
de thé. Ils se rendaient également de manière
régulière au kiosque à musique pour écouter
des concerts (j'y suis allé une fois, le kiosque était
situé sur une promenade entourée de platanes en
1948 ou 1949)
Mon grand-père attachait une
importance toute particulière à la transmission
orale.
Je ne sais pas si au cours de vos investigations relatives à
la famille Jongleux vous avez eu connaissance de la carrière
du père d'Edmond (Henri Jongleux) qui a été
secrétaire général de la mairie de Bourges
et qui a écrit un livre intitulé "archives
de la mairie de Bourges avant 1790" et dont je possède
le tome 1 édité en 1877 à Bourges.
Pour ce qui est de mon grand-père je possède un
exemplaire de "à travers Bourges et le Berry"
dont de nombreuses pages on été annotées
de sa main ".
Patrice Jongleux