Eugène Brisson est né
le 26 mai 1832 à Clamecy.
Son père était avoué à
Clamecy et il l'envoya à Bourges pour qu'il fasse ses
études au lycée de Bourges.
Il va se marier avec sa cousine germaine, qui était la
soeur de Henri Brisson.
Il entre au Ministère des finances , puis ouvre une banque
à Bourges.
A partir de décembre 1870, il assure les fonctions d'administrateur-intendant
du camp d'instruction de Nevers.
Il arrive en 1874 à la vie politique, il est envoyé
au Conseil municipal par le quartier d'Auron.
Et 1877 il est aussi élu Conseiller Général
du canton de Charost et il remplace le conseiller sortant son
oncle Brisson. (le père d'Henri )
Aux élections municipales de 1878, il est nommé
maire de Bourges.
Eugène Brisson fut
maire de la ville de Bourges du 23 janvier 1878 au 18 mai 1888
Il était banquier et était
le cousin du président du Conseil à deux reprises
et de la Chambre des députés Henri Brisson.
Eugène Brisson prend la place de
Edmond Rapin maire en poste depuis 4 ans et c'est Théophile
Lamy qui va lui succèder après 10 années
de mairat.
On retiendra de ces dix
ans :
La statue de Jacques Coeur par Préault fut inaugurée le 15
mai 1879 par le maire du moment, Eugène Brisson. Une réplique
à la même échelle se trouve à Montpellier.
Le camp d'Avor
C'est donc après la défaite de 1870 et la Commune
de 1871 que le pouvoir politique et militaire décide la
création, loin de l'Est et aussi de Paris d'un camp d'instruction
pour l'armée.
Cette école d'officiers réunira entre 400 et 450
élèves.
Mais en 1879, un an après son élection comme maire
de Bourges, à la suite de querelles politiques, mettant
en cause Henri Brisson, futur président du Conseil et
son cousin germain Eugène Brisson maire de Bourges, il
fut décidé que l'école de sous-officiers
serait déplacée à Saint-Maixent.
Ce fut le début semble-t-il de la décadence du
Camp d'Avor, qui va " vivoter " sans retrouver ses
milliers de soldats et autres chevaux.
Aussi est-ce dans ce cadre historique que les élus du
département dont Albert Hervet travaillèrent à
une sorte de renaissance de ce Camp. On fondera alors une nouvelle
école, avec cette fois des élèves pilotes.
Avor deviendra Avord, et ce sera une base qui vit toujours un
siècle plus tard.
Aux élections municipales de 1884
qui se déroulent les 4 et 11 mai c'est la lutte des
cousins.
On trouve une liste de la mairie, républicaine, avec Eugène
Brisson qui va s'intituler " Union démocratique "
et une liste dite " conservatrice ". Mais il y a un
petit problème, Henri Brisson vient dans le débat
de sa ville natale.
Ce fut très difficile, il y avait
eu semble-t-il 3 ou 4 listes et une liste avec le maire sortant
Eugène Brisson, et une autre dite indépendante
et baptisée parfois de conservatrice et une troisième
liste républicaine emmenée par Michel Dubois soutenu
par Henri Brisson, cette dernière est arrivée au
troisième rang.
C'est finalement au premier tour Eugène Brisson qui est
élu avec 5 autres de sa liste mais pour le reste des élus,
il faut un second tour. la liste de Michel Dubois est largement
battue et il reste encore une liste des conservateurs.
La presse locale qui soutien le maire parle
alors " de ce pauvre Henri " :
" Il est aujourd'hui bigrement en
colère le journal de M Henri Brisson. Ce cher Henri, cet
agneau plein de candeur et d'innocence, on l'a accusé
de ne pas aimer son beau-frère ! Quelle calomnie ! Henri
aime tant Eugène Brisson qu'il voit avec frayeur ce dernier
s'exposer à redevenir maire de Bourges et à subir
ainsi de vilaines attaques, sur le point d'être à
nouveau insulté par la Démocratie du Cher : c'est
à ce péril qu'il veut l'arracher, il veut le sauver
malgré lui, que lui importe la ville de Bourges et le
département du Cher ".
Et l'article se termine par " Pauvre M Henri Brisson, que
de larmes il va verser ".
Eugène Brisson va donc largement
l'emporter et il sera élu maire par 28 voix contre 1 à
Félix Chédin et un bulletin blanc.
Dans son discours d'installation il demande
davantage de liberté pour les communes et une ingérence
moindre de l'Etat. Il s'en prend au préfet sur deux sujets,
un groupe scolaire rue Nationale et le marché couvert
qui a laissé dormir les dossiers pendant 2 ans.
Et il termine en signalant à son nouveau Conseil municipal
qu'il faudra voter un nouvel emprunt pour les travaux qui restent
à réaliser.
En 1884, c'est sans doute la rupture familiale
puisque visiblement il y a un contentieux qui se met en place
entre Eugène et Henri, l'organe de gauche " La Démocratie
du Cher signale que Eugène se plaint amèrement
des agissements du cousin, " il éprouve le besoin
de raconter ses petites misères de famille dans son journal
et le journal de poursuivre, il est entendu que son cousin est
un vilain méchant qui fait de la peine à Eugène,
parce qu'il est jaloux de lui, voilà ! ".
A cette époque Henri Brisson est député
et Président de la Chambre des députés et
Eugène est maire de Bourges. Ce n'est sans doute pas le
même niveau.
Les municipales de 1888
Les premières élections municipales
du XXe siècle vont beaucoup rappeler aux "Anciens",
celles de 1888. A cette époque, pour succéder au
maire radical Eugène Brisson, en place depuis huit ans,
une coalition comprenant le Docteur Mirpied et Théophile
Lamy fut constituée. Cette liste dite de concentration
républicaine avait, aux yeux des Berruyers, une sensibilité
très socialiste.
Cette liste Mirpied-Lamy, soutenue par
le grand Pierre Brisson, cousin du maire sortant, fit une campagne
acharnée, accusant Eugène Brisson de "malversations
fantastiques", et c'est ainsi qu'en 1888, Bourges se donnait
une municipalité socialiste. Mais les accords stipulaient
que si la liste l'emportait, ce serait Mirpied qui serait élu
maire. Le vote pour le poste de premier magistrat donna lieu
à une séance rocambolesque. Au premier tour de
scrutin, Lamy avait le plus de voix, mais, les bulletins blancs
ayant été comptés pour déterminer
la majorité absolue, il y eut un second tour qui vit l'élection
de .... Mirpied. Une réclamation fut déposée
auprès de la Préfecture, et, grâce à
l'aide d'Henri Brisson qui connaissait parfaitement les rouages
électoraux, la situation fut renversée : le premier
tour de scrutin comptait et Lamy se retrouva un mois plus tard
maire de Bourges
Le développement
des quartiers et des écoles
On doit à Eugène Brisson
des très grandes opérations d'urbanisme comme l'achèvement
de la rue de Strasbourg.
Il est le maire qui a fait :
- L'ouverture du boulevard Gambetta qui
est prolongé jusqu'au pont d'Auron. pour relier la gare
au canal de Berry.
- Les percement des boulevards de la République
et Clémenceau acutels pour relier là encore la
gare aux Ets Militaires.
- La liaison entre le nouvele hôpital
militaire et la place Séraucourt avec une voie nouvelmle
quie st le Boulevard d ela Liberté.
- Le boulevard de l'Industrie pour relier
cette fois les usines Mazières avec le quartier des Etablissemenbts
militaires.
Et puis adpte de la laïcité,
cette fois comme son cousin Henri, dansz cette grande période
de Jules Ferry, il est à l'origine de :
- Le groupe scolaire d'Auron en 1883
- L'école Chertier en 1887
- L'école Nicolas Lebanc l'année
suivante en 1888.
Enfin, lui le banquier s'intéresse
à l'enseignement artistique pour qui c'est une vraie discipline
scolaire et non pas un gentil divertissement.
Alors il fait construire "l'école
Nationale des Beaux Arts et des Arts appliqués à
l'Industrie" sur la place actuelle Cujas à l'emplacement
de l'ancien couvent des Carmes qui avait été démoli
en 1878.
A cette occasion, il subira les foudres
du clergé local.
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Eugène Brisson par Louis
Thébault