Béchereau Louis, ingénieur aéronautique- Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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LOUIS BECHEREAU, INGENIEUR DU CHER
Par Roland NARBOUX

Bourges est une grande cité de l'aviation et elle va honnorer en donnant ce nom à une rue la mémoire de Louis Béchereau, un des plus grands ingénieurs de l'aéronautique en France.

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Version 2010

 

Louis Béchereau.

L'ingénieur Louis Béchereau est originaire de Plou. Il est né le 25 juillet 1880 dans ce petit village du Cher, (pas très loin de Plotard près de Ste Thorette). Il inventa en particulier un mode de construction " monocoque " pour les fuselages d'avion. Il fut l'un des créateurs du Déperdussin monocoque qui atteignit pour la première fois les 200km/h.

Louis Béchereau est un élève de l'école nationale professionnelle de Vierzon. Il prépare et réussit le concours des Arts et Métiers. Agé de 16 ans, il entre dans cette école à Angers en 1896. Il se trouve être le contemporain de Clément Ader, de Gabriel Voisin, de Wilbur Wright, ou encore de Louis Blériot. Il appartient à cette génération de " Gadzarts " qui allait contribuer à l'envolée des ailes françaises ...
Ayant achevé ses études en 1901, il participe à la veille de son incorporation, à une compétition de modèles réduits organisée par le journal " L'auto ". Béchereau remporte alors le premier prix; son modèle sera fabriqué en série pour le compte des grands magasins parisiens.

En 1903, Béchereau entre à la " Société de Construction d'Appareils Aériens " fondée à Levallois par le neveu de Clément Ader. Client de cette société, Armand Déperdussin commande en 1909 la réalisation d'un aéroplane, lequel sera exposé sous les verrières du Bon Marché. Enthousiaste, il crée en 1910 la " Société des Productions des Aéroplanes Déperdussin " (SPAD) et il confie la conception des avions de la marque au jeune Béchereau. Les ateliers seront établis à Reims-Bétheny et rue des entrepreneurs à Boulogne-Billancourt. Béchereau s'oriente ensuite vers la construction d'appareils 'de type monoplans.
Il s'appuie sur une équipe formée notamment de " Gadzarts " comme Louis Janoir, chef-pilote (Ch 1901), c'est à dire de la promotion de Chalon entrée en 1901 et André Herbemont (Ch 1909). Il est engagé dès sa sortie de l'école en 1912 dans l'entreprise Déperdussin. Forte de collaborateurs dévoués et de choix techniques révolutionnaires, la maison Déperdussin remporte de nombreux prix, dont la fameuse coupe Gordon-Bennet en 1912 avec le pilote Jules Védrines.

Et puis c'est la grande aventure du SPAD. Il s'agissait du SPAD " nacelle-avant ", dont un compartiment situé devant l'hélice devait permettre au mitrailleur de faire feu sur les Fokker et autres Aviatiks. Comme l'écrivit son concepteur, " le Spad-nacelle n'eut guère qu'un succès d'estime et son expérience fût brève ". Peu après, Béchereau étudie différents modèles d'avions, dont le septième est le fameux SPAD VII. Produit à partir de 1916, le SPAD devient l'avion standard des forces aériennes françaises. Il équipera la plupart des puissances alliées.

En 1917, de nouvelles versions du SPAD apparaissent successivement : le SPAD XII, puis le SPAD XIII. Ce dernier est le premier avion à disposer de deux mitrailleuses synchronisées et ses performances en vol sont encore améliorées. Le succès du SPAD était attribué " à sa grande maniabilité, à sa grande mobilité en rotation, à son axe longitudinal d'inertie qui lui permettait d'effectuer toutes les acrobaties possibles et imaginables ".

Le 12 juillet 1917, Béchereau est promu chevalier de Légion d'Honneur. Quelques jours plus tard, dans le grand hall de la société SPAD, en présence du ministre de la Guerre, la décoration lui est remise par son ami Guynemer. La lettre de félicitation du pilote légendaire se termine par ces mots : " Vous avez donné la suprématie aérienne à votre pays, et vous aurez une grande part dans la victoire. C'est un splendide titre de gloire. C'est avec le sentiment de l'admiration et de la grande reconnaissance que nous vous devons tous, que je vous donne l'accolade ".

La paix revenue, Herbemont succède brillamment à son camarade Béchereau au poste de directeur technique. Ce dernier vient de quitter la SPAD pour créer la société des avions Bernard dite " Société des trois B ", avec Bernard et Birkigt (fondateur de la société Hispano-Suiza). Béchereau collabore également avec la société des moteurs Salmson, et s'associe en 1931 avec le carrossier Kellner pour créer la société " Kellner-Béchereau ".

A la veille du nouveau conflit mondial, il conçoit le monoplan embarqué KBE 60 destiné à la marine Nationale. Cet appareil était considéré comme un chef d'œuvre de l'art aéronautique mais le déroulement de la guerre vint contrarier sa destinée.

En 1942, l'usine est détruite par un bombardement. La société " Kellner-Béchereau " fusionne alors avec les " Aéroplanes Morane-Saulnier ". Béchereau exercera une fonction de directeur au sein de cet établissement jusqu'à sa retraite en 1950.
Il décède le 18 mars 1970, en son domicile 2, rue Gervex à Paris, âgé de 89 ans.

 

D'autres figures.

Et puis on trouve aussi les constructeurs dits amateurs.
Ils sont nombreux et il est difficile d'être exhaustif... Citons le Père Paul Taphanel, missionnaire du Sacré-Coeur qui vécut longtemps chez les Papous (résidant à Plou à nouveau) et qui construisit un autogire, qui vola, et fut stocké à Fay près d'Issoudun.
De son côté, Pierre Freslon réalisa plusieurs avions légers. Il a dressé une liste des avions réalisés par des particuliers.
Roger Varvin, ancien contrôleur de la chaîne N262, a dessiné et construit un autogire qui s'est planté au premier vol...

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