Louis Béchereau.
L'ingénieur
Louis Béchereau est originaire de Plou. Il est né
le 25 juillet 1880 dans ce petit village du Cher, (pas très
loin de Plotard près de Ste Thorette). Il inventa en particulier
un mode de construction " monocoque " pour les fuselages
d'avion. Il fut l'un des créateurs du Déperdussin
monocoque qui atteignit pour la première fois les 200km/h.
Louis Béchereau est un élève
de l'école nationale professionnelle de Vierzon. Il prépare
et réussit le concours des Arts et Métiers. Agé
de 16 ans, il entre dans cette école à Angers en
1896. Il se trouve être le contemporain de Clément
Ader, de Gabriel Voisin, de Wilbur Wright, ou encore de Louis
Blériot. Il appartient à cette génération
de " Gadzarts " qui allait contribuer à l'envolée
des ailes françaises ...
Ayant achevé ses études en 1901, il participe à
la veille de son incorporation, à une compétition
de modèles réduits organisée par le journal
" L'auto ". Béchereau remporte alors le premier
prix; son modèle sera fabriqué en série
pour le compte des grands magasins parisiens.
En 1903, Béchereau entre à
la " Société de Construction d'Appareils Aériens
" fondée à Levallois par le neveu de Clément
Ader. Client de cette société, Armand Déperdussin
commande en 1909 la réalisation d'un aéroplane,
lequel sera exposé sous les verrières du Bon Marché.
Enthousiaste, il crée en 1910 la " Société
des Productions des Aéroplanes Déperdussin "
(SPAD) et il confie la conception des avions de la marque au
jeune Béchereau. Les ateliers seront établis à
Reims-Bétheny et rue des entrepreneurs à Boulogne-Billancourt.
Béchereau s'oriente ensuite vers la construction d'appareils
'de type monoplans.
Il s'appuie sur une équipe formée notamment de
" Gadzarts " comme Louis Janoir, chef-pilote (Ch 1901),
c'est à dire de la promotion de Chalon entrée en
1901 et André Herbemont (Ch 1909). Il est engagé
dès sa sortie de l'école en 1912 dans l'entreprise
Déperdussin. Forte de collaborateurs dévoués
et de choix techniques révolutionnaires, la maison Déperdussin
remporte de nombreux prix, dont la fameuse coupe Gordon-Bennet
en 1912 avec le pilote Jules Védrines.
Et puis c'est la grande aventure du SPAD.
Il s'agissait du SPAD " nacelle-avant ", dont un compartiment
situé devant l'hélice devait permettre au mitrailleur
de faire feu sur les Fokker et autres Aviatiks. Comme l'écrivit
son concepteur, " le Spad-nacelle n'eut guère qu'un
succès d'estime et son expérience fût brève
". Peu après, Béchereau étudie différents
modèles d'avions, dont le septième est le fameux
SPAD VII. Produit à partir de 1916, le SPAD devient l'avion
standard des forces aériennes françaises. Il équipera
la plupart des puissances alliées.
En 1917, de nouvelles versions du SPAD
apparaissent successivement : le SPAD XII, puis le SPAD XIII.
Ce dernier est le premier avion à disposer de deux mitrailleuses
synchronisées et ses performances en vol sont encore améliorées.
Le succès du SPAD était attribué "
à sa grande maniabilité, à sa grande mobilité
en rotation, à son axe longitudinal d'inertie qui lui
permettait d'effectuer toutes les acrobaties possibles et imaginables
".
Le 12 juillet 1917, Béchereau est
promu chevalier de Légion d'Honneur. Quelques jours plus
tard, dans le grand hall de la société SPAD, en
présence du ministre de la Guerre, la décoration
lui est remise par son ami Guynemer. La lettre de félicitation
du pilote légendaire se termine par ces mots : "
Vous avez donné la suprématie aérienne à
votre pays, et vous aurez une grande part dans la victoire. C'est
un splendide titre de gloire. C'est avec le sentiment de l'admiration
et de la grande reconnaissance que nous vous devons tous, que
je vous donne l'accolade ".
La paix revenue, Herbemont succède
brillamment à son camarade Béchereau au poste de
directeur technique. Ce dernier vient de quitter la SPAD pour
créer la société des avions Bernard dite
" Société des trois B ", avec Bernard
et Birkigt (fondateur de la société Hispano-Suiza).
Béchereau collabore également avec la société
des moteurs Salmson, et s'associe en 1931 avec le carrossier
Kellner pour créer la société " Kellner-Béchereau
".
A la veille du nouveau conflit mondial,
il conçoit le monoplan embarqué KBE 60 destiné
à la marine Nationale. Cet appareil était considéré
comme un chef d'uvre de l'art aéronautique mais
le déroulement de la guerre vint contrarier sa destinée.
En 1942, l'usine est détruite par
un bombardement. La société " Kellner-Béchereau
" fusionne alors avec les " Aéroplanes Morane-Saulnier
". Béchereau exercera une fonction de directeur au
sein de cet établissement jusqu'à sa retraite en
1950.
Il décède le 18 mars 1970, en son domicile 2, rue
Gervex à Paris, âgé de 89 ans.
D'autres figures.
Et puis on trouve aussi les constructeurs
dits amateurs.
Ils sont nombreux et il est difficile d'être exhaustif...
Citons le Père Paul Taphanel, missionnaire du Sacré-Coeur
qui vécut longtemps chez les Papous (résidant à
Plou à nouveau) et qui construisit un autogire, qui vola,
et fut stocké à Fay près d'Issoudun.
De son côté, Pierre Freslon réalisa plusieurs
avions légers. Il a dressé une liste des avions
réalisés par des particuliers.
Roger Varvin, ancien contrôleur de la chaîne N262,
a dessiné et construit un autogire qui s'est planté
au premier vol...