Ambroise Paré est né à
Laval dans les premiers mois de l'année 1517, dans la
dépendance de la maison seigneuriale du Comte de Laval.
Il est nommé en 1552, en pleine
guerre de religion chirurgien ordinaire du Roi et ce n'est que
10 ans plus tard qu'il est nommé cette fois premier chirurgien,
donc vers 1562, et c'est à ce titre qu'il suit les armées
en bataille et surtout il accompagnait le Roi lorsque celui-ci
allait sur les lieux des combats.
C'est ainsi qu'il accompagne le Roi Charles
IX et Catherine de Médicis sa maman, régente du
Royaume à Bourges.
C'est à Lazenay qu'il arrive le
19 août 1562 et ils y resteront jusqu'au début du
mois de septembre, c'est à dire le 6 septembre.
Il fait le siège de Bourges tenu
par les Huguenots et l'acte de capitulation semble bien dater
du dernier jour du mois d'août.
Le récite de cette présence
par Ambroise Paré vient de "Apologie et et traité
contenant les voyages faits en divers lieux par Ambroise Paré,
de Laval, conseiller et premier chirurgien du Roy".
Il s'agit du dernier opuscule publié
par son auteur de son vivant.
Ce texte a été publié
par le docteur Jean Jacques Meunier le 26 juin 1969 à
Bourges.
"Le Roy avec son camp ne demeura
guère à Bourges que ceux dedans ne se rendissent
: et sortirent leurs bagues sauves. Je ne sache rien digne de
mémoire sauf un garçon de cuisine de la bouche
du Roy, lequel s'étant approché des murailles de
la ville auparavant que l'on eut fait la composition (accord)
cria à haute voix : Huguenot, huguenot, tire là
tire là. Ayant le bras levé et la main étendue,
un soldat lui perça la main tout outre d'un boulet.
Ayant reçu ce coup, il me vint
trouver pour le penser. Monsieur le Connétable (Anne de
Montmorency) voyant ce garçon ayant sa main toute sanglante
et tout esploré, lui demanda qui l'aurait blessé
: alors il y eut un gentilhomme qui ayant voulu donner le coup
dit que cela était bien employé, parce qu'il criait
Huguenot, frappe là, donne là. Alors ledit seigneur
Connestable dit que ce huguenot était bon arquebusier
et aurait l'âme bonne, parce qu'il était vraisemblable,
que s'il eut voulu tirer à la tête, il eut encore
fait plus aisément qu'à la main. Je pensais ledit
cuisinier, qui fut fort malade. Il guérait, mais avec
impotence à la main, et depuis ses compagnons l'appelèrent
Huguenot : il est encore vivant".
Ce texte a été "francisé"
car voici une ligne telle que l'on peut la lire :
" Connestable dist que ce huguenot
estoit bon arquebusier et auoit l'âme bonne, parce qu'il
estait vray semblable que s'il eust voulu tirer à la teste...."
à suivre