le jardin des prés fichaux de Bourges par Narboux Roland

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LES PRES FICHAUX, JARDIN D'ART DECO DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, le jardin des Prés fichaux est un exemple de l'art déco des années 1920. Il se visite, c'est un point fort du patrimoine vert de la cité.

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Version 2013

 
Un jardin symbole de l'art déco des années 1925. C'est une des merveilles méconnues de Bourges. Là, autrefois, sur des espaces immondes, les maraîchers cultivaient le chanvre, et les protestants du XVI ième siècle déclamaient les strophes de Clément Marot.
Henri Laudier lorsqu'il accède à la mairie de Bourges en 1919 veut modifier et
embellir sa ville. Cette zone nauséabonde est une entrée de Bourges, aussi bien par la route que le chemin de fer. Il décide de remplacer ces marais par un jardin. Ce sera un jardin à la française. Mais les difficultés techniques sont considérables, et les finances de la ville souffrent de cette volonté municipale. Pendant les travaux qui dureront 10 ans, ce sera " le gouffre des Prés Fichaux ". Car le lieu est un immense trou, et le gouffre est concerne aussi les finances des Berruyers qui n'apprécient guère le projet. Le jardin, oeuvre du paysagiste local Paul Marguerita, sera terminé en 1930 et inauguré un 30 juin. La population ne sera pas présente le matin lors de la visite officielle, ni le représentant du ministère.... Tout le monde boude le maire !
Le soir, avec un feu d'artifice, les Berruyers viendront en masse, et ils découvriront un espace magnifique, de verdure de fleurs et de sculptures. Dans les sous-bois, le touriste découvre un grès de Dalou, " le Paysan ", ou " harmonie " un nu masculin du grand sculpteur Joseph Antoine Bernard. Ce bronze en cire perdu est de 1910, c'est une oeuvre majeure de cette époque.
Le jardin, depuis plus de cinquante ans, a conservé ce style d'art-déco, avec parfois des plantations nouvelles et originales, comme les plans de tabac, et aussi quelques éliminations par le temps de sculptures comme les vases monumentaux de Patou disparus dans l'hiver 1954. Ce jardin reste un des plus beaux de cette époque existant aujourd'hui en Europe. Sa roseraie, ou le Théâtre de verdure, qui comprenait jusqu'à 1000 places assises faisaient des envieux dans les villes voisines.
Il est aussi le rendez-vous des mélomanes qui peuvent écouter de la musique de tout genre, des fanfares et des groupes de folklore local. Cette musique portent au souvenir des galas d'autrefois. On appelait ces animations du Music-Hall et le programme pouvait être alléchant. Le 4 juillet 1948, deux spectacles sont programmés avec le tout de chant
d'Edith Piaf, accompagnée par les Compagnons de la Chanson.

A suivre, le discours inaugural prononcé par Henri Laudier le 22 juin 1930 : >>>cliquer ici


L'HISTOIRE DU JARDIN DES PRES FICHAUX

Un dossier se présente dès le 23 octobre 1920, au conseil municipal, après l'élection d'Henri Laudier comme maire de Bourges. C'est déjà "l'affaire des Prés-Fichaux". Le principe de la création d'un jardin public limité par le boulevard de la République, l'allée des Soupirs et le cours Beauvoir est adopté, reste à acquérir les terrains. Le 7 janvier 1921, une lettre est adressée à Mme de Bourbon, laquelle possède plusieurs parcelles de ce terrain. Cette dame n'ayant pas répondu elle-même à ce maire socialiste, c'est son notaire qui réclame un prix conforme à celui d'un terrain à bâtir ! Laudier n'est pas très content, il dira :


"Ces prétentions sont inacceptables, étant donné que les terrains sis au lieu dit Les Marais des Prés-Fichaux ne sont pas des terrains à bâtir, en raison de la nature du sous-sol; d'ailleurs il y a lieu tant au point de vue hygiène qu'au point de vue esthétique, de faire disparaître cet îlot insalubre et de le transformer en embellissant et assainissant à la fois, cette partie de la ville".

Laudier écrit à nouveau le 10 février à Mme de Bourbon pour trouver une solution à l'amiable. Quant aux parcelles appartenant aux hospices, il y en avait quelques unes, sur le terrain du futur jardin. Après discussion, l'acquisition est votée pour un prix de 125 000 francs. Ainsi commence cette aventure des Prés-Fichaux, elle va diviser les Berruyers pendant une décennie.


Pour Laudier et la municipalité, l'aménagement des Prés-Fichaux est une priorité. Il s'agissait d'améliorer l'entrée dans la ville de Bourges, et d'éliminer un terrain fait de marécages nauséabonds. Jusqu'à la fin des travaux, et pendant une dizaine d'années, Laudier subira la réprobation de ses concitoyens sur " les dépenses somptuaires considérables qui ne s'accordent pas avec les ressources, si précaires de la ville, qu'elle doit laisser en souffrance des travaux urgents.... " c'est le ton d'une protestation du mois de mai 1921 signée par 21 personnes et envoyée à Laudier.

C'est un an après son élection que Laudier commence à parler de ce jardin. Le Bulletin Municipal Officiel signale le fait dans la séance du 23 octobre 1920, en considérant que le terrain dit "Marais des Prés-Fichaux" est insalubre, que "l'étendue des jardins qui sont cultivés sur ce point ne présente pas un intérêt tel que leur maintien est indispensable à l'heure actuelle", mais l'argument majeur, c'est que la nature du sous-sol ne permet aucune construction.
La lutte pour imposer ce jardin ne va pas être de tout repos. Il faut reconnaître que le Maire comptait sur la notion "d'hygiène publique", mais plusieurs enquêtes sur le sujet démontrèrent aussi que le caractère d'utilité publique n'était pas évident, et enfin que les Prés-Fichaux étaient "occupés depuis des temps immémoriaux par des jardins ouvriers parfaitement entretenus".
Il y a dès le début de l'opération, un doute énorme sur l'utilité de ces travaux. Aussi Laudier se jette-t-il dans le combat pour son jardin et le 14 mai 1921, après lecture des protestations et de l'enquête Commodo et Incommodo, le conseil municipal maintient les termes de sa délibération du 19 février 1921 et
"demande que la déclaration d'utilité publique du projet soit prononcée, et charge le citoyen maire de toutes démarches utiles".

L'Avant-Projet qui a reçu un avis favorable de la Commission du Vieux-Bourges est présenté à l'ensemble des conseillers municipaux en janvier 1923. Le jardin se présente alors avec une grande pelouse, une roseraie, un théâtre de verdure et de nombreux massifs. C'est l'image du jardin tel que nous l'admirons aujourd'hui, en cette fin de XXe siècle. Il faut dire que les "Avant-Avant Projets" étaient sensiblement différents. Dans les Archives Départementales du Cher, figure un plan qui est daté du 1er avril 1920 ; il est signé Paul Margueritat, mais il comprend essentiellement un immense jardin "à l'anglaise", fait de grands arbres et de taillis. L'Avant Projet qu'Henri Laudier défend en janvier 1923 est aussi de Paul Margueritat, mais c'est un "jardin à la française". Sur le plan de l'esthétique, il y a unanimité, ou presque. C'est sur les moyens techniques et financiers que les Berruyers vont se diviser.

Laudier veut séparer l'opération en deux phases très distinctes. Une première pour les travaux d'infrastructure : c'est l'aménagement et l'assainissement du terrain. Pour le financement, il sera possible "d'obtenir une subvention sur le produit des jeux, que nous nous efforcerons d'obtenir la plus élevée possible". Puis le principe de laisser passer un hiver à l'issue de cette première phase est acquis, cela permettra d'obtenir le tassement du terrain aménagé. La seconde phase sera consacrée aux travaux d'infrastructure, aux plantations, au théâtre de verdure, à l'éclairage... etc et l'opération s'étendra sur les deux exercices de 1923-1924.
A l'issue de cette discussion très technique, le citoyen Griffet s'inquiète de la présence possible des moustiques, étant donnée la nature du terrain. Il ajoute : "il serait regrettable d'avoir un jardin où personne ne pourrait aller".
Au mois de novembre 1924, dans plusieurs magasins de la rue Moyenne, les premières esquisses de Paul Margueritat avaient été exposées ; elles comprenaient un plan d'ensemble, ainsi que différentes vues panoramiques. Quelques détails techniques étaient présentés, la terrasse sera supportée par quatre puits de béton descendus à quatre mètres de profondeur.
La construction de ce jardin, entre le premier projet et l'inauguration, représentera 10 années de lutte et de travail. Ainsi plusieurs ouvrages de maçonnerie, exécutés en octobre et novembre 1928, devront être refaits ; ils avaient été endommagés par le gel. Et la liste des "travaux imprévus" va s'allonger au cours des dernières années de finition. Il n'y aura pas de réunion du conseil municipal sans que le sujet du "Parc des Prés-Fichaux" ne soit abordé.

La séance du conseil municipal de Bourges du début de l'année 1930 est assez significative de cette "aventure des Prés-Fichaux". Laudier commence à demander un nouveau crédit de 200 000 francs pour le jardin plus 160 000 francs concernant la voierie pour les accès, soit un total de 360 000 francs. Il argumente sur le fait qu'il s'agit de la dernière tranche de "l'aménagement du parc public dans les marais des Prés-Fichaux". Et comme il s'attend à des réactions de la part de ses collègues, il ajoute avec une précaution toute berrichonne :


"J'ai fait préparer le décompte général de toutes les sommes, de tous les prétendus millions que nous aurions engloutis dans les Prés-Fichaux, à en croire certaines légendes".

Et le premier magistrat de la cité de récapituler toutes les dépenses de 1922, avec 18 150 francs, jusqu'à l'année 1929 pour 201 169 francs .... en terminant par les 360 000 francs demandés ce jour. Le total est de 1 808 926,30 francs, et la subvention obtenue sur le produit des jeux a été de 300 000 francs. Il termine son propos par ce justificatif de son action :


" On peut nous reprocher d'avoir mis longtemps pour l'exécuter. Il est peut-être préférable de l'avoir exécuté par petits coups et échelonné sur plusieurs exercices, cela nous a permis de trouver la pilule moins amère. Nous sommes arrivés à nos fins et nous n'avons pas fait les dépenses voluptuaires excessives qu'on prétend."

Aussitôt après ces paroles, le conseiller municipal Maurice Boin s'exprime, il n'est pas d'accord avec les crédits demandés par son maire, mais il les votera tout de même, car "tout travail commencé doit être terminé." Et puis, il développe une argumentation sur les choix en matière de dépense. Ainsi, par rapport aux prêts de 2 millions du coût des Prés-Fichaux, il signale que "les toits des écoles sont transformés en écumoir, que les bouches d'égoûts sont dans un état lamentable, et la réfection totale ne coûterait que 100 000 francs". Boin poursuit avec les primes de natalité qui ne dépassent pas 3000 francs par an ; il souhaite que l'on achève rapidement le jardin en cause et que "nos efforts s'orientent vers des tâches plus utiles".
Laudier répondra de manière précise à l'argumentation, demandant à Boin de formuler des critiques de manière plus positive. Il se défend en évoquant qu'avec la construction du jardin " nous avons fait travailler de nombreux sans travail, des chômeurs : tous ces vieux que nous avons occupés, il aurait fallu leur donner des indemnités de chômage... Nous avons fait oeuvre sociale et oeuvre utile".
Et les 360 000 francs demandés par Laudier sont votés, les Prés-Fichaux vont pouvoir se terminer, et le Maire espère que ses concitoyens apprécieront l'oeuvre ainsi réalisée.

Bulletin Municipal Officiel 1922 (sur séance de 1920)
Bulletin Municipal Officiel BY P11 1930
Les Sculptures de Bourges Roland Narboux


LES PRES-FICHAUX ENFIN INAUGURES

Après avoir bataillé une dizaine d'années, Laudier, avec une volonté et une énergie remarquable, va arriver à ses fins : le 30 juin 1930, les Prés Fichaux sont inaugurés.
Pour transformer ce marais des "Pretz-Fichault" dans lesquels les protestants allaient chanter les psaumes de Clément Marot, en un superbe jardin à la française, il aura fallu de l'argent, et aussi des compétences techniques. Sur une surface de 4,5 hectares,assez modeste, Paul Margueritat a su recréer un jardin à la fois sobre et grandiose. Il a fallu ramener 100 000 mètres cubes de terre et de remblais ainsi que des centaines de mètres de canalisations souterraines, et plus de 6 kilomètres de drains en poterie.

L'inauguration de ce 30 juin ne commence pas sous les meilleurs hospices. Le cortège des personnalités s'ébranle, mais la foule n'est pas au rendez-vous : le berruyer boude. On lui a tellement dit que ce jardin avait été un gouffre financier qu'il ne s'est pas déplacé. Et puis, la cérémonie devait être présidée par Monsieur Paul Léon, Directeur des Beaux Arts de Paris, mais il n'est pas là. Il est malade.... maladie réelle ou diplomatique, nul ne sait. C'est Laudier qui dévoile la plaque commémorative de cette journée, au pied de la terrasse. Cette plaque est toujours visible, elle précise que M. Paul Léon est venu ce matin là... etc... en réalité, c'est faux. Le grand homme avait fait "faux bond".

La visite du jardin commence à la terrasse avec une superbe vue panoramique de l'ensemble en contre-bas, un bas-relief de Vital Coulhon, représentant un couple, c'est "l'Eternelle Tourmente". Le cortège, assez maigre, parcourt la centaine de mètres de la pelouse, avec des ifs délimitant les allées. Puis c'est la visite des bassins, au centre desquels trône un magnifique marbre de Blanchard : "Diane Surprise".
De part et d'autre du bassin, le "clou" du jardin, ce sont les deux vases monumentaux de Sèvres, dûs aux ciseaux de Patout, ils sont hauts de près de 6 mètres. La roseraie est visitée, avec le "Dieu Pan" et deux petits vases de Sèvres, ce sont "de magnifiques taches blanches sur l'émeraude des pelouses latérales". Laudier termine l'inauguration par le théâtre de verdure dont l'entrée était alors gardée par deux "Centaures" de Monard.


Le programme de la journée distribué ce 30 juin 1930 signalait que "ce vaste jardin, typique de l'Art Déco, aux nombreuses formes végétales sculptées, des cornes de magnolias, des arcades d'ifs, est ordonné autour d'un grand tapis vert". Il faudra attendre l'après midi pour que Laudier savoure sa victoire, après une matinée semi-ratée, les berruyers, l'après-midi vont se précipiter et ce sera l'émerveillement : le jardin des Prés-Fichaux de l'avis de tous, est un des plus beaux d'Europe.


Le discours d'Henri Laudier :

Monsieur le préfet,
Mesdames,
Citoyens,

A supposer qu'un Berrichon revenant d'un lointain voyage, et après plusieurs années d'absence, s'aventurât dans ces parages, ne pensez-vous point qu'il y trouverait un certain changement ?
Au lieu et place des marécages qui déshonoraient un des coins, cependant des plus agréables de notre belle cité, voici que s'élève maintenant ce magnifique jardin à la française, qui, comme toute œuvre humaine d'ailleurs a été tant critiquée par d'aucuns, et qui, demain sera prisée par tous.

Il faudrait en ce jour un poète, un chantre aux accents fins et délicats, pour magnifier l'effort accompli depuis des années qui vous ont paru bien longues, et je ne suis, hélas, qu'un profane, dont il faudra cependant, au lieu du régal que vous espériez, vous contenter du détestable brouet.

Mais malheureusement pour vous, je n'ai pu, en raison d'une maladie, obtenir pour cette solennelle inauguration la présence inestimable de l'Homme qui est le Surintendant de la beauté, de celui qui protège, encourage les artistes qui sont l'honneur du Pays…. Je veux parler de M. Paul Léon, membre de l'Institut, Directeur Général des Beaux-Arts.

… Cette réalisation ne déparera point trop, je l'espère notre, notre collection déjà riche , puisque, aussi bien, on a pu dire que Bourges était la " Cité des jardins ".
Sans avoir la prétention d'égaler ce pur joyau de Lenôtre, enchâssé entre notre Hôtel de Ville et notre majestueuse Cathédrale, , il est cependant permis d'espérer que ce bijou que nous allons attacher à la couronne princière de monuments et de chefs d'œuvres dont se pare notre antique cité, ne sera point de mauvais aloi.

….Je ne vous rappellerais pas que c'est en octobre 1920 que le conseil municipal sur ma proposition décida l'acquisition des terrains des Prés Fichaux….

…Dût leur modestie en souffrir, il me faut bien vous en parler. Je citerai tout d'abord M. Paul Marguerita, le distingué architecte paysagiste de la Ville, qui en a dressé les plans et dirigé l'exécution. Avec lui, je n'aurai garde d'oublier le corps des jardiniers municipaux.

…Enfin, il me faut rappeler que nous avons reçu un subside important de l'Etat, sur le produit des jeux, au titre d'assainissement, ce qui, dans une mesure assez sensible a facilité notre tâche.

…. Oui cette journée est grande et belle, qui voit le couronnement de tant d'efforts pour le bien de tous. Car c'est pour tous, vieux, jeunes et tous petits , c'est pour toutes les classes de la société, mais surtout pour le peuple que nous avons voulu créer ce lieu de quiétude et de délassement.

… Et comme le bon ouvrier qui au soir d'une rude journée, se recueille paisible et satisfait au sein de son foyer, à notre tour, au milieu de vous tous, au milieu de la grande famille berruyère qui est nôtre, nous pouvons regagner simplement notre place.
…Demain des générations nouvelles fouleront le sol de ce site enchanteur … et toutes les beautés qu'il recèle, ils évoqueront avec tendresse les vers d'Emile Deschamps, ce poète que nous célébrons en cette semaine :
Bourges où j'ai connu le sourire et le jour,
De mes tous premiers ans, ô maternel séjour.
je fus loin de ton sein jeté par une trombe
Enfant déraciné comme un frêle roseau.
Mais, n'importe où le sort doit élever ma tombe,
Ma dernière pensée ira vers mon berceau.


Aujourd'hui encore, il demeure, malgré la perte de plusieurs de ses statues d'origine, et leur non-remplacement, ce qui constitue, pour les Municipalités successives, une faute, l'un des fleurons de la Ville de Bourges.


Le Théâtre de Verdure des Prés Fichaux

Le Théâtre de Verdure des Prés Fichaux a été construit dès l'origine du jardin, voulu par le maire Henri Laudier et qui est l'oeuvre de Paul Marguerita. On y entrait par des portiques, et des sculptures qui représentaient des Centaures, oeuvre de Monard. Les Centaures semblaient garder l'entrée.

Il a été réalisé de 1922 à 1930 (inauguration le 30 juin 1930).

Le théâtre de verdure est bien dans l'esprit de Laudier, d'avoir un lieu de "spectacle et d'animation " populaire. Ce qui est remarquable, c'est que ce théâtre pouvait accueillir (et aujourd'hui encore) près de 1000 personnes assises, je crois que c'était 960 places, avec une scène, des loges de part et d'autre de la scène, et la "salle comprenait un parterre et en demi-cercle des petits étages, mais aussi des "loges", qui étaient comme dans un vrai théâtre, sur les côtés, elles comprenaient 4 à 6 places assises.
On a retrouvé le plan de positionnement des chaises, elles étaient numérotées, mais il ne fallait pas être trop gros !

Edith PIAF A BOURGES

Ce théâtre de verdure était comme aujourd'hui en plein air, et par exemple en 1948, les Berruyers ont pu venir admirer Edith Piaf avec les Compagnons de la Chanson.....

Nous avons reçu ce témoignage de madame Simone Lacoud :

"Je lis ce jour 4 septembre 2006, un article sur Edith Piaf aux Prés Fichaux, avec un point d'interrogation. Et bien j'ai assisté à ce spectacle un jour d'été, je ne me souviens plus l'année, et pourtant cela est resté dans ma mémoire, comme si c'était hier. Avec évidemment les Compagnons de la Chanson. Tous ces airs résonnent encore dans mes oreilles"


Jacques et Réjane Barraud ont eux aussi assisté à ce concert, voici ce qu'ils ont écrit à L'Encyclopédie :
Oui, Edith Piaf est bien venue y donner un spectacle avec les Compagnons de la Chanson au début de juillet 1948. Le spectacle était en matinée, les Compagnons de la Chanson ont chanté seuls et également avec Edith Piaf dans les "Trois Cloches". et le chant du Pirate.
Edith Piaf avait 32 ans, elle mesurait 1,47 mètres.
Le spectacle a duré environ 1h 30. Une fois terminé, beaucoup de spectateurs voulaient avoir un autographe des artistes et se sont dirigés vers les coulisses.
Mon mari... avait 13 ans, et il a vu Edith Piaf, elle était assise et commençait à tricoter une large et longue écharpe jaune en laine. A ses côtés,, un grand et gros monsieur très brun qui lui parlait, à un moment, se penchant vers elle, il déposa un baiser sur le front. Mon mar apprendra plus tard qu'il s'agissait "du chanteur sans nom".
De leur côtés les Compagnons d ela Chanson allaient et venaient en bavardant.
Mon mari attendait depuis une demi heure, une dame vint le voir lui demandant ce qu'il attendait, et il lui répondit qu'il voulait simplement parler à madame Edith Piaf. Il n'avait osé lui-même aller voir la chanteuse.
La dame s'exclaffa "oh, venez !" et le prit par le bras et le conduisit vers Edith Piaf en disant à la chanteuse " Ce jeune homme voudrait vous parler mais il n'ose pas".
Edith Piaf eut aussitôt un grand sourire se levant, mon mari, prenant son courage à deux mains lui dit :
"J'ai fait un portrait de vous et désire vous l'offrir, je voudrais savoir où l'envoyer ?".
Edith Piaf a souri, 4 des Compagnons s'étaient approchés, très aimable, elle a donné plusieurs adresses de théâtres parisiens....
(merci à Sabrina Vernade)

Hormis les spectacles de Un été à Bourges, ces dernières années, un spectacle absolument "fabuleux" s'est déroulé en juin, il y a 7 ou 8 ans, c'était le GMEB qui a fait un spectacle qui ajoutait à la musique électronique, une très grosse pyrotechnie, et... ce qui n'était pas prévu, un orage, une pluie forte et des éclairs de toute part, c'était fabuleux et la chanteuse lyrique qui était juchée ce soir-là sur un grand escabot était géniale. Féérique et suréaliste.

Dernier élément sur ce théâtre de verdure, qui est trop mal connu et assez peu utilisé, c'est l'étude faite en 1998, pour le doter d'un vaste Vélum afin de faire des spectacles même en cas de pluie. Ce projet n'a pas aboutis pour des questions de lieu historique (classement des Prés Fichaux) et de finances, mais c'était une idée qu'il faudra un jour ressortir.

A la grande époque du théâtre de Verdure ( 1930- 1950) , à Bourges, il y avait le Théâtre Jacques Coeur, le Palmarium, et les guinguettes des Marais.
 

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