L'Histoire
des Nuits Lumière de Bourges
2000 - 2018
Les grandes initiatives dans la mise en valeur
du patrimoine en France se sont développées ces
vingt dernières années. La mise en lumière
de Lyon, les scintillements de la Tour Eiffel, puis chaque ville,
Poitier, Le Mans et d'autres ont montré que l'alliance
de l'art et de la technique pouvaient donner d'excellents résultats,
et ainsi faire redécouvrir à chacun d'entre nous
la valeur des monuments et sites que nous ont légué
nos anciens.
Bourges et son exceptionnel patrimoine ne pouvait rester en dehors
de ce mouvement, et la réalisation des Nuits Lumière
constitue une réponse aux besoins des Berrichons et des
touristes, ce fut une première dans le monde que je me
dois raconter, une partie de ce texte étant dans le site
de l'Encyclopédie de Bourges depuis 2006.
Les Nuits Lumière, c'est un étonnant parcours spectacle
pour découvrir la ville baignée de lumière,
d'images et d'émotion.
L'origine
des Nuits Lumière de Bourges
Le
projet des Nuits Lumière de Bourges remonte à 1996,
alors que la nouvelle municipalité sous la conduite de
Serge Lepeltier était en place depuis le mois de juin
1995.
Dans le cadre de la politique culturelle et touristique de la
ville, il apparaissait nécessaire de concevoir "quelque
chose" qui ferait venir le touriste, en plus de la cathédrale,
et qui lui ferait passer la nuit en Berry, car les enquêtes
montraient que les visiteurs de notre ville venaient passer une
heure, une demi-journée, et rarement plus et s'en allaient
vers Lyon, Tours ou Paris pour y dormir.
Pendant des mois, les idées fusent, et j'étais
en première ligne, étant adjoint au tourisme dans
ces recherches, alors que mon collègue André Margotin,
adjoint à la culture avait les mêmes préoccupations.
Chacun voit au cours de l'année 1996 ce que font les autres,
j'irai avec mon épouse voir les mises en lumière
de monuments ou de site à Beaune, Amboise, et surtout
Reims, qui avait un super spectacle dans la cathédrale.
Mais ce fut André Margotin qui eut l'intuition finale,
en allant au Mont Saint Michel, où une mise en lumière
était tout à fait remarquable, il nous rapporta
l'information avec un enthousiasme surprenant de sa part, lui,
si posé. Il se renseigna sur les concepteurs et c'est
ainsi que Bourges se rapprocha de la société Itinérance,
laquelle avait aussi mis en lumière "Les imaginaires
du Mont-Saint-Michel" en 1991, puis ceux d'Azay-le-Rideau
en 1996.
Tout cela donnait des idées pour Bourges
..
Un appel d'offre est lancé en 1997 pour une "mise
en lumière de la ville" .
On notera qu'une autre ville était
intéressée par un tel parcours, il s'agissait de
Rouen, mais le projet sera abandonné, compte tenu des
difficultés de faire ce parcours en site ouvert.
Il y aura deux propositions, la première
était une mise en lumière de bâtiments du
patrimoine, avec un bel éclairage, mais uniquement sur
les façades, sans scénographie.
La seconde proposition était plus ambitieuse et portait
à la fois sur un éclairage de quelques monuments
du patrimoine, puis un parcours dans les rues avec un éclairage
des porches d'hôtels particuliers, et le tout ponctué
par des lumières bleues venues de lanternes existantes.
Dans plusieurs sites, Lallemant, Augustins et Echevins, une scénographie,
avec images et musique.
En plus la cathédrale recevait un éclairage alliant
l'aspect religieux de cette cathédrale de l'élévation
avec une lumière montant du sol vers les toitures
Le choix des élus se porte sur la société
Itinérance, de Philippe Noir et Christine de Vichet, concepteurs
de la mise en lumière du Mont Saint Michel en 1991 puis
d'Azay le Rideau.
Comme le rappellent ces créateurs, "La problématique
était forcément très différente.
Il ne s'agissait plus d'intervenir dans un lieu clos, protégé
des nuisances, mais d'imaginer un son et lumière qui se
déroulerait dans le tissu urbain d'une ville avec ses
rues, ses habitants, sa vie, ses sens, ses lumières".
Les Nuits Lumière naissent à partir d'aquarelles
qui montrent le circuit, les éclairages des porches, les
scénographies, la cathédrale enfin illuminée,
le tout, au long d'un parcourt où doit essentiellement
régner l'émotion.
Il y eut alors sous la coordination d'Alain Meillant, nouveau
directeur de la Culture et du patrimoine de la Ville de Bourges,
plusieurs réunions de présentation du projet, avec
des explications des créateurs, utilisant de magnifiques
aquarelles.
Bien entendu, le projet passa la phase délicate des élus,
bureau municipal, commission culture et tourisme, et même
auprès de responsables de la culture à Bourges.
C'était pas facile, car nul ne savait trop à quoi
ça ressemblait, c'était en 1998, il y a 20 ans
et les moyens de présentation étaient figés,
pas facile de faire des simulations comme aujourd'hui.
Je me souviens d'une présentation au Muséum devant
des personnalités locales, et il y avait Philippe Goldman,
qui était un élu de l'opposition et très
strict sur le patrimoine, et je craignais qu'il mette tout ce
projet à terre, avec l'argument que l'on ne met pas des
images sur nos monuments. Il n'en fut rien et P. Goldman, un
peu sceptique déclara qu'il fallait voir le résultat.
Finalement, le projet fut accepté en bureau municipal
et conseil municipal, avec beaucoup de questions et d'interrogations,
ce ne fut pas simple, il y avait les fanas du projet, dont j'étais
le chef de file, pour des raisons de venue et durée du
séjour des touristes, aidé par André Margotin,
qui avait la responsabilité du projet, qui voyait davantage
l'aspect novateur et culturel de ces Nuits Lumière.
Serge Lepeltier hésita un peu, tiquant sur le coût,
lequel était très élevé, il avait
perdu son siège de député l'année
précédente, et était parfois contesté
par plusieurs membres de sa majorité, ce n'était
pas encore le Maire incontesté qu'il va vite devenir,
mais les concepteurs l'avaient convaincu de l'aspect innovant
de ce projet, et le maire avait une intuition sur ce qu'ilo devait
faire pour sa ville.
Ce fut, bien entendu déterminant.
Pour convaincre les récalcitrants, le maire organisa un
déplacement, un soir à Azay le Rideau, afin de
montrer ce que pouvait être le travail de Christine de
Vicher et Philippe Noir. Un car fut affrété, et
avec les deux concepteurs, auxquels s'était adjoint Pierre
Bideau, " le " grand éclairagiste de le France
d'alors, nous avons parcouru Azay le Rideau, et ce fut magnifique,
mais en site fermé, qu'est ce que ça donnerait
dans les rues de Bourges ? Au retour, nous sommes passé
voir la cathédrale de Tours mise en lumière par
Pierre Bideau, ce fut un peu mitigé, cela nous semblait
trop classique.
Plus tard, André Margotin me dira : " Roland, tu
n'es pas l'élu qui a porté les Nuits Lumière,
mais si tu n'avais pas été là, nous ne les
aurions pas faites ". Et je crois que mon enthousiasme a
joué, car Bourges s'endormait, et il fallait frapper un
grand coup pour montrer notre ville comme elle le méritait.
J'ajouterai que l'Office de Tourisme, avec Jean Claude Leray,
président de cette structure, alors très associative,
ce qu'elle n'est plus, et son directeur Alain Ferrandon seront,
eux aussi très impliqués, surtout après
l'ouverture le 31 décembre 1999 à 22 h 30.
Le temps
des travaux
Le
contrat est signé, avec une sorte de clause morale : il
faut que tout le parcours soit terminé avant le passage
à l'an 2000, car comme beaucoup de villes, il fallait
que Bourges marque ce passage d'un " siècle à
l'autre ", comme l'on disait alors .. ce qui est une erreur,
( le XXème siècle commença le 1 janvier
1901 et s'acheva le 31 décembre 2000. Le XXI ème
siècle a commencé le 1 janvier 2001).
Et pour le Maire, ces Nuits Lumière
seraient sa contribution au passage à l'an 2000, sans
encore bien percevoir à quoi ça ressemblerait et
ce que seraient les réactions de la population !
Les travaux commencent et c'est Philippe Moreux, personnage incontournable
de Bourges qui va " suivre " les travaux, sous la responsabilité
d'Alain Meilland. Le maire et les élus ne se mêleront
pas de la scénographie. Serge Lepeltier craignait, comme
cela se faisait souvent dans une ville, que le maire apporte
sa touche et ses manies, en insistant lourdement pour telle ou
telle scène. Seule concession, au cours de conversations
avec les créateurs que je vais finir par bien connaître,
et alors que nous parlions de tableaux de la Renaissance pour
l'hôtel Lallemant, je leur signalait qu'ici avaient été
peintes les Très Riches Heures du duc de Berry, et c'est
ainsi que 4 diapos apparaitront dans la cour basse de cet hôtel
des alchimistes
Je ne suis pas certain que Serge Lepeltier
aurait aimé connaître le pourquoi de ces images.
Les travaux durent une bonne année pour un coût
de total de 10 MF pour l'ensemble de cette première tranche
ce qui donnent des sueurs froides à beaucoup.
Mais avec tact, les creusements de tranchées, les mises
en place de lampes et autres lampadaires ne causèrent
aucun dérangement pour la population. Il fallait aussi
que Philippe Moreux parfois avec Alain Meilland aille voir les
propriétaires de porches pour leur demander l'autorisation
d'éclairer au sol les arcs, et en règle générale,
la légendaire prudence des Berruyers fut de mise, avec
cette question : " mais combien ça va nous coûter
pour ces deux spots ? ", et lorsqu'ils leur était
répondu, " rien ", alors ils acceptaient.
Au début de la rue Mirebeau, il y avait 4 maisons remarquables
avec des poutres apparentes en pan de bois et bien 2 propriétaires
acceptèrent une lumière sur les fenêtres,
et deux refusèrent, plus par opposition politique au maire
que par un refus argumenté.
Et l'année suivante, les deux récalcitrants demandèrent
des lumières pour leur façade
ce qui fut
refusé par la mairie.
Je vais personnellement suivre de loin l'avancement des travaux,
car ce n'était pas la fonction d'un élu, la seule
chose qui m'inquiétait, c'était le délai,
et j'ai toujours été un " malade " de
la tenue des délais.
Vers la fin novembre, je crois, Philippe Moreux m'invita à
aller voir comment travaillaient Christine de Vichet et Philippe
Noir. C'était dans la cour du couvent des Augustins, il
faisait froid et il pleuvait, ils étaient là sous
un barnum, à régler les diapositives, il était
plus de 23 heures
Je restais jusque vers un heure du matin
avec mon épouse, pour voir comment ils opéraient.
Pendant une heure, ils passaient et repassaient une diapositive
montrant un ciel étoilé, en se posant des questions
sur la grandeur d'une petite étoile. Le perfectionnisme
existe, ce soir-là, je l'avais rencontré.
Ils avaient terminé la séquence " grandeur
de l'étoile " vers les 4 heures du matin.
Et les
finances dans tout ça ?
La somme engagée dans les Nuits
Lumière est considérable, et comme toujours, "
il n'y a pas d'argent à la Ville ", et il faut faire
preuve d'imagination.
Face à une certaine opposition de certains élus
qui n'avaient pas trop suivi le dossier mais trouvaient que "
ça faisait cher ", et puis le milieu des artistes,
pour certains ce n'était pas " leur truc ".
Aussi Serge Lepeltier, convaincu que ce parcours spectacle des
Nuits Lumière était essentiel pour le tourisme
de la ville de Bourges mit tout son poids dans la balance et,
même politiquement affaibli, ce poids était fort,
il l'emporta
J'étais de ceux qui avait poussé,
et plus que poussé.
Aussi une seule question me hantait : pourvu que ce parcours
soit une réussite !
Je craignait une opération de dénigrement de la
part d'un des deux journaux locaux, comme ce sera le cas pour
les ronds points de Séraucourt. Il faut le reconnaître,
il n'en fut rien.
Sur les finances, les services vont s'activer, et en particulier
pour trouver des fonds venant de l'Europe. En fait, le coût
pour la ville ne sera que légèrement supérieur
à 3 MF, suite à des subventions du Conseil général
et de fonds européens, pour environ 3 millions chacun.
Ville de Bourges : 3,86 millions de
francs
Europe fond Fédéral : 3,17 millions de francs
Conseil général du Cher 3,00 millions de francs
La question de faire payer une entrée sur le circuit va
se poser, car au Mont-Saint-Michel ou à Azay-le-Rideau,
c'était payant, et là, à Bourges, première
mondiale, c'était en site ouvert, en plein centre ville.
Une étude montra que barrer les rues pour faire payer,
empêcher les riverains de rentrer chez eux, cela devenait
impossible, et puis l'idée d'André Margotin, qui
était à l'origine des Musées gratuits à
Bourges, c'était une vue forte d'une culture pour tous,
et la gratuité était une élément
important.
le parcous était d'une longueur
de 1,6 km dans les rues bleutées de la cité médiévale.
On notera une bonne et une mauvaise
surprise sur le plan financier dans le coût de maintenance
: les Nuits lumière représentaient 1% de l'éclairage
public, alors que le "consommable" était très
couteux, environ 175 000 euros par an.
Enfin, au début, tout était
commandé par un satellite "Status", lequel déclenchait
sur appel les éclairages et les scénographie.
Le système sera abandonné
après quelques années, pour revenir à un
système plus simple et ... plus manuel.
Les caractéristiques
du parcours-spectacle
L'idée, c'est de montrer, à la nuit tombée
le "Bourges-ancien", avec ses rues, ses monuments,
sa vie. C'est un parcours-spectacle dans le centre historique,
avec un cheminement le long des rues pavées, guidé
par de superbes lanternes bleues, déambulant pour joindre
des édifices prestigieux dans lesquels se déroule
un spectacle à base de musique, d'images, où le
visiteur devient spectateur pour une petite dizaine de minutes.
La ballade des Nuits Lumières n'est pas une visite détaillée
et guidée de la ville, "c'est une invitation au voyage,
à la rêverie" chacun est entièrement
libre et le parcours est gratuit. L'heure de départ est
laissée à l'initiative du visiteur
. à
partir de l'instant où il fait nuit, il peut cheminer
au gré de ses envies, revenir sur ses pas, assister plusieurs
fois à la même scénographie, celles-ci étant
"en boucle".
Le seul guide, qui constitue le fil d'Ariane, c'est la lumière
bleue. En suivant les lanternes, chacun peut flâner à
son rythme, et s'attarder sur des petits détails comme
ce porche éclairé et ainsi parfaitement mis en
valeur, ou ces arbres qui donnent une ambiance feutrée
et recueillie.
Une "Première"
historique à Bourges
Les Nuits Lumière ont constitué le point fort du
passage en l'an 2000. Il s'agissait de montrer pour la première
fois cette réalisation unique.
Au soir du 31 décembre 1999, vers 22 H 30 Serge Lepeltier,
avec Christine de Vichet et Philippe Noir précédait
les personnalités locales, préfet en tête,
puis le Président du Conseil général du
département du Cher et les élus de la Ville de
Bourges qui sont présents au côté des concepteurs.
Le cortège s'ébranle à partir de la rue
des Hémerettes, suivi d'une foule de plusieurs milliers
de Berruyers. Dans un léger froid sec s'ouvrent les clés
et les portes du circuit avec l'histoire de Bourges dans les
temps anciens projetés sur les murs du rempart gallo-romain
et c'est l'émerveillement.
La cathédrale éclairée par Pierre Bidault,
l'homme qui a redonné de la lumière à la
Tour Eiffel, est une merveille. Pierre Bideault fera par la suite
plusieurs autres monuments dont la mise en lumière du
Parthénon à Athènes.
La lumière sur la cathédrale est faible pour le
premier étage du bas, un peu plus forte ensuite et c'est
l'illumination dans les parties hautes. C'est une élévation
de l'édifice par la lumière, la toiture elle-même
étant d'un bleu féerique. Les concepteurs ont su
concilier le spectacle et le sens religieux de "notre"
Cathédrale, conformément aux vux du chanoine
Massip.
Pour la première fois, il est possible de passer derrière
le chevet de la cathédrale, et sur un fond musical d'orgue
de découvrir les vitraux du XIIIe siècle. Puis
c'est la Grange aux Dîmes, discrètement illuminée,
avant d'atteindre par les rues pavées, éclairées
de lanternes bleues l'hôtel Lallemant où est projetée
la première scénographie : une fête de la
Renaissance. Ensuite, après avoir dépassé
la place Gordaine, au milieu de la rue Mirebeau, dans la cour
du couvent des Augustins apparaissent des anges sur une musique
magique et envoûtante. Il faut alors franchir la muraille
gallo-romaine par le passage "casse-cou" et se retrouver
dans la rue appelée autrefois rue de Paradis à
proximité de l'Hôtel des Echevins. Dans la cour
se déroulent des projections sur un mur et à terre
avant de remonter la rue Porte Jaune vers la cathédrale.
Les Berruyers découvrent alors la cathédrale dans
un halo de brume, ce soir-là, c'était unique et
féerique.
Arrivé place Etienne Dolet, chacun avait compris, le pari
était gagné, l'an 2000 commençait bien.
Du grand art !
Elles vont poursuivre pendant quelques jours, pour que le maximum
de Berruyers, souvent dans le froid de janvier découvre
ce parcours unique. C'était l'émerveillement, et
quoiqu'en disent les pisse-froids, dont certains élus,
20 ans plus tard, cet émerveillement se poursuivra.
La suite
des Nuits Lumière (écrit en 2001)
Après la nuit symbolique du passage
à l'an 2000, les Nuits Lumière éteindront
leurs projecteurs et reprendront en avril, les week-end puis
tous les soirs à la saison d'été. Le succès
ira en grandissant, certains samedi soirs, ils seront plus de
1500 visiteurs à déambuler dans les rues bleutées
de la ville entre 22 H 30 et minuit et demi.
Chacun, veut montrer à des parents ou amis, le "circuit
bleu" ou "les lanternes du vieux Bourges", et
à la fin de la saison, en octobre 2000, ils auront été
plus de 60 000 personnes à faire ce parcours féerique.
Dans les années à venir
ce circuit devrait être aménagé et augmenté,
sans doute pas avant trois ans, en intégrant au parcours
actuel le Palais Jacques Cur, la cour intérieure
ayant été réhabilitée à l'image
de la façade, et par la suite l'église Saint Pierre
le Guillard.
En 2001, les Nuits Lumières reprennent,
et nul doute que la magie et la féerie vont encore agir,
l'émotion sera au rendez-vous de ce parcours unique au
monde, nul n'avait jamais pensé à réaliser
ce type de spectacle dans un site ouvert, au cur d'une
ville, et gratuit
Et puis, ce sont les saisons 2002, 2003,
2004, 2005, 2006, 2007, 2008 , 2009, 2010, 2011, 2012, 2013,
2014, 2015, 2016, 2017 FIN provisoire ?
A suivre : comment " ils "
ont tué les Nuits Lumière de Bourges ?
Le maire de Bourges avec
le Prenier ministre
18 ans
de succès des Nuits Lumière de Bourges
Après la nuit de l'an 2000, les
Berruyers avaient pensé que le parcours spectacle qui
s'était déroulé sur 4 jours était
terminé, et ce fut la surprise mêlée d'un
certain scepticisme, lorsqu'il fut annoncé que cette animation
reprendrait au Printemps suivant et pour toute la saison estivale
pour les touristes.
Pour les élus et les services, la question se posait,
de savoir " combien de temps ça va pouvoir tourner
ce parcours spectacle ? Et nous avons répondu, de manière
nette : il faut que cet investissement important puisse durer
jusqu'en 2005, donc pour 5 ans.
- Fréquentations :
-
- 59 000 visiteurs en 2000
- 47 000 visiteurs en 2001
- 60 000 visiteurs en 2002
- 63 000 visiteurs en 2003
- 75 000 visiteurs en 2004
- 70 000 visiteurs en 2005
- En 2007, c'est la première extension
afin de redonner un second souffle au parcours spectacle, avec
la façade du Palais Jacques Coeur. Pour cela, que ce fut
difficile, Christine de Vichet était décédée
et Philippe Noir n'était pas au mieux. Pourtant, aidé
par Alain Meilland, Philippe Moreux et Dominique Bardin, ils
vont faire cette création qui restera avec un goût
amère, on attendait mieux !
Il faut savoir que le projet d'origine était différent,
le public entrait dans la cour du Palais et la, deux types d'images,
avec les navires qui étaient projetés sur les toitures
et au sol, des personnages en cire qui étaient habillés
par des jeux de couleur de type hologramme. C'était génial,
mais la Drac et le ministère refusèrent, car ils
ne voulaient pas d'image, le palais se suffit à lui même,
et le projet fut retoqué par les intégristes du
patrimoine d'Orléans et de Paris. Alain Meilland va se
battre en vain....
Les Nuits Lumière, c'était
juste après le Printemps de Bourges, donc fin avril et
parfois selon les dates, au 1 er mai, jusqu'à fin septembre.
Il y avait environ 120 à 130
représentations par an.
14 avril au 27 octobre 2001
Finalement, 18 ans plus tard, elles seront toujours aussi populaires...
Les Nuits
Lumière Costumées
Dès le début de l'été 2000, Marie
France Narboux étant devenue Présidente des Amis
de Jacques Coeur, une toute nouvelle association, lança
l'idée dans le cadre des 600 ans de la naissance de Jacques
Coeur,
Le succès des Nuits Lumière Costumées fut
immédiat. Dès le premier épisode, un 23
juin, avec des musiciens un cortège se forma et dans les
sites, des animations très simples au rythme de la musique
du site permettaient de voir les magnifiques costumes de cour.
Et deux ou trois fois par an, le déambulation
de 50 à 75 personnages en costumes du XV ° siècle
vont émerveiller les visiteurs, touristes et autres Berruyers.
Un succès qui ne se démentira
pas, on venait de loin pour suivre le cortège des Nuits
Lumière des Amis de Jacques Coeur, avec la présence
de Philippe Moreux et Dominique Bardin qui assuraient la bonne
marche de l'ensemble.
Que s'est-il
passé pour en arriver à ce fiasco de 2018 ?
Dès les années 2010, chacun
s'interrogeait sur l'avenir des Nuits Lumière qui avaient
une dizaine d'années, que faire ?
Beaucoup de villes s'étaient
mises à embellir leur ville avec de la Lumière,
certains iront à Poitiers, Amiens, Au Mans, et la technique
évoluait.
Vers 2012, alors qu'Alain Meilland prenait sa retraite, c'est
M. Foucaullt qui le remplaça, et il repris les études
de la suite des Nuits Lumières.
Il va ressortir de cette première étude :
- Qu'il faut conserver l'esprit des
Nuits Lumière, le bleu, le calme, des figures et scènes
issues du patrimoine médiéval ou de la Renaissance.-
Techniquement, chacun s'accordait pour passer au numérique.
Les premiers idées des couts n'étant pas considérables.
- Envisager quelques évolutions,
mais ne pas toucher au circuit, sinon emmener le visiteur vers
Saint Pierre la Guillard.
- Changer certaines scénographies,
comme la façade du Palais Jacques Coeur et retenter une
scénographie dans la cour principale, comme aux Augustins.
Changer peut être les images des Echevins, et conserver
les anges des Augustins et sans doute Lallemant.
- Terminer par une mise en lumière
des 5 portails de la cathédrale, sur le modèle
d'Amiens, en redonnant des couleurs aux sculptures.
En 2014 lorsque l'équipe nouvelle
de Pascal Blanc arrive "aux affaires" le projet existe,
il faut simplement le lancer, en trouvant les financements.
Mais il n'y avait pas le feu, il restait encore assez de diapositives
pour faire encore quelques saisons.
On ne sentait pas alors un franc enthousiasme
des nouveaux élus, et hormis le maire Pascal Blanc, son
équipe rapprochée trouvait les Nuits lumière
" ringardes, totalement dépassées".
L'adjoint au tourisme, celui de la culture et le directeur de
cabinet voulaient faire plus et mieux, de la lumière,
du son, la grosse artillerie.... de lux.
Le temps passa, et un appel d'offre fut lancé sans doute
en 2016, il y a une certaine obscurité dans les réunions
et décisions prises alors par les élus en charge
du dossier.
De ce que nous savons, suite à l'appel d'offre, les sociétés
qui avaient le marché, comme les AEB furent éconduites
pour prendre un prestataire moins cher au départ, ...
Mais qui ne faisait qu'une partie des travaux de numérisation,
et au final, le prestataire choisi fut plus cher.
Si ce n'est pas conforme à la réalité,
que l'on nous fournisse les éléments.
L'information sur la possible suppression
des Nuits Lumière arriva dès le mois de septembre
2017, mais personne n'en tient alors compte. L'adjoint au tourisme
s'occupe alors de tout (ou de rien), mais surtout pas des Nuits
Lumière.
Que se passe-t-il ? Un désaccord
entre les adjoints, en partiucluer entre Pierre Antoine Guinot
adjoint au patrimoine et qui a la responsabilité du dossier
et Philippe Mousny adjoint aux travaux.
Pour PA Guinot, et quelques autres,
ce parcours est ringard et totalement dépassé.
Ajoutons que le directeur de cabinet
du Maire, M. Cottier est contre ces Nuits Lumières.
Mais il n'y a plus de directeur du Tourisme,
du Patrimoine et de la Culture. Le "navire Nuits Lumière
prend l'eau et s'en va dans les rochers".
Finalement, seul le maire Pascal Blanc
soutient encore le projet.
Début 2018, nous apprenons que
ça va très mal pour la saison 2018... Mais il y
a d'autres préoccupations, et c'est finalement en avril
que l'on apprend que les Nuits Lumière ne commenceront
que le 15 juin, au lieu de mai.
... Sauf que des indiscrétions au plus haut niveau directorial
de la hiérarchie nous signale que c'est plus grave, que
elles ne fonctionneront qu'en juillet, sans plus de précisions.
Il faudra que les Amis de Jacques Coeur décident d'annuler
les Nuits Lumière Costumées du 7 juillet, pour
que chacun commence à se réveiller. Mais rien d'officiel,
Le Berry Républicain n'en parle pas. C'est plus que le
flou, c'est le vide.
Au cours de la présentation de l'ordre du jour du Conseil
municipal de fin mai, Pascal Blanc évoque le sujet en
répondant à une question de bourges-info.com, avouant
que ce n'est pas clair, qu'il doit reprendre le dossier car visiblement,
ce que lui disent les élus en charge du sujet et les responsables
des servies ne permet pas de savoir si et quant les Nuits Lumière
réapparaîtront.
Il semble être le seul ou presque
à défendre les Nuits Lumière.
Et début juin, c'est une conférence
de presse qui est faite sans la présence de Bourges-info.com....
Comme par hasard.
Devant le fiasco d'une ouverture très partielle au 28
juillet, le maire est contraint de monter au créneau et
il tente d'expliquer la situation et de couvrir, en vrai politique,
ses adjoints défaillants.
Les responsables du Tourisme, comme
l'AD2T sont catastrophés, car ils ont publié depuis
l'hiver les documents de "propagande" pour que les
touristes viennent à Bourges ... voir ce parcours spectacle
unique que sont les Nuits Lumière de Bourges.
Les hôteliers et restaurateurs une fois encore se réveillent
trop tard, la cause est entendue et les touristes venus à
Bourges en juin et bientôt en juillet pour voir les Nuits
Lumière ne sont pas prés de revenir....
Maintenir l'atmosphe bleutée, c'est Bourges, et les lanternes
sont indispensables.
Contribution
de Roland Narboux le 1 er août 2018
Bonjour,
Voici quelques réflexions personnelles
après la remise en marche le 28 juillet 2018 de 2 sites
du futur parcours spectacle des Nuits Lumière, après
avoir parcouru ce circuit à plusieurs reprises dans ces
derniers jours.
" Il fait chaud, très chaud,
mais est ce une raison pour que les réactions sur le redémarrage
partiel des Nuits lumière soient aussi conflictuelles
?
Répondre à ses administrés par des propos
à la limite de l'injure n'est pas digne, surtout après
un cafouillage qui a supprimé ce qui existait depuis près
de 20 ans sans avoir mis en place une alternative pendant la
moitié de la saison touristique.
Sur ce redémarrage, je ferais trois remarques :
- le discours de Philippe Mercier lors de "l'inauguration"
samedi dernier est à saluer, ce fut franc et plein de
modestie et d'humilité, il y eut des excuses, et la reconnaissance
que "ce qui est présenté n'est pas encore
à la hauteur des attentes".
- sur les deux scénographies, de belles images, dynamiques,
mais ces murs qui s'écroulent ou les pièces qui
tombent, c'est du déjà vu sur une vingtaine de
sites en France. Ce n'est pas du grand art, mais ça plait.
Je voudrais juste savoir ce qu'un touriste retient de l'histoire
de Bourges et ce que pense un berruyer de la calligraphie finale.
Mais ces deux scènes de 5 minutes chacune sont sans doutes
perfectibles, avec un peu de sens artistique et historique.
- mais ce qui choque, c'est l'atmosphère du parcours,
sans les lanternes bleues, avec leur remplacement par des led
sans doute récupérés sur les pistes de L'aéroport
d'Orly. Nous ne sommes plus dans la magie de notre ville, dans
ce romantisme paisible unique dans une cité médiévale
comme Bourges. Mais là encore, rien n'est irréversible,
à condition d'être un tout petit peu intelligent,
et écouter tous les gens et pas seulement ceux d'une petite
cours.
La saison 2018 est à oublier, puisse le prochain rendez-vous
de 2019, redonner à Bourges, un statut majeur en matière
touristique ce qu'elle a perdu."
Roland Narboux
Les Nouvelles Nuits Lumière
de Bourges de 2019
Après le fiasco de 2018, la municipalité
de Bourges avec Pascal Blanc réagit et elle relance un
appel d'offre pour la saison 2019, sous la responsabilité
du maire lui-même qui confie à Emmanuelle Gau et
Christophe Durand le soin de faire enfin avancer un vrai projet.
Une société est choisie
et le travail commence, avec une certaine concertation dans laquelle
entrent des gens extérieurs à la mairie mais qui
avaient contribué à montrer les lacunes et erreur
de 2018.
Le résultats est attendu, ce
seront des scènographies très nouvelles, très
colorées, du vidéo mapping, et l'inauguration prévue
de 15 juin sera sans doute pour le 28 juin...
Images
et musiques des Nuits Lumière (version 2000)
- Les remparts :
les tableaux présentés datent du XIX e siècle,
avec Vercingérorix, César et autres Croisades.
- Plus des vitraux de
la cathédrale de Bourges.
- La musique est de Ludwig
van Beethoven, par le Berliner Philarmoniker dirigé par
Herbert von Karajan.avec :
- des Ouvertures et Missa
Solemnis.
-
- Le Chevet
de la Cathédrale : musique
envoûtante, c'est Arbos de Arvo Pärt par The Hilliard
Ensemble.
-
- L'Hôtel
Lallemant : les tableaux représentent
le baptême des Sélémites, de Vittore Carpaccio,
peintre vénitien parmi les plus poétiques (1465
- 1525).
- Les noces de Lisa de
Ricasolis (XV°)
- Le Festin d'Hérode,
fresque de Fra Filippo Lippi peintre florentin ( 1409-1469)
- Le mariage à
la Cour de Philippe Le Bon, prince éclairé et protecteur
des Arts (1419 - 1467)
- Pour la musique, Danses
de la Renaissance par le Clemencic Consort.
- Triomphi par le New
London Consort dirigé par Philip Picket.
- Musicke For the Lute,
de Dowland dirigé par Paul O'Dett.
-
- Couvent
des Augustins
: Anges des annonciations,
anges musiciens triptyque de Linaioli et Anges du Christ en Gloire
de Fra Angelico (1395 - 1455), moine artiste de la Renaissance
florentine entré chez les dominicains dont les statuts
s'inspirent de Saint Augustin.
- Pour la musique, Vespro
della Be'ata Vergine de Claudio Monteverdi par Jordi Savall.
-
- L'Hôtel
des Echevins : Projection murales, l'Allégorie
du Bon Gouvernement, fresque de la ville de Sienne, réalisé
par Ambrogio Lorenzetti (1290 - 1348)
- Défilé
de personnages du peintre florentin Domenico Ghirlandaio (1449
- 1482), évoquant l'entrée des échevins
à Bourges.
- Projections au sol
: écossons des Echevins de Bourges et pavages d'Italie.
- Pour la musique, Sonate
da Camera n°XII d'Antonio Vivaldi et Il cantar moderno par
l'Ensemble Daedalus.
- en savoir
plus en appelant l'Office de Tourisme de Bourges : 0248230260
Les Points
forts du circuit des Nuits Lumière
Parmi les points forts du circuit qui
laissent un souvenir au visiteur, tout commence avec l'histoire
de Bourges racontée pendant quelques minutes sur les murs
gallo-romains du jardin de l'archevêché :
"Il y a trois mille ans, tout n'était que marais
..
Un peuple d'origine celtique, les Bituriges, s'installe ici,
à Avaric.
Très prospère au temps des Celtes, cette cité
fonde sa puissance sur la maîtrise de la métallurgie
"
Et ainsi se poursuit cette belle histoire peu connue des Berrichons,
qui va, avec musique et images jusque vers 1195, et l'invitation
à poursuivre son chemin vers la cathédrale
plus belle que jamais.
Autre grand moment, dans la cour de
l'Hôtel Lallemant, avec la fête, les noces et les
danses au son des trompettes d'une musique de la Renaissance,
c'est une fresque de Filippo-Lippi ou le "mariage à
la cour de Philippe le Bon" dans lequel tous les personnages
sont de blanc vêtus. Dans la loggia, des tapis de lumière
surgissent au son d'un poème de Charles d'Orléans.
La traversée de l'édifice permet de redécouvrir
la cour basse et les miniatures des très Riches Heures
du duc de Berry.
Mais c'est le recueillement du cloître
des Augustins qui est sans doute le moment le plus sublime du
parcours, avec l'apparition des anges annonciateurs de Fra Angelico
dans une posture d'humilité, avec la grâce, la lumière
et les couleurs. La musique des "Vesro della Beata Vergine"
de Monteverdi transcende le lieu, c'est un grand moment, pour
le "croyant" comme pour le "mécréant".
La scénographie de l'Hôtel
des Echevins comporte plusieurs défilés des échevins
de Bourges passant derrière les arcades d'un monument
de la Renaissance symbolisant "les vertus du Bon Gouvernement",
au sol, la cour se transforme de pavages lumineux, avec les écussons
des Echevins de Bourges, au son d'une sonate de Vivaldi.
LES NUITS LUMIERE ANNUELLES :
De début mai au à fin
septembre = environ 110 séances gratuites.
mai, juin, septembre = les jeudis, vendredis,
samedis et veille de fête.
juillet, août = tous les soirs.
Des soirées thématiques
:
- LES NUITS LUMIERE COSTUMEES
avec les Amis de Jacques Cur se déroulent trois
ou quatre fois chaque année. >>> CLIQUER
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- Fréquentations :
-
- 59 000 visiteurs en 2000
- 47 000 visiteurs en 2001
- 60 000 visiteurs en 2002
- 63 000 visiteurs en 2003
- 75 000 visiteurs en 2004
- 70 000 visiteurs en 2005
- 66 000 visiteurs en 2006.
- 70 000 visiteurs en 2007
- 75 000 visiteurs en 2008
- 72 000 visiteurs en 2009
- Puis chaque année, les chiffres
restent stables avec environ 70 000 visiteurs, sachant que les
Nuits Lumière Costumées des Amis de Jacques Coeur
draînent à chaque sortie, entre 1000 et 2000 personnes,
et il y a 3 à 4 animations par an.
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- LES IMAGES DES NUITS LUMIERE
- Photos de Nicolas Cholet prises en
2008 : >>>cliquer
ici
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