Marguerite Audoux, une bergère devenue écrivain,
comme le dit Cédric Gourin dans la Bouinotte, est l'auteur
d'un ouvrage tout à fait remarquable : Marie-Claire. Son
existence est tout simplement extraordinaire, elle mérite
d'être contée.
Elle est née à
Sancoins le 7 juillet 1863, mais très vite son existence
de petite fille bascule. Elle a pour nom véritable Donquichote,
sa mère meurt en 1866, la petite Marguerite n'a que 3
ans et son père devient peu à peu alcoolique et
l'abandonne vers 1868 incapable de subvenir aux besoins de l'éducation
de ses deux filles.
Orpheline, abandonnée
avec sa soeur Madeleine, elle est recueillie par une tante, mais
cela ne dure pas et elles se retrouvent à l'hôpital
général de Bourges. Marguerite fréquente
alors l'atelier de couture sous la conduite d'un tailleur de
Neuvy-sur-Barangeon. En 1877 elle est envoyée à
Sainte-Montaine dans une ferme de Sologne pour garder les moutons.
Mais la petite bergère
n'est pas heureuse dans ce travail, elle veut vivre d'une autre manière et s'enfuit du Berry
vers Paris en 1881.
La vie à Paris n'est pas meilleure
pour la jeune orpheline qu'avec ses "maîtres précédents".
C'est une période de privations d'errance et de travaux
durs ou aléatoires. Pourtant en 1895, la jeune Marguerite
va créer un véritable atelier de couture, prenant
alors le nom d'Audoux, patronyme de sa mère. Avec ce qu'elle
gagne, elle peut élever sa nièce et ensuite ses
petits-neveux.
Tout en faisant de la couture, elle écrit,
avec en plus, des problèmes de vue ce qui n'est pas très
favorable pour la couture.
Marguerite Audoux est une femme pleine
de force, allant jusqu'à élever sa nièce,
écrivant de plus en plus et nouant des relations. C'est
par sa nièce qu'elle rencontre Michel Yell, qui a un cercle
d'amis et de jeunes écrivains autour de lui.
En 1910, elle
fait paraître son premier roman, Marie-Claire, avec une
préface de Giraudoux, et son réel talent lui permet
d'obtenir le prix Fémina à la fin de l'année
1910.
Un triomphe et
une belle revanche sur la vie et un exemple de ténacité.
Ses amis sont Alain Fournier ou Octave
Mirbeau.
Son existence, par la littérature,
devient meilleure, elle trouve enfin un vrai confort, elle en
profite pour élever ses neveux et surmontant la maladie
en 1917, elle poursuit son oeuvre littéraire. Elle écrit
"L'atelier de Marie-Claire" et passe l'hiver sur la
côte d'Azur.
On connaît encore de Marguerite Audoux
"De la ville au moulin", mais aussi "Douce Lumière"
et "La fiancée" en 1931.
Marguerite Audoux meurt à Saint-Raphaël
le 31 janvier 1937.
A tous ceux qui veulent connaître
son oeuvre, il faut lire son ouvrage Marie Claire, un livre tout
à fait remarquable.
A voir le Musée Marguerite
Audoux, au Château des Stuarts à Aubigny-sur-Nère.
(Tél 0248815007)
- La correction de l'article a été
réalisée par Monsieur Jean Pierre DUBOIS en mai
2008.
- Merci beaucoup.