gaz a effet de serre a bourges - Roland Narboux - encyclopédie -

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LES GAZ A EFFET DE SERRE A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Que sait-on, des gaz à effet de serre à Bourges, une étude récente de Lig'Air donne des éléments très importants, voici une synthèse sur ce sujet.

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Version 2009

 

La ville de Bourges est l'une des premières communes à demander à Lig'Air de lui établir un suivi annuel de sa contribution à l'effet de serre

Généralités

Le réchauffement climatique est l'un des problèmes environnementaux majeurs de ce siècle. Une prise de conscience, quant à ce phénomène, a conduit à la mise en place de réglementations internationales visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Satisfaire cette réglementation consiste dans un premier temps, à connaître dans le détail notre contribution au réchauffement climatique à l'échelle nationale, mais aussi à des échelles plus petites telles que territoriales et communales.

La présente étude est le premier inventaire des gaz à effet de serre (GES) réalisé sur la ville de Bourges. Il est réalisé pour l'année de référence 2004 et il porte sur les trois principaux gaz à effet de serre à savoir le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O), conformément à la convention établie entre la ville de Bourges et Lig'Air. Signalons ici que ces trois polluants représentent environ 99% des émissions des GES exprimées en équivalent CO2 sur le département du Cher (inventaire régional CITEPA, année 2000).

Il est important de rappeler que la méthode utilisée ici est différente de celle du Bilan Carbone. Même si les deux méthodes ont des points en commun (facteurs d'émissions, statistiques nationales, données primaires…), ces deux approches possèdent des différences notables dans le choix et la comptabilisation des sources. A titre d'exemple, la combustion du bois n'est pas considérée comme une source de GES dans le Bilan carbone (énergie renouvelable) alors qu'elle est prise en compte dans la présente méthode. L'utilisation de l'énergie électrique n'est pas considérée comme une source de GES dans la présente méthode (si l'électricité n'est pas produite sur la commune) alors qu'elle est prise en compte dans le Bilan carbone même si elle est produite en dehors de la zone d'étude. En tout état de cause, ces deux méthodes restent complémentaires et elles dépendent largement des données statistiques disponibles et de la qualité des données primaires. Les résultats qui en découlent, doivent, par conséquent, être considérés comme des évaluations statistiques et non comme des valeurs absolues.

Enfin, nous tenons à remercier la ville de Bourges de la confiance qu'elle témoigne à Lig'Air en lui confiant la réalisation de cet inventaire. Nous remercions aussi les différents services de la Mairie de Bourges, pour leur disponibilité et pour la qualité des données qu'ils nous ont fournies.

1 L'effet de serre naturel
La Terre reçoit de l'énergie du Soleil et la renvoie sous forme de rayons infra-rouges. Certains gaz présents dans l'atmosphère piègent une partie de ces rayons et donc la réchauffe, à la manière des vitres d'une serre (d'où le nom donné à ce phénomène) (figure 1). Sans cet effet de serre naturel, la température moyenne sur la Terre serait de -18 °C et donc peu d'eau serait sous forme liquide, rendant la vie quasiment impossible. Cet effet est bénéfique, il permet en effet à notre planète d'avoir une température moyenne de 15 °C.


2 L'effet de serre additionnel

Depuis le début de l'ère industrielle, l'homme a rejeté dans l'atmosphère des gaz (gaz carbonique, méthane, etc.) augmentant l'effet de serre de façon artificielle (figure 1). Cet ajout a ainsi contribué à une augmentation de la température moyenne de notre planète d'environ 0,5 °C observée dans la seconde moitié du vingtième siècle.

3/Les gaz responsables de l'effet de serre

Le protocole de Kyoto concerne six gaz émis par les activités humaines : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d'azote (N2O), les hydrofluorocarbones (HFC, SF6, PCF), les hydrocarbures perfluorés (PFC) et l'hexafluorure de soufre (SF6). Ces molécules sont toutes actives en infra-rouge, c'est-à-dire qu'elles disposent d'un moment dipolaire variable. Elles n'ont cependant pas toutes le même pouvoir de réchauffement global (PRG) (tableau 1). Le pouvoir de réchauffement global d'un gaz se définit comme le "forçage radiatif" (c'est-à-dire la puissance radiative que le gaz à effet de serre renvoie vers le sol), cumulé sur une durée de 100 ans. Cette valeur se mesure relativement au CO2.
Malgré son faible PRG, le CO2 contribue au réchauffement, à lui seul, à hauteur de 70% (figure 2). Cette forte contribution est liée directement à la forte émission de ce composé. La contribution des halocarbures reste la plus faible malgré leur fort PRG. La contribution de chaque polluant au réchauffement semble donc largement conditionnée par les quantités émises du polluant.

Transport routier

Le secteur transport routier est l'un des principaux secteurs émetteurs de tous polluants confondus en agglomération urbaine. Les émissions liées à ce secteur sont générées par l'ensemble des catégories de véhicules (véhicules particulières (VP), véhicules utilitaires légers (VUL), poids lourds ou véhicules industriels (PL) et les deux roues (2R)).

Secteur résidentiel

Les émissions du secteur résidentiel sont dues au chauffage et à l'utilisation de l'Eau Chaude Sanitaire (ECS). Elles sont gouvernées par les types de logements, la date de construction, les surfaces chauffées, le nombre de personnes par type de logement, la température extérieure et, bien sûr, par le type de combustible utilisé. Les émissions dues au chauffage urbain ne sont pas comptabilisées dans ce secteur.

Secteur tertiaire

La contribution du secteur tertiaire aux émissions de GES est déterminée en calculant la consommation énergétique de chaque activité de ce secteur (figure 5). Cette dernière est supposée proportionnelle au nombre d'effectifs dans les entreprises du secteur tertiaire et au nombre d'élèves ou au nombre de lits respectivement dans les établissements scolaires et dans les établissement sanitaires. La consommation énergétique est ensuite ventilée par type de combustible suivant les données du CEREN et de l'INSEE.

Secteur transformation d'énergie
Dans ce secteur sont traitées les industries liées à la production et à la transformation de l'énergie, qui sont généralement des sources fixes soumises à la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes). Sur la ville de Bourges sont recensées deux industries dans ce secteur : les deux chaufferies urbain

Combustion dans l'industrie manufacturière

De la même façon que pour le secteur tertiaire, la contribution de ce secteur aux émissions de GES est calculée à partir des données de consommation énergétique liées à chaque branche de ce secteur (figure 6). La liste des entreprises concernées par ce secteur ainsi que le nombre d'effectifs de chaque établissement sont obtenus auprès de la Chambre de Commerce et de l'Industrie du Cher (CCI-Cher). Les facteurs d'émissions utilisés sont les mêmes que pour le secteur tertiaire. Ils proviennent de l'ouvrage " Atmospheric Emission Inventory Guidebook ", de l'agence européenne de l'environnement.


Secteur biogénique

Les données du recensement agricole proviennent de l'AGRESTE - DDAF du Cher. Elles concernent les exploitations agricoles, le cheptel, la quantité d'engrais utilisées, les surfaces agricoles et le type de culture. Ces informations sont couplées aux facteurs d'émissions spécifiques aux types de cultures, types de cheptels et, bien sûr, aux polluants considérés. Les facteurs d'émissions utilisés proviennent de l'Agence européenne de l'environnement (figure 7).
III-8 Transport aérien
La contribution de ce secteur est obtenue à partir du nombre de mouvements d'avions sur l'aéroport de Bourges. Elles ont été obtenues auprès de la direction des services de la navigation aérienne (figure 8). Les facteurs d'émissions utilisés proviennent de l'Agence européenne de l'environnement. Ce sont des facteurs moyens englobant tous les avions de tourisme.

CONTRIBUTION DE LA VILLE DE BOURGES AUX EMISSION DE GES

Pour l'année 2004, la contribution de la ville de Bourges aux émissions de gaz à effet de serre s'élève à hauteur de 415 560 tonnes en équivalent CO2 soit environ 113 335 tonnes en équivalent carbone . Le gaz carbonique est de loin le GES le plus émis. Il conditionne environ 97% des émissions totales (2% pour le N2O et 1% pour le CH4).

   %CH4  %CH4  %CO2  équivalent CO2
 Résidentiel
Tertiaire
chaufferies urbaines
l'industrie manufacturière
Transport routier
Transport aérien
Biogénique
 35%
6%
2%
0%
14%
4%
38%
 3%
1%
5%
0%
70%
5%
16%
 35%
11%
12%
6%
34%
2%
0%
142 682
46 458
48 292
23 018
143 845
8799
2 466

Contribution de la ville de Bourges (en tonnes) : 415 560 T

 

Le transport routier arrive en tête avec une contribution de 35% des émissions totales en équivalent CO2 (figure 9). Il est suivi de près par le secteur résidentiel avec 34%. Les émissions générées par l'utilisation du chauffage et l'eau chaude sanitaire (résidentiel et chaufferies urbaines) représentent environ 46% des émissions totales en équivalent CO2.

 

CONCLUSION

La présente étude a été réalisée sur la ville de Bourges avec l'objectif de constituer un état initial des émissions de gaz à effet de serre et de suivre leur évolution à travers une réactualisation régulière de cet inventaire. L'état initial de ces émissions est réalisé pour l'année de référence 2004 et sur la base des informations statistiques existantes. Cependant, certaines données statistiques ne sont pas actualisées tous les ans. A défaut de données statistiques plus récentes, nous avons utilisé certaines informations qui font encore référence aux années précédentes et en particulier au recensement de 1999.

La contribution de la ville de Bourges aux émissions de gaz à effet de serre est estimée à environ 415 560 tonnes en équivalent CO2 (113 335 tonnes en équivalent carbone). Soit environ 6 tonnes/habitant pour l'année 2004. Ces émissions sont rejetées à 97% sous forme de gaz carbonique. L'utilisation de l'énergie pour le chauffage et la production d'eau chaude sanitaire, en résidentiel et en chaufferies, est la principale source d'émissions de GES sur la ville de Bourges avec environ 46% des émissions totales. Les émissions de ce secteur dépendent largement de la rigueur climatique, un hiver plus froid engendre plus d'émissions qu'un hiver plus clément. Le transport routier arrive en deuxième position avec environ 35% des émissions totales. L'utilisation des véhicules particuliers à essence génère environ 48% des émissions de ce secteur.

en savoir plus :

www.ligair.fr

 

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http://www.bourges-info.com/

 

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