La ville de Bourges est l'une des premières
communes à demander à Lig'Air
de lui établir un suivi annuel de sa contribution
à l'effet de serre
Généralités
Le réchauffement climatique est
l'un des problèmes environnementaux majeurs de ce siècle.
Une prise de conscience, quant à ce phénomène,
a conduit à la mise en place de réglementations
internationales visant à limiter les émissions
de gaz à effet de serre. Satisfaire cette réglementation
consiste dans un premier temps, à connaître dans
le détail notre contribution au réchauffement climatique
à l'échelle nationale, mais aussi à des
échelles plus petites telles que territoriales et communales.
La présente étude est le
premier inventaire des gaz à effet de serre (GES) réalisé
sur la ville de Bourges. Il est réalisé pour l'année
de référence 2004 et il porte sur les trois principaux
gaz à effet de serre à savoir le dioxyde de carbone
(CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O),
conformément à la convention établie entre
la ville de Bourges et Lig'Air. Signalons ici que ces trois polluants
représentent environ 99% des émissions des GES
exprimées en équivalent CO2 sur le département
du Cher (inventaire régional CITEPA, année 2000).
Il est important de rappeler que la méthode
utilisée ici est différente de celle du Bilan Carbone.
Même si les deux méthodes ont des points en commun
(facteurs d'émissions, statistiques nationales, données
primaires
), ces deux approches possèdent des différences
notables dans le choix et la comptabilisation des sources. A
titre d'exemple, la combustion du bois n'est pas considérée
comme une source de GES dans le Bilan carbone (énergie
renouvelable) alors qu'elle est prise en compte dans la présente
méthode. L'utilisation de l'énergie électrique
n'est pas considérée comme une source de GES dans
la présente méthode (si l'électricité
n'est pas produite sur la commune) alors qu'elle est prise en
compte dans le Bilan carbone même si elle est produite
en dehors de la zone d'étude. En tout état de cause,
ces deux méthodes restent complémentaires et elles
dépendent largement des données statistiques disponibles
et de la qualité des données primaires. Les résultats
qui en découlent, doivent, par conséquent, être
considérés comme des évaluations statistiques
et non comme des valeurs absolues.
Enfin, nous tenons à remercier la
ville de Bourges de la confiance qu'elle témoigne à
Lig'Air en lui confiant la réalisation de cet inventaire.
Nous remercions aussi les différents services de la Mairie
de Bourges, pour leur disponibilité et pour la qualité
des données qu'ils nous ont fournies.
1 L'effet de serre naturel
La Terre reçoit de l'énergie du Soleil et la renvoie
sous forme de rayons infra-rouges. Certains gaz présents
dans l'atmosphère piègent une partie de ces rayons
et donc la réchauffe, à la manière des vitres
d'une serre (d'où le nom donné à ce phénomène)
(figure 1). Sans cet effet de serre naturel, la température
moyenne sur la Terre serait de -18 °C et donc peu d'eau serait
sous forme liquide, rendant la vie quasiment impossible. Cet
effet est bénéfique, il permet en effet à
notre planète d'avoir une température moyenne de
15 °C.
2 L'effet de serre additionnel
Depuis le début de l'ère
industrielle, l'homme a rejeté dans l'atmosphère
des gaz (gaz carbonique, méthane, etc.) augmentant l'effet
de serre de façon artificielle (figure 1). Cet ajout a
ainsi contribué à une augmentation de la température
moyenne de notre planète d'environ 0,5 °C observée
dans la seconde moitié du vingtième siècle.
3/Les gaz responsables de l'effet
de serre
Le protocole de Kyoto concerne six gaz
émis par les activités humaines : le dioxyde de
carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d'azote
(N2O), les hydrofluorocarbones (HFC, SF6, PCF), les hydrocarbures
perfluorés (PFC) et l'hexafluorure de soufre (SF6). Ces
molécules sont toutes actives en infra-rouge, c'est-à-dire
qu'elles disposent d'un moment dipolaire variable. Elles n'ont
cependant pas toutes le même pouvoir de réchauffement
global (PRG) (tableau 1). Le pouvoir de réchauffement
global d'un gaz se définit comme le "forçage
radiatif" (c'est-à-dire la puissance radiative que
le gaz à effet de serre renvoie vers le sol), cumulé
sur une durée de 100 ans. Cette valeur se mesure relativement
au CO2.
Malgré son faible PRG, le CO2 contribue au réchauffement,
à lui seul, à hauteur de 70% (figure 2). Cette
forte contribution est liée directement à la forte
émission de ce composé. La contribution des halocarbures
reste la plus faible malgré leur fort PRG. La contribution
de chaque polluant au réchauffement semble donc largement
conditionnée par les quantités émises du
polluant.
Transport routier
Le secteur transport routier est l'un des
principaux secteurs émetteurs de tous polluants confondus
en agglomération urbaine. Les émissions liées
à ce secteur sont générées par l'ensemble
des catégories de véhicules (véhicules particulières
(VP), véhicules utilitaires légers (VUL), poids
lourds ou véhicules industriels (PL) et les deux roues
(2R)).
Secteur résidentiel
Les émissions du secteur résidentiel
sont dues au chauffage et à l'utilisation de l'Eau Chaude
Sanitaire (ECS). Elles sont gouvernées par les types de
logements, la date de construction, les surfaces chauffées,
le nombre de personnes par type de logement, la température
extérieure et, bien sûr, par le type de combustible
utilisé. Les émissions dues au chauffage urbain
ne sont pas comptabilisées dans ce secteur.
Secteur tertiaire
La contribution du secteur tertiaire aux
émissions de GES est déterminée en calculant
la consommation énergétique de chaque activité
de ce secteur (figure 5). Cette dernière est supposée
proportionnelle au nombre d'effectifs dans les entreprises du
secteur tertiaire et au nombre d'élèves ou au nombre
de lits respectivement dans les établissements scolaires
et dans les établissement sanitaires. La consommation
énergétique est ensuite ventilée par type
de combustible suivant les données du CEREN et de l'INSEE.
Secteur transformation d'énergie
Dans ce secteur sont traitées les industries liées
à la production et à la transformation de l'énergie,
qui sont généralement des sources fixes soumises
à la TGAP (Taxe Générale sur les Activités
Polluantes). Sur la ville de Bourges sont recensées deux
industries dans ce secteur : les deux chaufferies urbain
Combustion dans l'industrie manufacturière
De la même façon que pour
le secteur tertiaire, la contribution de ce secteur aux émissions
de GES est calculée à partir des données
de consommation énergétique liées à
chaque branche de ce secteur (figure 6). La liste des entreprises
concernées par ce secteur ainsi que le nombre d'effectifs
de chaque établissement sont obtenus auprès de
la Chambre de Commerce et de l'Industrie du Cher (CCI-Cher).
Les facteurs d'émissions utilisés sont les mêmes
que pour le secteur tertiaire. Ils proviennent de l'ouvrage "
Atmospheric Emission Inventory Guidebook ", de l'agence
européenne de l'environnement.
Secteur biogénique
Les données du recensement agricole
proviennent de l'AGRESTE - DDAF du Cher. Elles concernent les
exploitations agricoles, le cheptel, la quantité d'engrais
utilisées, les surfaces agricoles et le type de culture.
Ces informations sont couplées aux facteurs d'émissions
spécifiques aux types de cultures, types de cheptels et,
bien sûr, aux polluants considérés. Les facteurs
d'émissions utilisés proviennent de l'Agence européenne
de l'environnement (figure 7).
III-8 Transport aérien
La contribution de ce secteur est obtenue à partir du
nombre de mouvements d'avions sur l'aéroport de Bourges.
Elles ont été obtenues auprès de la direction
des services de la navigation aérienne (figure 8). Les
facteurs d'émissions utilisés proviennent de l'Agence
européenne de l'environnement. Ce sont des facteurs moyens
englobant tous les avions de tourisme.
CONTRIBUTION DE LA VILLE DE BOURGES
AUX EMISSION DE GES
Pour l'année 2004, la contribution
de la ville de Bourges aux émissions de gaz à effet
de serre s'élève à hauteur de 415 560 tonnes
en équivalent CO2 soit environ 113 335 tonnes en équivalent
carbone . Le gaz carbonique est de loin le GES le plus émis.
Il conditionne environ 97% des émissions totales (2% pour
le N2O et 1% pour le CH4).
|
%CH4 |
%CH4 |
%CO2 |
équivalent CO2 |
Résidentiel
Tertiaire
chaufferies urbaines
l'industrie manufacturière
Transport routier
Transport aérien
Biogénique |
35%
6%
2%
0%
14%
4%
38% |
3%
1%
5%
0%
70%
5%
16% |
35%
11%
12%
6%
34%
2%
0% |
142 682
46 458
48 292
23 018
143 845
8799
2 466 |
Contribution
de la ville de Bourges (en tonnes) : 415 560 T