la fosse des trois allemands - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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LA FOSSE DES ALLEMANDS A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, avec la fosse des 3 Allemands, c'est un mystère historique fait d'une réalité et d'une légende. une contribution de M Alain Bougelot.

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Version 2009

 

De manière régulière, les récits de tous ordres à Bourges font état d'un lieu sur l'Yèvre ou sur l'Auron à Bourges et que chacun, sans trop savoir où il se trouve appelle "la fosse des 3 Allemands".

Que signifie cette terminologie qui a eu, au cours du temps des aspects différents, et c'est un domaine où l'on navigue entre légende et réalités, Cet article a pour but de donner quelques clés, mais il attend aussi de la part des Internautes, quelques éléments plus historiques.

 

Un premier texte pour commencer, de Jean Glaumeau :

Les faits se sont déroulés au XVI ième siècle, très exactement en 1556, pendant le mois de juillet entre 7 et 8 heures du soir, le fils du duc de Bavière, âgé de 14 ou 15 ans, nommé le petit duc d'Allemagne et plusieurs de ses amis quittèrent le logis du roi (actuellement la préfecture du Cher) et ils s'en allèrent vers le moulin saint Paul, à Trousoys (?).
Le moulin saint Paul était sur la rivière Auron. Il fait chaud et ils veulent faire un peu de bateau et ils montent dans une barque, mais ils sont trop nombreux ou trop lourds. La suite, c'est un naufrage sur une barque, Ils furent 5 à mourir ainsi, et comme il y avait 3 Allemands, on va appeler ce lieu "la fosse des trois Allemands".
Comme rien n'est simple, il est dit par Jean Glaumeau que ce naufrage s'est produit dans l'Yèvre, alors que selon la description semble montrer que ce davantage dans l'Auron .
 

Un second texte datant de 1877 sur le même sujet

Nous sommes toujours en 1556, Louis Hermann, fils de Frédéric III, Comte palatin, Duc de Bavière avait 15 ans, il était venu à Bourges afin d'étudier à l'université.
Il était accompagné par son gouverneur, d'un autre Allemand et d'un écolier venu de Paris. Il était allé au bord de l'Auron, et vit un pêcheur, qui préparait ses filets. Il demanda à monter dans la barque du pêcheur, moyennant un bonne récompense. Mais turbulent, Hermann se mit à sauter dans la barque, il trébucha, faillit tomber et les gens qui l'accompagnaient se précipitèrent pour le retenir.
Le poids fit chavirer le bateau... et les trois Allemands, l'écolier de Paris et le pêcheur tombèrent à l'eau et se noyèrent.
Cet endroit de l'Auron, très profond, a été appelé depuis ce temps la fosse des Trois-Allemands.
Le jeune duc fut embaumé, mis dans un cercueil de plomb et enseveli dans l'église des Jacobins . Les obsèques se déroulant dans une "pompe extraordinaire". (A partir des documents d'Antoine Gevry).
 

Un troisième texte, cette fois avec des soldats Allemands, mais plus proches de notre époque :
 
Tout gosse, alors que mes parents avaient quitté St Amand pour venir rue Béranger à Bourges, j'allais me promener aux alentours et particulièrement sur l'ancienne ligne de chemin de fer (aujourd'hui Bd de l'Avenir). Au confluent de l'Yèvre et du Moulon (presqu'en face de la station d'épuration actuelle) se trouvait et se trouve encore une zone paraissant très profonde.
Elle était désignée comme "la fosse des trois Allemands". Dans mon imagination, je pensais que c'était un épisode de la seconde guerre... Or, voici ce que je trouve dans le bulletin Hanriot N°3 de février 1939:

"C'est pendant ces quelques jours d'occupation que trois officiers prussiens, dignes pères de ceux qui envahirent la Belgique en 1914, décidèrent au cours d'une de ces orgies dont ils ont jalousement gardé le secret de père en fils, de faire en pleine nuit une partie de barque; et pour corser le plaisir ne trouvèrent rien de mieux que d'emmener avec eux la jeune fille de la maison qui avait "l'honneur de les héberger".
La rivière choisie était l'Yévrette, petit cours d'eau qui traverse Bourges et suit, pendant un certain temps, en dehors de la ville, le canal du Berry au milieu des décors d'une nature calme et tranquille.
Que se passa-t-il au cours de cette randonnée nocturne? Nul ne le sut. Le lendemain, au petit jour, la jeune fille fut recueillie, errant parmi les rues de la ville, les cheveux en désordre, les yeux exorbités dans lesquels on lisait l'horreur d'une chose qui devait être effrayante. Elle était folle.
Qu'étaient devenus les trois officiers prussiens?
A quelques centaines de mètres de la ville, à un endroit où la rivière va en s'élargissant et forme un vaste entonnoir, on retrouva bien la barque chavirée mais de corps point; et malgré toutes les recherches effectuées, la rivière a toujours gardé son secret.
Depuis ce jour, ajoute la légende, quand minuit sonne aux cloches de l'église St Pierre, trois ombres s'élèvent sur l'eau et, dans un concert de lamentations, étendent leurs bras vers un être invisible dont ils semblent implorer la grâce.
Ami, si tu es de passage en ces lieux, voyageur avide de mystérieux, arrête-toi quelques instants auprès de "la fosse aux trois Allemands" et jette une fleur en souvenir de la pauvre folle qui fut peut-être une grande Française".
Vous aurez compris que nous sommes en 1870.

Le mystère continue.

La fosse des trois Allemands, est-elle sur l'Yèvre ou l'Auron ?

La date de cet accident est elle de 1550 ou 1870 ?

Les Allemands étaient des nobles ou des officiers ?

Autant de questions qui restent à débattre.

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