L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
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LA FONTAINE DE FER A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, la Fontaine de Fer, c'est une source qui avait au XVII e siècle, mille et une vertus. Voici la description et l'Histoire de ce lieu mythique. et aussi la réhabilitation de 2016

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Version 2016

 

C'est un lieu peu ou pas connu, situé rue de la Fontaine de Fer, dans le Faubourg Saint-Privé, au fond d'un cul de sac. En 1934, lorsque le docteur Jean Besson écrivit un mémoire sur cette Fontaine, et à qui cet article doit beaucoup, il est écrit que la rue est perpendiculaire à la rue Nationale, aujourd'hui rue Marx Dormoy, et à mi-distance entre le Pont Saint-Privé et le passage à niveau de la ligne de Bourges à Sancaize.

La Fontaine réhabilitée en 2016

 

avant réhabilitation

 

 

On peut l'emprunter lorsque l'on va du parking du dojo vers les Marais de Bourges

Description du site

On pénètre dans l'enclos de la Fontaine en passant entre deux pilastres de pierre de taille après lesquelles était fixé un portail, et sur la pilastre de droite il y avait une grande plaque aujourd'hui disparue.

L'enclos possédait autrefois deux parties différentes, avec une promenade de 142 mètres de longueur qui aboutissait il y a un siècle à la pisciculture et aujourd'hui à la piscine municipale. Au sud, des jardins et au nord un fossé profond dans lequel s'évacuait lorsqu'il y avait de l'eau, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, le trop plein de la Fontaine, puis la rivière d'Yèvre.

On entre dans la Fontaine par une porte en fer percée dans le mur ouest, et globalement on voit un mur carré, assez petit et au centre, de l'eau qui coule, où qui coulait autrefois.


Le niveau de la cour est inférieur de 50 cm à celui de la promenade, trois marches de pierre permettent de passer de la promenade à la cour.

Cette cour est rectangulaire, avec des murs ayant pour dimension respective 7 mètres et 5 mètres de longueur. La hauteur uniforme est de 2,50 mètres.

 


Ces murs sont construits en pierre de taille, percés de multiples niches destinées à recevoir les verres des buveurs. Le mur qui donne sur l'entrée possède 13 niches étagées sur 2 rands, le mur d'en face en possède 11, Le mur sur lequel se trouve la porte d'entrée possède niches et on peut voir la l'emplacement d'une plaque de marbre ou de métal aujourd'hui disparue. Le mur qui lui fait face en possède 11 de ces niches !

On découvre, avec difficultés, deux écussons gravés dans la pierre. (Photo). On ne peut plus les lire, car ils ont été martelés à une époque qui pourrait bien être celle de la Révolution.

Au milieu de la cour dallée, bien centrée, se trouve la fontaine, elle est formée de 2 bassins. Le premier bassin est rectangulaire, il fait 0,65 par 0,70 mètre et ses parois sont en pierre de taille. Le fond est fermé par une grande dalle percée d'un orifice circulaire de 0,20 mètre de diamètre et c'est par là qu'arrive l'eau.
Ce bassin a une profondeur de 1,2 mètre de profondeur et sa partie supérieure est au même niveau que la dalle.
Le bassin est protégé par un petit mur en forme de fer à cheval, l'ouverture étant dirigée vers le second bassin.

L'eau, lorsqu'il y en avait, emplit ce bassin jusqu'à 0,60 mètre à cette hauteur se trouve un orifice permettant à l'eau de s'écouler dans le second bassin. Ce nouveau bassin est octogonal de 0,25 mètre de rayon et quelques centimètres de profondeur. On y accède de la cour par 2 côtés en descendant 3 marches de pierre. De ce bassin, l'eau s'écoule par deux conduits passants sous la cour et va se jeter dans le fossé bordant la promenade.

 

En 1934, le docteur Jean Besson, à qui nous devons une partie de cette étude, communiquée par le docteur Olivier Michel, son arrière petit-neveu, affirme que " l'eau de la fontaine de fer est très limpide, et est recouverte par une très légère couche d'un produit présentant des teintes irisées. Les parois du bassin et du fossé d'échappement sont enduites d'une matière de teinte rouille. Le débit est faible, une cinquantaine de litres à l'heure eu plus ".

 

 

 

Un peu d'histoire

Les historiens sérieux, comme Buhot de Kersers affirment que cette fontaine existait au XII ième siècle. Son nom latin, " Fons Ferrineus ", figure même dans un texte de 1201. Par contre, son exploitation comme fontaine médicinale ne semble remonter que vers 1550, et à cette date, on l'appelait Fontaine Saint Firmin.

Durant toute une période, de 1464 à 1793, pendant cette période de plus de 3 siècles, pendant laquelle, le ville eut sa faculté de Médecine, de nombreux traités parurent sur les eaux minérales de Bourges.
Plusieurs communications scientifiques, au XVI ième siècle, faites par des médecins célèbres, vantèrent les mérites de cette eau de Bourges.
C'est ainsi que l'on peut noter qu'en 1585, Jean Bernard, le médecin du duc d'Anjou, publie un " discours sur les facultés médicales de la Fontaine Saint-Firmin " et sa publication va attirer à Bourges la grande foule dont beaucoup de voyageurs étrangers !

En 1612, un docteur médecin appelé Etienne Mercier va publier un " Discours sur les vertus et les facultés des eaux médicales et minérales en général et en particulier de la Fontaine Saint Firmin, située au Faubourg Saint-Privé-Lez-Bourges ".
Etienne Mercier écrit en 1612 qu'il y a 50 ans que l'on a commencé à avoir la connaissance de ses application médicales, en particulier sur " les opilations de foye et de ratelle ".

Un peu plus tard, en 1683, un docteur et professeur en médecine de l'Université de Bourges publie un " Traité des eaux minérales de Bourges ", qui eut un grand retentissement à l'époque et fut approuvé par les facultés de Bourges et de Paris.
les Berruyers, au cours du temps, ont traduit le vocable Fontaine dite de " Fons Ferrineus " par Fontaine Saint Firmin, et cela vient d'une évolution de la prononciation, qui passera à Fernain puis Frenin … De Ferrugineuse à Firmin il n'y a en Berrichon qu'un pas.

 

Au XVII ° siècle, elle est si fréquentée et compte tenu du nombre de gens qui viennent boire qu'elle a été souvent épuisée et le maire a été obligé de mettre en place un service avec deux hommes pour puiser l'eau et le distribuer pour empêcher le désordre en particulier de malades qui plongeaient la main et le bras tout entier dans la fontaine.

Le propre médecin de Louis XIV, Guénault, parle avec beaucoup de conviction de l'eau de la Fontaine de Fer de Bourges, bien meilleure que celle de Pougues
Quelques années plus tard, il y eut quelques aménagements et des réparations, mais elle souffrit d'un manque d'entretien. On signale même que vers 1720, l'entretien de la clôture était tellement négligé que des animaux allaient boire l'eau de cette fontaine.

Au milieu du XVIII ° siècle, des travaux importants sont exécutés par la mairie et c'est ainsi qu'en juin 1759, fut placée une grille de fer à l'entrée de la promenade et sur l'un des pilastres et on grava l'inscription suivante sur une plaque de marbre de Saint Pallais :
" An de Grace MDCCLIX
de la Mairie.
De M Jacques Henri Tribouley, écuyer, conseiller du roi…
de l'Echevinage, et les noms des échevins suivaient, pour se terminer ainsi :
Cette Fontaine Saint Firmin a été décorée, renfermée, élevée et plantée de tilleuls et de charmilles pour la commodité du public ".

Notons que les 2 pilastres sont encore debout, l'inscription a disparu et la grille fut enlevée en 1794.

Ensuite, après la Révolution, la Fontaine minérale a presque totalement été délaissée malgré de nombreuses tentatives pour lui rendre son éclat d'autrefois.

Ainsi en 1810 , la Municipalité essaya de réhabiliter la Fontaine et de nouveaux arbres furent plantés, et les charmilles entretenues. Ce ne fut pas simple après plus de 20 ans de semi-abandon de lui redonner une célébrité.

En 1816, des analyses furent demandées au docteur Bertholet qui assura dans un rapport à al Société d'Agriculture de Bourges que la Fontaine " était reconnue ferrugineuse et digne d'intérêt " , mais cela ne relança pas la Fontaine !

 

 

 

Quelques années plus tard, le Vicomte de Fussy fit faire d'importants travaux de restaurations, l'eau y coula avec davantage de facilité, on construisit un hangar pour les buveurs , la publicité repris les gens revinrent et il y eut quelques fêtes, mais cela ne dura qu'un temps.

Il y eut même une tentative d'en faire une pépinière municipale !

C'est avec Pierre Planchat, le maire de Bourges qu'en 1851 un règlement général fut établit avec 4 articles, qui commence ainsi :
" Toute personne peut visiter ou fréquenter la Fontaine de fer, boire de ses eaux et se promener sous les charmilles., sans que le gardien puisse lui demander aucun salaire ", car il y avait un gardien, et il devait faire appliquer le règlement car il était interdit " de laver du linge, de fumer, d'y conduire des chiens et les mendiants, les personnes ivres ou les enfants non-accompagnés seront éconduits ".

Il faut noter qu'n 1864, les sœurs du couvent de La Charité demandèrent à la ville la possibilité d'ouvrir un chemin afin que les sœurs puissent se rendre à la Fontaine de Fer " afin que nos jeunes sœurs et nos novices souffrantes puissent boire à la source ferrugineuse… "

Enfin, en 1890 le Conseil municipal de Bourges proposa une étude par une commission sur une exploitation possible de la Fontaine, mais le coût des analyses par le Laboratoire Municipal de Paris étant élevé, c'est un pharmacien de Bourges qui fit le travail et sur les conseils de ce M Peneau, la Ville abandonna l'idée d'exploiter la Fontaine de Fer.
Ensuite et de manière régulière, de nouveaux travaux de restauration furent proposés ainsi que des analyses.

Mais pour le docteur Jean Besson, depuis ces années 1930, il ne s'écoulait plus d'eau, d'où un curage par les services de voirie en janvier 1934 permis de voir l'eau s'écouler comme autrefois.

Une eau ferrugineuse

Cette fontaine laissait couler de l'eau ferrugineuse, avec laquelle on pouvait soigner de très nombreuses maladies.
Le fer aurait été reconnu dès le XIII ° siècle, mais il faut attendre le XVI ° siècle' pour en cerner les propriétés médicinales.

Cette eau pouvait effectivement participer aux soins de maintes maladies, comme la jaunisse, la pierre, la stérilité et même " tout état de langueur ". En 1613, Mercier dresse une liste impressionnante de ce que la fontaine pouvait soigner. " Elle est propre à désopiler les viscères principalement du ventre inférieur, desquels elle oste les obstructions, comme ainsi le fer et l'acier ont une grande propriété à ouvrir les dicts viscères ".

La partie centrale de la Fontaine de Fer

Le 5 janvier 1667, Guéneau, le premier médecin de la Reyne écrit :
" Pour prévenir les inconvénients de la collique néphrétique et de la gravelle dont vous avez ressenti les douleurs je ne saurois vous suggérer un meilleur et plus souverain remède que l'usage de l'eau de votre Fontaine de Fer … Je m'étonne de ce que Messieurs les Médecins vous conseillent Pougues ayant la Fontaine de Fer, qui a des vertus singulières pour ce mal, pourvu qu'on ait bien soin de l'entretenir et de la faire couler ".

En 1681 ; le maire et ses échevins publient une ordonnance pour rappeler " qu'il est défendu de jeter ou de faire jeter des immondices dans le fossé où coule l'eau de la fontaine, ni d'y laver les herbes ou le linge… "

En 1683, Etienne Couturier écrit au sujet des eaux de la Fontaine de Fer, " quelles rafraichissent toutes les parties de la gorge et de l'œsophage et qu'après les avoir bues, on se sent l'estomac avec toutes les parties voisines puissamment rafraichi. " et il ajoute que " qu'elles guérissent toutes les espèces de vomissement, elles ouvrent les extrémités des canaux cholédoques et pancréatiques " et en gynécologie, " toutes les femmes qui ont leur mois en trop grande quantité, ou trop souvent, ou enfin qui les ont de méchante couleurs, peuvent s'assurer qu'elles trouve dans nos eaux des remèdes infaillibles et fort commodes ".
Enfin, pour clore ce chapitre de la guérison de mille et une maladies, " qu'elles apportent la guérison des rougeurs du visage, des démangeaisons de peau, des dartres principalement si on les en lave et de la gale ".

Ce n'est pas avant 1762 que les premières analyses sont effectuée, avec le docteur régent de la Faculté de Bourges, M Vannier, qui, à l'aide d'un pharmacien, M Moyreau fit paraître une " analise des eaux minérales de Bourges ".

Et la Cour s'intéressa beaucoup à cette fontaine puisque l'Intendant du Roi, demanda à M Duperrin, conseiller médecin du Roi, Doyen de la Faculté de Médecine en l'Université de Bourges d'établir un rapport sur les eaux de cette fontaine de Bourges.
Ce rapport qui sera rédigé en 1772 sera publié en 1783 avec pour titre " Eclaircissement sur les usages et les propriétés des eaux minérales de Bourges ".

La demande du ministère pour établir un tel rapport nous est contée par le docteur Leprince qui rapporte que :
" Le Roi Louis XV étant devenu graveleux, ce qui n'avait rien d'étonnant vu son genre de vie , les médecins cherchaient un remède pour calmer les douleurs qu'il ressentait et ils songèrent à la Fontaine Minérale de Bourges. Il est probable que si Louis XV avait vécu il n'aurait pas manqué d'honorer notre ville de sa présence ; peut-être eut elle rendu à la santé le royal buveur qui lui demandait le soulagement de ses maux et la prolongation de sa vie, et alors notre humble Fontaine eut-elle acquis la vogue des eaux les plus renommées.
Mais Louis XV succombe le 10 mai 1774, dans sa 65° année de son âge, et notre fontaine fut privée de sa fastueuse visite ".

Cet épisode, au fil des siècles a été transformé ainsi :
" Après Louis XIV, c'est un autre Louis, quinzième du nom, qui réclamait dit-on de l'eau de cette fontaine à la veille de sa mort.. ". C'est une belle légende.

Mais c'était un lieu de rendez-vous important pour une partie de la population de Bourges, ainsi à la fin du XVIII ° siècle, " … On vit cette fontaine devenir plus que jamais une source de santé et de plaisir. On s'y rendait chaque matin de bonne heure ; les dames étaient de la partie et contribuaient à l'agrément de ces réunions… "

 

 

Pendant la Révolution, une thèse de l'école de Médecine de Paris sur " l'hygiène des gens de Bourges " conteste les qualités de ladite Fontaine., car " ces eaux, écrit Lebas ne contiennent qu'un très léger oxyde de fer dont les parties sont simplement dans un état de suspension qui longtemps les fit regarder comme minérales par quelques médecins de cette commune ".

Il y a beaucoup de mépris, déjà, sur les provinciaux de la part de médecins de Paris.

 

Les analyses " modernes "

Les premières analyses semblent l'œuvre de Duperrin qui la trouve chargée " d'un sel vitriolique et d'une terre absorbante qui n'est autre chose qu'un safran de mars très fin et très divisé ".

Mais les chiffres apparaissent qu'en 1845, avec les docteurs Prudhomme et Lavaux qui donnent des valeurs avec les teneurs en protosulfate de fer, en perchlorate de fer et autres chlorures de magnésium… on trouve ainsi à Bourges 0,09 mg/l de carbonate de fer et 0,15 oiur le sulfate ce qui donne une place très bonne dans les stations ferrugineuses de France, car seul Contrexeville en a davantage, mais Bourges est au-dessus de plusieurs stations comme Passy, Provins, Spa ou Forges.

En 1905, d'autres analyses sont faites par M. Leprince, découvrant aussi que l'eau est à une température de 10° à 12°, alors que la température des eaux souterraines des puits est de 7° ) 12 ° ce qui prouverait qu'il n'existe aucun lien entre les eaux des puits et celle de la fontaine.
Plus tard, en 1933, c'est M Toupain qui se lance dans l'aventure avec les connaissances de l'époque, et il donne de nombreuses valeurs , comme les nitrates, les le calcium, l'alcalinité, le sodium et même l'arsenic.

 

Quant à la valeur du fer, elle est de 0,0042 g/l ce qui fait dire au docteur Jean Besson dans sa thèse que " Bourges peut très bien occuper une place dans la ; liste des stations hydrominérales ferrugineuses ".

Dans les comparaisons, un tableau très complet montre que Bourges est à 0,0042 g/l et que Pougues n'est qu'à 0,0020 g/l alors que Royat est à 0,014 g/l tout comme Charbonnières.

Il s'agit donc d'une eau ferrugineuse moyenne, bien meilleure que les eaux des sources de Salinade, Demoiselle et marie à Bussang.

Plus moderne encore, l'eau ferrugineuse en France a des teneurs variables, il faut savoir que la concentration maximum autorisée pour une eau potable est de 0,2 mg :l de fer, or, l'eau de Bourges si on en croit les chiffres (même anciens) est de 4,2 mg/l de fer, ce qui fait une concentration de 20 fois supérieure . Ce n'est pas très grave pour une eau ferrugineuse médicale, car on a des exemples où ce facteur est de 40 fois la norme.
Ce n'est donc pas une eau potable à boire tous les jours, d'où les prescriptions des anciens pour l'utiliser de manière modérée.

 

Comment boire l'eau de la Fontaine de Fer

Ce point est intéressant, car dès 1683, il était demandé au buveur d'eau de la Fontaine de fer de ne rien faire sans en référer à son docteur. Sage précaution.
Il faut ensuite choisir son moment, de juin à septembre, et la boire une ou deux heures après le lever du soleil, mais au pays de Molière, tout commence par une saignée puis la purgation " pour éviter que les impuretés croupissent dans le bas du ventre ". C'est alors que la cure commence.
On commence par boire 4 à 5 verre d'eau chez soi, " afin de faire prendre le chemin que la purgation leur aura préparé ". Ensuite seulement, se rendre à la Fontaine de fer , en marchant lentement et il faudra se reposer un peu avant de boire !
Et on va boire alors de 15 à 16 verres (de 9 onces) et on restera un demi mois à cette valeur, puis diminuer d'un verre chaque jour ou presque . Entre chaque verre, il sera nécessaire de faire 200 pas, et l'ensemble doit être pris en une demi heure. Ensuite on s'en va au logis à pied et deux heures après, il faudra uriner. La cure journalière n'est pas terminée, il faudra prendre un bouillon avec du veau et du poulet, le plus chaud que l'on pourra.
La durée de la cure semble être de 3 semaines à 1 mois.

 

Le syndicat d'initiative entre dans la danse

Cette fontaine de fer, de manière régulière fait l'objet d'attentions de certains élus ou de secteurs comme le syndicat d'initiative. On trouve ainsi un compte rendu d'une réunion au Syndicat d'initiative de Bourges, avec des représentants de la presse qui donne les éléments suivants :
"Considérant qui, si ses qualités thérapeutiques étaient officiellement reconnues et que si, mieux captées, son débit était suffisant, cette source d'eau minérale pourrait être susceptible de contribuer largement à la prospérité de la ville de Bourges".

Les niches pour mettre les verres

Et compte tenu de l'intérêt porté par une partie de la population, au cours de cette réunion, il est demandé :
"Que la Municipalité veuille bien faire procéder à une analyse de ses eaux et en soumettre les résultats à l'Académie de Médecine de Paris en vue de la faire classer parmi les sources d'eau minérales reconnues officiellement".
Et ce qui est tout à fait étonnant, c'est la date de cette réunion, c'était le 18 mars 1927, il y a plus de 80 ans, et rien n'a changé.

Mais aujourd'hui, la source est tarie, l'eau n'y est plus exploitée.... Et plus aucun Berruyer ne se préoccupe de cette source.... Dommage !

Comme adjoint au maire, avec mon ami Roland Chamiot, j'avais chercher les moyens de retrouver l'eau par un curage et ensuite faire des analyses modernes sur la composition réelle de cette eau et ses possibles qulités médicinales. : échec total, cela n'intéressait personne.
Dernier élément pour la sagacité du lecteur : rien n'explique que les anciens lui attribuait des propriétés contre la gravelle, mais par contre elle est excellente pour le traitement du syndrome anémique.

 

Merci à Olivier Michel pour les documents utilisés dans cet article.

La réhabilitation de 2016

Alors que depuis des années cette Fontaine de Fer se dégradait, une association fin 2015 vint voir des représentants de la municipalité afin de remettre en état cette Fontaine dont les pierres se fendaient et qui commençait à être envahie par la végétation.

Ce fut difficile car la cville n'avait pas d'argent... mais cette association, Cobaty, avec son Président Denis Vieugué ne demandait pas d'argent, mais simplement l'autorisation de travailler sur ce monument.

L'adjoint aux travaux, Philippe Mousny accepta et c'est ainsi que chaque samedi, pendant plusieurs mois, des membre de Cobaty vinrent travailler bénévollement et progressivement remirent en état cette Fontaine de Fer.

" Le COBATY est né en France en 1957 de l'association et de la réflexion d'hommes responsables, liés entre eux par le respect, l'amitié et le sens du devoir. L'association a pour but de grouper des personnes physiques participant directement ou indirectement à la construction, l'urbanisme, l'environnement et le cadre de vie.
Rassembler, réfléchir, échanger, développer, animer, ouvrir de nouvelles voies, telle est la capacité créative de cet ensemble de compétences, dynamique en France et dans le monde. L'association de Bourges s'inscrit parfaitement dans l'esprit COBATY : elle est constituée d'hommes et de femmes décideurs, concepteurs, réalisateurs, experts financiers… qui confèrent au COBATY une valeur reconnue de tous. En organisant le Challenge COBATY du Cher, l'association entend valoriser et encourager le travail des jeunes élèves ou apprentis des métiers du bâtiment".

Le résultat a été dévoilé le 1 er octobre 2016, et ce fut une grande surprise, chacun redécouvrait cette fontaine, c'est beau, propre et bien fait.

Les enteprises locales, ont oeuvré et restauré l'édifice, avec soin et professionnalisme.

La Fontaine de Fer réhabilitée

 

l'inauguration, Philippe Mousny et Denis Vieugué

 

La plaque explicative

 

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