La ville de Bourges, depuis 1860 est devenue
une grande "cité militaire", et pendant un siècle
et demi, la ville et le département du Cher ont vécu
de la mono industrie : celles relatives à l'armement.
Depuis 1990, c'est la chute, lente mais
inexorable de ces industries.
Dans ces industries militaires, il est
possible d'évoquer depuis 1860 :
- - l'ABS, EFAB, GIAT, GIAT-INUSTRIE,
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- - NEXTER >>>cliquer
- - la pyrotechnie, ETBS
- - l'ESAM en savoir plus >>>cliquer
- - AVORD
- - la SCAN, NORD AVIATION, Aerospatiale,
MBDA >>>cliquer
-
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LES PREMISSES
A l'origine, il y a une position géographique
favorable, par rapport à Paris, les autorités pensant
que le Berry et Bourges pouvaient constituer une excellente zone
de replis. Lorsqu'en 1793, il y eut, en pleine Révolution
des tensions à la Convention, pour éviter de subir
les pressions de la rue parisienne, plusieurs Conventionnels
demandèrent que la Convention, c'est à dire les
Députés soient à Bourges et non à
Paris.
Plus tard, en 1815, c'est à dire à la fin, Napoléon
premier, qui n'est jamais venu à Bourges dira de la ville
: "c'est un important centre stratégique".
Cette notion de réduit stratégique
va occuper plusieurs hommes politiques à partir de 1830.
Deux noms sont à mettre en avant :
- le colonel Marnier, chef de cabinet du ministre de la guerre,
originaire de Bourges, il voit cette région du et la frontière
de la Loire, comme un bienfait.
- le maire Mayet Génétry, mobilise la population
pour avoir le financement d'un polygone de tir. Son objectif
est de permettre l'installation à Bourges d'un régiment
d'artillerie. Il faut construire un réduit naturel et
stratégique au centre de la France disent ces deux hommes.
La municipalité intervient pour le financement, et Bourges,
en 1837 se retrouve avec un Régiment d'Artillerie, avec
1400 hommes et 1300 chevaux.
C'est dans le même esprit qu'en 1845,
Bourges obtient son dépôt d'artillerie.
Avec l'arrivée du Chemin de Fer (1847), la ville peut
progressivement se transformer en un vaste arsenal dans lequel
les armées viendraient "s'alimenter en matériel
et munitions".
1853, c'est la création
du premier polygone de tir, il a 2 Km de long.
Il y a une volonté unanime des représentants
de Bourges pour demander au Ministère "l'organisation
dans la ville de Bourges d'Etablissements Militaires".
DATE CLE : 1860, L'ARMEMENT S'IMPLANTE
A BOURGES
La décision d'implanter les "établissements
militaires" à Bourges date d'avril 1860.
La première réalisation comprend une Fonderie impériale
de canons et les premières pièces sortent de Bourges
dès 1867, pour le compte de l'empereur Napoléon
III. La défaite consommée de 1870 transforme l'établissement
en fabricant de canons, après avoir ôté le
qualificatif d'impérial. C'est au début du siècle
que le nom de ABS (Atelier de construction de Bourges) devient
familier des Berruyers.
A la même époque lointaine,
vers 1870; une Ecole de pyrotechnie s'implante à Bourges
en venant de Metz, elle s'appellera l'ECP (Ecole Centrale de
Pyrotechnie).
Les deux entités fusionneront un
siècle plus tard
, en 1967, pour devenir l'EFAB
(Etablissement de fabrication d'armement), lequel, en 1994 s'appelle
GIAT (Groupement Industriel des Armements Terrestres), puis GIAT-Industrie.
Parmi les grands faits de cette époque
de l'avant-guerre de 1914 à Bourges, il y a l'évolution
des Etablissements Militaires. Ils comprennent l'Ecole Centrale
de Pyrotechnie, laquelle fut transférée de
Metz à Bourges à la suite d'un Décret Impérial
de 1860, mais l'installation effective ne date que de juin 1870.
Cette Ecole était chargée de l'étude de
"tous les problèmes relatifs à toutes les
munitions". Le personnel perfectionnait les procédés
d'emploi des explosifs d'amorçage, et ils en assuraient
la fabrication. Parmi les travaux, l'Ecole Centrale de Pyrotechnie
s'efforçait d'assurer "toujours davantage la sécurité
des ouvriers employés à ces manipulations et auxquels
s'attachait la vieille légende du condamné à
mort : c'est ainsi que l'on appelait l'ouvrier qui donnait la
dernière main à la composition fulminante entrant
dans les amorces".
Les Etablissements Militaires, c'était aussi à
Bourges, l'Atelier de Construction de Bourges, qui vit
le jour en 1860 ; il était alors appelé "La
Fonderie Impériale de Canons de Bourges". A partir
de 1870, tous les grands canons vont sortir de Bourges. Les matériels
"Reffye" de 7 et de 8, la famille des "De Bange",
construits en 5000 exemplaires, puis le 95 mm de Lahitolle, du
nom d'un Ingénieur remarquable, Perrier de Lahitolle
qui est le véritable "père" des constructions
des canons de Bourges.
L'ETBS en 2009 :
L'ETBS Etablissement Technique
de BourgeS a une emprise de plus de 200 hectares
(très exactement 210) mais l'Etablissement possède
un terrain qui est appelé le polygone de tir (ou d'essai)
de 10 000 hectares.
Cette structure, mal connue des Berruyers,
a été visitée par Hervé Morin le
ministre de la Défense à l'automne de 2007.
Elle a pour mission d'être (et cela
depuis 1872), un Centre d'Essais et d'Expertises dans le domaine
de l'armement, avec les armes conventionnelles, comme les obus,
canons, ... etc mais aussi depuis les années 1960, les
engins spéciaux et les missiles.
En février 2009, l'ETBS compte un
personnel de 800 salariés. et il y a plusieurs centaines
d'essais en tout genre par an. (une estimation d'environ 800
essais).
Les travaux portent sur le VBCI (Véhicule
Blindé de combat d'Infanterie), le canon de 155 appelé
CAESAR, mais aussi les missiles comme le Milan, Hot, Eryx, qui
sont des missiles antichars.
Dans le cadre du regroupement des structures
industrielles et militaires, l'ETBS devrait recevoir entre 2009
et 2011, la STAT (Section Technique de l'Armée de Terre),
très célèbre dans la profession, elle était
à Sarory, proche de Versailles avec un transfert possible
de 450 personnes.
D'autre part, l'ETBS va accueillir une
partie des personnels de l'ETAS (Etablissement Technique d'Angers)
spécialisés dans l'expertise, et cela pourrait
être de 350 personnes.