Jean, duc
de Berry est né au château de Vincennes le 30 novembre
1340, il était le troisième fils du roi de France
Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg. S'il n'est jamais monté
sur le trône, Jean de Berry avait pour frère, le
roi Charles V et devient l'oncle du roi Charles VI.
Lors de la mise en oeuvre
des nouvelles Nuits Lumière de Bourges en 2019, la municipalité
va mettre en avant un ours, appelé "oursine"
comme mascotte de ce parcours spectacle qu'il faut suivre ...
Et Oursine, cet ours de légende
va devenir célèbre (sans rien exagérer)
à Bourges, chacun cherchant à en savoir plus.
C'est alors que David Ledrich
des Amis de Jacques Coeur découvre sur Internet un texte
qui est une longue thèse de Léane Mathieu, native
de Roanne, et qui a soutenue ce texte en décembre 2019
afin d'obtenir "le grade de Docteur Vétérinaire".
Aussi L'encyclopédie
a choisi les pages qui traitaient de l'ours
L'ours mythique,
des survivances tardives
L'ours, au bas Moyen Âge, a définitivement perdu
sa place de roi des animaux sous l'action de l'Eglise. Elle a
réussi à l'éliminer des territoires et des
esprits, a fait de lui un animal servile, obéissant aux
saints, l'a rendu complice du Diable et l'a complètement
humilié en faisant de lui un vulgaire animal de cirque.
Le fauve, en plus de ne plus effrayer personne, est au contraire
terrorisé et évite les villages. Il cède
sa place dans tous les domaines de l'imaginaire, le lion devenant
roi, le cerf gibier noble, le loup ennemi des campagnes, le bouc
animal diabolique. Néanmoins, son image mythique, voire
ses pouvoirs, subsistent encore dans certains milieux. Ainsi,
quelques grands seigneurs ainsi que quelques grandes villes lui
demeurent encore fidèles.
A. Rémanences dans les milieux seigneuriaux
1. Jean de Berry, prince aux Ours
Jean de France, duc de Berry, est probablement le personnage
médiéval le plus ursin de tous, ce qui est d'autant
plus étonnant qu'il vécut de 1340 à 1416,
époque où le fauve avait déjà depuis
longtemps perdu sa place vénérée. Il est
le fils du roi Jean le Bon (1350-1364), le frère du roi
Charles V (1364-1380à et l'oncle du roi Charles VI (1380-1420).
A cette époque, le royaume se trouvait dans une période
de crises politiques, dynastiques, militaires, sociales, économiques
et même climatiques, et Jean, par sa forte personnalité,
parvint à y laisser son empreinte. Il n'était pourtant
ni un bon politique, ni un grand chef de guerre, mais il savait
faire preuve de diplomatie et était un grand mécène.
a) L'ours pour emblème
On peut supposer que sa passion pour l'ours a débuté
en Angleterre, à la cour du roi Edouard III où
il séjourna de 1360 à 1364. Il y vivait en effet
en tant qu'otage en compagnie d'autres princes français,
en attendant le paiement de la rançon du roi de France
Jean le Bon. Malgré ce statut d'otage, le duc n'était
pas à plaindre puisqu'un hôtel lui était
spécialement réservé, la seule exigence
était qu'il soit rentré au coucher du soleil. Selon
la légende, Jean de Berry entretenait une relation amoureuse
avec la dame " Urcine " ou " des Ursines ",
une énigmatique dame anglaise dont on ne connaît
aucune autre information. On dit donc que, par amour pour sa
dame, il aurait adopté les emblèmes de l'ours et
du cygne, dont l'association phonique donne le nom Urcine. Cette
belle romance est néanmoins réfutée par
les documents.
L'adoption par les princes
d'emblèmes individuels est une mode nouvelle dans les
années 1360. Celle-ci est née dans le but de compenser
une certaine paralysie du système héraldique traditionnel.
En effet, celui-ci est apparu au milieu du XIIe siècle
et fut codifié au début du XIIIe siècle,
il donne aux armoiries leur caractère héréditaire,
ce qui empêche que leur possesseur les modifie à
sa convenance. Le cadet doit introduire une " brisure "
dans son blason, c'est-à-dire une légère
modification qui indique qu'il n'est que cadet. Jean de Berry
porte donc les armes de France, d'azur semé de fleurs
de lis d'or, " brisées " d'une bordure engrelée
de gueules, c'est-à-dire une bordure rouge délimitée
par une ligne dentelée aux intervalles arrondis, qu'il
ne peut en aucun cas modifier. Un prince, s'il veut exposer ses
projets, ses exploits ou ses amours, doit employer d'autres formules,
comme les devises, apparues en Angleterre dans les années
1340-1360. Ce terme désigne des animaux, végétaux
ou objets stylisés, jouant le rôle d'emblème,
non soumis aux mêmes règles que les armoiries. A
partir de la seconde moitié du XIVe siècle, on
prend l'habitude d'associer un mot ou un groupe de mots à
cette figure, voire une phrase entière. Cette mode de
la devise est donc très récente quand Jean de Berry
séjourne à la cour d'Angleterre, il est logique
que le prince s'y adonne. Ainsi, lorsqu'il quitte Londres en
décembre 1364, il possède évidemment toujours
ses armoiries, mais y a associé une devise : un ours,
représenté le plus souvent dressé et tenant
parfois une bannière, que l'on peut par exemple admirer
sur un carreau de pavement de son château de Mehun-sur-Yèvre,
datant de la fin du XIVe siècle (Figure 19). L'ours accompagnera
ainsi le duc jusqu'à la fin de sa vie, on le retrouve
sur de nombreux documents, monuments, objets d'art et objets
de la vie quotidienne liés au duc. L'ours n'est alors
aucunement accompagné d'un cygne.
L'ours, devise du duc de Berry . On peut alors se demander pourquoi
le duc a fait le choix de cet animal. Il s'agit en fait d'un
simple jeu de mots. En effet, le duc, peu avant son départ
pour l'Angleterre, reçoit le duché de Berry. Il
y tient particulièrement puisqu'il avait précédemment
reçu les comtés de Mâcon et de Poitiers qui
lui ont été rapidement retirés. Par sa devise,
il proclame publiquement cet attachement. En effet, la première
syllabe du nom Berry sonne, en anglais, comme le nom de l'ours,
bear. A l'époque, la cour d'Angleterre ne parle anglais
que depuis peu de temps. Il s'agissait en effet de la langue
des roturiers quelques temps plus tôt, mais Edouard III,
pour des raisons politiques, impose cette langue à la
cour et l'aristocratie s'amuse à la pratiquer. Ainsi,
quelques années plus tôt, ce jeu de mots n'aurait
pas été possible, mais il apparaît alors
à la dernière mode, puisque l'ours fait aussi son
apparition, à la même époque, dans les armoiries
des seigneurs de Berwick, qui fréquentent eux aussi la
cour. L'usage de ces jeux de mots n'est guère différent
de celui des figures parlantes dans les armoiries, et cette proximité
phonique donne aux emblèmes une dimension symbolique d'autant
plus grande. [5] La devise de Jean de Berry apparaît pour
la première fois dans une empreinte de sceau présente
sur un acte de février 1365, quelques semaines après
son retour d'Angleterre. L'ours, figuré debout, tient
une bannière et porte au cou un écu aux armes du
Berry (http://www.sigilla.org/fr/sgdb/moulage/24468). Tous les
sceaux dont nous allons parler sont visibles sur Sigilla, la
base numérique des sceaux conservés en France.
Néanmoins, les droits d'auteur ne nous permettant pas
d'utiliser ces images, nous nous contenterons donc d'indiquer
les liens permettant d'y accéder. Plusieurs autres sceaux
du duc, qu'il utilise dans les années 1370, présentent
cet ours, puis il y ajoute un cygne blessé sur son grand
sceau en pied à la fin de l'année 1374 ou au début
de 1375 : on y voit le duc debout, de face, tenant un sceptre
; à sa droite un ours coiffé d'un heaume fleurdelisé
est assis, à sa gauche on peut voir un cygne portant à
son cou l'écu ducal de Berry
(http://www.sigilla.org/fr/sgdb/moulage/23455).
Ce sceau est le premier dans
lequel l'ours et le cygne sont associés, mais sur de nombreux
sceaux on peut encore voir l'ours, seul, qui a la préférence
du duc (voir tous les sceaux du duc, http://www.sigilla.org/fr/sgdb/sigillant/1125).
[5] Ainsi, l'apparition du cygne ne date que de 1375, le duc
est alors revenu d'Angleterre depuis dix ans et possède
l'ours pour emblème depuis la même époque,
ce qui contredit la légende de la dame des Ursines. Cette-ci
n'apparaît qu'au milieu du XVe siècle, soit quarante
ans après la mort du duc. Elle naît sous la plume
de René d'Anjou, petit-neveu du duc, poète à
l'imagination débordante, dans son Livre du cur
d'amour épris en 1457. Il semblerait donc qu'en réalité,
la dame ait été créée à partir
d'un jeu de mots sur les deux emblèmes du duc, et non
l'inverse. Par ailleurs, aux XVe et XVIe siècles, un jeu
de mots français très à la mode consiste
à décomposer d'amour en dame + ours et à
en faire un rébus. Il est possible que la dame des Ursines
soit née d'un rébus semblable, faisant de la dame
et de l'ours un couple d'amant.[5] 126 L'ajout d'un cygne pourrait
être une allusion à la maison comtale de Boulogne,
dont il est l'emblème depuis le XIIe siècle. En
effet, Jean de Berry épouse Jeanne de Boulogne en 1389.
Néanmoins, nous l'avons vu, le cygne est apparu dès
1375, date à laquelle Jeanne n'était même
pas née. Une autre hypothèse se trouve dans le
nom du premier évêque de Bourges, saint patron du
Berry, Ursin, que le duc vénère particulièrement.
Dans son nom latin, Ursinus, on peut en effet voir la fusion
des mots ursus et cygnus. Jean de Berry aurait donc ajouté
le cygne à l'ours en hommage au saint patron du Berry.
L'origine du cygne pourrait aussi venir de la légende
du " Chevalier au cygne ", qui distrait l'aristocratie
européenne tout au long du XIVe siècle. Ce chevalier
serait le grand-père de Godefroy de Bouillon, mais de
nombreux princes prétendent en être les descendants,
ce qu'ils illustrent dans leurs emblèmes. Enfin, on peut
supposer qu'il s'agit d'une référence au couple
formé par l'ours et l'oie, un oiseau cousin du cygne.
En effet, les deux animaux sont associés aux fêtes
de la Saint-Martin, et les scribes confondent souvent leur nom
français. Néanmoins, si Jean de Berry apprécie
ses deux devises, c'est l'ours qui est le plus présent.
En effet, il apparaît sur les sculptures des différents
châteaux du duc, à Bourges, à Poitiers, à
Riom ou à Mehun-sur-Yèvre. Michel Pastoureau nous
rapporte qu' " on le rencontre [aussi] peint, dessiné,
tissé, émaillé, gravé ou modelé
sur les nombreux livres, documents et objets d'art lui ayant
appartenu : sceaux et chartes, manuscrits enluminés, reliquaires
et pièces d'orfèvrerie, panneaux peints, tapisseries,
joyaux, bijoux, colliers, camées, intailles et pierres
de toute nature ".
L'animal était également
présent " sur des meubles, des draps, des étoffes
précieuses, des vêtements, des ceintures, des chapeaux
". Il peut être représenté entier ou
à mi-corps, seul ou en nombre plus important, parfois
tenant un objet ou intégré à une véritable
scène. Souvent, il supporte et accompagne les armoiries
du duc. On peut d'ailleurs penser que la fréquence de
cette fonction de support s'explique la encore par un jeu de
mot anglais entre le nom de l'ours, bear, et le verbe porter,
to bear.
b) Un animal totem
L'ours entoure tellement le duc qu'il semble finalement porteur
d'une valeur " totémique ". A partir des années
1400, l'ours apparaît presque comme un " saint "
patron pour le duc, notamment à la fin de sa vie. Le duc
porte alors en permanence un bonnet retroussé en poils
d'ours, qu'il s'est fait faire en plusieurs exemplaires dans
les années 1410- 1411. De plus, en vieillissant, son physique
s'alourdit, il a une tête ronde, des oreilles décollées
et de petits yeux rapprochés, ce qui le fait ressembler
à un ours. Michel Pastoureau trouve cette ressemblance
particulièrement saisissante sur des miniatures peintes
par les frères Limbourg : la première est présente
sur un feuillet ajouté aux Petites Heures, les plus ressemblantes
se trouvent sur trois feuillets des Très Riches Heures.
En outre, le duc s'apparente aussi à l'ours par sa résignation
et sa profonde mélancolie face aux tumultes qui 127 secouent
le royaume de France. Par ailleurs, les documents comptables
nous apprennent que sur ces vêtements et ces bijoux, Jean
de Berry associait parfois l'image de l'ours à celle de
l'ancolie. Cette jolie fleur bleue est notamment liée
à la tristesse et la solitude. [5] On retrouve aussi l'ours
dans le cabinet de curiosités du duc de Berry, à
l'état de relique. Il côtoie ainsi les ufs
d'autruche, les cornes de licorne, les branches de corail, les
langues de serpent et les ongles de griffon, que l'on retrouve
fréquemment dans les trésors princiers, ainsi qu'une
mâchoire de géant, deux dents de " cheval du
Nil " (hippopotame), plusieurs " hérissons de
mer " (oursins), un grand " lézard bouilli en
huile " (crocodile naturalisé), différents
ossements et peaux de " bestes estranges ", que l'on
rencontre plus rarement. L'ours du trésor est un immense
ours blanc, avec sa tête. En effet, l'ours brun n'est alors
plus un sujet de curiosité, il a été remplacé
par son cousin au pelage blanc.
c) Le favori des ménageries
Néanmoins, pour le duc de Berry, l'ours brun trouve encore
totalement sa place dans les ménageries. Il possède
plusieurs ours, auxquels il tient beaucoup, à une époque
où l'animal a disparu de toutes les autres ménageries
princières. A côté de cet animal dépassé,
il détient Figure 20 : Représentation du Duc de
Berry dans les Petites Heures (Petites Heures, Paris, BNF, ms.
latin 18014, fol. 288 v°, Source gallica.bnf.fr / BnF) 128
aussi des animaux à la mode, comme un dromadaire, qu'il
est le seul prince français à posséder,
ou une autruche, qui dispose d'un gardien attitré. Toutefois,
son animal de prédilection reste l'ours, qui est présent
à la fois dans sa ménagerie de Mehun-sur-Yèvre
et dans celle de Bourges. On connaît même trois d'entre
eux par leur nom propre : Chapelain, Martin et Valentin. Ces
trois noms ne sont pas anodins, ils correspondent à des
personnages entretenant des rapports privilégiés
avec les ours. Ainsi, nous l'avons vu, la grande fête de
la Saint-Martin a remplacé les fêtes païennes
de l'ours du mois de novembre, et celle de la SaintValentin recouvre
les fêtes de février. Chapelain est quant à
lui d'abord un nom commun, celui de l'une des fonctions occupées
par l'ours dans le Roman de Renart, qui est d'ailleurs sa fonction
la plus fréquente dans les branches tardives. Si Jean
de Berry n'a sans doute pas lu le Roman de Renart, on peut supposer
que la tradition de l'ours " chapelain " est encore
très vivante en cette fin de XIVe siècle. [5] De
plus, les documents comptables nous montrent que les dépenses
consacrées aux ours représentent une somme considérable.
En effet, Colin de Bleron, le " maître des ours ",
sera au service du duc pendant près de vingt ans, tandis
qu'il faut chaque année payer leur logement, leur nourriture,
la fabrication de leurs colliers, de leurs chaînes ou de
leurs muselières. A ces dépenses courantes s'ajoutent
des dépenses exceptionnelles, notamment le transport en
charrette de l'ours favori du duc de Mehun à Bourges,
ou le dédommagement de serviteurs ou de visiteurs ayant
été blessés par les ours. Ainsi, en juillet
1398, 45 sous tournois sont payés à Lorin Larchier
pour faire soigner sa blessure, que l'on peut supposer assez
grave au vu de la somme. Ainsi, les ours du duc, bien qu'habitués
des résidences princières et sous l'autorité
d'un gardien, restent des animaux dangereux. Malgré cela,
ou peut-être en raison de cela, Jean de Berry leur reste
très attaché. Il se fait même accompagné
de son favori dans ses déplacements, ce qu'aucun autre
prince ne fait à cette époque.
d) Un compagnon jusque dans la mort
En effet, les voyages du duc ne se font pas sans son ours, et
en particulier le plus important, celui vers l'au-delà.
Il souhaite pour ce dernier voyage la compagnie de Valentin,
son ours favori, qui l'avait diverti durant les dernières
années de sa vie. Il le fait donc sculpter et placer sous
les pieds de son gisant de marbre blanc (Figure 22). Seulement
trois autres animaux avaient déjà occupé
cette place, et aucun autre cas d'ours n'est rapporté
: le dragon, aux pieds des prélats, symbolisant leur victoire
sur les forces du Mal ; le lion, aux pieds des rois et des seigneurs,
symbolisant ainsi leur pouvoir ; le chien, aux pieds des dames,
symbolisant leur fidélité. Cette distribution a
parfois été intervertie, présentant un lion
aux pieds d'un clerc, ou bien un chien ou un dragon aux pieds
d'un prince. Néanmoins, le duc de Berry est le seul à
avoir choisi la compagnie d'un ours. [5] 129 Valentin apparaît
muselé, comme la plupart des ours à cette époque,
mais présente néanmoins un visage bienveillant,
qui rappelle le visage serein du duc. Là encore, Jean
de Berry présente des traits semblables à ceux
de l'ours : les pommettes saillantes, le front proéminent,
les petits yeux rapprochés, les oreilles arrondies et
décollées (Figure 21). Ainsi, le visage ursin que
le duc avait pris à la fin de sa vie, de façon
consciente ou inconsciente, est conservé pour l'éternité
dans le marbre de son gisant. [5] Jean de Cambrai est l'auteur
de cette sculpture. Il est mort en 1438, date à laquelle
l'ensemble du monument n'était cependant pas terminé.
En effet, l'héritier du duc, Charles VII, fit compéter
l'ensemble dans les années 1450 en y ajoutant des pleurants
et en posant le gisant sur une grande dalle de marbre noir. Rien
ne dit si cette uvre été déjà
commencée avant la mort du duc. En 1405, il avait déjà
demandé à être enterré dans la Sainte-Chapelle
de
Le gisant du Duc de Berry,
accompagné de son ours Valentin, dans la crypte de la
cathédrale de Bourges :
Le visage du gisant du duc
de Berry, désir qu'il avait confirmé un mois avant
sa mort, en mai 1416, en précisant que son corps devait
rester intégralement à Bourges et non être
enterré à plusieurs endroits. Le duc semble alors
prendre plusieurs dispositions concernant sa mort, néanmoins
rien n'est indiqué à propos de l'ours. Ce choix
original ne peut cependant qu'être celui du duc. En 1757,
la SainteChapelle fut détruite, on transporta alors le
corps et le tombeau du duc dans la crypte de la cathédrale
Saint-Etienne, où ils se trouvent aujourd'hui. Toutefois,
les pleurants ont en partie été détruits
par le vandalisme révolutionnaire et en partie dispersés,
ce qui explique qu'il ne reste aujourd'hui que le gisant du duc.
La fascination du duc de Berry pour le fauve est un exemple
unique au bas Moyen Âge. Malgré tout, quelques princes
en possèdent parfois un dans leur ménagerie. C'est
par exemple le cas du comte de Savoie Amédée VIII,
gendre de Jean de Berry, qui, à l'image de son beaupère,
se faisait accompagner de son ourse dans ses déplacements.
LA SYMBOLIQUE DE L'OURS DANS
LE MOYEN ÂGE OCCIDENTAL
THESE Présentée à l'UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD
- LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement
le 20 décembre 2019 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par MATHIEU Léane
Née le 2 septembre 1992 à Roanne (42)
http://www2.vetagro-sup.fr/bib/fondoc/th_sout/dl.php?file=2019lyon134.pdf