ours pour symbole Jean, duc de Berry - Roland Narboux - Bourges encyclopédie

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JEAN, DUC DE BERRY, LE SYMBOLE DE L'OURS
Pages issues de la thèse de Léane Mathieu

Personnage fabuleux, tel fut Jean de Berry, un "enfant" de Bourges... ou presque. Dans une thèse intitulée "La symbolique de l'ours dans le Moyen Age occidental", Léane Mathieu évoque notre Jean de Berry, un texte passionnant.
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Version 2020

 

Jean, duc de Berry est né au château de Vincennes le 30 novembre 1340, il était le troisième fils du roi de France Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg. S'il n'est jamais monté sur le trône, Jean de Berry avait pour frère, le roi Charles V et devient l'oncle du roi Charles VI.

 

Lors de la mise en oeuvre des nouvelles Nuits Lumière de Bourges en 2019, la municipalité va mettre en avant un ours, appelé "oursine" comme mascotte de ce parcours spectacle qu'il faut suivre ...

Et Oursine, cet ours de légende va devenir célèbre (sans rien exagérer) à Bourges, chacun cherchant à en savoir plus.

C'est alors que David Ledrich des Amis de Jacques Coeur découvre sur Internet un texte qui est une longue thèse de Léane Mathieu, native de Roanne, et qui a soutenue ce texte en décembre 2019 afin d'obtenir "le grade de Docteur Vétérinaire".

Aussi L'encyclopédie a choisi les pages qui traitaient de l'ours

 

L'ours mythique, des survivances tardives


L'ours, au bas Moyen Âge, a définitivement perdu sa place de roi des animaux sous l'action de l'Eglise. Elle a réussi à l'éliminer des territoires et des esprits, a fait de lui un animal servile, obéissant aux saints, l'a rendu complice du Diable et l'a complètement humilié en faisant de lui un vulgaire animal de cirque. Le fauve, en plus de ne plus effrayer personne, est au contraire terrorisé et évite les villages. Il cède sa place dans tous les domaines de l'imaginaire, le lion devenant roi, le cerf gibier noble, le loup ennemi des campagnes, le bouc animal diabolique. Néanmoins, son image mythique, voire ses pouvoirs, subsistent encore dans certains milieux. Ainsi, quelques grands seigneurs ainsi que quelques grandes villes lui demeurent encore fidèles.
A. Rémanences dans les milieux seigneuriaux


1. Jean de Berry, prince aux Ours


Jean de France, duc de Berry, est probablement le personnage médiéval le plus ursin de tous, ce qui est d'autant plus étonnant qu'il vécut de 1340 à 1416, époque où le fauve avait déjà depuis longtemps perdu sa place vénérée. Il est le fils du roi Jean le Bon (1350-1364), le frère du roi Charles V (1364-1380à et l'oncle du roi Charles VI (1380-1420). A cette époque, le royaume se trouvait dans une période de crises politiques, dynastiques, militaires, sociales, économiques et même climatiques, et Jean, par sa forte personnalité, parvint à y laisser son empreinte. Il n'était pourtant ni un bon politique, ni un grand chef de guerre, mais il savait faire preuve de diplomatie et était un grand mécène.


a) L'ours pour emblème


On peut supposer que sa passion pour l'ours a débuté en Angleterre, à la cour du roi Edouard III où il séjourna de 1360 à 1364. Il y vivait en effet en tant qu'otage en compagnie d'autres princes français, en attendant le paiement de la rançon du roi de France Jean le Bon. Malgré ce statut d'otage, le duc n'était pas à plaindre puisqu'un hôtel lui était spécialement réservé, la seule exigence était qu'il soit rentré au coucher du soleil. Selon la légende, Jean de Berry entretenait une relation amoureuse avec la dame " Urcine " ou " des Ursines ", une énigmatique dame anglaise dont on ne connaît aucune autre information. On dit donc que, par amour pour sa dame, il aurait adopté les emblèmes de l'ours et du cygne, dont l'association phonique donne le nom Urcine. Cette belle romance est néanmoins réfutée par les documents.

L'adoption par les princes d'emblèmes individuels est une mode nouvelle dans les années 1360. Celle-ci est née dans le but de compenser une certaine paralysie du système héraldique traditionnel. En effet, celui-ci est apparu au milieu du XIIe siècle et fut codifié au début du XIIIe siècle, il donne aux armoiries leur caractère héréditaire, ce qui empêche que leur possesseur les modifie à sa convenance. Le cadet doit introduire une " brisure " dans son blason, c'est-à-dire une légère modification qui indique qu'il n'est que cadet. Jean de Berry porte donc les armes de France, d'azur semé de fleurs de lis d'or, " brisées " d'une bordure engrelée de gueules, c'est-à-dire une bordure rouge délimitée par une ligne dentelée aux intervalles arrondis, qu'il ne peut en aucun cas modifier. Un prince, s'il veut exposer ses projets, ses exploits ou ses amours, doit employer d'autres formules, comme les devises, apparues en Angleterre dans les années 1340-1360. Ce terme désigne des animaux, végétaux ou objets stylisés, jouant le rôle d'emblème, non soumis aux mêmes règles que les armoiries. A partir de la seconde moitié du XIVe siècle, on prend l'habitude d'associer un mot ou un groupe de mots à cette figure, voire une phrase entière. Cette mode de la devise est donc très récente quand Jean de Berry séjourne à la cour d'Angleterre, il est logique que le prince s'y adonne. Ainsi, lorsqu'il quitte Londres en décembre 1364, il possède évidemment toujours ses armoiries, mais y a associé une devise : un ours, représenté le plus souvent dressé et tenant parfois une bannière, que l'on peut par exemple admirer sur un carreau de pavement de son château de Mehun-sur-Yèvre, datant de la fin du XIVe siècle (Figure 19). L'ours accompagnera ainsi le duc jusqu'à la fin de sa vie, on le retrouve sur de nombreux documents, monuments, objets d'art et objets de la vie quotidienne liés au duc. L'ours n'est alors aucunement accompagné d'un cygne.


L'ours, devise du duc de Berry . On peut alors se demander pourquoi le duc a fait le choix de cet animal. Il s'agit en fait d'un simple jeu de mots. En effet, le duc, peu avant son départ pour l'Angleterre, reçoit le duché de Berry. Il y tient particulièrement puisqu'il avait précédemment reçu les comtés de Mâcon et de Poitiers qui lui ont été rapidement retirés. Par sa devise, il proclame publiquement cet attachement. En effet, la première syllabe du nom Berry sonne, en anglais, comme le nom de l'ours, bear. A l'époque, la cour d'Angleterre ne parle anglais que depuis peu de temps. Il s'agissait en effet de la langue des roturiers quelques temps plus tôt, mais Edouard III, pour des raisons politiques, impose cette langue à la cour et l'aristocratie s'amuse à la pratiquer. Ainsi, quelques années plus tôt, ce jeu de mots n'aurait pas été possible, mais il apparaît alors à la dernière mode, puisque l'ours fait aussi son apparition, à la même époque, dans les armoiries des seigneurs de Berwick, qui fréquentent eux aussi la cour. L'usage de ces jeux de mots n'est guère différent de celui des figures parlantes dans les armoiries, et cette proximité phonique donne aux emblèmes une dimension symbolique d'autant plus grande. [5] La devise de Jean de Berry apparaît pour la première fois dans une empreinte de sceau présente sur un acte de février 1365, quelques semaines après son retour d'Angleterre. L'ours, figuré debout, tient une bannière et porte au cou un écu aux armes du Berry (http://www.sigilla.org/fr/sgdb/moulage/24468). Tous les sceaux dont nous allons parler sont visibles sur Sigilla, la base numérique des sceaux conservés en France. Néanmoins, les droits d'auteur ne nous permettant pas d'utiliser ces images, nous nous contenterons donc d'indiquer les liens permettant d'y accéder. Plusieurs autres sceaux du duc, qu'il utilise dans les années 1370, présentent cet ours, puis il y ajoute un cygne blessé sur son grand sceau en pied à la fin de l'année 1374 ou au début de 1375 : on y voit le duc debout, de face, tenant un sceptre ; à sa droite un ours coiffé d'un heaume fleurdelisé est assis, à sa gauche on peut voir un cygne portant à son cou l'écu ducal de Berry

(http://www.sigilla.org/fr/sgdb/moulage/23455).

Ce sceau est le premier dans lequel l'ours et le cygne sont associés, mais sur de nombreux sceaux on peut encore voir l'ours, seul, qui a la préférence du duc (voir tous les sceaux du duc, http://www.sigilla.org/fr/sgdb/sigillant/1125). [5] Ainsi, l'apparition du cygne ne date que de 1375, le duc est alors revenu d'Angleterre depuis dix ans et possède l'ours pour emblème depuis la même époque, ce qui contredit la légende de la dame des Ursines. Cette-ci n'apparaît qu'au milieu du XVe siècle, soit quarante ans après la mort du duc. Elle naît sous la plume de René d'Anjou, petit-neveu du duc, poète à l'imagination débordante, dans son Livre du cœur d'amour épris en 1457. Il semblerait donc qu'en réalité, la dame ait été créée à partir d'un jeu de mots sur les deux emblèmes du duc, et non l'inverse. Par ailleurs, aux XVe et XVIe siècles, un jeu de mots français très à la mode consiste à décomposer d'amour en dame + ours et à en faire un rébus. Il est possible que la dame des Ursines soit née d'un rébus semblable, faisant de la dame et de l'ours un couple d'amant.[5] 126 L'ajout d'un cygne pourrait être une allusion à la maison comtale de Boulogne, dont il est l'emblème depuis le XIIe siècle. En effet, Jean de Berry épouse Jeanne de Boulogne en 1389. Néanmoins, nous l'avons vu, le cygne est apparu dès 1375, date à laquelle Jeanne n'était même pas née. Une autre hypothèse se trouve dans le nom du premier évêque de Bourges, saint patron du Berry, Ursin, que le duc vénère particulièrement. Dans son nom latin, Ursinus, on peut en effet voir la fusion des mots ursus et cygnus. Jean de Berry aurait donc ajouté le cygne à l'ours en hommage au saint patron du Berry. L'origine du cygne pourrait aussi venir de la légende du " Chevalier au cygne ", qui distrait l'aristocratie européenne tout au long du XIVe siècle. Ce chevalier serait le grand-père de Godefroy de Bouillon, mais de nombreux princes prétendent en être les descendants, ce qu'ils illustrent dans leurs emblèmes. Enfin, on peut supposer qu'il s'agit d'une référence au couple formé par l'ours et l'oie, un oiseau cousin du cygne. En effet, les deux animaux sont associés aux fêtes de la Saint-Martin, et les scribes confondent souvent leur nom français. Néanmoins, si Jean de Berry apprécie ses deux devises, c'est l'ours qui est le plus présent. En effet, il apparaît sur les sculptures des différents châteaux du duc, à Bourges, à Poitiers, à Riom ou à Mehun-sur-Yèvre. Michel Pastoureau nous rapporte qu' " on le rencontre [aussi] peint, dessiné, tissé, émaillé, gravé ou modelé sur les nombreux livres, documents et objets d'art lui ayant appartenu : sceaux et chartes, manuscrits enluminés, reliquaires et pièces d'orfèvrerie, panneaux peints, tapisseries, joyaux, bijoux, colliers, camées, intailles et pierres de toute nature ".

L'animal était également présent " sur des meubles, des draps, des étoffes précieuses, des vêtements, des ceintures, des chapeaux ". Il peut être représenté entier ou à mi-corps, seul ou en nombre plus important, parfois tenant un objet ou intégré à une véritable scène. Souvent, il supporte et accompagne les armoiries du duc. On peut d'ailleurs penser que la fréquence de cette fonction de support s'explique la encore par un jeu de mot anglais entre le nom de l'ours, bear, et le verbe porter, to bear.

b) Un animal totem


L'ours entoure tellement le duc qu'il semble finalement porteur d'une valeur " totémique ". A partir des années 1400, l'ours apparaît presque comme un " saint " patron pour le duc, notamment à la fin de sa vie. Le duc porte alors en permanence un bonnet retroussé en poils d'ours, qu'il s'est fait faire en plusieurs exemplaires dans les années 1410- 1411. De plus, en vieillissant, son physique s'alourdit, il a une tête ronde, des oreilles décollées et de petits yeux rapprochés, ce qui le fait ressembler à un ours. Michel Pastoureau trouve cette ressemblance particulièrement saisissante sur des miniatures peintes par les frères Limbourg : la première est présente sur un feuillet ajouté aux Petites Heures, les plus ressemblantes se trouvent sur trois feuillets des Très Riches Heures. En outre, le duc s'apparente aussi à l'ours par sa résignation et sa profonde mélancolie face aux tumultes qui 127 secouent le royaume de France. Par ailleurs, les documents comptables nous apprennent que sur ces vêtements et ces bijoux, Jean de Berry associait parfois l'image de l'ours à celle de l'ancolie. Cette jolie fleur bleue est notamment liée à la tristesse et la solitude. [5] On retrouve aussi l'ours dans le cabinet de curiosités du duc de Berry, à l'état de relique. Il côtoie ainsi les œufs d'autruche, les cornes de licorne, les branches de corail, les langues de serpent et les ongles de griffon, que l'on retrouve fréquemment dans les trésors princiers, ainsi qu'une mâchoire de géant, deux dents de " cheval du Nil " (hippopotame), plusieurs " hérissons de mer " (oursins), un grand " lézard bouilli en huile " (crocodile naturalisé), différents ossements et peaux de " bestes estranges ", que l'on rencontre plus rarement. L'ours du trésor est un immense ours blanc, avec sa tête. En effet, l'ours brun n'est alors plus un sujet de curiosité, il a été remplacé par son cousin au pelage blanc.

c) Le favori des ménageries


Néanmoins, pour le duc de Berry, l'ours brun trouve encore totalement sa place dans les ménageries. Il possède plusieurs ours, auxquels il tient beaucoup, à une époque où l'animal a disparu de toutes les autres ménageries princières. A côté de cet animal dépassé, il détient Figure 20 : Représentation du Duc de Berry dans les Petites Heures (Petites Heures, Paris, BNF, ms. latin 18014, fol. 288 v°, Source gallica.bnf.fr / BnF) 128 aussi des animaux à la mode, comme un dromadaire, qu'il est le seul prince français à posséder, ou une autruche, qui dispose d'un gardien attitré. Toutefois, son animal de prédilection reste l'ours, qui est présent à la fois dans sa ménagerie de Mehun-sur-Yèvre et dans celle de Bourges. On connaît même trois d'entre eux par leur nom propre : Chapelain, Martin et Valentin. Ces trois noms ne sont pas anodins, ils correspondent à des personnages entretenant des rapports privilégiés avec les ours. Ainsi, nous l'avons vu, la grande fête de la Saint-Martin a remplacé les fêtes païennes de l'ours du mois de novembre, et celle de la SaintValentin recouvre les fêtes de février. Chapelain est quant à lui d'abord un nom commun, celui de l'une des fonctions occupées par l'ours dans le Roman de Renart, qui est d'ailleurs sa fonction la plus fréquente dans les branches tardives. Si Jean de Berry n'a sans doute pas lu le Roman de Renart, on peut supposer que la tradition de l'ours " chapelain " est encore très vivante en cette fin de XIVe siècle. [5] De plus, les documents comptables nous montrent que les dépenses consacrées aux ours représentent une somme considérable. En effet, Colin de Bleron, le " maître des ours ", sera au service du duc pendant près de vingt ans, tandis qu'il faut chaque année payer leur logement, leur nourriture, la fabrication de leurs colliers, de leurs chaînes ou de leurs muselières. A ces dépenses courantes s'ajoutent des dépenses exceptionnelles, notamment le transport en charrette de l'ours favori du duc de Mehun à Bourges, ou le dédommagement de serviteurs ou de visiteurs ayant été blessés par les ours. Ainsi, en juillet 1398, 45 sous tournois sont payés à Lorin Larchier pour faire soigner sa blessure, que l'on peut supposer assez grave au vu de la somme. Ainsi, les ours du duc, bien qu'habitués des résidences princières et sous l'autorité d'un gardien, restent des animaux dangereux. Malgré cela, ou peut-être en raison de cela, Jean de Berry leur reste très attaché. Il se fait même accompagné de son favori dans ses déplacements, ce qu'aucun autre prince ne fait à cette époque.


d) Un compagnon jusque dans la mort


En effet, les voyages du duc ne se font pas sans son ours, et en particulier le plus important, celui vers l'au-delà. Il souhaite pour ce dernier voyage la compagnie de Valentin, son ours favori, qui l'avait diverti durant les dernières années de sa vie. Il le fait donc sculpter et placer sous les pieds de son gisant de marbre blanc (Figure 22). Seulement trois autres animaux avaient déjà occupé cette place, et aucun autre cas d'ours n'est rapporté : le dragon, aux pieds des prélats, symbolisant leur victoire sur les forces du Mal ; le lion, aux pieds des rois et des seigneurs, symbolisant ainsi leur pouvoir ; le chien, aux pieds des dames, symbolisant leur fidélité. Cette distribution a parfois été intervertie, présentant un lion aux pieds d'un clerc, ou bien un chien ou un dragon aux pieds d'un prince. Néanmoins, le duc de Berry est le seul à avoir choisi la compagnie d'un ours. [5] 129 Valentin apparaît muselé, comme la plupart des ours à cette époque, mais présente néanmoins un visage bienveillant, qui rappelle le visage serein du duc. Là encore, Jean de Berry présente des traits semblables à ceux de l'ours : les pommettes saillantes, le front proéminent, les petits yeux rapprochés, les oreilles arrondies et décollées (Figure 21). Ainsi, le visage ursin que le duc avait pris à la fin de sa vie, de façon consciente ou inconsciente, est conservé pour l'éternité dans le marbre de son gisant. [5] Jean de Cambrai est l'auteur de cette sculpture. Il est mort en 1438, date à laquelle l'ensemble du monument n'était cependant pas terminé. En effet, l'héritier du duc, Charles VII, fit compéter l'ensemble dans les années 1450 en y ajoutant des pleurants et en posant le gisant sur une grande dalle de marbre noir. Rien ne dit si cette œuvre été déjà commencée avant la mort du duc. En 1405, il avait déjà demandé à être enterré dans la Sainte-Chapelle de

Le gisant du Duc de Berry, accompagné de son ours Valentin, dans la crypte de la cathédrale de Bourges :

Le visage du gisant du duc de Berry, désir qu'il avait confirmé un mois avant sa mort, en mai 1416, en précisant que son corps devait rester intégralement à Bourges et non être enterré à plusieurs endroits. Le duc semble alors prendre plusieurs dispositions concernant sa mort, néanmoins rien n'est indiqué à propos de l'ours. Ce choix original ne peut cependant qu'être celui du duc. En 1757, la SainteChapelle fut détruite, on transporta alors le corps et le tombeau du duc dans la crypte de la cathédrale Saint-Etienne, où ils se trouvent aujourd'hui. Toutefois, les pleurants ont en partie été détruits par le vandalisme révolutionnaire et en partie dispersés, ce qui explique qu'il ne reste aujourd'hui que le gisant du duc. La fascination du duc de Berry pour le fauve est un exemple unique au bas Moyen Âge. Malgré tout, quelques princes en possèdent parfois un dans leur ménagerie. C'est par exemple le cas du comte de Savoie Amédée VIII, gendre de Jean de Berry, qui, à l'image de son beaupère, se faisait accompagner de son ourse dans ses déplacements.

 

LA SYMBOLIQUE DE L'OURS DANS LE MOYEN ÂGE OCCIDENTAL
THESE Présentée à l'UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 20 décembre 2019 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par MATHIEU Léane
Née le 2 septembre 1992 à Roanne (42)


http://www2.vetagro-sup.fr/bib/fondoc/th_sout/dl.php?file=2019lyon134.pdf

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