Jean François Deniau est né à
Paris le 31 octobre 1928. Son père était ingénieur
des Ponts et Chaussées. Il fait ses études à
Paris et obtient une licence de lettre et devient docteur en
droit.
Il entre à l'ENA, en 1950 devient
Inspecteur des finances en 1952. Très vite il s'intéresse
à l'Europe, il est conseiller technique au cabinet du
Président du conseil et à celui du ministre de
l'Industrie en 1957.
Dans le cabinet de Pierre Mesmer, il
est Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'agriculture
et du développement rural en 1974. Puis auprès
de Jacques Chirac lorsque celui-ci était ministre de l'agriculture.
En 1976, J.F. Deniau est ambassadeur de France à Madrid,
puis Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires
Etrangères dans le ministère de Raymond Barre.
C'est dans ces années-la que
ce ministre très brillant se décide de venir en
Berry.
Jean François
Deniau en terre berrichonne
C'est en 1978 que Jean François
Deniau arrive en Berry. Il n'est pas très connu localement,
et il est parfois confondu avec son frère Xavier, mais
il est ministre et sa haute stature ne passe pas inaperçue.
Il vient à Bourges à la suite de la défaite
de 1977, son camp, battu dans une ville " ho combien bourgeoise
", où il vient relever le défi !
A la question qui lui est posée, plus tard, sur cette
venue dans le Cher, il répond ainsi :
" Je ne
suis pas originaire du Cher, mais du département voisin.
Pour ces élections législatives de 1978, tout le
monde donne les élections perdues pour la droite. D'autant
que dans la circonscription de Bourges, où le candidat
communiste paraissait imbattable, personne ne voulait y aller.
J'avais été plusieurs fois ministre sans être
élu
.. On m'a sollicité. J'ai refusé.
C'est alors que j'ai été convié à
déjeuner à l'Elysée. Le président
Giscard d'Estaing m'a accueilli avec cette phrase " Alors
Jean François, on se dégonfle pour la première
fois de sa vie ", je me suis présenté sous
l'étiquette UDF. Mon suppléant était RPR".
Pour beaucoup, cet homme prend l'exemple
de Raymond Boisdé, venu en Berry pour une place de député,
et qui est resté député-maire de Bourges
pendant 18 ans !
Jean François Deniau veut devenir député,
mais il a sans aucun doute la mairie dans le collimateur, et,
à cette époque, Jacques Rimbault pour beaucoup,
a été élu maire par hasard, il n'a pas fait
ses preuves, et il ne tiendra pas. Dès la prochaine élection,
quelle qu'elle soit, il sera battu par ce vieux réflexe
anti communiste
les Berruyers voulant " se racheter
de l'erreur de mars 77 ".
Retour sur une belle carte de visite
Jean François Deniau est donc né
à Paris en 1928, son père était ingénieur
des Ponts et Chaussée. Il étudie au Lycée
Pasteur à Neuilly, puis à l'Ecole Sainte Geneviève
à Versailles. Plus tard il suit des études de droit,
devient docteur en droit et diplômé de l'Institut
d'études politiques. M. Deniau est élève
à l'ENA, ( Ecole Nationale d'Administration), en 1950
/ 52 et est nommé Inspecteur des Finances à sa
sortie de la prestigieuse école.
Après plusieurs postes dans les
ministères, il est nommé ambassadeur de France
en Mauritanie en 1963 et devient membre de la Commission
des Communautés européennes en 1967. Il entre
dès 1973 dans le gouvernement Mesmer, et il reste dans
les sphères gouvernementales, en particulier à
l'agriculture jusqu'en 1976, date à laquelle il prend
le poste d'ambassadeur en Espagne.
Il revient en France pour occuper en septembre 1977, la charge
de secrétaire d'Etat auprès du ministre des
Affaires étrangères dans le gouvernement de
Raymond Barre. Il commence à écrire des uvres
variées, comme " le Marché commun " et
" La mer est ronde " en 1975, puis un grand succès
intitulé " l'Europe interdite " en 1977.
C'est avec une telle
carte de visite que Jean François Deniau arrive en Berry,
à 50 ans. Bientôt la parka de Deniau devient célèbre,
tout comme son amour de la mer, et ses histoires sur les grands
hommes de ce monde qu'il a déjà rencontré.
Ami du futur roi d'Espagne, c'est une vraie personnalité
qui arrive en Berry et se soumet au suffrage des électeurs.
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Les législatives
de 1978, Rimbault battu
A 54 jours des scrutins, prévus
les 12 et 19 mars, les sondages donnent la gauche gagnante avec
51% de voix contre 44 % à la majorité et 5% aux
écologistes et divers. Il y a un sentiment de changement
dans le pays, et les responsables de gauche, Mitterrand, Marchais
et Fabre sont persuadés qu'ils vont gagner. A droite,
c'est une bataille perdue, malgré l'engagement de Giscard
à Verdun-Sur-le-Doubs et l'action de Barre et Chirac qui
exhortent les Français à faire " le bon choix
".
Au soir du 19 mars, la majorité l'emporte avec 290
sièges contre 201 à la gauche qui perd pour la
troisième fois. C'est " une divine surprise "
pour la majorité titrent les journaux.
Dans
le Cher, la première circonscription comprend entièrement
la commune de Bourges, les cantons des Aix d'Angillon, Charost,
Levet, Henrichemont, Lignières et Saint-Martin d'Auxigny.
C'est dans cette circonscription que Jean François Deniau
qui occupe le poste de ministre du Commerce extérieur
dans le gouvernement Barre, vient se battre.
A priori, un an après les municipales gagnées par
la gauche, il n'a guère de chance de l'emporter, et le
fait d'être ministre n'est qu'un faible avantage. Il Jean
François Deniau en 1978 à la SNIAS de Bourges
est opposé à Jacques Rimbault, pour le P.C., Charles Parnet pour le P.S. et
à deux autres candidats.
La campagne est rude, M. Deniau fait appel pour le soutenir à
Simone Veil, alors très populaire et ministre de la Santé.
Elle est à Bourges le 6 mars, à la Salle des Fêtes
de la Chancellerie. Devant 1000 personnes, au cours du meeting,
elle déclare : "Ceux qui voteront pour le Programme
commun savent très bien qu'il ne sera pas appliqué".
Le premier tour du 12 mars donne au plan
national une poussée du P.S., mais la majorité
résiste bien et rien n'est joué.
A Bourges, M. Deniau fait 43,9% (28610 voix) contre 34,2%
(23306 voix) à M. Rimbault et 16,2% (10590 voix) à
M. Parnet alors que 3% des électeurs votent à l'extrême
gauche. Mathématiquement, pour le second tour, si les
voix de gauche se portent bien sur M. Rimbault, le ministre du
Commerce extérieur sera battu.
Le second tour se déroule le 19
mars, et Jean François Deniau l'emporte par 51,95%
(34916 voix) face au maire de Bourges qui n'obtient que 48,05%.
(32295 voix) Le coup est sévère, et sur le plan
national, F. Mitterrand attribue la responsabilité de
la défaite au Parti communiste. A Bourges, entre le premier
et le second tour, il y a eu une défection incontestable
des électeurs socialistes le P.C. réagit mal, la
municipalité n'a qu'un an d'ancienneté et des inscriptions
" démissions " apparaissent sur quelques murs
de la ville.
Les élections
de 1981
Nouvelles élections 3 ans plus tard
après les présidentielles de 1981, et nouveau combat
entre J. Rimbault et J.F. Deniau.
Au premier tour, le 14 juin 1981, c'est
pourtant Jean François Deniau qui devance largement Jacques
Rimbault qui a 28,6% des suffrages (17151) et dépasse
d'assez peu Bernard Gourdon le socialiste qui obtient 25,2% (15120)
des voix.
Seulement M. Deniau a fait le plein
des voix à droite, il a
42,9% des suffrages (25 773).
Au second tour, une semaine plus tard, avec 33440 voix, c'est
à dire près de 52%, des suffrages, Jacques Rimbault
l'emporte face à Jean François Deniau, il conforte
ainsi de manière éclatante sa position à
Bourges et prend sa revanche sur 1978
.
La séance du Conseil municipal du 1er juillet est historique
et émouvante, le maire Jacques Rimbault devenu député
parle en ces termes :
" Cette séance intervient immédiatement
après des événements de très grande
portée, le résultat dans notre ville a confirmé
la volonté des Berruyers de placer leur cité dans
la majorité nouvelle, avec l'ambition de la faire pleinement
participer au changement nécessaire".
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Des élections
à Bourges en 1979
1979 est encore une année électorale,
et à chacun d'affûter ses armes en vue des cantonales
de mars. Les cantonales, en règle générale,
dans la ville de Bourges n'ont pas toujours beaucoup d'impact,
ce sont des élections très rurales.
Pourtant en 1979, c'est un test à Bourges puisque dans
le canton de Bourges IV, les candidats en lice sont de toute
première importance, ainsi face à J. F. Deniau,
ministre, qui a la volonté de poursuivre son enracinement
local, s'opposent à deux maires-adjoints. M. Picard qui
représente le PC et M. Perruchot le PS. Il s'agit pour
ces trois candidats principaux de briguer le siège du
conseiller général sortant, le docteur Villard.
Le contexte est difficile avec la crise de la sidérurgie
qui fait la " une " de tous les journaux.
A Bourges, des leaders nationaux viennent soutenir les candidats
de leur camp. On voit ainsi Pierre Mauroy salle Calvin qui s'en
prend au gouvernement de Raymond Barre "qui a allumé
les hauts fourneaux de la colère", alors qu'André
Vieuguet pour le PC parle de " l'abandon de l'indépendance
nationale qui conduit au déclin".
De son côté Jean François
Deniau s'exprime beaucoup et mène une campagne active
en reprenant des thèmes forts du département :
"nous devons
tirer partie de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme.
Dans ce cadre, nous devons sauver le canal de Berry
. Bourges
mériterait de recevoir beaucoup plus de touristes".
Les résultats du premier tour
donnent M. Deniau en tête avec 3467 voix, mais ses deux adversaires totalisent 3384 suffrages,
c'est très serré. Le second tour, au plan national,
révèle une nette victoire socialiste, la gauche
va détenir la moitié des conseils généraux.
Et dans cette vague de gauche, Jean François Deniau,
opposé au second tour à Michel Picard l'emporte
par 4098 voix contre 3426 à son adversaire du PC.
Même si le score n'a pas l'ampleur de celui du docteur
Villard en 1973, la victoire est confortable et le ministre de
Giscard déclare que nous devons "sortir de la crise".
Il devient Vice-président du Conseil général
du Cher, un poste qui doit logiquement le propulser vers
la Présidence qu'il acquiert en 1981, puis vers la
mairie de Bourges aux prochaines élections municipales
de 1983.
Mais au mois de janvier 1983, Jean François
Deniau annonce qu'il ne sera pas candidat pour conduire la liste
municipale de l'opposition à Jacques Rimbault. Il
évoque une incompatibilité entre le fait d'être
Président du Conseil général du Cher et
la fonction de maire d'une grande ville comme Bourges. Il signale
en outre qu'il soutient Camille Michel, pour l'UDF, qui devient
chef de file de l'opposition.
D'une manière plus simple, J.F.
Deniau ne veut pas se mesurer à J. Rimbault, la popularité
de ce dernier étant au zénith.
Aux municipales, en effet, J. Rimbault
est largement élu dès le premier tour.
Les élections
législatives de mars 1986
Les élections législatives
se déroulent le 16 mars 1986 et elles inaugurent une grande
première en France, la cohabitation. En effet, François
Mitterrand dans son désire de "limiter la casse"
lors des législatives selon le mode de scrutin habituel
sous la Ve République, qui aboutirait selon les sondages
à un raz de marée de la droite, a décidé
que le scrutin serait réalisé à la proportionnelle
à un tour.
La campagne n'a pas la pugnacité
d'autrefois, dans le Cher, les trois leaders des partis politiques,
Jean François Deniau, Alain Calmat et Jacques Rimbault
sont, par le mode de scrutin, " presque certains d'être
élus". C'est ainsi que le 2 février 1986,
ils sont présents tous trois à la pose de la première
pierre de la " Maison du Baciste ", au stade Jean Brivot,
à l'invitation de Jean Michel Récapet, président
du BAC, Bourges Athlétique Club, le " club omnisports
de l'Aérospatiale ", comme le répètent
les Berrichons.
Les résultats modifient la couleur de la majorité
gouvernementale puisque, la coalition RPR-UDF obtient la majorité
absolue avec 291 sièges sur 577. La conséquence
immédiate, c'est la nomination de Jacques Chirac comme
Premier ministre, il s'entoure de Pasqua, Balladur et Léotard
Dans le Cher, le changement de type de scrutin modifie assez
peu les élus qui vont aller au parlement. Jacques Rimbault
est réélu sans problème, avec 41400 voix,
il est accompagné par Jean François Deniau,
64 642 voix et par Alain Calmat, 39 700 voix.
Par la victoire de la Droite et de Jacques Chirac, le nouvel
élu du Cher, Alain Calmat perd son portefeuille de ministre,
mais il est bien accueilli en Berry.
Ainsi, au printemps 1986, le paysage berruyer
se recompose. Jacques Rimbault reste en place plus solide que
jamais. La victoire nationale de la droite de Jean François
Deniau, présent à Bourges depuis une dizaine d'année
ouvre des perspectives. Il semble promis à un retour au
plus haut niveau, ne parle-t-on pas régulièrement
de lui comme d'un possible Premier ministre. Quant à
la présence d'Alain Calmat elle pose problème.
Le Parti socialiste rêve de reprendre la ville de Bourges,
et une personnalité comme Calmat, c'est l'espoir des socialistes,
agacés par l'hégémonie du Parti communiste
dans une ville qui est perçue comme "très
bourgeoise".
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La loi électorale a remis en place
le scrutin uninominal par circonscriptions à deux tours,
en cette année électorale de 1988 qui voit d'abord
François Mitterrand réélu Président
de la République devant Jacques Chirac.
Aux législatives qui suivent,
Jean François Deniau est réélu, il bat Jean
Pierre Saulnier (27 400 voix contre
25 400). Jacques Rimbault est réélu largement face
à Pierre Le Coq (27 200 voix contre 18 200) et Alain Calmat
est lui aussi réélu face à Serge Vinçon
( 32 900 voix contre 28900). Que ce soit en 1986 ou en 1988,
rien n'a changé dans le Cher. Mais cette défaite
de J.P. Saulnier bloque le PS pour les prochaines élections
municipales, élu député, il serait devenu
la tête de liste socialiste contre Rimbault
Prochain
rendez-vous législatif : 1993.
A Bourges, vers la fin de l'année
1988, la droite se met en ordre de marche afin de conquérir
la Mairie de Bourges. La gauche est en place depuis bientôt
une douzaine d'années, et "l'alternance doit jouer",
c'est le sentiment des équipes de l'UDF et du RPR, respectivement
emmenées par Jean François Deniau et François
Deschamps.
Pour reprendre la mairie,
les " jeunes loups " de l'UDF aimeraient bien changer
quelques têtes, et la première au niveau municipal,
c'est à dire celle de Camille Michel. Comme en 1983, beaucoup
pensent que seul Jean François Deniau, en 1989, peut emporter
les Municipales face à Jacques Rimbault. Mais le président
du Conseil général, une fois encore décline
" l'offre de ses amis ", et certains élus de
son entourage sont persuadés qu'il y a un " discret
contrat " entre J.F. Deniau et le maire de Bourges : le
terrain entre les deux hommes est parfaitement délimité,
la ville pour l'un, le département pour l'autre
.
Une coexistence pacifique. Mais est-ce bien la réalité
? Nul ne le saura jamais.
C'est dans cette ambiance qu'Alain Tanton
" monte à Paris " pour dénoncer la défaite
programmée de Bourges pour l'UDF, et la nécessité
de changer le chef de file. Camille Michel devant cette offensive,
décide de se retirer
.. Et il quitte la ville de
Bourges. Des tractations suivent pour choisir entre A. Tanton,
Y. Mautret. De son côté, le RPR veut obtenir une
place, la première, avec François Deschamps. Cela
donne une belle cacophonie et Camille Michel est "rappelé".
Il revient pour conduire la liste de droite comme en 83 !
Aux municipales de 1989, J. Rimbault pour
la troisième fois l'emporte très largement et reste
le maire incontesté de Bourges.
Les législatives
de mars 1993
Au niveau national, le président
de la République, François Mitterrand, en "fin
de règne", est malade, il souffre d'un cancer de
la prostate ce qui fait dire à beaucoup qu'il ne terminera
pas son second septennat. Le gouvernement est aussi à
bout de course. Pierre Bérégovoy s'empêtre,
lui aussi, dans des " d'Affaires politico financières
"
Le département du Cher est découpé
en trois circonscriptions et la ville de Bourges aussi. Ce découpage
a été réalisé par Charles Pasqua
en 1986/88, il veut "bétonner" comme le disent
ses adversaires la 1e circonscription pour Deniau et
celle de Bourges-Vierzon pour Rimbault affirmera la Droite.
On a Bourges-Vierzon avec Jacques Rimbault pour député,
un tracé sur mesure pour la gauche et le Parti communiste.
Inversement Bourges, le pays Fort et Sancerre, sont tracés
pour la droite, c'est le fief de Jean François Deniau
que Maxime Camuzat veut conquérir. Enfin, Bourges, le
Boischaud et Saint-Amand, est plus indécis. Le siège
est détenu par le socialiste Alain Calmat, il est visé
par Jean Claude Sandrier pour le Parti communiste et Serge Lepeltier pour le RPR.
Il n'a manqué que 221 voix pour
Jean François Deniau afin d'être élu au premier
tour, et la grande surprise, c'est
le "mano à mano" de Frank Thomas-Richard, et
de Jacques Rimbault, tous deux à 28% alors que Jean Rousseau,
maire de Vierzon ne fait pas 10%.
Le second tour est rude, mais le Cher envoie au Palais Bourbon
trois députés de droite, Deniau, Lepeltier et Thomas-Richard,
Jacques Rimbault est battu.
Le pays se retrouve dans les derniers jours de mars 1993 avec
un président de gauche, François Mitterrand, et
un gouvernement de droite, le Premier ministre étant Edouard
Balladur. Parmi les "poids lourds", Juppé, Léotard,
Sarkozy et Bayrou. Jean François Deniau n'est pas ministre
contrairement aux pronostics
"il a donné, beaucoup
donné".
Jean François Deniau se consacre
ensuite à sa fonction de Président du Conseil Général
du Cher, mais les Berrichons s'ils le voient beaucoup à
la télévision, ils lui reprochent de ne pas être
très présent à Bourges, ce qui a le don
d'énerver le mari de Frédérique Deniau.
En effet, pour les municipales de 1995,
c'est Frédérique Deniau qui est sur la liste de
Serge Lepeltier, son mari devenant Président du "Comité
de soutien".
Jean François Deniau écrit
beaucoup, s'enflamme pour les causes très extérieures
au Berry, comme l'Afganistan, et on le dit très malade.
Il porte dans ces années là, une minerve et s'appuie
sur une cane ou un ami.
Il entre à l'Académie Française
en 1992, le 11 avril au fauteuil de Jacques Soustelle.
Le contact avec la population est distant,
l'homme est à l'opposé d'un Rimbault. Brillant,
très ou trop brillant pour le Berry, les élections
se profilent.....
Jean François
Deniau battu quitte le Berry.
Après les législatives perdues
de 1997, les cantonales des 15 et 22 mars 1998 n'ont pas arrangé
la situation, Jean François Deniau Président
du Conseil général se représente sur Bourges
IV, mais les conflits internes à l'UDF sont tels que Frank
Thomas-Richard se présente lui aussi dans ce même
canton
.. et c'est lui qui arrive en tête au premier
tour, pour être battu au second par la socialiste Irène
Félix !
Une situation et un scénario "pire que pire"
pour la droite locale. Dans le canton V, après la déroute
de Camille Michel au premier tour, Jean Pierre Saulnier l'emporte
au second tour face au RPR Philippe Gitton. La droite à
Bourges va mal, deux cantons perdus par deux maires-adjoints
et des dissensions graves suite à la défaite de
Jean François Deniau.
Jean François
Deniau n'est plus conseiller général, ni président
de cette instance qu'il affectionnait. Il quitte le Berry d'une
manière discrète, sans marque de considération
de la part des Berrichons. Il y avait de l'admiration pour l'homme,
pour son brio, pour son action internationale, ses voyages, son
courage face à la maladie et ses livres. Mais pour le
Berry, beaucoup restent sur leur faim. Chacun considérait
qu'il n'était pas suffisamment présent. Frédérique
Deniau quitte aussi Bourges, elle abandonne ses délégations
municipales qui sont réparties entre Alain Tanton et Michel
Verdier.
Une page se tourne à
Bourges après 20 ans de présence, Frédérique
et Jean François Deniau regagnent Paris.
Jean François
Deniau meurt le 24 janvier 2007, dans son appartement de Paris.
Une rue "Jean François
Deniau" a été donnée à Bourges
par Serge Lepeltier, lors du Conseil municipal du 21 janvier
2011 :