le couvent sainte claire - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

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LE COUVENT SAINTE CLAIRE A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges possède de nombreux couvents, voici celui des Clarisses de Sainte Claire. Ce lieu est aujourd'hui l'école Saint Dominique.

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Version 2010

Le couvent Sainte Claire était autrefois situé à l'emplacement actuel de l'Ecole Saint Dominique, rue Emile Deschamps.

Cet édifice date de la grande période de Jacques Coeur, puisque c'est son fils, l'archevêque de Bourges Jean Coeur, qui va le faire construire sans doute en 1470.

Sainte Claire, et les religieuses Clarisses est une branche nous dit Simone Marioton, qui a été réformée dans la première moitié du XV ième siècle par sainte Colette.

Les terrains disponibles sont rares dans l'enceinte de Bourges et le couvent s'installe de manière très modeste à proximité de celui des Cordeliers (Halle au Blé actuelle). Le couvent est formé de maisons assez pauvres et seule la chapelle a une certaine allure.Elle existe toujours, c'est le centre funéraire de la famille d'Amboise. C'est ainsi que Pierre d'Amboise chambellan du roi Charles VII qui va décéder au château de Meillant en 1473 va se retrouver enterré dans cette chapelle Sainte Claire.

 
Et un incendie
 
Les bâtisses du couvent ne sont pas de grande qualité, et le bois souvent prédomine. Aussi, lorsque le 3 juin 1548, un incendie éclate dans le couvent au milieu de la nuit, c'est le couvent tout entier qui est détruit.
Les religieuses, sauf une, sont sauvées et mises en sécurité aux Cordeliers.
C'est le temps des réparations en commençant par les Tourières logis situé à l'angle de la rue E Deschamps et de la place Gustave Sarrien actuelle. Elles vont demeurer un certain temps dans cette unique maison, l'argent manquant pour réparer le reste.
 
Une reconstruction laborieuse
 
Pendant un demi-siècle, les religieuses vivent dans la misère et dans un seul bâtiment. C'est en 1616 qu'elles demandent à la Ville de les aider et les échevins, devant ces ruines se décident à faire faire les premières réparations... avec l'argent du contribuable !
 
En 1624, les soeurs Clarisses demandent à nouveau de l'argent :
 
"La grande incommodité que nous avons tout l'hiver et à toutes les intempéries du temps dans nos dortoirs , que tout l'hiver nous avons la neige et la pluie dans nos grabats... Nous avons recours à, votre charité pour nous aider....".
 
La ville continue à donner un peu d'argent
Et puis c'est Jean Lejuge le grand architecte de Bourges qui va réaliser à partir de 1631 un corps de logis pour en faire un dortoir acceptable de 18 mètres par 8 mètres. Puis dans la cour des arcades avec 10 piliers comme cloître.
D'autres bâtiments sont réalisés avec un étage, puis des pièces comme une tour et un parloir.. Les sols sont carrelés.
 
Plus tard, vers 1660, le dortoir devient trop étroit et les clarisses s'adressent au roi pour lui signaler que le dortoir actuel ne permet pas de loger de manière convenable 45 soeurs.
Et le dortoir est agrandit après l'acquisition d'un jardin. Le roi accorde une somme de 12 000 livres, mais compte tenu des impôts, très élevés, l'argent provient des Ponts et Chaussés....
 
Mais, dès 1663, comme on le trouve dans les Archives départementales du Cher (C 788), les Clarisses demandent au trésorier du roi, Jacques Bigot de l'argent car le couvent est "en ruine", ce que confirme une visite qui dit que "le couvent est inhabitable... et les religieuses doivent aller coucher dans les greniers...".
 
Il faut noter que les processions des soeurs, se déroulent tous les ans le 12 août, une initiative de Charles VII à partir de 1449.Il s'agissait de prier pour la guerre de Normandie.Cette procession comprend aussi les maire entouré de ses échevins. Et comme cela arrive aujourd'hui, dans d'autres manifestations, en 1779, la procession ne va pas jusqu'au bot à cause du mauvais temps et de la pluie.Le cortège doit se réfugier dans l'Eglise Saint Jean le Vieil.... Sans pouvoir poursuivre la cérémonie.
 
La période révolutionnaire
 
 
Rien semble-t-il ne se passe en 1789 et 1790. Il faut dire que Bourges est alors une cité calme, même dans la tourmente qui commence. Ce n'est qu'à partir de janvier 1791 qu'une liste est faite de toutes les religieuses dont celles de Sainte Claire. On note qu'il reste une vingtaine de religieuses dont 13 "soeurs professes" dirigées par une soeur âgée de 80 ans, Anne de Chabenat. Il y a encore des soeurs converses et des soeurs dites externes.
Il y a alors peu de départ, sinon, une soeur qui s'en va à La Châtre et une autre, fait plus surprenant, âgée de 35 ans, elles va épouser deux ans plus tard un chanoine âgé qui meurt assez vite et elle se remarie et aura 3 enfants.
 
L'inventaire des biens de la communauté se déroule en 1792, et les objets de valeur sont faibles, en réalité les clarisses sont très pauvres.
 
Puis en septembre 1792, comme ailleurs, les clarisses sont chassées et dispersées. Beaucoup s'en retournent dans leur famille, et elles doivent envoyer à l'autorité le lieu de leur nouvelle résidence.
Le mobilier du couvent est vendu en avril 1793, et cela rapporte la somme de 1500 livres selon les archives du département (L95).
 
Pendant cette période trouble, le couvent Sainte Claire dès la fin de l'année 1793 est transformée en prison.
Cette prison est alors réservée aux religieux et au clergé qui est déclaré suspect, mais qui ne sont pas déportés. Selon certains documents, ils sont une trentaine de "ci-devants prêtres", ce chiffre pouvant aller jusqu'à 40 !
 
Et dans cette période, les bâtiments se détériorent et demandent des réparations, comme les murs et la toiture.
 
A partir de 1795, le couvent perd peu à peu ses prisonniers, et bientôt, il ne reste plus personne dans les lieux et les dégradations se poursuivent.
Il faut alors savoir s'il faut vendre ou louer les bâtiments. Une expertise déclare que l'on aura plus cher de travaux que de loyers à venir et qu'il faut vendre tout cela , car "cela surcharge la République".Le Directoire refus la vente, et le couvent est utilisé pour loger des instituteurs.
 
Il y a une période de flottement, et nul ne sait ce qu'il faut faire de ces bâtiments.
Finalement en 1798, l'ensemble est découpé en 6 lots qui doivent être vendus. le problème, ce sont les deux instituteurs.
 
La vente du couvent
 
Sur les 6 lots définis, le lot N° 4 est très important avec un grand bâtiment, une cour, un jardin est mis à disposition de la ville de Bourges afin d'y implanter deux écoles primaires.
Les 5 autres lots sont vendus à des particuliers, le 15 juin 1798, dont Benvenuat (sans doute un des maires de Bourges de la période), mais aussi apparaissent les noms de Clouet et Labouverie les anciens révolutionnaires, pour Marnier.
 
Il faut noter que tout est imbriqué et qu'il est très compliqué à chaque propriétaire de savoir ce qu'il possède réellement avec les limites.
 
Rien ne se passe durant l'Empire, et c'est en 1821 que les lots qui appartenaient à des particuliers sont rachetés par le Supérieur du Grand Séminaire de Bourges, un nommé Jean Baptiste Hugon.
Comme certains des 5 lots primitifs ont été divisés, ce sont finalement 8 propriétaires qui possédaient le couvent Sainte Claire d'origine. Ainsi depuis 1806, un lot très important appartenait à un prêtre et c'est le curé de Saint Pierre le Guillard qui logeait en ce lieu.
Quant à l'église, elle servait alors d'écurie !
 
Un séminaire
 
Il faudra alors réaliser de nombreux travaux et Hugon donne l'ensemble du couvent à l'école ecclésiastique de Bourges qui en fera le petit séminaire de Bourges. Il y a une condition à ce don, condition assez originale, il faudra une messe par an, et l'accord du roi qui était Charles X.
 
Ce petit séminaire va durer pendant 40 ans, et ce n'est qu'en 1861 que les autorités ecclésiastiques trouvant le lieu trop petit décident d'aller construire un ensemble sur la route de Bourges à Dun, ce sera le couvent et séminaire (?) appelé Saint Célestin, qui deviendra le première Ecole Nationale Professionnelle de jeunes filles de France, aujourd'hui, lycée Jacques Coeur.
 
Le couvent Sainte Claire devient alors disponible après le départ du petit séminaire, et ce sont les Ursulines qui vont l'occuper.
La vente est réalisée en 1861,
 
 
Les Ursulines avaient quitté leur couvent situé alors dans l'actuel Palais de Justice. et s'étaient installées place Cujas, dans ce qui était le monastère des Carme avec à proximité l'Eglise des Carmes. Elles vivent ici de 1809 à 1961, avec une école et un couvent. La ville désirant acheter ce lieu (pas encore pour faire un parking !) il apparaît que le couvent de Sainte Claire pourrait recevoir les Ursulines.
 
Il faut noter que les Ursulines quittant les Carmes apportent avec elles, leurs effets, leur mobilier, mais aussi une aile du cloître datant du XVI ième siècle, avec 16 arcades richement sculptées. Au dessus, d'autres sculptures "de pampres et d'animaux". Un écusson portant quant à lui, les armes de Gaiault qui fut échevin de Bourges en 1515.
Les Ursulines vont faire des travaux, et apporter un retable de pierre datant du XVII ième siècle, qu'ils vont chercher dans l'ancienne église des Cordeliers...
En 1861, les Ursulines sont 55, et il y a 150 élèves dans l'école.
 
La période moderne
 
En 1904, avec les lois sur la séparation des Eglises et de l'Etat, les Ursulines doivent quitter le couvent. Par contre, l'école se poursuit avec "des religieuses dominicaines qui sont en civil"..
 
Pendant la guerre de 1914 / 18, le couvent devient un hôpital, il reste un tout petit bâtiment pour l'école.
 
En 1919, après la guerre, les Ursulines donnent le nom de Jeanne d'Arc à l'établissement et c'est en 1931 que les Ursulines sont remplacées par des Dominicaines.
 
A la seconde guerre mondiale, le lieu redevient un hôpital.
 
Puis l'école se transforme en école privée catholique qui prend le nom de Saint Dominique, laquelle se lie avec Sainte Marie.
 
voir l'aricle sur le cloitre des Carmes >>>cliquer
 
 
 
à suivre

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