Le couvent Sainte Claire
était autrefois situé à l'emplacement actuel
de l'Ecole Saint Dominique, rue Emile Deschamps.
Cet édifice date
de la grande période de Jacques Coeur, puisque c'est son
fils, l'archevêque de Bourges Jean Coeur, qui va le faire
construire sans doute en 1470.
Sainte Claire, et les
religieuses Clarisses est une branche nous dit Simone Marioton,
qui a été réformée dans la première
moitié du XV ième siècle par sainte Colette.
Les terrains disponibles
sont rares dans l'enceinte de Bourges et le couvent s'installe
de manière très modeste à proximité
de celui des Cordeliers (Halle au Blé actuelle). Le couvent
est formé de maisons assez pauvres et seule la chapelle
a une certaine allure.Elle existe toujours, c'est le centre funéraire
de la famille d'Amboise. C'est ainsi que Pierre d'Amboise chambellan
du roi Charles VII qui va décéder au château
de Meillant en 1473 va se retrouver enterré dans cette
chapelle Sainte Claire.
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- Et un incendie
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- Les bâtisses du couvent ne sont
pas de grande qualité, et le bois souvent prédomine.
Aussi, lorsque le 3 juin 1548, un incendie éclate dans
le couvent au milieu de la nuit, c'est le couvent tout entier
qui est détruit.
- Les religieuses, sauf une, sont sauvées
et mises en sécurité aux Cordeliers.
- C'est le temps des réparations
en commençant par les Tourières logis situé
à l'angle de la rue E Deschamps et de la place Gustave
Sarrien actuelle. Elles vont demeurer un certain temps dans cette
unique maison, l'argent manquant pour réparer le reste.
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- Une reconstruction laborieuse
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- Pendant un demi-siècle, les religieuses
vivent dans la misère et dans un seul bâtiment.
C'est en 1616 qu'elles demandent à la Ville de les aider
et les échevins, devant ces ruines se décident
à faire faire les premières réparations...
avec l'argent du contribuable !
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- En 1624, les soeurs Clarisses demandent
à nouveau de l'argent :
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- "La grande incommodité
que nous avons tout l'hiver et à toutes les intempéries
du temps dans nos dortoirs , que tout l'hiver nous avons la neige
et la pluie dans nos grabats... Nous avons recours à,
votre charité pour nous aider....".
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- La ville continue à donner un peu
d'argent
- Et puis c'est Jean Lejuge le grand architecte
de Bourges qui va réaliser à partir de 1631 un
corps de logis pour en faire un dortoir acceptable de 18 mètres
par 8 mètres. Puis dans la cour des arcades avec 10 piliers
comme cloître.
- D'autres bâtiments sont réalisés
avec un étage, puis des pièces comme une tour et
un parloir.. Les sols sont carrelés.
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- Plus tard, vers 1660, le dortoir devient
trop étroit et les clarisses s'adressent au roi pour lui
signaler que le dortoir actuel ne permet pas de loger de manière
convenable 45 soeurs.
- Et le dortoir est agrandit après
l'acquisition d'un jardin. Le roi accorde une somme de 12 000
livres, mais compte tenu des impôts, très élevés,
l'argent provient des Ponts et Chaussés....
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- Mais, dès 1663, comme on le trouve
dans les Archives départementales du Cher (C 788), les
Clarisses demandent au trésorier du roi, Jacques Bigot
de l'argent car le couvent est "en ruine", ce que confirme
une visite qui dit que "le couvent est inhabitable... et
les religieuses doivent aller coucher dans les greniers...".
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- Il faut noter que les processions des
soeurs, se déroulent tous les ans le 12 août, une
initiative de Charles VII à partir de 1449.Il s'agissait
de prier pour la guerre de Normandie.Cette procession comprend
aussi les maire entouré de ses échevins. Et comme
cela arrive aujourd'hui, dans d'autres manifestations, en 1779,
la procession ne va pas jusqu'au bot à cause du mauvais
temps et de la pluie.Le cortège doit se réfugier
dans l'Eglise Saint Jean le Vieil.... Sans pouvoir poursuivre
la cérémonie.
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- La période révolutionnaire
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- Rien semble-t-il ne se passe en 1789 et
1790. Il faut dire que Bourges est alors une cité calme,
même dans la tourmente qui commence. Ce n'est qu'à
partir de janvier 1791 qu'une liste est faite de toutes les religieuses
dont celles de Sainte Claire. On note qu'il reste une vingtaine
de religieuses dont 13 "soeurs professes" dirigées
par une soeur âgée de 80 ans, Anne de Chabenat.
Il y a encore des soeurs converses et des soeurs dites externes.
- Il y a alors peu de départ, sinon,
une soeur qui s'en va à La Châtre et une autre,
fait plus surprenant, âgée de 35 ans, elles va épouser
deux ans plus tard un chanoine âgé qui meurt assez
vite et elle se remarie et aura 3 enfants.
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- L'inventaire des biens de la communauté
se déroule en 1792, et les objets de valeur sont faibles,
en réalité les clarisses sont très pauvres.
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- Puis en septembre 1792, comme ailleurs,
les clarisses sont chassées et dispersées. Beaucoup
s'en retournent dans leur famille, et elles doivent envoyer à
l'autorité le lieu de leur nouvelle résidence.
- Le mobilier du couvent est vendu en avril
1793, et cela rapporte la somme de 1500 livres selon les archives
du département (L95).
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- Pendant cette période trouble,
le couvent Sainte Claire dès la fin de l'année
1793 est transformée en prison.
- Cette prison est alors réservée
aux religieux et au clergé qui est déclaré
suspect, mais qui ne sont pas déportés. Selon certains
documents, ils sont une trentaine de "ci-devants prêtres",
ce chiffre pouvant aller jusqu'à 40 !
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- Et dans cette période, les bâtiments
se détériorent et demandent des réparations,
comme les murs et la toiture.
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- A partir de 1795, le couvent perd peu
à peu ses prisonniers, et bientôt, il ne reste plus
personne dans les lieux et les dégradations se poursuivent.
- Il faut alors savoir s'il faut vendre
ou louer les bâtiments. Une expertise déclare que
l'on aura plus cher de travaux que de loyers à venir et
qu'il faut vendre tout cela , car "cela surcharge la République".Le
Directoire refus la vente, et le couvent est utilisé pour
loger des instituteurs.
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- Il y a une période de flottement,
et nul ne sait ce qu'il faut faire de ces bâtiments.
- Finalement en 1798, l'ensemble est découpé
en 6 lots qui doivent être vendus. le problème,
ce sont les deux instituteurs.
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- La vente du couvent
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- Sur les 6 lots définis, le lot
N° 4 est très important avec un grand bâtiment,
une cour, un jardin est mis à disposition de la ville
de Bourges afin d'y implanter deux écoles primaires.
- Les 5 autres lots sont vendus à
des particuliers, le 15 juin 1798, dont Benvenuat (sans doute
un des maires de Bourges de la période), mais aussi apparaissent
les noms de Clouet et Labouverie les anciens révolutionnaires,
pour Marnier.
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- Il faut noter que tout est imbriqué
et qu'il est très compliqué à chaque propriétaire
de savoir ce qu'il possède réellement avec les
limites.
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- Rien ne se passe durant l'Empire, et c'est
en 1821 que les lots qui appartenaient à des particuliers
sont rachetés par le Supérieur du Grand Séminaire
de Bourges, un nommé Jean Baptiste Hugon.
- Comme certains des 5 lots primitifs ont
été divisés, ce sont finalement 8 propriétaires
qui possédaient le couvent Sainte Claire d'origine. Ainsi
depuis 1806, un lot très important appartenait à
un prêtre et c'est le curé de Saint Pierre le Guillard
qui logeait en ce lieu.
- Quant à l'église, elle servait
alors d'écurie !
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- Un séminaire
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- Il faudra alors réaliser de nombreux
travaux et Hugon donne l'ensemble du couvent à l'école
ecclésiastique de Bourges qui en fera le petit séminaire
de Bourges. Il y a une condition à ce don, condition assez
originale, il faudra une messe par an, et l'accord du roi qui
était Charles X.
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- Ce petit séminaire va durer pendant
40 ans, et ce n'est qu'en 1861 que les autorités ecclésiastiques
trouvant le lieu trop petit décident d'aller construire
un ensemble sur la route de Bourges à Dun, ce sera le
couvent et séminaire (?) appelé Saint Célestin,
qui deviendra le première Ecole Nationale Professionnelle
de jeunes filles de France, aujourd'hui, lycée Jacques
Coeur.
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- Le couvent Sainte Claire devient alors
disponible après le départ du petit séminaire,
et ce sont les Ursulines qui vont l'occuper.
- La vente est réalisée en
1861,
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- Les Ursulines avaient quitté leur
couvent situé alors dans l'actuel Palais de Justice. et
s'étaient installées place Cujas, dans ce qui était
le monastère des Carme avec à proximité
l'Eglise des Carmes. Elles vivent ici de 1809 à 1961,
avec une école et un couvent. La ville désirant
acheter ce lieu (pas encore pour faire un parking !) il apparaît
que le couvent de Sainte Claire pourrait recevoir les Ursulines.
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- Il faut noter que les Ursulines quittant
les Carmes apportent avec elles, leurs effets, leur mobilier,
mais aussi une aile du cloître datant du XVI ième
siècle, avec 16 arcades richement sculptées. Au
dessus, d'autres sculptures "de pampres et d'animaux".
Un écusson portant quant à lui, les armes de Gaiault
qui fut échevin de Bourges en 1515.
- Les Ursulines vont faire des travaux,
et apporter un retable de pierre datant du XVII ième siècle,
qu'ils vont chercher dans l'ancienne église des Cordeliers...
- En 1861, les Ursulines sont 55, et il
y a 150 élèves dans l'école.
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- La période moderne
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- En 1904, avec les lois sur la séparation
des Eglises et de l'Etat, les Ursulines doivent quitter le couvent.
Par contre, l'école se poursuit avec "des religieuses
dominicaines qui sont en civil"..
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- Pendant la guerre de 1914 / 18, le couvent
devient un hôpital, il reste un tout petit bâtiment
pour l'école.
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- En 1919, après la guerre, les Ursulines
donnent le nom de Jeanne d'Arc à l'établissement
et c'est en 1931 que les Ursulines sont remplacées par
des Dominicaines.
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- A la seconde guerre mondiale, le lieu
redevient un hôpital.
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- Puis l'école se transforme en école
privée catholique qui prend le nom de Saint Dominique,
laquelle se lie avec Sainte Marie.
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- voir l'aricle sur le cloitre des Carmes >>>cliquer
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- à suivre
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