Les prisons de Bourges au fil des siècles
furent diverses......
On a connu la prison du chapitre de la
Cathédrale située dans le Pilier butant de la tour
sud de la cathédrale Saint Etienne.
Une prison existait aussi au XIX e siècle,
dans le palais du duc Jean, qui était en très mauvais
état.
- La prison du XIX e siècle
:
-
- C'est une loi de 1876 qui fixe pour chaque
département donc du Cher, une prison suivant des normes
très précises. Tout établissement pénitentiaire
doit être conforme à un système cellulaire
rigoureux. Mais il n'y a pas obligation de construire une nouvelle
prison, par contre la prison départementale doit être
aux normes.
-
- En 1850, la prison départementale
de Bourges n'avait plus les conditions de sécurité
exigibles. Le 26 août 1854, le principe de reconstruction
d'une prison est acquise par le Conseil général
du Cher.
-
- Le projet qui donnera la prison du Bordiot
a fait l'objet d'un concours :
- La prison devra être à la
fois une maison d'arrêt, de justice et aussi de correction.
- 4 projets sont alors proposés et
c'est celui de Tarlier qui est accepté.
- Les plans sont tracés, pour une
moyenne de 130 détenus, avec un système dit "de
demi cellulaire".
-
- Le lieu d'implantation fut longuement
discuté, avec un lieu de 7000 M2 en centre ville, rue
Sainte Claire (petit séminaire), vers la rue des Cordeliers.
Le terrain étant jugé trop petit, avec de nombreuses
maisons particulières qui posaient des problèmes
de voisinage. Mais le lieu fut abandonné.
-
- Le projet fut à nouveau proposé
en 1875 avec l'asile de Saint Fulgent transporté à
Beauregard, et l'asile de la rue Saint Fulgent aurait et remplacé
par la prison. Ce projet fut lui aussi abandonné.
- Et finalement le projet de Tarlier en
Centre ville fut abandonné.
Et c'est à partir de 1882 qu'un
édifice " moderne " fut construit, selon les
plans des architectes Bussières et Pascault. . Il est
en bas de la butte d'Archelet, il surplombe à la fois
la gare et la ville.
Comme l'a écrit Jean Bernard Milliard
dans son Bourges d'hier et aujourd'hui, le préfet déclarait
dans l'arrêté du programme de construction que :
"l'architecte
doit s'abstenir entièrement de tout ce qui n'est qu'ornement
architectural. Il doit parallèlement songer que ce n'est
pas un monument d'Art qu'il édifie".
Elle est opérationnelle vers 1887,
et semble avoir été inauguré en 1895, la
date reste à retrouver. Elle vient remplacer la prison
de l'époque qui était située dans les caves
du Palais du duc Jean de Berry, à l'emplacement actuel
du Conseil général.
Cette prison du Palais va durer plus
de 2 siècles, de 1667 à 1887.
C'est une construction lourde typique de l'époque et de
son état d'esprit. Un délinquant doit s'amender,
alors, tout ce qui est décoration, aménagement
ou humanité sont proscrits.
Cette prison sera le lieu central d'un film célèbre,
" Le Franciscain de Bourges " qui raconte l'histoire
de cet infirmier allemand Alfred Stanke, qui, au péril
de sa vie, aidera moralement et parfois matériellement
les résistants enfermés et torturés dans
la prison.
Cette prison du Bordiot a été modernisée
à l'intérieur. Extérieurement, elle n'a
guère changé, elle a la réputation d'être
très " sûre ". Il est excessivement rare
de pouvoir s'en évader, et les évasions depuis
plus d'un siècle se comptent sur les doigts de la main.
Sa capacité est de 200 détenus
maximum dont 10% de femmes. Ces dernières années,
il y avait environ 150 hommes et une vingtaine de femmes.
Autre contribution, de M Robert
Lechêne :
sur le Bordiot. mon oncle Fernand Degoutte,
qui avait été gravement handicapé par un
accident en 1940, avait été embauché comme
gardien à la prison du Bordiot. Il se trouvait que son
fils aîné, Jacques Degoutte, choriste à la
Maîtrise de la rue Molière et enfant de choeur servant
la messe chaque jour à la chapelle de la Maîtrise,
appartenait aux louveteaux (Scouts) de la Maîtrise, organisation
interdite par les Allemands.
Il arriva qu'en 1942, ayant emmené
leurs jeunes choristes en camping à Mennetou-Salon, tous
les prêtres de la Maîtrise furent arrêtés
par les Allemands et incarcérés au Bordiot.
Pendant leur incarcération, ils avaient leur messe chaque
matin à la chapelle de la prison, et mon cousin Jacques
Degoutte, 12 ans, au lieu d'aller servir sa messe rue Molière
allait donc au Bordiot. C'est ainsi que son père et lui
connurent l'aumônier militaire allemand dont l'histoire
a fait le "franciscain de Bourges", qui vint plusieurs
fois les voir chez eux rue d'Auron.
L'encyclopédie recherche une
personne pour compléter cet article sur cette prison de
Bourges.
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