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- Le BAC, c'est un club omnisport qui
est souvent assimilé à Bourges, comme "le
club de l'Aérospatiale", car il a été
longtemps financé par le Comité d'Etablissement
et ses dirigeants ont toujours été des cadres importants
de l'Usine de la rue Le Brix.
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- Sa création est singulière,
elle s'effectue au beau milieu de la guerre de 39/45 dans une
ville de Bourges occupée, et ce sont des Résistants
qui ont été à l'origine de ce club.
Une naissance
en pleine tourmente
Le sport n'est pas absent des préoccupations
des responsables locaux dans ces années de guerre entre
1939 et 1945. Mais les difficultés de circuler, les soucis
quotidiens sont tels qu'il est très difficile de relancer
ces activités. Pourtant, à Bourges, sous l'impulsion
de deux hommes, Robert Chaillou et Marcel
Haegelen, une relance du sport local s'opère.
Il s'agit de fusionner les clubs des Etablissements Militaires
et ceux de la S.N.C.A.C.
C'est ainsi que le 13 septembre 1941, une première réunion
se tient pour cette difficile création. Il faut réunir
les gens et les moyens de la "Sportive Syndicale des Etablissements
Militaires" de la Pyrotechnie et de l'A.B.S. avec le "Club
Sportif Aéronautique" de la S.N.C.A.C.
L'acte de naissance du nouveau club, qui s'appellera le B.A.C.
(Bourges Athlétique Club), a lieu au Café des Beaux-Arts
le 20 mai 1942, et le banquet qui suit est homérique:
Haegelen entonnera une chanson de corps de garde, "Les Hussards",
alors que le grand pilote Jean Brivot se contentera de fredonner
"Plaisirs d'amours". Les adeptes du rugby, de l'athlétisme
et de la natation sont ravis, ils vont pouvoir refaire du sport
dans de bonnes conditions.
Février
1986, la Maison du Baciste
La campagne des législatives de
1986 n'a pas la pugnacité d'autrefois, dans le Cher, les
trois leaders des partis politiques, Jean François Deniau,
Alain Calmat et Jacques Rimbault sont, par le mode de scrutin,
" presque certains d'être élus". C'est
ainsi que le 2 février 1986, ils sont présents
tous trois à la pose de la première pierre de la
" Maison du Baciste ", au stade Jean Brivot, à
l'invitation de Jean Michel Récapet, président
du BAC, Bourges Athlétique Club, le " club omnisports
de l'Aérospatiale ", comme le répètent
les Berrichons.
Ainsi, ce dimanche matin, sous une fine pellicule de neige, les
trois postulants se trouvent ensemble devant trois pierres, avec
truelle et ciment. Et nos trois maçons occasionnels posent
trois premières pierres ce qui est assez exceptionnel
!
Ce jour-là, la représentante du préfet est
en petites chaussures basses, il s'agit de Marie Hélène
Bahisson qui défrayera la chronique nationale dans "
l'Affaire du Carrefour du Développement ".
Les années
2000 : la fin du BAC
A partir de 2000, les événements
vont se précipiter. Le départ du président
Robert Mordant, qui quitte l'entreprise de missiles et d'avions
devenue MBDA après Aérospatiale sonne le glas du
club. les dirigeants de MBDA ne voient pas trop a quoi sert ce
type de club omnisport, "cela ne fait pas vendre des missiles".
Et le BAC coûte cher, il est financé en grande partie
par le CE.
De plus, les salariés eux-mêmes
n'y croient plus, Jean Ducrot, le secrétaire administratif
du CE, écrira en 2005 " dans les années 1960,
les employés de l'entreprise voulaient du ballon rond
et du rugby. Aujourd'hui ils veulent des voyages et des spectacles".
Le secrétaire du CE étant
alors J.P. Besson, lequel sera remplacé à ce poste
par C. Sibuet.
Il faut ajouter que le personnel de MBDA
se sent de moins en moins concerné par le BAC, et les
sportifs ne sont plus des employés de la rue Le Brix.
A partir de là, le CE ne veut plus financer les activités
de personnes qui n'ont aucun rapport avec l'usine.....
Le symbole du BAC est le stade Jean
Brivot, et il est bientôt proposé à la ville
de Bourges pour un euro symbolique. La condition étant
d'y faire du sport pendant 15 ans.
C'est en 2006 que la vente se fera avec
pour exception le gymnaste qui restera au CE de MBDA.
A suivre