Aqueducs de Bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie -

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES

LES AQUEDUCS DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

L'histoire de l'eau et des aqueducs de Bourges. avec celui de Traslay, et aussi un nouvel aqueduc vers Saint Germain du Puy, est-ce celui de Nérigny ?

 RETOUR AU SOMMAIRE

RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL

Version 2010

Parmi les témoins qui perpétuent le fantasme des souterrains, les aqueducs gallo-romains prennent une part importante. Dans de nombreuses grandes villes de la Gaule, se construisent des ouvrages sur plusieurs dizaines de kilomètres. Pour obtenir une pente naturelle, certaines parties sont au-dessus du sol, et d'autres en souterrains.
Les romains, comme chacun le sait étaient des " fanas " de l'eau, des bains, et autres thermes. Autour de Bourges, l'eau potable était insuffisante, celle des marais sans doute dangereuse, et les stations d'épuration ainsi que le chlore n'existaient pas encore…..


cet article a bénéficié d'une volée de bois vert de la part d'une jeune archéologue que nous ne nommerons pas, évoquant des erreurs et signalant qu'elle possède la vérité, mais que ce n'est pas publié. Donc un article à prendre avec une certaine précaution en attendant plus. Mais le monde des archéologues professionnels qui sont financés par vos impôts est parfois surprenant dans leurs comportements.


C'est le 3 octobre 1849 dans le cadre d'un congrès archéologique, M. Maréchal prend la parole et parle longuement des aqueducs qui aboutissent à Bourges.


De même, M. de Barral, préfet du Cher, fit de nombreuses recherches sur les aqueducs romains, il en dénombre 5 :

- le premier, commence entre les Trois-Ormes et Blet, à une ou deux lieues de la ville. Cet aqueduc prendra le nom de Traslay, le plus célèbre de ces ouvrages en Berry.
- Le second aqueduc est celui de Menetou-Salon , il amenait autrefois les eaux de la fontaine Saint Jacques. Ses eaux étaient d'une excellente qualité, on leur attribuait des vertus curatives. On retrouve cet aqueduc à Pigny près du moulin Rabot, à proximité du domaine des Quatre-Vents. Ses dimensions sont de 0,60 mètre de largeur et 0,80 mètre de hauteur, les murs étant grossièrement maçonnés.
- Le troisième partait de la vallée du Colin, situé à une demi-lieue de Bourges, il arrivait à la porte Saint Privé. Pour certains, il s'agit de l'aqueduc de Valentigny.
- Le quatrième plus hypothétique viendrait de la Montagne de Haute-Brune.
- Le cinquième et dernier commence dans la propriété de Nérigny.
 


Peu d'études et de recherches récentes ont traité de ce sujet, et les sources de renseignements datent souvent de la fin du XIXe siècle.
Pour Yves Roumegoux, dans "Avaricum civitas biturigum", on ne sait pas trop, en 1990, combien Bourges recevait d'aqueducs. Il écrit "que les divers établissements de bains étaient alimentés en eau par trois aqueducs au moins". Il est exact que lors des fouilles successives réalisées au cours du temps, on trouve des morceaux d'aqueducs dans plusieurs zones de la ville. Le nombre de 3 aqueducs principaux est sans doute à prendre en compte pour l'alimentation de Bourges.

Des aqueducs se retrouvent dans de nombreuses villes de France, ainsi, Jérôme et Laurent Triolet évoquent l'ouvrage qui amenait l'eau à Lyon, par l'aqueduc de Giers, il avait une longueur de 75 kilomètres. Les parties souterraines pouvaient avoir une longueur de 1 kilomètre, ce qui fait, pour celui qui le découvre aujourd'hui, un magnifique souterrain. Ceci est d'autant plus facile que tous les 20 mètres se trouvait un puits d'aération qui permettait l'évacuation des pierres et gravats lors de la construction de l'ouvrage à l'origine et ensuite, pour aller procéder au nettoyage.
Le plus célèbre en France des aqueducs aujourd'hui visible étant celui du " Pont du Gard". Ouvrage magnifique et grandiose.

La région de Bourges possédait, comme à Lyon, un aqueduc de grande longueur, celle-ci était alors supérieure à quarante kilomètres, c'est celui de Traslay. A titre de comparaison, l'aqueduc de Carthage avait quant à lui 130 kilomètres de longueur, un travail…. de romains.

L'aqueduc de Traslay

Cet aqueduc prend l'eau à une source située vers le bourg de Blet, aux sources du ruisseau de La Fontaine, un affluent de l'Airain, et ces sources sont très exactement situées à Traslay à proximité d'Ourouer les Bourdelins. Cet aqueduc appelé "de Traslay" est un des plus remarquables ouvrages de la période gallo-romaine.

Il aurait été construit vers l'an 50 après JC et il a fonctionné jusque vers 150 à 200 ans.

La longueur est de 42 kilomètres.
En longeant la rive droite de l'Auron, l'aqueduc arrive à Bourges. Son parcours suit une pente faible, il n'y avait pas de station de remontée des eaux. Sa pente était de 0,0006 m par mètre.

Très exactement de O,54 mètre en moyenne, avec deux types de pente :

0,30 m au kilomètre sur le premier tiers de son parcours, et ensuite, la pente est de 0,60 m au kilomètre.

Au total, la dénivelée totale est de 23 mètres.
Le sol n'étant pas régulier, l'aqueduc est sous terre dans la majeure partie de son parcours, c'est à dire sur 92% du parcours et il est parfois à l'air libre sur des massifs de maçonnerie. Sous terre, il est généralement situé entre 40 centimètres et 2 mètres de profondeur. A l'arrivée, la pente semble plus forte, rue Mayet Génétry, elle est alors de 6 centimètres par mètre. Il y a aussi 276 puits de construction et de nettoyage.

Un homme pouvait circuler dans l'aqueduc pour le nettoyer. Les dimensions étaient de 40 par 40 centimètres pour l'écoulement de l'eau dans une cuvette, avec des piedroits, c'est à dire des murets pour soutenir la voûte en berceau pelin cintre., ils étaient formés de petits appareils liés au mortier. la hauteur sous clé était de 1,70 m.

Pour Jean Pierre Adam :

"le canal ou "specus" est limité par deux forts bourrelets de maçonnerie enduite. On remarque sur cet enduit une croûte de concrétion calcaire qui, si elle restreignait le volume de circulation, ajoutait à l'étanchéité des parois".

Cet aqueduc est toujours visible dans les carrières du Château, avenue de Dun à Bourges, il apparaît en parfait état de conservation.
Dans la zone des carrières du Château, selon la commission Historique du Cher, en 1856, "des petits canaux en béton allaient se rattacher au grand aqueduc, auxquels ils apportaient une augmentation d'eau" . Cette théorie est aujourd'hui contestée. On est peut être en présence tout simplement d'un système de distribution vers des lieux différents de la ville ? La question reste posée.


A Bourges, le circuit de l'aqueduc après le "polygone de tir" semble être le suivant :
- place de la pyrotechnie.
- coupe le boulevard Auger et Foch
- longe la rue Pierre Emile Martin
- coupe la rue Bourdaloue à proximité de la place du Cd Martin
- traverse le jardin de l'archevêché
- passe devant la cathédrale, côté rue Porte Jaune
- bifurque par les rues Louis Pauliat et Mayet Génétry
Ensuite, il se divise en deux branches :


- une branche allant vers la Fontaine monumentale
- une autre par la rue des Armuriers irait aux arènes de la place de la Nation.

L'aqueduc de Traslay traverse les communes de Ourouer les Bourdelins, Charly, Blet, Osmery, Bussy, Dun sur Auron, Vornay, Annoix, Saint Just, Plaimpied, Soie en Septaine et enfin Bourges.


L'aqueduc du Nord de Bourges

 
Les dernières études et recherches archéologiques rue François Villon en 2006 a montré la présence d'un aqueduc.
C'est un aqueduc antique qui amène l'eau jusque dans l'agglomération de Bourges, le parcours étant d'environ 16 kilomètres.
Il prend les eaux à la fontaine Saint Jacques à Menetou, et on l'a trouvé à plusieurs reprises au nord de Bourges.
ON peut le voir au hameau des 4 Vents, et cela jusque vers l'avenue du Général de Gaulle, vers le cimetière Saint Lazare. Cet aqueduc est à une faible profondeur , de 0,5 à 1 mètre environ.
Deux tronçons ont été observé pour cet aqueduc. Le premier, fait environ 60 mètres de longueur a été découvert en 1968 lorsque le centre commercial des Gibjoncs a été construit. Le second tronçon a été observé en janvier 1986 au 140 de l'avenue du Général de Gaulle.
Ce dernier conduit fait 50 centimètres de large et 0,65 centimètres de haut.La surface interne est enduite d'un mortier rose.
L'aqueduc de Saint Germain du Puy : les Chailloux
 
C'est en commençant un lotissement à Saint Germain du Puy, "Les Terres à Chailloux" que les spécialistes ont mis à jour un nouvel aqueduc, ainsi que les restes d'une voie romaine. Cet aqueduc semble bien se diriger vers Bourges, et les traces retrouvées sont assez importantes, de l'ordre de 400 mètres de longueur. Il est conforme aux autres aqueducs de la région, avec des blocs parfaitement taillés et ajustés avec du portier.Sur les dimensions, c'est une largeur de 50 centimètres pour une hauteur de 65 centimètres.
Cet aqueduc pourrait être celui de Nérigny, et Buhot de Kersers l'évoque (au XIX e siècle). car cet auteur en parle ainsi :
 

" Cet aqueduc, reconnu à plusieurs reprises amenait l'eau à Bourges les eaux de la source de Nérigny, commune de Saint Germain du Puy. Il consiste en un canal large de 40 cm, profond de 70 cm surmonté d'une seconde partie large de 45 cm et haute de 40, soit 1,30 m en tout. Sa couverture consistait en briques épaisses posées en encorbellement, au fond et aux côtés, ses murs n'étaient que de grossiers blocages revêtus d'une mince couche de ciment rouge.

Une tranchée du chemin de fer le coupa à Fenestrelay, il n'en restait que la partie basse. Près de ce point, il devait franchir l'Yèvre, nous ignorons par quel procédé. Nous l'avons retrouvé près de l'angle sud-ouest des hangars de l'artillerie les plus proches de Pignoux.

L'altitude de cet aqueduc étant de 139 mètres environ, il n'avait pu servir qu'aux quartiers bas de la ville, nous avons vus qu'ils occupaient une vaste étendue."

Photographie de 2007 de cet aqueduc des Chailloux (Nérigny ?) de M Burgevin.

à suivre


Construction d'un "aqueduc" à Bourges au XIXe siècle

C'est dans les archives municipales que se trouvent les détails de la construction d'un "aqueduc" creusé sous la voie publique. C'était en 1888. Eugène Brisson était maire de la ville.
Cet aqueduc a été jugé nécessaire pour l'écoulement des eaux de la rue du Bon Chevreau jusqu'aux Prés Fichaux qui étaient alors un vaste marais. L'opposition municipale est forte sur ce projet, et la contestation concerne à la fois les aspects techniques et financiers.

Le rapport de Monsieur le Voyer en date du 27 avril 1888 comprend un plan de couleur bleu dont la forme est magnifique, par la finesse du trait, les couleurs de l'aqueduc… etc… et les dimensions de l'ouvrage sont de 215 mètres. Il passe de la rue du Chevreau vers la Halle (Saint Bonnet), puis longe la place Parmentier et se poursuit vers l'allée des Soupirs.

L'aqueduc traverse donc l'allée des Soupirs et débouche dans les fossés qui suivent le terrain de l'hospice.
A Bourges, les constructions de ce type d'aqueduc ne seront pas courantes, par contre, les constructions des égouts vont se développer à la fin du XIXe siècle et surtout pendant tout le XXe siècle avec le développement de l'hygiène.

Au début du XXe siècle, les services de la ville vont dresser un tableau descriptif des égouts de Bourges. En juillet 1904, le réseau des égouts est de 1330 mètres pour les gros collecteurs de 1 à 1,6 mètres de haut, et 3 kilomètres les plus petits. Dans les plans de 1898, les égouts qui ont un diamètre intérieur de 80 centimètres sont situés à une profondeur de 1,5 à 1,8 mètres.

en savoir plus en lisant Bourges Mystérieux de Roland Narboux 

Retrouvez quelques articles de l'Encyclopédie :
François Mitterrand à Bourges
Chiffres essentiels
Les Templiers
Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
les villes jumelles
Radios locales
Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

http://www.bourges-info.com/

 

Vous souhaitez enrichir le site de l'Encyclopedie de Bourges ?

 

Cliquer ici