Parmi les témoins qui
perpétuent le fantasme des souterrains, les aqueducs gallo-romains
prennent une part importante. Dans de nombreuses grandes villes
de la Gaule, se construisent des ouvrages sur plusieurs dizaines
de kilomètres. Pour obtenir une pente naturelle, certaines
parties sont au-dessus du sol, et d'autres en souterrains.
Les romains, comme chacun le sait étaient des " fanas
" de l'eau, des bains, et autres thermes. Autour de Bourges,
l'eau potable était insuffisante, celle des marais sans
doute dangereuse, et les stations d'épuration ainsi que
le chlore n'existaient pas encore
..
cet article a bénéficié
d'une volée de bois vert de la part d'une jeune archéologue
que nous ne nommerons pas, évoquant des erreurs et signalant
qu'elle possède la vérité, mais que ce n'est
pas publié. Donc un article à prendre avec une
certaine précaution en attendant plus. Mais le monde des
archéologues professionnels qui sont financés par
vos impôts est parfois surprenant dans leurs comportements.
C'est le 3 octobre 1849 dans le cadre d'un congrès archéologique,
M. Maréchal prend la parole et parle longuement des aqueducs
qui aboutissent à Bourges.
De même, M.
de Barral, préfet du Cher, fit de nombreuses recherches
sur les aqueducs romains, il en dénombre 5 :
- - le premier, commence entre les Trois-Ormes
et Blet, à une ou deux lieues de la ville. Cet aqueduc
prendra le nom de Traslay, le plus célèbre
de ces ouvrages en Berry.
- Le second aqueduc est celui de Menetou-Salon , il amenait
autrefois les eaux de la fontaine Saint Jacques. Ses eaux étaient
d'une excellente qualité, on leur attribuait des vertus
curatives. On retrouve cet aqueduc à Pigny près
du moulin Rabot, à proximité du domaine des Quatre-Vents.
Ses dimensions sont de 0,60 mètre de largeur et 0,80 mètre
de hauteur, les murs étant grossièrement maçonnés.
- Le troisième partait de la vallée du Colin,
situé à une demi-lieue de Bourges, il arrivait
à la porte Saint Privé. Pour certains, il s'agit
de l'aqueduc de Valentigny.
- Le quatrième plus hypothétique viendrait de la
Montagne de Haute-Brune.
- Le cinquième et dernier commence dans la propriété
de Nérigny.
-
Peu d'études et de recherches récentes
ont traité de ce sujet, et les sources de renseignements
datent souvent de la fin du XIXe siècle.
Pour Yves Roumegoux, dans "Avaricum civitas biturigum",
on ne sait pas trop, en 1990, combien Bourges recevait d'aqueducs.
Il écrit "que les divers établissements
de bains étaient alimentés en eau par trois aqueducs
au moins". Il est exact que lors des fouilles successives
réalisées au cours du temps, on trouve des morceaux
d'aqueducs dans plusieurs zones de la ville. Le nombre de 3 aqueducs
principaux est sans doute à prendre en compte pour l'alimentation
de Bourges.
Des aqueducs se retrouvent dans de nombreuses
villes de France, ainsi, Jérôme et Laurent Triolet
évoquent l'ouvrage qui amenait l'eau à Lyon, par
l'aqueduc de Giers, il avait une longueur de 75 kilomètres.
Les parties souterraines pouvaient avoir une longueur de 1 kilomètre,
ce qui fait, pour celui qui le découvre aujourd'hui, un
magnifique souterrain. Ceci est d'autant plus facile que tous
les 20 mètres se trouvait un puits d'aération qui
permettait l'évacuation des pierres et gravats lors de
la construction de l'ouvrage à l'origine et ensuite, pour
aller procéder au nettoyage.
Le plus célèbre en France des aqueducs aujourd'hui
visible étant celui du " Pont du Gard". Ouvrage
magnifique et grandiose.
La région de Bourges possédait,
comme à Lyon, un aqueduc de grande longueur, celle-ci
était alors supérieure à quarante kilomètres,
c'est celui de Traslay. A titre de comparaison, l'aqueduc de
Carthage avait quant à lui 130 kilomètres de longueur,
un travail
. de romains.
L'aqueduc
de Traslay
Cet aqueduc prend l'eau à une source
située vers le bourg de Blet, aux sources du ruisseau
de La Fontaine, un affluent de l'Airain, et ces sources sont
très exactement situées à Traslay à
proximité d'Ourouer les Bourdelins. Cet aqueduc appelé
"de Traslay" est un des plus remarquables ouvrages
de la période gallo-romaine.
Il aurait été construit vers
l'an 50 après JC et il a fonctionné jusque vers
150 à 200 ans.
La longueur est de 42 kilomètres.
En longeant la rive droite de l'Auron, l'aqueduc arrive à
Bourges. Son parcours suit une pente faible, il n'y avait pas
de station de remontée des eaux. Sa pente était
de 0,0006 m par mètre.
Très exactement de O,54 mètre
en moyenne, avec deux types de pente :
0,30 m au kilomètre sur le premier
tiers de son parcours, et ensuite, la pente est de 0,60 m au
kilomètre.
Au total, la dénivelée totale
est de 23 mètres.
Le sol n'étant pas régulier, l'aqueduc est sous
terre dans la majeure partie de son parcours, c'est à
dire sur 92% du parcours et il est parfois à l'air libre
sur des massifs de maçonnerie. Sous terre, il est généralement
situé entre 40 centimètres et 2 mètres de
profondeur. A l'arrivée, la pente semble plus forte, rue
Mayet Génétry, elle est alors de 6 centimètres
par mètre. Il y a aussi 276 puits de construction et de
nettoyage.
Un homme pouvait circuler dans l'aqueduc
pour le nettoyer. Les dimensions étaient de 40 par 40
centimètres pour l'écoulement de l'eau dans une
cuvette, avec des piedroits, c'est à dire des murets pour
soutenir la voûte en berceau pelin cintre., ils étaient
formés de petits appareils liés au mortier. la
hauteur sous clé était de 1,70 m.
Pour Jean Pierre Adam :
"le canal ou "specus"
est limité par deux forts bourrelets de maçonnerie
enduite. On remarque sur cet enduit une croûte de concrétion
calcaire qui, si elle restreignait le volume de circulation,
ajoutait à l'étanchéité des parois".
Cet aqueduc est toujours visible dans les
carrières du Château, avenue de Dun à Bourges,
il apparaît en parfait état de conservation.
Dans la zone des carrières du Château, selon la
commission Historique du Cher, en 1856, "des petits canaux
en béton allaient se rattacher au grand aqueduc, auxquels
ils apportaient une augmentation d'eau" . Cette théorie
est aujourd'hui contestée. On est peut être en présence
tout simplement d'un système de distribution vers des
lieux différents de la ville ? La question reste posée.
A Bourges, le circuit
de l'aqueduc après le "polygone de tir" semble
être le suivant :
- place de la pyrotechnie.
- coupe le boulevard Auger et Foch
- longe la rue Pierre Emile Martin
- coupe la rue Bourdaloue à proximité de la place
du Cd Martin
- traverse le jardin de l'archevêché
- passe devant la cathédrale, côté rue Porte
Jaune
- bifurque par les rues Louis Pauliat et Mayet Génétry
Ensuite, il se divise en deux branches :
- une branche allant vers la Fontaine monumentale
- une autre par la rue des Armuriers irait aux arènes
de la place de la Nation.
L'aqueduc de Traslay traverse
les communes de Ourouer les Bourdelins, Charly, Blet, Osmery,
Bussy, Dun sur Auron, Vornay, Annoix, Saint Just, Plaimpied,
Soie en Septaine et enfin Bourges.
L'aqueduc du Nord de Bourges
-
- Les dernières études et
recherches archéologiques rue François Villon en
2006 a montré la présence d'un aqueduc.
- C'est un aqueduc antique qui amène
l'eau jusque dans l'agglomération de Bourges, le parcours
étant d'environ 16 kilomètres.
- Il prend les eaux à la fontaine
Saint Jacques à Menetou, et on l'a trouvé à
plusieurs reprises au nord de Bourges.
- ON peut le voir au hameau des 4 Vents,
et cela jusque vers l'avenue du Général de Gaulle,
vers le cimetière Saint Lazare. Cet aqueduc est à
une faible profondeur , de 0,5 à 1 mètre environ.
- Deux tronçons ont été
observé pour cet aqueduc. Le premier, fait environ 60
mètres de longueur a été découvert
en 1968 lorsque le centre commercial des Gibjoncs a été
construit. Le second tronçon a été observé
en janvier 1986 au 140 de l'avenue du Général de
Gaulle.
- Ce dernier conduit fait 50 centimètres
de large et 0,65 centimètres de haut.La surface interne
est enduite d'un mortier rose.
- L'aqueduc de Saint Germain du Puy
: les Chailloux
-
- C'est en commençant un lotissement
à Saint Germain du Puy, "Les Terres à Chailloux"
que les spécialistes ont mis à jour un nouvel aqueduc,
ainsi que les restes d'une voie romaine. Cet aqueduc semble bien
se diriger vers Bourges, et les traces retrouvées sont
assez importantes, de l'ordre de 400 mètres de longueur.
Il est conforme aux autres aqueducs de la région, avec
des blocs parfaitement taillés et ajustés avec
du portier.Sur les dimensions, c'est une largeur de 50 centimètres
pour une hauteur de 65 centimètres.
- Cet aqueduc pourrait être celui
de Nérigny, et Buhot de Kersers l'évoque (au XIX
e siècle). car cet auteur en parle ainsi :
-
" Cet aqueduc, reconnu à
plusieurs reprises amenait l'eau à Bourges les eaux de
la source de Nérigny, commune de Saint Germain du Puy.
Il consiste en un canal large de 40 cm, profond de 70 cm surmonté
d'une seconde partie large de 45 cm et haute de 40, soit 1,30
m en tout. Sa couverture consistait en briques épaisses
posées en encorbellement, au fond et aux côtés,
ses murs n'étaient que de grossiers blocages revêtus
d'une mince couche de ciment rouge.
Une tranchée du chemin de
fer le coupa à Fenestrelay, il n'en restait que la partie
basse. Près de ce point, il devait franchir l'Yèvre,
nous ignorons par quel procédé. Nous l'avons retrouvé
près de l'angle sud-ouest des hangars de l'artillerie
les plus proches de Pignoux.
L'altitude de cet aqueduc étant
de 139 mètres environ, il n'avait pu servir qu'aux quartiers
bas de la ville, nous avons vus qu'ils occupaient une vaste étendue."
Photographie
de 2007 de cet aqueduc des Chailloux (Nérigny ?) de M
Burgevin.
à suivre
Construction d'un "aqueduc"
à Bourges au XIXe siècle
C'est dans les archives municipales que
se trouvent les détails de la construction d'un "aqueduc"
creusé sous la voie publique. C'était en 1888.
Eugène Brisson était maire de la ville.
Cet aqueduc a été jugé nécessaire
pour l'écoulement des eaux de la rue du Bon Chevreau jusqu'aux
Prés Fichaux qui étaient alors un vaste marais.
L'opposition municipale est forte sur ce projet, et la contestation
concerne à la fois les aspects techniques et financiers.
Le rapport de Monsieur le Voyer en date
du 27 avril 1888 comprend un plan de couleur bleu dont la forme
est magnifique, par la finesse du trait, les couleurs de l'aqueduc
etc
et les dimensions de l'ouvrage sont de 215 mètres.
Il passe de la rue du Chevreau vers la Halle (Saint Bonnet),
puis longe la place Parmentier et se poursuit vers l'allée
des Soupirs.
L'aqueduc traverse donc l'allée
des Soupirs et débouche dans les fossés qui suivent
le terrain de l'hospice.
A Bourges, les constructions de ce type d'aqueduc ne seront pas
courantes, par contre, les constructions des égouts vont
se développer à la fin du XIXe siècle et
surtout pendant tout le XXe siècle avec le développement
de l'hygiène.
Au début du XXe siècle, les
services de la ville vont dresser un tableau descriptif des égouts
de Bourges. En juillet 1904, le réseau des égouts
est de 1330 mètres pour les gros collecteurs de 1 à
1,6 mètres de haut, et 3 kilomètres les plus petits.
Dans les plans de 1898, les égouts qui ont un diamètre
intérieur de 80 centimètres sont situés
à une profondeur de 1,5 à 1,8 mètres.
en savoir plus en lisant
Bourges Mystérieux de
Roland Narboux