Le diocèse de Bourges - Roland Narboux - Bourges Encyclopédie

L'ENCYCLOPEDIE DE BOURGES
ECONOMIE
URBANISME
PATRIMOINE
CULTURE
POLITIQUE
ENVIRONNEMENT
HISTOIRE

LE DIOCESE DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Le diocèse de Bourges est un élément fondamental dans l'histoire et le patrimoine. Voici un très long article sur ce sujet.

 RETOUR AU SOMMAIRE
 
 
RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL
Version 2009

L'HISTOIRE DU DIOCESE DE BOURGES

Il n'est pratiquement jamais possible de trouver des traces sérieuses de l'implantation du christianisme dans les diocèses de France. Les premiers apôtres étaient essentiellement préoccupés de convertir les âmes et la preuve écrite n'existait jamais.

Autre phénomène pernicieux, c'est au XII e siècle que dans les luttes entre les diocèses pour savoir lequel était le plus important, l'antériorité était un phénomène avec lequel il fallait compter. Aussi, on n'hésita pas "à en rajouter".

Compte tenu de l'importance de l'article, il vous est possible de cliquer sur un des thèmes suivants pour aller directement sur ces articles.

SAINT URSIN EVEQUE DE BOURGES

LES ARCHEVEQUES DE BOURGES

LA PRAGMATIQUE SANCTION DE BOURGES

L'EGLISE SOUS LA REVOLUTION

LE DIOCESE DE BOURGES AU XXI SIECLE


LES EVEQUES DE BOURGES AU V e ET VI e SIECLE

Dans les périodes troubles de la domination des Wisigoths (jusqu'à la bataille de Vouillé qui y met fin), le christianisme continue sans trop de difficultés, de même avec Clovis et ses premiers successeurs.
Ainsi on retrouve l'évêque de Bourges Tétrade au concile d'Agde en 506, puis les noms de nombreux évêques, dont on ne sait toutefois rien de leur action.
Jusqu'au VII e siècle, la liste est bien connue de ces évêques comme Rémy, Probien, Félix, Arcadius, Outrille, Vulfolèle et quelques autres.

Ils étaient comme Sulpice I e des gens instruits et parfois des poètes ou des écrivains. L'épiscopat se recrutait dans la classe dirigeante, ils voyageaient, et formaient une communauté de gens puissants.
Ils s'occupaient de protéger leurs paroissiens, et parfois repoussaient si nécessaire les collecteurs d'impôts envoyés par le roi.

On ne connaît pas grand chose de leur activité spirituelle et religieuse. Sinon que Saint Sulpice a converti des Juifs et qu'il était très populaire.
A cette époque, on ne parle pas encore d'archevêque, mais de "métropolitain".

LES ERMITES ET LES MONASTERES

Une des caractéristiques de cette époque en Berry, est dans l'attrait de la vie monacale. Au VI e et VII e siècle, il y a beaucoup d'ermites de reclus et aussi quelques fondateurs de monastères.
Ces personnalités n'avaient qu'un objectif : fuir le monde.
C'est le cas de Saint Amand qui vécu dans une cellule dans le rempart de Bourges.....avant de s'en aller évangéliser la Belgique.
Ces ermites pouvaient aussi vivre dans des forêts, comme Marien, ou encore dans les marais de Bourges ou du Cher, c'est le cas de Eisice qui attirait beaucoup de disciples et de visiteurs dans une cella, ou cellule je suppose du côté de Selles-Saint-Eusice qui devint par la suite Selle-Sur Cher. Grégoire de Tour, toujours lui raconte qu'il était si célèbre que Childebert, en partance pour une guerre d'Espagne fit un détour pour aller le voir.
Dans la ville de Bourges, des femme de la haute société fondent dans leur maison même des communautés qui deviennent en quelque sorte des couvents de religieuses.

Ainsi des monastères se créèrent, mais ils étaient un peu l'ouvre de leur fondateur, et, pour durer, il fallait des règles. C'est ainsi que 2 règles monastiques se répandirent en Berry, l'une de l'Irlandais Colomban, très stricte et très dure, l'autre, plus connue et plus humaine, fut celle de saint Benoît.

Ainsi les VI e et VII e siècles, par la personnalité des hommes d'église est connue, ce qui n'est pas le cas du siècle suivant. En effet sur le VIII e siècle, nous ne savons rien sur le plan religieux. On peut penser que la règle bénédictine s'est développée.

Le duc d'Aquitaine prend son autonomie et les guérillas avec les maires du palais se développent, le Berry devient alors un champ de bataille. Ce sera la lutte entre Pépin le Bref et le duc d'Aquitaine Gaifier entre 760 et 768.

LE CONCILE DE BOURGES

Dans la difficile période du début du XI e siècle, un nouvel archevêque est nommé à Bourges, c'est un homme issu d'une grande famille, c'est Aimon de Bourbon.
Il chercha à obtenir des havres de paix dans un moment de guerre et d'anarchie. En 1041, lors d'un concile provincial, tenu à Bourges, il exigea des nobles qu'ils concluent des accords de paix et surtout qu'ils respectent ceux qui ne se battent pas. Il créa une milice pour faire respecter cette paix et fit la guerre à des seigneurs récalcitrants comme le chevalier du château de Bennecy. Il alla plus loin et fit la guerre au seigneur de Déols qui guerroyait vers Châteauneuf sur Cher, mais il fut anéanti.

C'est une période de profond désordre, ainsi, les paroisses sont souvent sans titulaire et les prêtres absents de leur église. Ainsi, le concile de Bourges demandait aux paroisses rurales de changer les hosties tous les dimanches pour qu'elles ne s'altèrent pas.
Dans certaines églises, les messes n'étaient plus célébrées qu'une fois par mois, ou plus du tout. Mais cette remise en ordre est inquiétante, ainsi, le concile veut sanctionner la vente des sacrements, et il cherche à régler le sort des prêtres concubinaires ou mariés, ainsi que celui de leurs femmes ou de leur bâtard.
Le nicolaïsme était alors fort répandu ?
Dans certains diocèses, à cette époque, en Bretagne par exemple, les évêques se succédaient de père en fils.

C'est donc une mauvaise période que traverse le monde chrétien. La lumière et le redressement vont venir de Cluny. Cette abbaye datait de 910 et elle avait remis au goût du jour la règle de Saint Benoît, et c'est le Berry qui est une des premières régions à être touchée par ce mouvement clunisien.

LES ARCHEVEQUES DE BOURGES

L'ensemble des archevêques de Bourges figure dans un article spécifique : Les Archevêques de Bourges

Signalons néanmoins, Pierre de la Châtre (en fonction de 1144 à 1171) fonda des églises, et il acquit des domaines, tout en réorganisant son diocèse de Bourges.
Il édifia un nouveau palais archiépiscopal dans le cloître. Il excella dans la construction des oppida, templa et domus...

Henri de Sully, fils du seigneur de Sully sur Loire fut élu archevêque en 1183 (jusqu'en 1199), sa famille fournit 3 archevêques de Bourges. Il était riche et porté vers l'autorité et la diplomatie, c'était un "grand".

En 1199, Henri de Sully est remplacé par saint Guillaume (1199 - 1210)
Ce Guillaume était un moine, abbé de Chaalis. Homme de noble naissance, de caractère pieux, voué à l'étude et à la méditation, il s'oriente très vite vers les ordres.
De 1210 à 1217, l'archevêque de Bourges était Gérard de Cros, dont on ne sait rien !

En 1218, un nouveau Sully arrive, c'est le neveu de Henri, il s'agit de Simon de Sully qui occupera le siège pendant 14 ans.
C'est sous Simon de Sully que fut entreprise la nef de la cathédrale.Nouvel archevêque en 1236 (jusqu'en 1260 environ), Philippe Berruyer était le neveu de saint Guillaume.
Lorsqu'il meurt en 1260, le gros oeuvre de la cathédrale est achevé.

80 années de l'histoire du diocèse avec deux familles, celle des Sully et celle de saint Guillaume.
Mélange de bâtisseurs et de ferveur religieuse. Il fallait les deux pour mener à bien un tel chantier.

Le prestige de Bourges était considérable, l'archevêque avait beaucoup d'influence sur le roi de Franc et sur le Pape. Il les aidait, sur le plan juridique et financier.

Le nombre de chanoine était de 30 en 1178 et 40 en 1189. Il y avait obligation de résidence, mais en 1180, par exemple, ils n'étaient que 20 à Bourges. C'était une fonction très rémunératrice.

Revenus de la terre, le chapitre possédait aussi des villages (La Celle-Condé, Mareuil sur Arnon...). L'économie du Berry était agricole, les terres capitulaires étaient organisées en 4 métairie administrées par les prévôts qui percevaient les dîmes.

LA PRIMATIE D'AQUITAINE

Tout au cours du XIII e siècle, il y eut un conflit entre Bourges et Bordeaux, les archevêques de Bordeaux voulaient se soustraire à la suprématie de Bourges, et on retrouve encore le combat entre les capétiens et les plantagenets.
Les difficultés surgissent vers 1210 au moment où Jean sans Terre veut reprendre au roi de France des terres cédées 10 ans auparavant. Un jour, l'archevêque de Bordeaux refuse de se rendre à un concile, et le diocèse de Bordeaux est alors frappé d'interdit. Le pape s'en mêle tout comme le roi de France Philippe Auguste.

En 1225, le roi d'Angleterre Henri III essai de dresser une nouvelle coalition contre Louis VIII pour reprendre le Poitou.
Il faudra attendre 1234, l'arrivée de Blanche de Castille et la défaite des troupes de Henri III pour que la primatie de Bourges soit reconnue.
Cela n'allait pas sans quelques problèmes, ainsi Rome décréta que l'archevêque de Bourges ne pourrait visiter la province de Bordeaux qu'une fois tous les 7 ans et que la tournée ne pourrait pas durer plus de 50 jours.
En 1265, l'archevêque de Bordeaux reçoit son homologue de Bourges, Jean de Sully. Et c'est à ce moment que se réunit à Bourges l'assemblée qui décide de la seconde croisade contre les Albigeois. Ce sera d'abord le triomphe de l'orthodoxie et l'implantation du pouvoir royal sur le Languedoc.

LES EVEQUES DU XIV e SIECLE

Parmi les archevêques de Bourges, nous trouvons un limousin, Renaud de la Porte entre 1316 et 1320 et le successeur de cet homme a laissé son nom dans l'histoire locale. En effet, Guillaume de Brosse aura la lourde tâche de procéder à la consécration de la cathédrale.

Signalons aussi Pierre d'Estaing qui avait été évêque de Saint Flour et devint archevêque de Bourges en 1367 (jusqu'en 1370)

LE DECLIN

C'est au XIV e siècle que commence le déclin de l'église de Bourges. La cathédrale avait été le sommet de la puissance de cette église.
Les archevêques vont de plus en plus dépendre du roi. Ainsi Simon de Beaulieu est nommé en 1281, sans doute avec l'accord du roi et peut-être à sa demande. Il visite sa province et intervient dans la vie et l'organisation du diocèse.
Primat d'Aquitaine il va aussi à Bordeaux pour montrer sa puissance. Des incidents se produisirent, il n'était pas le bienvenu ! A Sainte-Croix de Bordeaux, ce fut même l'émeute et l'archevêque dut rebrousser chemin.
L'archevêque était aussi accompagné de représentants des capétiens, et Bordeaux était toujours entre les mains des plantagenêts.
Simon de Beaulieu quitte Bourges en 1295 pour un poste plus important, le pape Célestin V le charge d'importantes fonctions en France, c'est le cardinal-évêque de Palestrina, il est le premier archevêque local a avoir d'importantes fonctions.

L'archevêque suivant, c'est Gilles de Rome, un italien issu d'une illustre famille. C'est un théologien qui prend parti pour le roi dans l'affaire des Templiers. Il écrira plus de 35 livres, mais son action en Berry est mal connue. Aussi lorsque le pape Clément V en 1305 supprime tout regard de l'archevêque de Bourges sur Bordeaux, il ne lève pas le petit doigt.
Il en est fini de la primatie d'Aquitaine, elle avait essentiellement servi aux ambitions politiques des rois de France.

Les prieurés sont aussi en déclin, le concile de Bourges de 1286 reprécise les règles. C'est sur la notion de propriété individuelle qui est en ligne de mire, tout comme l'introduction de femmes dans les monastères, comme servantes, mais avec la naissance de calomnies et de scandales.
En 1336, il est encore question des prêtres mariés.

Les archevêques de Bourges sont alors sans attache locale. Sur les 8 qui se succèdent entre 1293 et 1391, aucun n'est resté en permanence dans leur diocèse et 5 n'ont faits qu'un passage. Ils ont peu influencé leur diocèse.

Cette période du XIV e siècle est trouble, depuis 40 ans, c'est la guerre et le Berry commence à être touché et traversé par des bandes de pillards. Un de ces chefs de bande fut Arnauld de Cervoles appelé encore "l'archiprêtre" que Charles V avait installé à Nevers. Le fait que des diocèses fussent donnés à des routiers montre l'état de délabrement de l'Eglise de cette époque.

LE PETIT ROI DU PETIT ROYAUME DE BOURGES

Tout d'abord, l'église de Bourges paraît triomphante. La richesse éclate à travers la Sainte Chapelle oeuvre du duc Jean de Berry.
Elle fut consacrée en avril 1405 par l'archevêque de Bourges Pierre Aimery.

En 1418, le dauphin Charles est chassé de Paris par les Bourguignons, et il vient se réfugier en Berry dans ce qui était son duché.
La cour s'installe à Bourges, mais pas au palais du duc Jean, mais dans celui de l'archevêque.
Le roi Charles VI meurt le 20 octobre 1422, et le dauphin prit le titre de roi le 30 et sa première visite fut pour la ville et sa cathédrale.

L'archevêque administrait 800 paroisses, à cela s'ajoutaient 35 collégiales et 46 monastères.

Bourges devenait "un royaume", mais aussi la capitale religieuse de la France.
Tout se passe à Bourges. En 1432, l'assemblée locale approuve le concile de Bâle. Puis en 1438, c'est la "pragmatique Sanction" de Bourges.

JACQUES COEUR ET SON FILS

Dans cette période, l'archevêque de Bourges était Henri d'Avaugour, l'un des conseillers de Charles VII. Il va réorganiser le diocèse.
Soupçonné d'avoir la lèpre, il est contraint d'abdiquer en août 1446 et il se retira à Noirlac où il mourut.

Pour son successeur, la désignation est intéressante. Le roi Charles VII ne pouvait rien refuser à son grand argentier. Le frère de Jacques, Nicolas, chanoine de la Sainte Chapelle de Bourges devint évêque de Luçon en 1441, Jean le fils aîné de Jacques était promu archevêque de Bourges en septembre 1446, il avait 25 ans.

Malgré son jeune âge, le nouveau prélat se révéla assidu, il s'occupa de son diocèse, et il fut un bon administrateur.
Il avait le culte des relique, et, à Bourges, il avait de quoi faire. Il reconnut les reliques de Saint Ursin et de saint Fulgent, puis en 1482, il fit ouvrir la châsse de Saint Guillaume et poursuivit l'action envers Philippe Berruyer.
Il méditait souvent sur la mort. C'est le 26 juin 1482 qu'il est emporté par une "fièvre chaude". Il laisse le souvenir d'un "homme pieux, savant et fameux prédicateur".

en savoir plus sur Jacques Coeur et sa famille, voir l'article = Jacques Coeur de Bourges

JEANNE DE FRANCE

Elle fait son entrée à Bourges le 16 février 1499. Cette femme avait été répudiée par Louis XII.
Elle s'occupe de son duché, mais va à des préoccupations religieuses très vite. Avec Guy Juvénal, l'abbé de Saint-Sulpice, elle fait entrer le monastère de Saint-Laurent dans la congrégation de Chezal Benoît.
Elle voulait une Eglise fondée sur la pauvreté, la dévotion intérieure et la discipline morale.
Elle eut quelques difficultés à fonder sa propre congrégation, vouée au culte de la Vierge Marie, son directeur spirituel voulait qu'elle choisisse tout simplement les Clarisses.
Elle fonda sa propre règle, après avoir obtenu l'accord du pape et du Sacré Collège, c'était le 12 février 1502.
L'accord définitif fut entériné par l'archevêque Guillaume de Cambray en 1504. Et de 21 novembre de cette même année, les 21 premières religieuses de l'ordre de l'Annonciade ou des dix vertus ou Plaisirs de la Vierge entrèrent "en clôture".

Elle mourut le 4 février 1505. Elle avait beaucoup influencée le diocèse, par la dévotion. Elle était plus soucieuse de vie intérieure que de liturgie. Pour les Berruyers, elle était la duchesse des pauvres. Son action sur les malades ou les pestiférés qu'elle faisait soigner était importante.

Le problème de la formation des clercs était un problème crucial, Jeanne de France agit dans ce sens. Elle tenta de fonder un collège. C'était un séminaire avant la lettre.

C'était l'époque de l'Université de Bourges fondée en 1463. La Faculté de droit civil était la plus célèbre des 5.

En savoir plus sur Jeanne de France , voir l'article = Jeanne de France


LA REFORME ET LE PROTESTANTISME

Au XV e siècle et au XVI e, il y a une apparence d'une Eglise triomphante, mais elle est en profondeur, dans une crise très grave. Pourtant des réformes sont tentées et parfois réussies par les archevêques successifs comme Jean Coeur, Pierre Cadoet, Guillaume de Cambray.

La suite dans Réforme et Protestantisme


RETOUR EN HAUT DE PAGE

A la fin du siècle, le diocèse connut un apaisement dans ces passions religieuses.
Les capucins déployaient désormais leur énergie à soigner les malades et les pestiférés. Les Augustins acceptaient de se réformer.

LE CLERGE DU XVII e SIECLE

En 1643, l'archidiacre trace un portrait peu flatteur du clergé berrichon qui est traité avec des mots comme ivrognerie, impureté, avarice, mauvaise tenue des Eglises, ignorance de certains prêtres de dire la messe.
En allant plus loin, c'est sur la fréquentation des cabarets par certains prêtres que l'accent est mis ou encore sur leur laisser-aller vestimentaire ou leur concubinage ou simonie.

Face à ce portrait peu flatteur, il y avait quelques saints en puissance. Ainsi, pendant la grande peste de 1628, ils ne reste que 3 prêtres et 8 religieux pour assister les mourants, alors que tout le monde avait fuit.
Il y avait aussi quelques ermites dans la région de Dun.

En 1608, une ordonnance rappelle que les prêtres sont là pour instruire le peuple et qu'un vicaire doit savoir son catéchisme.

La vie religieuse était curieuse, il y avait en Berry, un mélange de superstition et de croyances ancestrales. On pratiquait beaucoup le culte des reliques, on attribuait aux saints des guérisons dans tout le diocèse. Et puis les processions étaient multiples, c'était pour lutter contre la sécheresse, où on promenait les reliques de Sainte Solange. La peste amenait une recrudescence des processions. En 1628 fut instituée la procession des roses, le premier dimanche de juin.

On fonda aussi des confréries pour le clergé régulier. Celle du Rosaire aux Jacobins, celle du Mont-Carmel à Cerilly. En 1666, celle de Saint François de Sales à Bourges pour sa canonisation.

Il y eut une reprise en main vers 1650 avec de fréquentes réunions des curés de Bourges pour améliorer la situation. Ils examinaient des cas de conscience, de discipline, de moralité. L'accent fut mis sur les clercs, leur choix et leur formation.
D'Hardivilliers interdit de présenter des enfants à la tonsure avant l'âge de 9 ou 10 ans. En 1644 à Paris, sous l'impulsion de Monsieur Vincent, on parla formation et ce fut le début des séminaires.

L'Histoire des Archevêques de Bourges figure dans l'article Les Archevêques de Bourges

 

LE TEMPS DES CONSTRUCTIONS

Michel Phelypeaux de la Vrillère devint archevêque en 1677, c'était une grande figure de Versailles, il fut remarqué par des projets grandioses. C'est lui qui fit construire le palais archiépiscopal, le Grand Séminaire, les jardins.

LE CARDINAL DE LA ROCHEFOUCAULD

C'est l'abbé Frédéric-Jérôme de Roye de La Rochefoucauld, qui n'avait que 28 ans qui prit le diocèse de Bourges en 1729.
C'était un "grand" du royaume.

Autre archevêque de renom en 1757, Georges-Louis Phélypeaux d'Herbault, grand vicaire du cardinal précédent. Il avait 28 ans.
Il reste à son poste pendant 30 ans et meurt en 1787, à la veille de la révolution.


L'Eglise sous la Révolution, c'est un épisode fort mal connu des Berruyers, très intéressant, et qui mérite un article particulier :

CLIQUER ICI


RETOUR EN HAUT DE PAGE

LA RESTAURATION DU XIX e SIECLE

 

Le premier évêque de Bourges "d'après la révolution", fut Marie-Charles- Isidore de Mercy, qui fut évêque de Luçon (comme Torné), et il évolua au cours de la révolution d'un royalisme pur et dur vers l'acceptation de la République.

Le 4 juin 1802, il écrit : "Je suis arrivé à Bourges, l'accueil que j'y ai reçu a été un véritable triomphe pour la religion. Le premier usage que j'en ferai sera d'organiser mon diocèse". Il avait 66 ans.

Le Cher comprenait alors 218 000 habitants.
Le diocèse de Bourges était peuplé de catholiques sauf un millier de protestants dont la moitié vivait à Sancerre.

Mercy commença à organiser son diocèse en formant un chapitre de 12 chanoines.

Il fut établit 29 cures dans le Cher, mais il manquait de sujets valables et le problème le plus important fut le recrutement (il n'y avait que 200 prêtres en 1801, dans le diocèse , dont la moitié âgés de plus de 50 ans).

Mercy rechercha des locaux, il voulait reprendre Condé, ancien Séminaire, mais le ministre de la guerre refusa.

En 1806, il y avait 390 prêtres et 294 en 1815. C'est un clergé de vieillards. Bourges est un diocèse en perdition. (en France, on compte 1 prêtre pour 880 et 1 pour 1460 en Berry). Les prêtres sont peu instruits, Mercy constate qu'ils ne connaissent ni un mot de latin, ni leur catéchisme. Les difficultés financières sont importantes.

Mercy meurt à 75 ans le 10 février 1811, à ce moment, l'Empereur a pas mal de démêlés avec le pape Pie VII. Pendant 2 ans, il n'y aura personne à la tête du diocèse. Un décret de Napoléon non ratifié par le pape nomme archevêque Fallot de Beaumont.

Il est alors chargé de renouer des liens avec le pape, qui refusa et dans son diocèse, il ne réussit pas trop. Avec la Restauration en mai 1814, il quitta Bourges, et pendant 2 ans, il n'y eut pas d'évêque à Bourges.

DUPOND ET LA TOUR D'AUVERGNE

Le 15 décembre 1841, le siège de Bourges va à Jacques-Marie-Antoine-Célestin Dupont, un sarde de naissance et romain de sentiment.
Il était à la tête du diocèse d'Avignon avant de venir à Bourges après avoir convoité Bordeaux.
Il devint cardinal en 1847. Il meurt le 26 mai 1859

Son successeur ne reste que 2 ans et en 1861, c'est La Tour d'Auvergne que prend le diocèse. Il a un nom illustre, plein de bonté, il a 35 ans. Son palais fut détruit dans un incendie le 25 juillet 1871.

ET VINT LA TROISIEME REPUBLIQUE ET JULES FERRY

Le successeur de La Tour d'Auvergne fut Joseph Marchal, un professeur de théologie et de philosophie. Il avait commencé sa carrière ecclésiastique comme curé d'Epinal. Il vint à Bourges sans beaucoup de conviction, mais par devoir.
Marchal était calme et froid, aucune chaleur, remarquait le préfet du Cher, et il possédait une réserve calculée. Il n'était pas républicain, mais évitait de le montrer.
Il meurt le matin de l'Ascension en 1892 en rentrant de Saulzais le Potier.

La période coïncidait avec le début de l'anticléricalisme en France.
Le 29 mars 1880, Jules Ferry promulgua les lois contre les congrégations non autorisées et il dissout la Compagnie de Jésus. Les 19 franciscains de la rue d'Auron se barricadèrent dans leur monastère. Un prêtre lut une formule d'excommunication.

Marchal écrit au Président de la République pour protester contre ces lois.

En 1882 et 1886, les lois interdirent l'instruction religieuse dans les écoles primaires. Ce sera le noeud du conflit, et à cette époque, le diocèse comprenait 300 établissements primaires catholiques.

Peu à peu, l'incroyance gagne du terrain, l'archevêque écrira : " dans des proportions désolantes, les pratiques religieuses diminuent.... les prières du chrétien sont l'objet d'un oubli dont les effets s'étendent aux parents et aux enfants". Les curés dénoncent le travail du dimanche et l'amour du plaisir et de la boisson.

En vrac, on dénonce le bal, la presse et le développement de la vie urbaine avec les ouvriers, enfin, l'école laïque dont l'action est néfaste à la jeunesse.

Les prêtres essayent de faire face, ils se lancent dans des missions, cherchent à réveiller la foi, avec des fêtes, des processions et des patronages, ainsi que des pèlerinages, très nombreux en bas Berry.

Un des soucis de Marchal, ce fut le problème des vocations. Il s'en occupa sérieusement, et en 1892, il y eut 375 élèves au petit séminaire, le plus grand chiffre du siècle. C'était d'autant plus méritoire qu'il n'y avait pas beaucoup d'argent, les bourses ayant été supprimées.

Dans les élections, le clergé n'est, en général, pas républicain, mais il s'oppose avec prudence.

Après Marchal, le nouvel archevêque se nomme Boyer. Il était évêque ce Clermont et ne voulait pas en bouger. Il faudra l'insistance du pape Léon XIII pour l'amener à Bourges. Il était réservé et habile, il obtient le chapeau de cardinal en novembre 1895 et s'éteignit un an plus tard.


LE XX e SIECLE DE LA DECHRISTIANISATION

LE DEBUT DU SIECLE

Au cours de son second mandat, Henri Ducrot se heurte à un certain nombres de difficultés. En particulier, il a beaucoup de soucis avec les intérêts des contribuables qu'il voulait préserver, alors qu'il devait ménager à la fois les intérêts de la Ville et ceux des catholiques à qui il devait en grande partie son élection. C'est lui qui "prendra possession" du Palais de l'Archevêque pour en faire la Mairie de Bourges, il écrira au président du Conseil le 4 septembre 1909 pour que lui soit attribué le Palais de l'Archevêque et le jardin attenant. Il aura une réponse positive immédiate et emménagera en 1910.....
Il va éviter la rupture avec ses électeurs en leur donnant en échange, la reconstruction de l'Eglise Saint Bonnet. Avec cette dernière initiative, il s'opposera aux Républicains et aux Laïques. Son dernier acte concernera un nouveau traité pour l'éclairage de la ville au gaz et à l'électricité.

Sous une apparence assez bonhomme, il était un adversaire implacable des socialistes qu'il avait "chassé" de la Mairie. Ainsi, au lendemain des obsèques du Maire défunt, le 23 décembre 1912, plusieurs incidents vont opposer les conseillers municipaux, alors que la réunion du Conseil est placée sous la direction de Paul Commenge.

DU CÔTE DE L'ARCHEVÊCHE

Le département du Cher, sur le plan politique est assez représentatif de ce qui se passe dans le pays. Jusqu'en 1902, le gouvernement est dirigé par un homme de gauche, Waldeck-Rousseau, il met en oeuvre une politique sociale d'avant garde, mais reste modéré face aux idées de Guesde ou de Vaillant, beaucoup plus durs. La France était très en retard en 1900, par rapport à l'Allemagne et à l'Angleterre en matière de législation sociale. Il n'existait aucune assurance sociale, et lorsque le Ministre "socialiste" Millerand fait voter une limitation du travail à 11 heures par jour sans distinction d'âge et de sexe, ce fut un premier progrès, jugé insuffisant par les partis ouvriers.
Dans un autre domaine, Waldeck-Rousseau met un point final à l'Affaire Dreyfus et le calme dans les familles revient. Mais les esprits ne sont pas à la conciliation. Dans cette Affaire Dreyfus qui avait failli voir sombrer la République, les Congrégations religieuses avaient eu une action détestable. La conséquence fut la loi sur les Congrégations votée en 1901.
Aux élections législatives d'avril et mai 1902, face au danger des ultras opposés à la République, le Bloc des Gauches se mobilisa et assura la victoire des socialistes et des radicaux. Waldeck-Rousseau, après trois ans de pouvoir, était vainqueur, mais fatigué et malade il céda son poste à Emile Combes.
Pendant trois ans, cette gauche radicale va diriger le pays, et "le Petit Père Combes" laissera son nom dans l'Histoire, comme l'homme de la Séparation de l'Eglise et de l'Etat. Une oeuvre considérable et très moderniste, même si quelques bavures ont occulté l'ensemble de ces actions.

A Bourges, la puissance de l'Eglise et de l'Archevêque était importante. En 1900, va s'y tenir un Congrès ecclésiastique pour "éveiller le zèle du clergé français et étudier les moyens d'arrêter une déchristianisation croissante... et accepter le régime politique que la France s'était donné".
Il s'agissait d'un événement important qui divisait les catholiques français. Pour organiser ce Congrès, certains diocèses s'étaient habilement récusés, mais à Bourges, l'Archevêque, Mgr Servonnet avait accepté de recevoir ses pairs.

Mgr SERVONNET LE REPUBLICAIN

Mgr Servonnet avant de venir en Berry, était à Digne. Il passait pour avoir "une tendance républicaine" très prononcée, et avait suivi les préconisations du Pape Léon XIII. Il espérait, avec cet appui papal récupérer le diocèse d'Albi ou celui d'Avignon. C'est en 1897 que Servonnet fut nommé à Bourges, avec l'accord d'un gouvernement pourtant peu enclin à la conciliation. Il reçut une lettre de Léon XIII demandant de "s'unir plus que jamais sur le terrain de l'adhésion loyale à la République". Face à ce dévouement, le gouvernement, et en particulier Waldeck-Rousseau se battirent pour faire obtenir à Mgr Servonnet, le titre de cardinal. Ce parrainage était sans doute un handicap, et il ne recevra pas le chapeau convoité.

A son arrivée à Bourges, le nouvel évêque avait 66 ans, c'était "un beau vieillard avec sa longue chevelure tombant en arrière". Il était très cultivé et avait publié deux volumes de lettres de Saint François de Sales. Sur le plan social, Mgr Servonnet protégeait les abbés et curés démocrates, et il était très ouvert à toutes les propositions pour améliorer le sort de plus pauvres. Par contre, cette position très en pointe, et minoritaire dans la vision qu'il avait des problèmes sociaux sera largement combattue par son propre camp. De plus, ce libéral républicain craignait le modernisme et sur le plan du dogme et de la doctrine, il sera loin d'être un libéral, dans cette approche, il était conservateur. Un personnage attachant, mais qui n'arrivera jamais à résoudre ses contradictions.

Pour ce Congrès de Bourges, organisé localement par Mgr Servonnet, tout commence le 10 septembre 1900. Ils seront 650 prêtres ce jour-là à entrer dans le Petit Séminaire de Bourges afin de discuter des problèmes prévus à l'ordre du jour. Ainsi seront évoqués "le devoir social du prêtre", "le Clergé et la société moderne", ou encore "le prêtre et les hommes". Tout devait se passer calmement et sereinement... il n'en fut rien ! Les bons pères s'étripèrent verbalement, entre ceux qui acceptaient le régime politique, et ceux qui le détestaient. En outre, se révélèrent des conflits plus philosophiques, "entre néo-kantisttes et néo-thomistes" qui prirent des tournures inquiétantes dans une telle assemblée. Il y eut nous dit Mgr Jean Villepelet, " de violentes interruptions et cris dans la salle".

Ce Congrès de Bourges, qui devait rassembler les catholiques, va contribuer à les diviser davantage. Les idées libérales de Mgr Servonnet, l'Archevêque de Bourges ne vont pas plaire à un clergé en majorité réactionnaire.
Cette tendance va s'accentuer très vite, avec la loi du 1er juillet 1901 qui interdit "toute activité aux congrégations religieuses non autorisées, et qui entraîne la fermeture de plusieurs milliers de leurs écoles".

RETOUR EN HAUT DE PAGE

LA LOI SUR LES CONGREGATIONS A BOURGES

A Bourges, ce sera le début de la querelle religieuse. En octobre 1902, 74 membres de l'épiscopat publient une lettre de protestation face aux fermetures d'écoles religieuses. Mais une fois encore, Mgr Servonnet n'est pas "un jusqu'au boutiste", il recherche la conciliation avec le gouvernement, et, lorsqu'en avril 1903, une circulaire ministérielle interdit aux fidèles l'accès aux chapelles qui n'ont pas reçu l'autorisation nécessaire de la part du pouvoir, l'Archevêque de Bourges est encore parmi les ecclésiastiques qui acceptent la mesure.

Peu à peu, les écoles dirigées par des religieux commencent à disparaître. Ce sont les Frères des Ecoles Chrétiennes, puis les Soeurs de la Charité qui quittent leur service à l'asile de Beauregard ainsi qu'à l'Hôpital Militaire. De la même façon, le Séminaire de Saint Célestin devint la propriété du Département du Cher.
La rupture entre les autorités gouvernementales et l'épiscopat est de plus en plus profonde. Lorsque les pouvoirs publiques firent l'inventaire des biens de l'Eglise et des Congrégations, il y eut des manifestations très hostiles contre le pouvoir, en particulier le 9 décembre 1905. Ce jour-là, date la Séparation de l'Eglise et de l'Etat, ce qui signifiait que la République ne reconnaissait, ne salariait, ne subventionnait aucun culte.

Les journaux font leur gros titres de ces informations, "Le Journal du Cher", très réactionnaire donne tous les détails sur les "perquisitions chez le nonce" à Paris, il évoque l'incident avec le courrier du Pape lui-même qui est arrêté, ainsi que trois curés de Paris poursuivis en vertu de la loi de séparation qui vise ceux qui provoquent les fidèles à la désobéissance.

Et le journal poursuit dans des informations locales après avoir titré :
La persécution

"Nos gouvernants, exaspérés par la courageuse défense que l'Eglise oppose à l'exécution des lois d'exception dirigées contre la religion... déchaînent la persécution, qu'ils exercent sans ménagement, avec violence.
Ce sont nos archevêques qui ont été les premiers, les victimes. Ces prélats sont pour la plupart logés dans des palais, c'est le cas pour Mgr Servonnet, archevêque de Bourges. Il y avait là un droit de propriété inviolable".

A Bourges, l'épisode le plus marquant se déroulera dans l'après midi du 14 décembre 1906. Ce jour là, Mgr Servonnet est expulsé de son Archevêché. Il a 76 ans. Il doit quitter son palais "après avoir déclaré au Commissaire Central qu'il refuse de sortir et ne cédera qu'à la violence". Alors que la zone autour de la cathédrale est cernée par un bataillon d'infanterie et que 4000 fidèles sont venus ovationner leur Archevêque aux cris de "Vive Monseigneur, Vive la Liberté, Vive le Pape", Mgr Servonnet s'en va prier dans la cathédrale, il est ému par l'accueil de ses fidèles, il donne sa bénédiction à droite et à gauche. A l'intérieur de la Cathédrale, la nef est comble, les chants se font entendre, et les prêtres entonnent le "Parce Domine". Le "Journal du Cher" écrit alors ces lignes sur la sortie du prélat de la Cathédrale :
" Le moment est venu pour Sa Grandeur de prendre le chemin de sa nouvelle demeure. Une foule considérable l'y escorte. On entend à nouveau les cris de Vive Monseigneur, Vive Pie X et les cris significatifs de : a bas les Francs-Maçons".
Et Mgr Servonnet se rend dans une maison située rue du Four, que la famille de la Chaussée a mis à sa disposition.

La bataille est rude, en effet, il est indiqué que les agents de police pourront dresser des contraventions aux prêtres qui officieraient devant l'assemblée des fidèles sans en avoir fait la demande préalable, car il s'agit d'une réunion publique aux termes de la loi de 1881 et de la circulaire plus récente de Briand. Beaucoup craignent que cette mesure aboutisse à terme à la fermeture pure et simple des Eglises.
Des informations complémentaires sont données suites à certains bruits qui se développaient dans la ville. En particulier il est rappelé que les fidèles ne sont "en aucun cas passibles de procès-verbaux pour avoir assister à des offices". L'atmosphère était exécrable en cette fin d'année 1906 à Bourges.
Mgr Servonnet sortira humilié de ces épreuves, il mourra le 18 octobre 1909. Pour ses funérailles, ils seront pas moins de 14 évêques à suivre le cortège funèbre, mais la cérémonie restera à l'image de l'évêque de Bourges, à la fois "austère et simple".

Sur le plan politique au niveau national, tout se déroule sensiblement comme à Bourges. Jaurès va appuyer l'action de Combes, alors que les plus extrémistes se méfient des radicaux, et veulent que l'on s'intéresse davantage aux ouvriers qu'à l'expulsion des Chartreux de leur monastère. La gauche traverse une passe de division.


LA VIE CATHOLIQUE DU BERRY DE 1945 A NOS JOURS

La vie quotidienne, c'est aussi la place tenue par l'Eglise Catholique pendant toute cette période, avec, assez souvent un comportement ambigu, même si en Berry, le comportement des responsables ecclésiastique a été plus courageuse que dans le reste du pays.

Pendant la "drôle de guerre", Louis Fillon est archevêque de Bourges, le 26 mai 1940, il écrit à tous les curés du diocèse une lettre pour qu'elle soit lue le dimanche. Cette lettre est très offensive, c'est le sort de "la civilisation chrétienne qui se joue" écrit l'archevêque. Il demande à chacun :

" de montrer le vrai visage de la France....Raidissez-vous contre l'adversaire. A la suite de nos dirigeants et de nos grands chefs, révélez au Germain peu clairvoyant notre puissance de redressement et notre amour du labeur austère".


Les mots se poursuivent dans la même vaine qui est de montrer à l'ennemi que la France n'est pas à terre. Une partie du discours concerne "nos féroces adversaires", et l'homme d'Eglise insiste sur le fait qu'il faudra souffrir et accepter le sacrifice. Il s'agit d'un véritable chemin de croix et la référence à Jeanne d'Arc apparaît dans la fin de la missive :
"A la dernière station, la victoire se dessinera".
" Chrétiens, redevenez chrétiens et la France demeurera la grande nation"

Le journal intitulé "La Vie Catholique du Berry" ne va plus paraître du 15 juin au 27 juillet 1940. Le premier numéro de l'Occupation est d'une toute autre tournure que le sermon précédent.
L'archevêque dans ce sermon du 3 juillet 1940 parle d'un peuple de France aux "vues étroites, aux égoïsmes mesquins", il faut que les français soient travailleurs, et le mot est écrit en caractère gras, et ces "travailleurs mèneront l'oeuvre française à bonne fin en étant des disciplinés", et le discours se poursuit en mettant l'accent sur "l'ordre qui soutien le monde et qui est fruit de l'obéissance". Et les propos se terminent par un rappel de la fraternité et de la foi en Dieu.

Dans ce journal, il n'est jamais question des Allemands, le seul entrefilet concerne la réponse de la Feldkommandantur à la demande de laissez-passer adressée par l'Archevêché en faveur de Messieurs les Curés.

A mois d'octobre, "La Vie Catholique" publie un discours du Maréchal Pétain figure en bonne place, c'est un propos sur la famille et la jeunesse. Et qui se termine par "la lutte des classes, qui est une conception absurde qui conduit les peuples à la désagrégation et à la mort, soit par la guerre étrangère, soit par la guerre civile".

A la Toussaint de 1940, Monseigneur Fillon prend nettement position pour le Maréchal, puisqu'il affirme dans un sermon "qu'il appartient au Chef de l'Etat de s'adresser aux citoyens. Suivez-le : c'est un guide sûr, clairvoyant, et de grande noblesse d'âme ; un chef qui ne redoute pas de prendre ses responsabilités devant l'histoire."
Et le tout se termine par les grandes fugues de Bach jouées par M. Claparède qui est revenu.

Le Maréchal Pétain se rendra à Lyon, et le journal Catholique du Berry reproduira l'essentiel du propos prononcé par le cardinal Gerlier au Maréchal qui terminait par ces mots :

"Monsieur le Maréchal, toute la France est derrière vous".

Le 30 novembre 1940, c'est une déclaration du Cardinal Baudrillat sur la collaboration franco-allemande est publiée. Dans ce texte, il écrira :

"Ces mots que le Maréchal a laissé jaillir de sa conscience droite et bien informée, ce sont les mots de coopération et de collaboration. Dans la bouche d'un homme d'honneur, de tels mots ne sont pas suspects.
Serrons-nous autour du chef et du père qui incarne aujourd'hui la France.... Remercions Dieu de nous l'avoir donné à l'heure où tout semblait perdu. Non ce n'est pas perdu, pourvu que nous sachions à temps, choisir, vouloir, obéir".

Ainsi du cardinal Gerlier au cardinal Baudrillat en passant par Monseigneur Fillon, toute la hiérarchie catholique, et y compris le pape ont choisi leur camp. Ils sont Pétainistes. Dans ce même numéro de la Vie Catholique du Berry, on s'interroge sur le sort de Mgr Tardif, que "M. de Gaulle a fait prisonnier à Libreville". Et l'article d'ajouter :

"La Cour Martiale doit juger, en France, huit rebelles gaullistes. M. de Gaulle menace de tuer ses prisonniers, si ses partisans sont condamnés à mort. Le gouvernement français n'a pas répondu à M. de Gaulle, et l'Amiral Platon, secrétaire d'Etat aux Colonies a déclaré : nous verrons si M. de Gaulle répondra par l'assassinat, et l'assassinat d'un évêque, au verdict de la justice française".

L'année se termine sans la moindre ambiguïté, la hiérarchie catholique est résolument pétainistes et De Gaulle passe pour un traître. Jean Noël, éditorialiste catholique berrichon écrit d'ailleurs "Nous avons à jouer, nous autres Chrétiens, un rôle de premier plan. Les actes du chef de l'Etat nous signifient clairement qu'il compte sur nous. La seule chance que nous ayons de nous relever est de faire l'union totale autour de l'homme qui incarne, pour tous les français lucides, la volonté de renaître".

Il semble que la hiérarchie catholique soit très fidèle du maréchal, par contre, sur sa position vis à vis de l'Occupant, les textes ne nous renseignent que très peu. Il y a comme une volonté d'ignorer les Allemands et leurs troupes, il n'en est jamais question ! Cette position ne variera pas au cours des quatre années de conflit. Ainsi, lorsque le cardinal Gerlier revient de Rome où il a rencontré la Pape Pie XII, il déclare en février 1941 :
"Je lui ai exposé l'immense effort de redressement qui s'accomplit actuellement dans notre pays, sous l'égide du Maréchal Pétain et de l'union toujours plus étroite de tous les français. Le Pape m'a prié de transmettre au maréchal Pétain tous ses voeux, ainsi que l'expression de sa foi et de sa confiance dans l'aboutissement de cet effort, si conforme aux meilleures traditions de la France".

L'ensemble des cardinaux et archevêques de la zone occupée font une déclaration en août 1941 pour "sauvegarder la pureté et l'intégrité des forces vives de l'Eglise". et l'engagement est encore plus net par ces mots : "nous vénérons le Chef de l'Etat et nous demandons instamment que se réalise autour de lui l'union de tous les Français. Nous encourageons nos fidèles à se placer à ses côtés dans l'oeuvre de redressement qu'il a entreprise sur les trois terrains de la Famille, du Travail et de la Patrie". Et le plus curieux, c'est que cette phrase est suivie par une déclaration indiquant que l'Eglise "demeurera, aujourd'hui plus que jamais, sur le seul plan religieux".

Le 2 janvier 1943, l'Archevêque de Bourges, Monseigneur Fillon meurt, il était alité à la suite d'un accident pulmonaire depuis la fin du mois de novembre. Il était originaire du Berry, très exactement de Vineuil dans l'Indre, où il était né le 1er août 1877. Il avait fait ses études au Petit Séminaire de Saint-Nicolas-le-Chardonnet, et après le Séminaire Saint-Sulpice il fut ordonné prêtre en 1901.
En 1914-18, il est aumônier militaire.
Mgr Fillon passa 8 ans comme archevêque de Bourges, ayant remplacé Mgr Izart à la veille de Noël 1934. Passionné de prédications était "un grand catéchiste". Il donnait à chaque dimanche d'hiver, en la cathédrale de Bourges une conférence à la messe de 11 h 30. Admirateur du Pape Pie XI, il fut un des premiers à organiser l'Action Catholique.

On ne voit, à aucun moment de communiqués de la hiérarchie Catholique pour se plaindre des exactions des troupes Allemandes d'occupation, par contre, le 3 juin 1944, les Cardinaux Français s'adressent à l'Episcopat de l'Empire Britannique et des Etats Unis pour leur signaler que les bombardements aériens par les anglo-américains font des ravages cruels, même à Rome. Ils rappellent que le pape lui-même dès 1942 avait lancé un appel pathétique. Ces cardinaux demandent une action auprès "des chefs responsables pour que ne soient plus employés des procédés de guerre..."
Ce n'est que 6 mois après le décès de Mgr Fillon, que fut nommé son successeur, et Joseph Lefèvre devient archevêque du diocèse de Bourges à la date du 22 juin 1943.
C'est à Tourcoing que naît le 15 avril 1892 Mgr Lefèvre, "dans une famille catholique d'industriels très avantageusement connue".
Après de bonnes études secondaire, bac en poche, il fit des études de droit, l'Université catholique de Lille. Son père malade, il interrompe ses études et reprend l'affaire familiale. Il trouve alors sa vocation, devient président des jeunesses catholiques et bientôt, il veut entrer au séminaire. La guerre de 1914 arrive, il est mobilisé et grièvement blessé, il est fait prisonnier, c'est comme grand malade qu'il est rapatrié. Il reprend, après le conflit, ses études ecclésiastiques, au Séminaire Français de Rome. Docteur en théologie en 1923, il est ordonné prêtre et se fixe dans le diocèse de Poitiers, "son zèle apostolique lui conquit d'innombrables sympathies en Poitou".
Le 27 juillet 1938, il est nommé évêque de Troyes, et se retrouve en Berry dans les années les plus difficiles du siècle.

 

Parmi les personnages importants de cette époque, deux figures surnagent. Il s'agit de Mgr André Girard, alors supérieur de l'Institution Sainte-Marie, et qui prononçait des sermons à l'intérieur de la cathédrale, dans lesquels, il tentait de rassembler les Berruyers. Ainsi le 14 mai 1944, dans un propos devenu célèbre, Mgr Girard parlera longuement de Jeanne d'Arc, tout en évoquant "l'indépendance de mon pays" et en employant les mots comme "le malheur présent" tout en terminant sur des mots de lutte et d'espoir :
"Oh ! mes frères, comment ne pas songer aux malheurs présents de notre patrie et ne pas demander à Jeanne d'Arc de l'en délivrer..."
Le second personnage, c'est Mgr Marius Le Guenne, un Breton dont la famille vint en Berry et qui devint prêtre à Bourges en 1923. Il sera professeur de mathématiques au petit séminaire de Fontgombault, avant de devenir curé de Nérondes. Il commence la guerre comme capitaine, chef d'état-major du 12em Corps d'armée, fait prisonnier en 1940 et libéré quelques temps plus tard. C'est en 1942 que Mgr Le Guenne est nommé curé-archiprêtre et chanoine de la cathédrale de Bourges. Comme beaucoup, connaissant bien la région, il fera passer la ligne de démarcation à de nombreux fuyards qui voulaient rejoindre Londres.
Il est alors connu pour ses sentiments d'antinazis et de Résistant. Bientôt, il est pris par Paoli et enfermé pour trois mois à la prison du Bordiot. A la Libération, son passé est reconnu, et il entre au C.D.L., conseil départemental de la libération. A sa mort, en 1990, Edmé Boisché écrira : "A la libération, Mgr le Guenne, tel le commandant du navire, quitte la prison, après s'être bien assuré que tout était en ordre..... Ces hommes et ces femmes, ô combien différents tant par la naissance, la culture, la philosophie ont d'un même coeur oeuvré pour le plus grand bien de tous."

C'est un fait que, venant des horizons les plus divers, comme l'a écrit plus tard Edmé Boisché, beaucoup de Berruyer vont, d'une manière ou d'une autre livrer un dur combat contre l'occupant. Alors que la France est sous le joug des nazis depuis deux ans, le conflit prend une autre tournure en se mondialisant.

Mgr RONCALLI A BOURGES

Parmi les visites à Bourges, si celle de Maurice Thorez ou de de Gaulle ne passeront pas inaperçues, il en est une qui n'a pas laissé beaucoup de souvenirs, pourtant lorsque Monseigneur Roncalli vient en la Cathédrale de Bourges le 17 novembre 1946, bien peu de Berruyers se doutent qu'ils ont, devant eux, le futur Pape Jean XXIII.
A cette époque, Mgr Roncalli est Nonce Apostolique à Paris et il est venu en Berry pour présider en la Cathédrale, la "solennité de Saint Ursin", qui fut le premier évêque de Bourges et qui est "patron" du diocèse.
Arrivé par la route, le prélat fait une visite de courtoisie au Préfet du Cher, et, vers 10 heures du matin, devant une affluence considérable nous disent les témoins, il dit une messe pontificale. Il est entouré de l'Archevêque de Bourges, Monseigneur Lefèvre, mais aussi des évêques de Troyes, Clermont, Saint Flour... etc... Aux Grands Orgues de la Cathédrale, M. Claparède joue la 6e symphonie de Widor.
Le future "
bon Pape Jean" parlera aux Berruyers :

" Je suis venu au nom du pape pour saluer le diocèse de Bourges, encourager et bénir ses habitants". Il poursuit par un propos qui est un éloge de la Cathédrale qui l'impressionne beaucoup, "c'est un miracle de la foi chrétienne, pourrions-nous rebâtir des cathédrales ? Nous sommes nés trop tard" affirme-t-il. Enfin, dans ces temps difficiles, il s'adresse "aux absents, à ceux qui ont été éprouvés et dont le coeur saigne".

Il termine ce discours par un appel à retrouver la foi :

"Nous devons être des défricheurs d'âmes afin de redonner à toute la masse laborieuse de notre pays, la foi qu'elle n'a plus".

 

LE CARDINAL JOSEPH LEFEBVRE

Ce fut une grande fête et une grande joie pour de nombreux Berruyers lorsqu'ils ouvrirent leur journal local du 4 mars 1960, ils purent lire en première page : Bourges avait désormais un cardinal, et sur le plan comptable, la France possédait 8 prélats membres du "sacré collège". Mgr Joseph Lefèbvre était le huitième archevêque de Bourges à avoir reçu le titre de cardinal, le premier étant Henri de Sully en 1186.

Joseph Lefèbvre avait été nommé évêque de Troyes le 27 juillet 1938 en remplacement de Mgr Heintz. Lors de la débâcle, en 1940, attend les troupes allemandes et prend en main, avec deux autres personnalités locales, la direction des services municipaux.
A la mort de l'archevêque de Bourges, Mgr Fillon, le Pape Pie XII nomme Joseph Lefèvre pour lui succéder. Il fut intronisé le 4 septembre 1943.

L'un de ses grands soucis de Joseph Lefèbvre fut le manque de prêtre dans son diocèse. Il a conféré en 26 ans, 109 ordinations sacerdotales. Il fit appel au secours des Frères Missionnaires, des Fils de la Charité, des prêtres du pardo et de quelques autres pour l'aider dans sa mission. Pendant 10 ans, il sera aussi Président de la Commission Episcopale du monde rural, puis membre de la Congrégation de la Doctrine de la Foi. Il prit une part très active au Concile Vatican II.
Parmi ses multiples tâches, l'histoire retiendra des rapports doctrinaux "d'une densité extraordinaire", il travaillera beaucoup sur les problèmes de la foi, ce sera le cas dans son rapport du 30 avril 1967. Mais ses préoccupations par rapport au monde du travail, au chômage lui confère une estime de beaucoup, même parmi les adversaires de l'Eglise. Ainsi, il rappelle aux employeurs et aux employés leurs droits et leurs devoirs. Un jour, à Vierzon, il partagera le repas de militants ouvriers pour mieux connaître leur situation.

Au moment où l'information sur l'élévation de Mgr Lefèbvre comme cardinal est communiquée de manière confidentielle à certaines personnalités de Bourges, il se trouve que M. Boisdé est absent. Comme me l'a dit Jacques Chouard, "Monsieur Boisdé organisait chaque année, avec ses amis du textile et certains berruyers, à leurs frais respectifs, un grand voyage à l'étranger : les Amériques, l'Afrique....il préparait d'ailleurs ces voyages avec beaucoup de passions".
En ce début mars 1960, Raymond Boisdé est dans l'avion qui le conduit au Mexique, lorsque Mgr Girard informe les services de la municipalités que Mgr "allait être nommé cardinal". Jacques Chouard décide alors de rédiger un télégramme de très chaleureuse félicitation au cardinal, signé Raymond Boisdé.

Lorsque Mgr Lefèbvre recevra effectivement la pourpre de cardinal, il "affirmera toujours que le Député Maire de Bourges fut le premier à le féliciter"......

Ce télégramme était ainsi intitulé :

 A son éminence le Cardinal Lefèbvre

Archevêque de Bourges, Evéché Le Puy (Haute-Loire)

Apprend avec joie et fierté votre élévation à la pourpre cardinalice. Vous exprime ses respectueuses félicitations et ses sentiments de filiale admiration

Raymond Boisdé

Le Cardinal Lefèbvre restera à son poste pendant 26 ans, entre 1943 et 1969, année au cours de laquelle, âgé de 77 ans, il se démet de ses fonctions. Il mourra le 2 avril 1973, après plusieurs mois de souffrance

Mgrs VIGNANCOURT ET PLATEAU

Mgr Vignacourt est nommé en 1966 coadjuteur avec droit de succession, ce qu'il fait en 1969.

De 1945 à 1951, il y a eut 66 ordinations, ce qui est identique à l'avant-guerre. Mais à partir de 1952, la situation devient plus difficile. Entre 1952 et 1972, sur une période de 20 ans, la moyenne des ordinations a été de 3 par an. Si l'on songe que 20 prêtres sont décédés au cours de la seule année 1957, on se représente assez vite le déficit.
En 1970, Mgr Vignancourt fut obligé de fermer le petit séminaire Saint-Louis de Neuvy-sur-Barangeon. Bientôt la propriété fut vendue. Les futurs séminaristes Berrichons iraient désormais à Paris.

En 1958, il y avait encore 422 prêtres dans le diocèse, en 1972, ils ne sont plus que 366. Il faut tout de même rappeler qu'en 1818, ils n'étaient que 271.
La conséquence fut une nouvelle répartition des tâches avec une diminution de leur rôle comme professeur dans les écoles catholiques qui eurent davantage de professeurs laïques. De plus, il y eut un abandon ou une forte réduction de la desserte des paroisses rurales. En 1906, il n'y avait que 24 paroisses non pourvues, alors qu'elles étaient 222 en 1940 et 348 en 1972. c'est à dire que les 2/3 des paroisses n'ont plus de prêtre à demeure.

Le Berry, fac à cette déchristianisation est devenue une terre de mission, on fit appel à des clercs vanait du reste du pays ou même de l'étranger.

Sous l'impulsion de Mgr Vignacourt, le diocèse est restructuré.
Toujours sous la poussée des événements, de nombreux mouvements se structurent et augmentent, ce sont les différents mouvements AOC, JOC, JEC.... etc

Les abandons de sacerdoce ne sont pas plus importants en Berry qu'ailleurs en France, et le diocèse n'est pas l'objet de contestations politiques où vis à vis de la hiérarchie.

Les prêtres font ce qu'ils peuvent, le clergé berrichon est peu nombreux, "peut être pas toujours efficace", mais les clercs venant d'ailleurs n'ont pas mieux réussi. Les prêtres sont doués de bon sens et de sérieux, ils suivent le mouvement général.

Il y a une indifférence généralisée, résultant d'une lente dégradation qui remonte à bien longtemps. Mais l'Eglise locale a déja connue de telles crises, comme sous la révolution ou au début du XIX e siècle, elle les a surmontées. La déchristianisation touche les grandes villes comme Bourges ou Vierzon, mais les paroisses rurales sont aussi touchées.

a suivre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouvez quelques articles de l'Encyclopédie :
François Mitterrand à Bourges
Chiffres essentiels
Les Templiers
Les élections à Bourges au XXe siècle
Les Très Riches Heures du duc de Berry
les villes jumelles
Radios locales
Les francs-maçons
Kiosque et musique
Agnès Sorel
L'horloge astronomique
Les tramways de Bourges
L'Yèvre à Bourges
L'alchimie
La Bouinotte, magazine du Berry
L'usine Michelin
La maison de la Reine Blanche
Serge Lepeltier
L'industrie à Bourges au XXIe s
Monuments Historiques Classés
 

Et puis une nouveauté : L'information et l'actualité à savoir sur Bourges, en quelque clip et quelques lignes :

http://www.bourges-info.com/

 

Vous souhaitez enrichir le site de l'Encyclopedie de Bourges ?

 

Cliquer ici