Saint Guillaume de Bourges par Roland Narboux - Encyclopédie -

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SAINT GUILLAUME DE BOURGES
Par Roland NARBOUX

Un personnage clé de Bourges au XII e siècle : saint Guillaume qui est mort en 1209, cela fait 800 ans. Ce fut un grand archevêque, il a réalisé une partie de l'iconographie de la cathédrale Saint Etienne.

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Version 2009

 

SAINT GUILLAUME DE BOURGES : quel est cet homme et dans l'esprit des berruyers, même des plus lettrés, il n'est pas simple de connaître la véritable identité de ce grand personnage. Car n'y a-t-il pas plusieurs "Guillaume de Bourges ?"

Lorsque l'on évoque saint Guillaume de Bourges, il y a souvent des confusions sur le nom, en particulier par rapport à la cathédrale saint Etienne.

On trouve en effet, un Guillaume de Donjon qui fut archevêque de Bourges, à partir de 1199, puis un Guillaume des Brosses lui aussi archevêque, mais beaucoup plus tard et sans doute davantage connu que le précédent puisqu'il consacra la cathédrale.
Enfin un Guillaume souvent appelé "de Bourges", proche parent de Guillaume de Donjon et personnage relativement mystérieux.

Alors lorsque l'on évoque saint Guillaume à Bourges, de qui s'agit-il ?

Rien n'est simple, car le saint Guillaume du calendrier, c'est bien Guillaume de Donjon à qui l'on doit semble-t-il une grande partie du programme iconographique de la cathédrale saint Etienne.


Guillaume de Donjon

En 1199, Henri de Sully est remplacé par Guillaume , ce Guillaume était un moine, abbé de Chaalis. Homme de noble naissance, de caractère pieux, voué à l'étude et à la méditation, il s'oriente très vite vers les ordres.

Comme le rappelle Jean Yves Ribault, Guillaume de Donjon fut davantage désigné qu'élu archevêque de Bourges le 23 novembre 1199 et il fit la traditionnelle entrée dans Bourges sans doute par la rue Porte Jaune le dimanche 13 février 1200. Il fut mis en place par l'archevêque de Bordeaux Elie de Malemort.

Il était cistercien.

Il combattit à la demande du pape les hérétiques, et en particulier les cathares. Innocent II mobilisa ses évêques pour les ramener dans le bon chemin, et après l'échec de ces actions, il lança la croisade. L'archevêque de Bourges, Guillaume, fut le premier à répondre et si la maladie puis la mort ne l'avait empêché, il serait allé combattre les albigeois au côté de Simon de Monfort.

Les circonstances de la mort de Guillaume de Donjon sont souvent qualifiées d'extraordinaires, tout comme les années qui vont suivre.
Il participa en 1208 aux fêtes de Noël, alors que sa santé n'était pas très bonne. Puis, quelques jours plus tard, il célébra l'épiphanie alors que la cathédrale n'était pas terminée. Ce jour là, le froid était glacial et la nef était certainement à découvert d'où un courant d'air particulièrement vif. Le prélat était, dit son biographe, nu tête, et cela n'arrangeait pas son état déjà fiévreux.
En fait, il mourut le 10 janvier 1209 et le peuple vint pleurer son archevêque dont le corps avait été placé au centre de la "cathédrale meurtrière".
Son corps fut sans doute déposé dans la crypte, comme cela se pratiquera par la suite. Il fut le premier à avoir ce type de sépulture.

Dans les jours puis les semaines qui suivirent, des miracles furent observés "par son intercession et devant son tombeau" si bien que le pape Innocent III promulgua une bulle de canonisation le 17 mai 1217, ce qui est tout à fait exceptionnel en terme de délai.

Guillaume de Donjon fut un très grand prédicateur, et on venait l'écouter avec beaucoup de ferveur.

Il participa très activement à l'iconographie de la cathédrale. Les sculptures selon Guillaume de Donjon devaient représenter la "Jérusalem Céleste" face à la "synagogue de Satan" et la Babylone de Belzébuth". Il s'agissait en terme de doctrine d'un point fondamentale en ce début de XIII e siècle.
Le rôle de Guillaume de Donjon dans le programme iconographie des sculptures et des vitraux du XIII e siècle est primordial, il devait sans aucun doute animer une équipe de théologiens qui maniaient avec beaucoup de détermination l'ensemble des écrits chrétiens, mais aussi les sources hébraïques, ce qui fait de la cathédrale saint Etienne sur ce plan, un exemple unique.


Guillaume de Bourges

Le second Guillaume est fort mal connu, il s'agirait, selon les dernières et récentes découvertes de l'auteur d'un traité "le livre des Guerres du Seigneur" qui fut rédigé par un juif converti par le futur Saint Guillaume, donc l'archevêque de Bourges et qui prit le nom de son maître, "Guillaume", ce qui ne facilite pas les recherches.

Il entra dans l'Eglise chrétienne et il reçut les ordres mineurs, et fut diacre. Il dira aussi, et c'est assez surprenant qu'il "n'avait pas suivi le cursus scolaire".

Il englobe dans son ouvrage les écrits consacrés au Nouveau Testament mais aussi et surtout les traités du Talmud et la Bible hébraïque. Son passé sur la culture juive lui permettant cette approche.

Par contre, et c'est là un paradoxe, Guillaume de Bourges dans ses écrits visait deux types de personnages qu'il fallait combattre, les juifs et les hérétiques.

Selon les dernières études de Laurence Brugger, le programme des sculptures des écoinçons situés sur la façade occidentale, face au grand parvis montre un récit de la Genèse qui est assez loin de l'iconographie chrétienne traditionnelle, mais plus proche des sources hébraïques.
En particulier avec quelques figures comme Samaël, l'ange déchu et identifiable à Satan, et tout cela figure dans le Talmud.

De telles programme ne pouvaient être réalisés que par des chrétiens et des théologiens hébraïsants et Guillaume de Bourges est sans doute l'un d'eux à qui l'on dit cette frise en pierre.

Portail Saint Guillaume de la cathédrale


Guillaume de Brosse

C'est sans doute des trois Guillaume qui sont cités dans la construction de la cathédrale saint Etienne celui qui est le plus connu. En effet, c'est Guillaume de Brosse qui a consacré la cathédrale le 5 mai 1324, après la consolidation de la tout sud par un pilier butant de forte dimension.

Cette date correspond à " la fin" de la construction, elle avait été commencée en 1195.

Guillaume de Brosse était berrichon, sa famille était installée au sud de la Creuse. Il avait été évêque du Puy et de Meaux avant de venir à Bourges.

C'était un agent du roi qui l'utilisait beaucoup pour des missions délicates, comme certaines négociations avec Robert de Flandres.
Les bonnes relations entre Guillaume de Brosse, le roi et le pape Jean XXII servirent lors de la réorganisation des diocèses. Jean XXII partagea un certain nombre de diocèses comme Poitiers, Limoges ou Toulouse pour en diminuer la superficie. Il ne toucha pas à celui de Bourges, pourtant aussi grand que d'autres qui furent touchés.
Guillaume de Brosse s'intéressa aussi à faire canoniser un de ses prédécesseur Philippe Berruyer, mais il n'y eut pas de résultat.
Bientôt, il quitta Bourges pour Sens dont dépendait alors Paris.


Ceci est une première approche de Guillaume de Bourges, les recherches continent.

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