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MALADIES, PESTE ET GRIPPE A BOURGES
Par Roland NARBOUX

Bourges, depuis tous les temps a connu des maladies dont les deux plus terribles furent la peste puis récemment la grippe espagnole.

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Version 2009

 

PESTE ET MALADIES A BOURGES

Pendant tout le moyen âge, la maladie est présente à Bourges et dans les campagnes.

Entre 1005 et 1006, c'est une grande famine qui s'étend sur l'ensemble de l'Europe. Un siècle plus tard, de 1124 à 1126, c'est encore une grande famine, tout comme la période 1315 - 1317 qui englobe l'ensemble du monde occidental.

Hormis la famine, ce qu'il faut retenir des maladies à Bourges, c'est essentiellement la peste.
Elle arrive par vague, dans de grandes périodes :
- en 1348
- en 1458
- en 1474

plus tard, aux siècles suivants :
- 1499 - 1500
- 1582 - 1583
- 1598 - 1597
- 1628 - 1629

D'une manière régulière apparaît donc ce fléaux.

A titre d'exemple, la grande peste de 1628 fit disparaître très rapidement plus de 5000 berruyers, le reste de la population s'enfuyant en dehors des murs de la cité.

Les médecins à Bourges :

Il y a une faculté de médecine à Bourges qui donne un enseignement au couvent des Carme (place Cujas actuelle). Ensuite elle se déplace dans la faculté qui est installée à côté de la cathédrale.
On note peu de grands personnages, et il faut attendre le début du XVII e siècle pour noter la présence du professeur Jean Mercier.
Après une organisation satisfaisante pour les élèves médecins, cette partie de la faculté déclina assez rapidement au XVIII e siècle.
Souvent, les étudiants en médecine suivaient des cours à paris et se faisaient "agréger" à Bourges afin de pouvoir y exercer, c'était la condition. Cela provenait du fait que les cours étaient intermittents.

Les chirurgiens :

On les distingue à peine des barbiers. Ils commencent à prendre conscience de leur valeur et de leur fonction de soignants au cours du XVII e siècle.
Il existe alors un corps des barbiers avec "le lieutenant du premier chirurgien du roi", un doyen, un greffier, un prévôt d'accouchement et 6 maîtres jurés. Il s'agissait des "chirurgiens de robe".
On signale en 1776, un chirurgien de Bourges, Lemaire, qui obtint du comte d'Artois, duc de Berry le titre de "chirurgien dentiste".

Dans les barbiers, il faut distinguer les barbiers-étuvistes qui tenaient les bains dans chaque quartier de la ville de Bourges et les barbiers-barbants qui étaient des raseurs et perruquiers. En 1735 on en compte 21 sur le ville de Bourges.

Les sages-femmes

A Bourges, pour exercer cette profession, il fallait satisfaire à deux obligations :
- la première consistait en un examen pratique devant un médecin et un chirurgien-barbier. Cela débouchait alors sur le diplôme "d'exercer le dict art de sage femme".
- la seconde condition était un passage devant le curé qui s'assurait de la moralité de la dame, et de ses mœurs catholiques, car les sages-femmes devaient baptiser les enfants.

On vit à Bourges une célèbre sage-femme, madame Le Boursier du Coudray qui fit de l'enseignement, elle était "maîtresse d'accouchement".En 2 ans, elle format 29 sages-femmes qualifiées.


Mais ces maladies qui remontent à plusieurs siècles ne parlent pas à nos concitoyens, la dernière grande maladie connue reste encore aujourd'hui la "grippe espagnole" de 1918.

La Guerre vient de se terminer, pourtant la population berruyère n'était pas au bout de ses peines. Dans l'hiver 1918-1919, une terrible maladie se déclara : on l'appela la grippe espagnole. Déjà, elle sévissait dans plusieurs points de France, dans des zones généralement surpeuplées. Et c'était bien le cas de Bourges. La population avait été de 100 000 âmes durant la guerre, et ces derniers mois, 18 000 prisonniers ont été rassemblés à Bourges, une conséquence de la signature de l'armistice. Mais le mal va se répandre à cause du rationnement du pain, nourriture de base, et de l'utilisation pour sa fabrication, de farines peu panifiables, "dont l'ingestion provoquait des troubles de l'appareil digestif, diminuant la force de résistance et créant ainsi un terrain favorable à l'éclosion de la maladie".


Après les manifestations de joie du 11 novembre, succédait cette nouvelle épreuve dans laquelle, là encore, peu de familles furent épargnées. Il y aura en 1918, 2143 morts par la grippe espagnole et 1418 l'année suivante. L'hôpital auxiliaire ouvert dans le couvent des dames de La Charité, route de Saint Michel, fut transformé en hôpital des épidémies.


Ce fléau fera, dans l'ensemble des pays où il passera, plus de vingt millions de morts, pour la plupart âgés de 20 à 40 ans, surtout parmi les troupes ayant survécu au conflit armé.

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