Bernard Delagrange a parfois des allures
de " titi parisien ", c'est sans doute dû à
son ascendance puisqu'il est né à Paris en 1935.
Son père est alors chauffeur de bus dans la capitale,
et lorsqu'il est réquisitionné par l'Occupant pour
transporter les troupes allemandes vers la Normandie, il s'enfuit
et comme beaucoup, se réfugie en milieu rural. C'est ainsi
que le petit Bernard suit la famille à la campagne et
débarque à 9 ans dans la ferme de Germigny située
à quelques centaines de mètres de la cathédrale
de Bourges. Aujourd'hui cet emplacement est situé au bout
du lac d'Auron.
Le chauffeur de Bus parisien se plaît
en Berry, il apprend le jardinage et devient ouvrier agricole.
Bernard Delagrange habite à Bourges
dans le quartier de l'Aéroport, et suit ses études
comme tous les gosses du quartier en passant par l'école
d'apprentissage du Moulon, " avec un enseignement très
viril " se souvient-il. Il obtient un CAP de chaudronnier
et poursuit la filière normale de l'époque : entrer
à Nord Aviation comme ouvrier, ce qu'il fait en 1954.
Chaudronnier à Nord-Aviation,
c'est pas facile, " on fait 10 heures par jour, et dans
la cabine de grenaillage, il fait très chaud, je travaillais
sur l'avion " Noratlas ", puis sur les ailes du "
Mirage ", mon meilleur souvenir, c'est d'avoir conçu
et réalisé le coin toilettes de l'avion Super-Broussard.....
"
Il aime cet univers de l'usine, lui
le " schoumack " comme on appelait alors les chaudronniers,
métier difficile et plein de nuances, car frapper les
alliages d'aluminium à l'aide de marteau ou de maillet
sans provoquer de fissures dans la tôle, c'était
un coup de main qui demandait un grand professionnalisme. Il
était bien payé et la situation était confortable,
autour de lui, ses collègues rêvaient de devenir
technicien, c'est à dire d'être en blouse blanche.
C'était une grande époque, celle de la reconstruction
et du plein emploi. La fabrication des avions à Bourges
tournait bien après les péripéties de l'après-guerre
et Nord Aviation construisait ces avions que les Berruyers venaient
voir décoller. C'était le temps des Noratlas, puis
des Transall.
Bernard Delagrange découvrait en même temps un autre
univers, complètement en marge de son métier, le
théâtre.
LE PREMIER VIRAGE
: THEATRE ET ANIMATION
Alors que ses collègues de travail
étaient plus portés sur la belote, le tiercé
ou la pêche à la ligne, le tout bien arrosé,
Bernard Delagrange suivait des cours d'art dramatique à
la Maison des Jeunes et de la Culture de la place Malus, la première
MJC de Bourges.
C'est son premier virage professionnel,
car c'est la rencontre de gens exceptionnels. Pendant deux ans,
il apprend la comédie, et c'est alors le début
de la Comédie de Bourges et l'arrivée de Gabriel
Monnet qui va donner à la toute nouvelle Maison de la
Culture de Bourges son essor. Delagrange évoque toujours
Monnet avec beaucoup de respect, " ... quand on le rencontre,
on reste marqué à vie, il avait la magie du verbe.
Il nous connaissait, il venait nous donner des cours d'art dramatique
".
Il va alors rencontrer d'autres personnages,
comme Alexandre Calder, ami de Monnet, qui fera des décors
de théâtre, mais aussi Jean Ferrat auteur de la
musique de la première représentation de la Maison
de la Culture.... le chaudronnier de Nord-Aviation évolue
dans un milieu qui n'est guère le sien.... Il représente
en quelque sorte le monde des ouvriers à qui les intellectuels
de l'époque veulent apporter la culture. Alors, il passe
à France-Culture et France-Musique. Un jour, nous conte-t-il
" on nous envoie la télé, alors je sors, mais
je suis habillé comme tout le monde, ça ne va pas,
je dois être en bleu d'ouvrier pour que l'on puisse me
filmer ".
Bernard Delagrange vit ces moments à
100%, il emmagasine le maximum de culture, c'est une période
assez folle puisqu'il se lance dans la réalisation de
décors pour le théâtre, et réalise
ses premières sculptures métalliques en vue d'une
exposition.

En effet, son métier de chaudronnier
lui a apporté une connaissance du travail sur métal
incomparable, alors il commence à réaliser chez
lui quelques sculptures et devient " dinandier ", c'est
à dire qu'il réalise des objets ou des sculptures
en laiton, cuivre, inox ou étain, ces métaux étant
à l'origine en feuille, et travaillés avec "
un marteau ", ils prennent des formes artistiques incomparables.
L'ARTISTE PREND SON
ESSOR
Le travail en usine commence à
lui peser, et un jour, il laisse les avions pour s'en aller et
se donner totalement à son art, il devient sculpteur sur
métal. Mais comme rien n'est simple dans le monde artistique,
il ne s'en tient pas à cette seule activité et
devient Directeur d'une maison de jeunes, c'est à Alberville,
il y passe environ deux ans et revient en Berry comme Directeur
du Centre Culturel de la Chancellerie, nous sommes en octobre
1966, il restera à ce poste jusqu'en 1982. C'est dans
ces années qu'il rencontre Françoise, elle s'occupe
de mouvements associatifs, et elle deviendra son épouse
en 1970, ils auront trois enfants.
La Chancellerie, c'est ce quartier de
plusieurs milliers d'habitants qui se construit à partir
des années 1964 au Nord de Bourges. Ces sont des immeubles,
des tours, et encore des immeubles..... avec au milieu de tout
cela un centre culturel.
Pendant ces années, il est un artiste, il travaille toujours
le métal, et il expose principalement dans la région
et à Paris. Il fait quelques incursions à l'étranger,
comme au Canada ou en Hollande, mais son port d'attache reste
Bourges.
Il est un jour attiré par les
sirènes de la Côte d'Azur, et accepte de s'en aller
à Fréjus comme Président d'une Association
de dinandiers. C'est ainsi qu'il représentait cette "
profession " partout en France, c'était l'époque
où les pouvoirs publiques encourageaient les artisans
d'arts, et les dinandiers figuraient parmi les " chouchous
" d'alors.
Fréjus va créer une zone artisanale, mais le tourisme,
même sur la Côte d'Azur, ça ne dure que trois
mois, et le reste du temps, il faut vivre, et c'est assez difficile,
les commandes publiques ne suivent pas.... Il y a toujours beaucoup
de promesses, mais peu de suite concrète.
La période méditerranéenne
s'achève après deux ans et Bernard Delagrange retrouve
Bourges et installe une boutique à l'îlot Victor
Hugo, à deux pas de la cathédrale pour vendre ses
oeuvres, alors que son atelier de travail est situé dans
un atelier situé vers Germigny, un retour aux sources.
Aujourd'hui, Bernard Delagrange possède
un atelier à Trouy, à quelques kilomètres
de Bourges, et c'est là que La Bouinotte l'a rencontré.
UN ARTISTE
Bernard Delagrange porte bien sa soixantaine,
le visage jovial, la carrure d'un forgeron, c'est un être
passionné. Il parle avec beaucoup de volubilité
et de fougue de sa vie et de son métier, de sa famille
aussi, c'est un artiste qui aime les autres.
Sincère, il évoque tous les sujets avec une certaine
fébrilité, il a ses idées et que ce soit
sur l'art ou sur la vie de la cité, ce n'est pas un homme
de concessions. Fidèle en tout c'est un personnage attachant.
Il n'a jamais fait les Beaux-Arts, alors dit-il, " je n'ai
pas de certitude, je fais de l'abstrait et du figuratif ".
Il explique ses sculptures, leur genèse
et ce qu'il a voulu exprimer. C'est assez rare chez un artiste.
Ainsi, cet oiseau englué, c'est " Amocco ",
il fait quelques plumes en métal, patine l'ensemble au
vernis à bois et gorge le bois pour montrer le mazout
qui coule, c'est le type même de sculpture réaliste,
tout comme Icare, une autre de ses sculptures.
Son atelier est aménagé
dans une ancienne grange, un peu à tout vent, sans chauffage
ni commodités. C'est un bric a brac dans lequel s'entassent
sur 200 mètres carrés, des centaines d'objets,
de matières premières, ou d'outils. Un atelier
d'artiste avec des coins assez particuliers. Il y a une petite
forge, un point d'eau et d'acide pour travailler le métal,
mais aussi des postes de soudure à l'arc et de soudure
autogène, et puis un four pour le recuit des métaux.
A l'étage, c'est avec une échelle " à
l'ancienne ", qu'il nous faut monter comme nos grands-parents
il y a un siècle. On découvre alors une magnifique
exposition de quelques oeuvres actuelles. La beauté de
ce lieu est surprenante les sculptures s'offrent au visiteur
sous une lumière travaillée. Chacun peut ainsi
visualiser puis admirer plusieurs dizaines de sculptures. C'est
là que l'artiste prépare ses expositions.
LA TECHNIQUE ARTISTIQUE
Dans ce métier artistique, on
distingue trois techniques :
- le modelage, c'est souvent une oeuvre en fonte réalisée
en plusieurs modèles.
- la taille directe, c'est la réalisation d'une oeuvre
à partir d'une seule pièce
- le coquillé , qui consiste à travailler autour
d'un vide et dont le meilleur exemple est la Statue de la Liberté.
Au début, nous dit B. Delagrange,
je faisais des copies des oeuvres de Henri Moore, aujourd'hui,
" je pars d'une idée et je présente des éléments
et bois ou en métal ".
Catalogué pendant longtemps " artiste sur métal
", il cherchera au fil du temps à évoluer
et il utilise beaucoup le bois. Il part de souches de chêne
et sa méthode de " rabattage " est originale.
Fervent amateur de vélo, il parcours certaines régions
boisées sur son deux-roues, à son rythme. Artiste
ou poète, où les deux à la fois, il regarde
la nature.... de temps à autres, ses yeux se portent sur
une belle souche, il arrête son vélo, et s'en va
l'examiner. L'imagination et sa passion de l'art font le reste,
il fait son choix comme d'autres font le marché, alors
il note l'endroit .... et le lendemain, avec sa camionnette ou
la remorque, il revient et embarque la souche, une oeuvre nouvelle
naîtra peut-être dans les mois à venir.
Le bois devient alors sa matière première de base.
C'est ainsi qu'il réalise des oeuvres à partir
de la taille directe du bois à l'aide d'une gouge, puis
il enrichit la sculpture avec du métal et aujourd'hui
de l'altuglas ou de l'acrylique. Le bois est généralement
définitif ou presque, il le retouche peu, par contre,
il ajoute des plaques de métal ou d'altuglas travaillées
par le feu.
utiliser
Il utilise peu la pierre, parfois certaines sculptures tire profit
partiellement du " siporex ", autrefois, à Frèjus,
il allait dans les monts de l'Esterel prendre des schistes, mais
on sent que ce n'est pas son matériau favori, il a besoin
du feu.... et la pierre, ca ne brûle pas !
Il aime aussi faire des bas-reliefs,
ils sont en aluminium ou en inox, et il ajoute de la soie ou
du papier, il obtient alors par le séchage de la peinture
une surface tourmentée par réticulation. Même
s'il a fait de la peinture dans son jeune temps, il n'utilise
jamais le pinceau, mais la spatule, " j'ai besoin de sentir
le relief ",
Il est à la limite de l'abstrait
et du figuratif, ne choisissant aucune voie rigide, au contraire,
il est largement inspiré des formes rondes et arrondies.
Il veut donner ce contraste par rapport à la tristesse
des lignes droites de notre monde urbain, et son séjour
à Bourges-Nord n'est sans doute pas étranger à
ce comportement artistique.
Mais le succès de Delagrange,
c'est d'avoir réalisé des oeuvres très diversifiées
en métal et d'une chaleur incomparable. Le métal
est par définition froid, souvent gris et même triste,
ce n'est pas le cas des bas-reliefs ou des objets de Delagrange.
Il faut dire que le cuivre ou le laiton, bien travaillé
peuvent donner des couleurs de lumière.
LES OEUVRES PUBLIQUES
Comme tous les grands sculpteurs, B.
Delagrange a réalisé des oeuvres pour les collectivités,
Sa première commande dans le
cadre des 1% sera un Jacquemar réalisé pour le
collège de Sancoins. Il s'agit d'un automate, puisque
le mouton remue la tête, installé dans le collège
Marguerite Audoux.
Il s'en ira en 1993 en Allemagne, à
Gevelsberg, ville jumelle de Vendôme, pour y installer
une fontaine en inox et cuivre comportant un mur d'eau d'une
dizaine de mètres de longueur, avec un système
hydraulique sophistiqué.
Ce sont de telles oeuvres qu'il aime réaliser, car il
se plaît dans le " monumental ", c'est véritablement
sa dimension. On lui doit donc une fresque monumentale dans le
lycée Littré de Bourges
Par
la suite, il réalisera les " cubes de l'espace récréatifs
" du collège de Lignières, et la " sphère
éclatée " de Saint-Amand Montrond.
Les titres de ses oeuvres sont suggérés,
c'est " ventre-lové ", " oiseau de feu
", métamorphose ou Icare. Il donne souvent le titre
à la fin, un peu à la manière du peintre
Estève.
Il fait des objets en étain pour
la table, mais aussi des objets sacrés comme des ciboires
des calices ou des tabernacles. Et dans le domaine religieux,
on lui doit l'autel, le pupitre et les fonds baptismaux de l'Eglise
Notre Dame de Bourges, le jour de l'inauguration, en mai 1993,
l'abbé Massip dira " depuis mon arrivée, je
rêvais d'un nouvel autel et d'un aménagement du
choeur de cette église. ", et ce fut une réussite,
Delagrange expliquera ainsi son oeuvre ; " L'essentiel de
mon travail a consisté, outre les lignes, à donner
de la couleur au cuivre. Couleurs d'oxydations réalisées
au chalumeau et avec des produits chimiques.... "
Delagrange fera aussi dans " le
logo ", comme celui du lycée technique de La Salle
ou de l'URSAFF du Cher. On retrouve aussi une oeuvre importante
au collège Littré.
Mais une des oeuvres les plus remarquables, c'est sans aucun
doute la sculpture réalisée en 1978 pour l'immeuble
de Christian Gimonet et intitulé " Le Dunois ",
rue Jean Baffier à Bourges. C'est une oeuvre de dinanderie
pure, visiblement en laiton, et qui a passé 20 ans dans
un état de conservation parfait, sans prendre une ride.
Une oeuvre qui mérite le déplacement.
En parcourant Bourges ou le Berry, dans
les domaines les plus divers, on peut donc découvrir les
oeuvres de Delagrange, dans les écoles, comme à
Bourges ou Sancoins, dans les églises à Aubigny,
les cliniques, et dans les places et lieux publiques. Delagrange,
c'est " le métal transcendé, magnifié,
et les formes flamboyantes et fulgurantes ".
Personnage savoureux, Bernard Delagrange
est aussi un homme apprécié et disponible. Ainsi,
ce dimanche de juin 1997, il participera à vélo,
au dixième Bourges-Sancerre pour cyclotouristes. Alors
que la remise des prix battait son plein et se terminait, que
tous les concurrents avaient franchi la ligne d'arrivée,
on vit se présenter fourbu mais heureux, Bernard Delagrange
sur sa bicyclette, il avait parcouru les 150 kilomètres
de l'épreuve et traversait le hall d'arrivée......
alors que l'on remettait le trophée Françoise-Sineau
qui était une magnifique sculpture " signée
Delagrange ". Françoise son épouse était
rassurée. Demain, il s'en irait à son atelier remettrait
son vélo au garage pour reprendre avec la gouge et le
chalumeau une oeuvre monumentale faite de bois et de métal.
Par Roland NARBOUX
Il
a réalisé pour la Ville de Bourges une magnifique
sculpture sur "le Monde" tel qu'il le voyait,; cette
oeuvre a été placée sur le rond point du
château d'eau, rue A. Hervet. C'est une belle sculpture
qui a prit sa place dans ce rond point urbain, elle a pour nom
: COSMOS elle est en cuivre travaillé en coquillé
et patiné très symbolique de la terre et de l'univers,
avec les 4 points cardinaux.
Et puis sa dernière oeuvre a
été placée place Planchat pendant quelques
mois de l'année 2005, (ci-contre) enlevée pour
cause de sécurité.
Atteint d'un cancer à la fin
des années 1990, il va lutter et lutter contre la maladie,
entre les soins intensifs et douloureux et de longues périodes
de rémission, il sera toujours présent dans les
inaugurations d'expositions, poursuivant jusqu'à la dernière
minute ses activités de sculpteur et d'adhérent
des cyclotouristes berruyers.
Un artiste berruyer s'en est allé
le 14 février 2006.
Et c'était un ami.
Discours
de M Serge Lepeltier, ancien ministre, maire de Bourges prononcé
lors de l'inauguration de l'exposition-hommage à Bernard
Delagrange au Château d'eau le samedi 16 juin 2007
Chère Françoise,
Mesdames, Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi que
ce vernissage en l'honneur de Bernard DELAGRANGE, en ce lieu
chargé de culture et d'histoire, le Château d'eau.
Nous honorons ce soir, un artiste,
un ami, un homme au parcours atypique. Ne faut-il d'ailleurs
pas pour être artiste, voir tout d'une façon différente
de celle des autres hommes?
Bernard DELAGRANGE n'a pas eu qu'une
seule vie, n'est pas arrivé à la sculpture par
hasard. En regardant d'un peu plus prés les grands moments
de sa vie, nous comprenons rapidement le choix qui a été
le sien, sa passion pour la sculpture.
Berruyer d'adoption, les aléas
de la guerre l'ayant amené avec ses parents à Bourges,
il va se former et exercer le métier de chaudronnier.
Il devient ensuite animateur culturel
et de 1966 à 1982, il occupe le poste de Directeur du
centre culturel de la Chancellerie. Je serais tenté de
dire qu'à ce moment là, la "boucle est bouclée"
En effet, son parcours aide à
comprendre comment il est devenu sculpteur et comment il en a
fait son métier à partir des années 80.
S'il ne fait plus que cela à
partir de 1982, Bernard DELAGRANGE était déjà
très présent sur la scène culturelle berruyère,
sa 1ère exposition ayant lieu en 1964 à la Maison
de la culture de Bourges.
Avec ses sculptures en relief basées
sur la technique du coquillé, en acier, en cuivre, en
laiton, en étain ou en alu, il travaille avec passion
ses matières fétiches.
Toutefois, rien n'arrête ce
passionné en perpétuelles recherches d'idées.
Il se tournera ainsi vers d'autres matières, d'autres
sources d'inspiration comme le bois, le cuir, la peinture, la
photo et la liste est encore bien longue.
L'année 1964 demeure une année
d'exception pour Bernard DELAGRANGE, l'année des grands
changements. Tôles cabossées ou érodées
sont ses premières découvertes et l'exposition
qu'il nous livra lui valu à l'époque 2 pages dans
le magazine ELLE.
Menant de front la sculpture et ses
activités culturelles, il multiplie les expositions, évoluant
à Annecy, Toulon, Paris, Metz, Honfleur, Biot, Marseille
et dans bien d'autres villes.
L'hexagone ne lui suffit plus, Bernard
DELAGRANGE regarde vers l'Allemagne, l'Italie, le Québec,
les Pays-Bas, les Etats-Unis ou encore le Japon ! Ces expositions
sont pour lui un moyen supplémentaire de faire connaître
son art et les commandes commencent à affluer, de très
loin parfois.
La ville de Montréal a ainsi
acheté en 1985, 9 sculptures, d'autres sont venues enrichir
des collections au Japon ou au Etats-Unis, mais sans aller si
loin, la Ville de Bourges peut se targuer aujourd'hui d'être
un formidable écrin pour ses uvres.
Nous retrouvons en effet plusieurs
de ses uvres dans notre ville et notamment, au centre du
rond point qui est à proximité du Château
d'eau où nous nous trouvons.
Ma chère Françoise,
au-delà des nombreuses anecdotes que j'ai pu évoquer,
et de l'amitié que j'ai toujours eu pour Bernard, l'engagement
politique a également été un moyen de se
rapprocher.
Tu es ainsi devenue conseillère
municipale de Bourges, à nos côtés et lorsque
Bernard a disparu l'année dernière, c'est toute
notre ville qui a été touchée !
Il était empreint de culture,
il a vécu en faisant de sa passion son métier.
FLAUBERT disait que "l'artiste doit aimer la vie et nous
montrer qu'elle est belle; Sans lui nous en douterions",
cette citation ne peut que convenir à Bernard.
Je vous souhaite donc à toutes
et à tous une excellente exposition, de belles découvertes
et une fréquentation importante, à l'image de la
qualité des uvres de Bernard DELAGRANGE.
Bonne soirée à toutes
et à tous.